Charlie sur moi, je prends mon pied comme toujours avec elle depuis tellement d'années, que je ne pense même pas à l'idée de me faire chevaucher par quelqu'un d'autre. Nos mains entremêlées sur le drap, je ne compte pas les gouttes de transpiration qui coulent le long de nos corps, qui assouvissent notre amour. Un amour que nous vivons depuis presque dix ans maintenant, et qui jalouse plus d'un de nos amis sur les réseaux sociaux. Quelque chose qui ne me plait pas vraiment je l'avoue, car depuis cette fameuse soirée il y a dix ans ; je préfère ne pas m'y afficher. Malheureusement, Charlie en est maitre dans ce domaine et je ne peux pas aller contre le moindre de ses désirs.
_ Oh merde, pas maintenant ! Râle-t-elle alors que tout son corps se met à vibrer sur moi, et je me redresse pour embrasser ses lèvres, tout en nous faisant changer de position.
_ Ne t'inquiète pas, j'ai encore des réserves pour nous deux. Lui murmuré-je en frottant mon membre contre ses lèvres, la laissant reprendre un peu le contrôle sur son corps.
Mais une fois que nos lèvres entrent en nouveau en contact, je la pénètre en un mouvement vif, ramenant ses jambes pliées sur son ventre, la prenant encore et encore. J'aime voir ses lèvres, essayer de happer l'air environnant, alors que ces gémissements remplissent chaque espace de notre chambre à coucher.
_ Théo, je n'en peux plus ! Gémit-elle, alors que je sens que tout mon être entre en ébullition. Ma main se porte à sa bouche pour la faire taire, et je me vide littéralement en elle de ma semence dans un grognement, avant de m'effondrer sur elle, à bout de souffle.
Mon portable me rappelle à cet instant à l'ordre, et je me cache dans le cou de ma Charlie.
_ Déjà. Râle-t-elle alors que je peux à peine respirer.
_ Désolé. M'excusé-je en me laissant aller sur mon dos à ses côtés, et elle vient se blottir contre mon torse.
_ C'est de ta faute. Lui fais-je remarquer.
_ Tu reviens encore avec cette envie de déménager dans un moment pareil. Maugrée-t-elle entre ses dents, et je glisse mes doigts dans mes cheveux remplit de sueur, sachant que ce n'est effectivement pas le moment.
Mais honnêtement, je ne vois pas quand nous pourrions parler de cela, autre que maintenant. Charlie travaille à temps plein dans ce restaurant comme gérante, et moi, ayant été promu récemment inspecteur ; je me dois de faire des heures encore plus dingues qu'avant. Pourtant, la solution serait simple. Maintenant que je suis inspecteur, je peux demander à me faire muter dans une ville où je serais plus présent à la maison. Mais Charlie n'en démord pas ; elle ne veut pas quitter Las Vegas, ni son père qui est mon capitaine. Je prends une bonne inspiration, entendant mon portable sonner pour la deuxième fois.
_ Je vais aller prendre une douche. Lui fais-je en portant un baiser sur son front salé de nos ébats.
_ Tu devrais penser à changer tes horaires. Rouspète-t-elle, alors que je me lève du lit.
_ Mon amour, ce n'est pas moi qui décide de mes horaires. Lui rappelé-je en faisant couler l'eau de la douche avant de m'y faufiler.
_ Je vais en toucher un mot à papa ! Me crie-t-elle de la chambre, alors que je ferme les yeux, pour profiter de l'eau chaude qui efface les traces de nos ébats.
Je suis déjà à mille lieux d'ici à cet instant. Je dois être concentré et me focalisé sur mon travail comme jamais. Récemment, nous tournons beaucoup autour des casinos, suite à une vague de meurtres de joueurs qui semblent être orchestré par la mafia. Voilà bien une raison pour laquelle je veux quitter cette ville. La criminalité n'arrête pas de monter en ce moment dans tous les coins de la ville, et nous sommes en sous-effectifs pour tout gérer. Surtout, depuis que nous devons surveiller les endroits où les prostituées travaillent, au cas où un des gars qu'on recherche, viendrait prendre du bon temps.
Entre nous, je déteste cette part de notre travail. Pas comme mon co-équipier, Matt, qui aime les regarder nous titiller de leur trottoir. Pour ma part, ce ne sont que des femmes qui n'ont aucun respect d'elle-même, et qui utilisent leur corps comme si c'était juste de la marchandise.
_ Matt t'attend. Me fait Charlie en me rejoignant dans la salle de bain, tout en me donnant mon essui. Je ne me presse pas pour m'essuyer, alors qu'elle s'appuie dur le meuble des éviers, contemplant la bague de fiançailles qu'elle porte à son annulaire depuis deux ans. Je sais à quoi elle pense ; maintenant que je suis inspecteur, plus rien ne nous retient de franchir le pas. Mais je ne veux pas que nous unissions nos vies, tant que nous ne serons pas d'accord sur l'endroit de notre avenir. Charlie en est plus que consciente, et je sais que nous devons trouver un terrain d'attente tous les deux.
J'enfile un caleçon et mon jeans, avant de la prendre par la taille et de l'embrasser tendrement.
_ Nous reprendrons notre conversation demain. Lui dis-je, sachant qu'il est temps que nous nous décidions.
_ D'accord. Affirme-t-elle en portant ses bras nus sur mes épaules, et alors que nous allions à nouveau échanger un baiser, Matt m'appelle sur mon portable. Charlie sourit, compatissante et je décroche en rejoignant la garde-robe où se trouve mes T-Shirt pour en prendre un noir.
_ "Eh mec, je dois encore aller chercher un café ?!" Me demande-t-il d'une voix plus qu'amusée comme toujours.
_ Je suis là dans deux minutes. Lui rétorqué-je en attrapant mon arme et mon insigne dans le tiroir, alors que Charlie sort de la chambre.
_ "Ok ! Embrasse Charlie pour moi !" Lance-t-il avant de raccrocher.
Ce mec est un vrai gamin, mais j'adore bosser avec lui. Je rejoins Charlie dans le séjour, où elle se sert un verre de vin. Je prends ma veste ne cuir brune sur le porte-manteau, et je viens la prendre par la taille pour poser un baiser furtif sur sa joue.
_ Ce baiser vient de Matt. Rigole-t-elle.
_ Celui-ci vient de moi. Lui soufflé-je avant de conquérir tendrement ses lèvres. Je sens à travers son fin peignoir de soie, sa poitrine s'écraser contre mon torse, et je mets fin à notre baiser avant d'attiser mon entre-jambe. Charlie esquisse un sourire charmeur, consciente qu'elle vient de réveiller la bête en moi.
_ Je te souhaite une douce nuit. Lui fais-je en embrassant une dernière fois ses lèvres.
_ Fais attention à toi. Me dit-elle, alors que je me dirige vers la porte comme chaque soir.
Une fois dans la Ford banalisée qui nous est attitrée, Matt me tend un gobelet de café qui vient de chez Ned. Son café est excellent, et je ne parle pas de ses donuts qui sont plus que succulents. Matt démarre et nous nous dirigeons vers le quartier chaud de Las Vegas, où les prostituées se dandinent déjà sur les trottoirs, cherchant une proie pour assouvir leurs désirs, et alourdir surtout leurs portefeuilles.
_ Ce que je prendrais bien le temps d'effleurer une de ses fleurs. Lance Matt qui ne cache pas son envie de vider comme tous les soirs.
_ Tu ne gagnes pas assez pour les combler. Lui fais-je remarquer, en lui montrant du menton les grosses voitures qui s'y arrêtent.
_ Pourquoi ne peux-tu pas être un peu compatissant ?! S'exclame-t-il en prenant une cigarette dans son paquet qui se trouve dans la poche de son jeans. J'ouvre plus grand ma vitre, n'aimant pas l'odeur du tabac.
_ Tout le monde n'a pas une beauté qui l'attend à la maison chaque jour. Me fait-il remarquer, et je souris, amusé, alors que le dispatching parle à la radio de la voiture sur une agression deux rue plus loin. Je m'apprête à répondre à la radio quand une autre équipe plus proche répond avant moi, et je ramène ma main dans mes cheveux en soupirant.
_ La nuit va encore être longue. Râlé-je en regardant les prostituées aguicher les clients qui sortent des casinos.
Elles savent choisir leurs cibles, ne visant que ceux qui semblent pauvre en apparence, mais qui titubent, prouvant l'état d'ébriété dans lequel ils se sont mis en gagnant une somme qu'elles vont leur rafler en une heure. Comment peut-on se rabaisser à ce point ? Je n'arrive toujours pas à comprendre ce que ses femmes aiment dans ce genre de travail. Je sais que certaines d'entre elles, n'ont pas le choix et doivent tout faire pour survivre. Mais ne me dites pas que les filles devant lesquelles nous passons et qui partent dans de grosses cylindrées ne peuvent pas faire autre chose ? Elles semblent propres sur elles, et porter des vêtements de boutiques où Charlie et ses amies se rendent. J'ai du mal à croire qu'elles trouvent plaisir à vendre leurs corps chaque nuit à des inconnus.
Nous passons devant un attroupement de ces filles qui semblent se disputer pour une place, et comme à son habitude ; Matt s'arrête pour aller faire le gendarme. Je me contente de m'appuyer contre la Ford, le regardant jouer de son autorité sur ses filles qui ne pensent qu'au client fortuné qu'elles vont attirer dans leur filet. Mon regard se porte sur l'autre rue, où une prostituée semble avoir du mal à marcher avec ses talons, ce qui fait rire sa collègue de travail pour rester poli.
J'esquisse un sourire dans leurs directions, non pour elles. Mais parce que comme à chaque fois que je vois une fille au teint halé comme "elle" ; je ne peux m'empêcher d'être nostalgique. Mais surtout de regretter ce qui s'en est suivi. Si j'avais été plus mature, je n'aurais pas laissé une telle chose arriver. Je vivrai avec le poids de cette vidéo jusqu'à la fin de ma vie, tout comme je vivrai avec le regret de n'avoir jamais pu m'excuser auprès d'elle pour le mal que nous lui avons fait.
Une Mercedes noire s'arrête au niveau des deux prostituées, et la fille au teint halé entre dans celle-ci me faisant revenir à ce qui se passe à côté de moi. Je soupire, remarquant que Matt en a fini, et est déjà en train d'amasser des numéros de portable dans la poche arrière de son jeans.
_ Amène-toi ! Lui crié-je en prenant la place du chauffeur.
La nuit va encore être longue, et nous allons comme toujours, nous contenter de régler des disputes de joueurs ivres qui ont tout perdu, ou nous occuper de querelles de prostituées. Je me demande pourquoi je voulais tant de cette plaque d'inspecteur qui pend autour de mon cou...