Les jours qui ont suivi l'annonce de ma grossesse ont été aussi extraordinaires que le week-end de nos fiançailles : Pierre était vraiment aux petits soins. Il voulait que je me ménage au maximum. Il refusait même que je fasse la vaisselle. Je n'en espérais pas tant. En plus, j'avais pris goût à ma routine de femme modèle. J'avais pris la décision d'aller consulter un médecin au service « sans rendez-vous » de la clinique à laquelle mon dossier est ouvert. L'attente sera longue mais j'ai bien trop hâte d'avoir une confirmation officielle. Le lundi qui a suivi le week-end de la St-Valentin, au bureau, mes collègues s'extasiaient à la vue de la grosseur de mon diamant, et la beauté de ma bague. J'avais le vent en poupe! Toutes les femmes célibataires parlaient de ma demande en mariage! Qu'est-ce que vous croyez? Que j'allais me faire discrète à ce sujet? Et le père Noël, il s'habille en vert! Non? Haha! Elles m'ont demandé quand nous avons prévu de nous marier et j'ai évidemment fait mon intéressante! Je leur ai dit que rien ne presse, que je n'ai aucune pression vis-à-vis de la date et que nous avons largement le temps de voir venir. Mon gestionnaire immédiat a semblé contrarié. Je le comprends pour être tout à fait honnête! Fiancée signifie bientôt mariée et sans doute bientôt mère, dans un ordre conventionnel : s'il savait!
Il n'y a pas que mon gestionnaire qui n'a pas partagé l'enthousiasme de notre équipe. Olivia, une collègue avec qui je n'ai que peu de rapports, du fait qu'elle est embauchée pour effectuer des tâches cléricales et moi techniques, a plus ou moins ignoré toute l'excitation que mes fiançailles ont soulevée. Elle ne m'a jamais aimé et je n'y ai jamais prêté attention. Elle a toujours porté un regard plein empli de dédain sur ma personne. Très franchement, je ne lui en ai jamais tenu rigueur. Elle n'était pas la première, et elle ne serait pas la dernière : je mets ça sur le compte de la jalousie. J'ai tout de même été déçue qu'elle ne prenne pas la peine de me féliciter : après tout, c'est une marque de courtoisie, de savoir-vivre! Un minimum! J'ai toutefois pu compter sur Marie-May pour remonter mon estime personnelle. Connaissez-vous l'expression « avoir la langue brune »? Marie-May est au léchage de cul ce que Bruce Lee est au Kung-fu. Sans aucune méchanceté ni exagération. Cette fille en est toujours trop! Mais les journées comme celle-là on apprécie! Elle ne tarissait pas d'éloges concernant ma bague, ma demande, ma vie... Ah Mary-May! La pauvre...
J'ai appelé mes copines en conférence sur Skype : Linda et Myriam. Les deux vivent aux États-Unis. Ce sont les seules personnes que je peux appeler « amies ». Les autres filles que je fréquente sont des occupations et des fréquentations sans aucune importance. Nous étions survoltées. Elles étaient vraiment contentes pour moi. Bien sûr, je ne leur ai pas parlé du bébé. Aujourd'hui, j'aurais les résultats de ma prise de sang. Ensuite, les choses vont s'enclencher. Pierre va appeler ses parents et ensuite j'appellerais les miens. Et seulement après, je le dirais à ma sœur et à mes copines.
Je vous explique. Je tiens à ce qu'on soit sur la même longueur d'onde. Mariage coutumier? Je n'en ai rien à faire. Ce que je veux? Un statut! Je veux un papier qui dit que je suis légalement MADAME Anna-Belle Nzali épouse Mensah. Alors, que les parents de Pierre coopèrent ou pas, je me marierais civilement. De toutes les façons, Pierre m'a expliquée que le mariage coutumier pour eux n'est pas un « mariage » à proprement parlé. On peut l'annuler assez facilement. Si encore il le considérait aussi sacré que nous les bamilékés! Si mes parents seront déçus? Pourquoi vais-je me comporter comme Pierre alors que je le lui reproche? J'ai 32 ans! 32! Je n'ai plus besoin de l'approbation de papa et maman! Bref... J'ai mon idée en tête et je compte bien la mener jusqu'au bout. Tiens mon téléphone sonne. C'est la clinique!
-Allo!
-Allo! Mme Nzali?
-Oui c'est bien moi!
-C'est le docteur Rochon! Vous allez bien?
-Très bien merci! Et vous?
-Bien! Merci de le demander. Alors! Je viens de recevoir les résultats de votre prise de sang. J'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes bel et bien enceinte.
-Vraiment?
-Haha! Oui vraiment! Alors, nous pouvons fixer un rendez-vous tout de suite si vous le désirez. Avez-vous vos disponibilités?
-Oui tout à fait!
Nous avons donc pris un rendez-vous pour ma 10ème semaine de grossesse. Je suis aux anges! J'ai immédiatement appelé ma mère. Je veux lui parler avant de rentrer à la maison. Après j'appellerais Isa-Belle, ma petite sœur pour lui annoncer la nouvelle. Enfin... je devrais dire les nouvelles! Haha!
DRING! DRING! DRING!
-Allo!
-Allo maman!
-Hum... petite maman, tu appelles beaucoup ces derniers temps hein. Tu es sûre que tout va bien?
Il est vrai que j'appelle rarement le Cameroun, ma famille en général. En limitant les rapports avec mon père, je les ai limités avec le reste de la famille sans vraiment le vouloir. Admettons que je trouvais étrange d'appeler ma mère et de ne pas parler à mon père. Je réduisais donc au maximum la probabilité de réalisation de cet évènement en appelant le plus rarement possible. J'avais cependant entretenu ma relation avec Isa-Belle. C'était plus facile avec elle : les SMS, elle connaissait. Et quand elle est allée étudier en France –pour être avec les gens aussi minces qu'elle selon mon père!- c'est devenu encore plus facile pour nous de communiquer.
-Oui maman! Tout va bien! Les choses vont même mieux que bien!
-Ah bon? Ta belle-mère a accepté votre mariage?
Ma mère était convaincue que pour qu'un mariage réussisse, il faut avoir sa belle-mère de son côté. Quand je lui parlais de ma relation avec la mère de Pierre elle me répondait : « Ma fille, si ta belle-mère veut te chasser elle va te chasser! Ça prendra 5, 10, 25 ans! Mais elle y arrivera! ». Je ne l'écoute que d'une oreille quand elle parle ainsi. Elle était femme au foyer et elle me parle de son vécu. Elle a toujours eu des rapports conflictuels avec la famille de mon père. On l'accusait tantôt de n'être bonne qu'à faire des enfants, puis, le mois suivant, on l'accusait de n'avoir aucun enfant : apparemment faire des filles ce n'était pas un exploit. S'ils savaient que génétiquement le sexe d'un enfant était défini par le père? Je n'ai jamais pris la peine de poser la question, ni à ma feue grand-mère, dont l'âme n'est sûrement pas en paix, ni à tous ses acolytes. Mais de vous à moi, à quoi ma mère s'attendait-elle? Ma grand-mère l'a toujours traitée comme une profiteuse, une va-nu-pieds. Je travaille, je suis indépendante financièrement. Que va dire de moi la famille de Pierre? J'ai une meilleure situation que lui! J'envisage même de signer pour le régime de la séparation des biens. C'est plus simple ainsi. On ira voir un notaire dès que la date du mariage sera fixée. Non? Bref, on verra bien! J'ai une conversation à achever avec ma mère.
-Maman, tu sais bien ce que j'en pense.
-Hum...
-Maman, je suis enceinte!
-Enceinte? C'est vrai?
-Oui maman!
-Oulililili!!!!
Elle est heureuse! Je suis heureuse qu'elle le soit pour moi. Je l'entends chanter! J'apprécie qu'elle ait évité de me parler d'enfant conçu dans le péché. Je sais qu'elle ne l'occulte jamais de son cerveau, mais elle a fait un effort pour sa bouche...
-Maman! Calme-toi un peu! Haha!
-Attends je vais dire à ton père!
-NON!
-Ekié! Pourquoi?
-Je voudrais que les choses soient claires de mon côté avant. Nous n'avons encore rien dit aux parents de Pierre.
-Hum... Et pourquoi donc?
-Parce que je voulais être sûre d'être vraiment enceinte!
-Tu es sûre que tu me dis tout?
Elle a toujours eu un sixième sens qui lui permet de savoir quand je lui cache quelque chose. Après tout, elle est ma mère! Mais quoiqu'il en soit, je ne lui parlerais pas de ma discussion avec Pierre. Si on y pense comme il faut, un couple doit garder une certaine intimité, avoir ses secrets. Non?
-Oui maman! Je sais que tu désespérais de me voir me marier un jour, mais rassure-toi tout va bien.
-Anna, tu sais que s'il m'avait été donnée de choisir, jamais tu n'aurais épousé un béninois. Mais voilà que tu as choisi Pierre, je vais faire comment? Si c'est lui que tu veux, je vais seulement t'accompagner.
-Je sais maman, je sais! Merci maman!
-Pourquoi?
-Je sais que je n'ai pas toujours été tendre avec toi mais tu m'aimes comme je suis.
Ma mère et moi avions rarement des moments de tendresse ou d'émotions, mais quand je me sentais suffisamment à l'aise, je lui disais merci. Elle, contrairement à mon père ne m'a jamais dénigré, humilié ou autre. Même si elle ne prenait pas ma défense, elle ne participait pas à la tuerie. Je lui en suis reconnaissante...
-N'est-ce pas tu vas accoucher? Tu vas comprendre en descendant de la table d'accouchement ce que c'est être mère.
-Haha!
-Anna oh, il y a Isa qui m'appelle. Je vais la conférence?
-Non, on se reparle. Embrasse la de ma part mais ne lui dis rien je vais l'appeler moi-même.
-ok
Elle a pris la communication pour que l'appel d'Isa n'aille pas sur son répondeur. Quant à moi, je devais continuer ma série d'appel. Le prochain était destiné à Pierre.
DRING! DRING! DRING!
-Allo!
-Chéri ça va?
-Oui merci et toi?
-Ça va! Le docteur vient de m'appeler.
-Alors?
-Tu vas être papa!
-C'est super!
Il semble feindre son enthousiasme. Il y a quelque chose qui me gêne dans l'intonation de sa voix! Je vais lui poser la question.
-Pierre, es-tu sûre que tu trouves ça vraiment... « Super »?
-Oui évidemment! J'étais juste concentré dans ce que je faisais. Mais ne t'en fais pas! Ce soir tu verras que je suis content. Qui ne le serait pas d'avoir un enfant avec une déesse comme toi?
Définitivement, Pierre me cache quelque chose. À tous les coups, ses flatteries dissimulent une bourde. Par téléphone, sur les heures de bureau, ce n'est pas le moment d'insister ou de faire ma « Colombo ».
-Ok! Je comprends. Je te laisse travailler. À ce soir!
-Attends! Je voulais te dire que je t'aime Anna-Belle! Ne l'oublie jamais!
Hou la! La bourde doit être énorme! Pierre ne me dit jamais qu'il m'aime quand il est au travail! JAMAIS! Il faut que je tire ça au clair, le plus vite possible.
-Je t'aime aussi Pierre. Ne l'oublie jamais non plus! Ok?
-Non je ne l'oublie pas! Je n'ai que ça à l'esprit!
-Ah oui?
-Oui bébé! Allez! Il faut que je me remette au boulot.
-Moi aussi. Bisous!
-Bisous.
Nous avons raccroché. Je ressens un réel malaise. J'ai beau réfléchir, mais je ne vois aucune potentielle bourde qu'il pourrait me cacher. M'a-t-il trompé? Non je ne pense pas! Pierre est si casanier qu'il faudrait que sa maîtresse soit une sœur carmélite pour accepter une relation pareille : ils ne se verraient jamais. Les seuls fois que je ne sais pas précisément où se trouve Pierre c'est quand il est à Cotonou. A-t-il perdu son emploi? Je ne pense pas! Son entreprise est en excellente santé et il est un employé permanent, syndiqué qui plus est. Pour le mettre à la porte, il faudrait quasiment une grue. Je précise que ce n'est pas une métaphore! Je comprends que gérer ses parents lui cause du stress, mais je suis certaine qu'il y a plus que ça... Bien plus que ça. Je finirais bien par le découvrir.
*********Pierre Mensah********
Le résultat est confirmé. Je suis dans une merde abyssale! Je n'ai aucune idée de comment m'en sortir. Mais quel con je fais! Cédric m'avait pourtant prévenu que je jouais à un jeu dangereux quand je me suis mis en couple avec Anna-Belle. Je n'avais aucune envie de construire quelque chose avec elle au départ. Elle avait la réputation d'une femme frigide. J'avais bien vu qu'il n'en était rien. Il était par contre évident qu'elle ne cherchait pas de relation suivie. Elle correspondait parfaitement à ce que je cherchais : une relation sans engagement. Mais sans comprendre comment, nous étions en couple depuis déjà quelques années. Je suis sincère quand je dis que je n'ai pas vu les choses venir. En ce qui a semblé n'être qu'un laps de temps, je partageais mon intimité avec elle. Je m'ouvrais à elle. J'ai tout fait pour m'en détacher, mais je n'y arrivais pas. J'ai alors mis sur pied plusieurs stratégies pour mettre fin à notre relation. Incapable de le faire moi-même, j'espérais qu'elle fasse pour moi. J'ai alors fait en sorte qu'elle ait une réputation peu flatteuse auprès de mes amis. Je savais que de cette façon, ils la traiteraient avec mépris et aucun égard. La connaissant, j'étais certain qu'elle n'aurait pas supporté l'affront longtemps. Mais j'ai eu tort : sans se laisser faire, elle est toujours restée aimable et n'a jamais rechigné à passer des moments importants de sa vie en leur compagnie pour me faire plaisir. Quand je lui ai proposé d'emménager avec moi, j'étais certain qu'elle me dirait non. Anna-Belle joue la fille du 21ème siècle, je sais qu'en elle dort une fille bien conventionnelle. D'ailleurs, Isa-Belle m'a dit qu'elle le faisait pour nous, pour moi, pour nous donner une chance. Elle m'a fait jurer de ne pas le répéter à sa sœur. Elle voulait que je sache tout ce que ça coutait à sa grande-sœur de satisfaire à ma demande. Anna-Belle m'aimait... J'en étais certain! Malgré tout, j'ai cherché la moindre disparité entre son comportement et celui de la femme traditionnelle béninoise et je l'ai exploitée. Pendant 2 ans, elle a vécu avec. Et subitement, elle décide de changer. Il a fallu que cette année, l'année que j'espérais être celle de notre séparation, elle change du tout au tout. Mon cœur n'y a pas résisté. Je devais rester avec elle. Elle l'avait maintes fois prouvé, elle m'aime! J'honorerais son amour et je lui ouvrirais pleinement mon cœur ai-je décidé. Un jour au travail, je suis sortie marcher : j'avais besoin de prendre l'air. En passant devant la bijouterie Birks, j'ai pensé : « La meilleure façon d'honorer une femme c'est de l'épouser ». Sans plus réfléchir, je suis entré chez le diamantaire! J'aurais dû y pensé à deux fois! Pierre!!!! Je me suis laissé emporter par l'émotion du moment. Le vendeur était extraordinaire. C'est lui qui m'a donné les coordonnées de l'hôtel où j'ai fait ma demande. Il avait un contact là-bas qui m'a aidé à tout planifier. Je dois avouer que mon cœur est en accord avec ce choix. C'est Anna-Belle mon choix, c'est elle le choix de mon cœur. Mais comment régler la situation?
Je dois d'abord commencer à régler la situation entre Anna-Belle, ma mère et mes sœurs. Elles ne savent pas qu'Anna-Belle ignore tout. Je pensais avoir le temps de régler les choses calmement, mais la grossesse change tout. Quand ma mère va l'apprendre, elle ne me laissera plus gérer les choses à ma manière comme nous en avions convenu. La dernière fois qu'elle a voulu venir, son voyage a été avorté. Et même si je m'étais servi de ce prétexte pour accabler davantage Anna-Belle, j'étais bien soulagé de ne pas avoir à gérer cette situation. Anna-Belle aurait tout découvert et je n'étais pas prêt à la perdre à ce moment précis. Je le suis encore moins aujourd'hui. Je ne le répèterai jamais assez, Anna-Belle je l'aime. Pour couronner le tout, elle porte mon enfant, mon premier né, mon aîné. Je ne peux pas la quitter. Elle ne le mérite pas. Elle accepte de mettre sa carrière entre parenthèses pour faire de moi un père. Merde Pierre! Merde! Merde! Et Merde!
Il faut que j'appelle Cédric. Lui seul peut m'aider. Si je lui explique la situation peut-être qu'il voudra bien l'appeler pour qu'on trouve une solution. Si on arrive à s'entendre en dehors de la famille, ça rendra les choses plus faciles avec Anna-Belle. Je verrai pour les parents par la suite. Oui! C'est décidé. Je vais appeler Cédric
DRING! DRING! DRING!
-Allo!
-Togbé je dois te parler!
-C'est quoi man?
-J'ai demandé à Anna-Belle de m'épouser!
-Pardon?
-Je l'aime Cédric! C'est elle! Je le sais...
-Mais Pierre! Qu'est-ce qui t'arrive? M'interrompit-il. Tu fais les choses en désordre! Tu n'as plus 18 ans mec! Tu dois prendre tes responsabilités à bras le corps! Tu déconnes man! Tu déconnes grave!
-Cédric...
-Quoi? Ne me dis pas qu'il y a autre chose!
-Je vais être papa!
-Putain de merde!
-Cédric il faut que tu m'aides!
-Non! Cette histoire n'aurait jamais dû commencer Pierre. Que veux-tu que je fasse 5 ans plus tard?
-Que tu l'appelles pour lui parler.
-Haha! Non mais tu rigoles j'espère!
-...
-Je rêve! Tu es sérieux! Hors de question...
-Cédric tu es mon seul espoir. Tu ne peux pas me laisser tomber. Anna-Belle est la femme de ma vie. Je le sais. Elle ne mérite pas ça!
-Ah bon? Et Sabine? Elle le mérite? Non Pierre! Cette fois c'est sans moi! Je t'ai couvert pendant des années. Aujourd'hui je comprends que c'était une erreur de jugement de ma part. Il est temps que tu affrontes la conséquence de tes actes. Et si Anna-Belle est vraiment la femme de ta vie, et que tu la perds, tu ne pourras t'en prendre qu'à toi! Tu ne mérites aucune de ses deux femmes Pierre. Tu es un frère pour moi mais là je suis désolé je débarque.
-Cédric...
-Non Pierre. Je vais arrêter de parler de cette histoire. Et de grâce, quand tu vas appeler ta femme pour lui annoncer tes fiançailles avec une autre, avec qui tu vis maritalement depuis deu ans, évite de mentionner que j'étais au courant de quoique ce soit. Je refuse d'être mêlé une seconde de plus à ça.
Jamais encore Cédric ne m'avait parlé ainsi. Je comprends qu'il ne m'aidera pas. Je le comprends parfaitement. Sabine est la cousine de sa femme. S'il a gardé le silence, c'est uniquement par amour pour moi. Je sais que ce qui arrive met en péril son propre couple. J'ai vraiment déconné.
-Je comprends Cédric. Je te demande pardon à l'avance!
-Ne me demande pas pardon. Parle à ces deux femmes...
-Je le ferais!
À présent, il ne me restait qu'une seule chose à faire... ou plutôt deux. La première est de rompre avec Sabine et d'engager une procédure de divorce. La seconde et non la moindre est de dire la vérité à Anna-Belle!
J'ai besoin d'un miracle!