« Ah vraiment, Ya Pupuce, je suis seulement au sol. »
« Hey, Mélissa, pardon, faut pas rire. Je ne savais plus où me mettre. »
« Donc comme ça, le boy est venu seulement te manger les lèvres et tout ? Mais il a salement manqué de respect à mon beau-frère personnel ! Qu'a dit Dimitri ? »
« Il était sans voix. Il est resté bouche bée à regarder le type car dès le départ il a vu la ressemblance avec Miro. De suite, il a pensé que Georgio voulait recevoir son coup de poing dans la figure. », dis-je.
Mélissa est carrément tordue de rire au point d'atterrir par terre incapable de s'arrêter.
« Là, pardon ! Même les films ont menti. Mon pauvre Dimitri... »
« Et moi alors ! Tu n'imagines pas le choc ! Je me suis dit que la vie me jouait un petit sketch avant ce qui m'attend fin décembre en Italie. Le type était trop frais. Je t'assure que je bégayais au lieu même de me fâcher, je suis restée là à le regarder comme une maboule ! »
« Vraiment, j'aurais dû être là ! J'aurais filmé LA RENCONTRE ! Sinon, ça va ? Ton cœur a retrouvé son calme ? Dimitri est parti tranquille, non ! »
« Laisse, j'ai eu droit à tout l'alphabet puis tout le dictionnaire, comme si c'est moi qui ai provoqué cette rencontre. J'étais loin de me douter que ces italiens viennent aussi à Bordeaux. Et le type ne parlait qu'en italien. Pas un seul mot de français. »
« Calme le cœur la chérie ! La bombe t'a esquivé. Appelle seulement Tania pour lui demander des comptes. », me fait Mélissa.
Il est 8h ce vendredi 4 novembre. Mélissa et moi rentrons tranquillement en bus après avoir laissé à l'aéroport, Dimitri qui rentre au Gabon. Elle est pliée de rire car je viens de lui raconter l'aventure que j'ai vécu quelques instants avant qu'elle n'arrive nous rejoindre tout à l'heure. Je discutais tranquillement avec Dimitri en avançant lentement dans le hall de l'aéroport, quand sorti de nulle part, un bel homme aux cheveux noirs de jais que je reconnaîtrais même quand je serai dans ma tombe, est arrivé, m'a prise dans ses bras, m'a levée du sol, m'a fait tournoyer dans les airs, avant de me mettre un smack et de continuer à m'embrasser sur les joues et le front, comme si j'étais du bon pain frais.
Il m'a fallut je ne sais combien de minutes pour réaliser ce que faisait Georgio puis, j'ai très vite dû me souvenir que j'étais accompagnée de Dimitri. Ce dernier est resté là les bras sur les hanches à nous observer pendant que cet italien me parlait jovialement heureux de me revoir, en répétant Tania, Tania, Tania.
Zut ! Elle a les cheveux très courts en ce moment, même si Mamie la tance depuis des semaines pour qu'elle se fasse pousser les cheveux pour son mariage. J'ai de longues tresses rousses qui m'arrivent dans le dos ! Comment Georgio peut-il nous confondre à ce point !
Et le fait de me retrouver dans ses bras, m'a mise tellement mal à l'aise que j'ai failli tourner de l'œil. Ce type est beau comme un sou neuf. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il insistait à parler alors qu'il aurait dû se rendre compte que je ne pipais mot.
C'est Dimitri qui est venu à ma rescousse en demandant en anglais :
« Pouvez-vous enlever vos mains de la petite amie, s'il vous plaît ? »
Là, Georgio s'est éloigné, a semblé me regarder sous toutes les coutures avant d'oublier l'italien et de me dire en anglais :
« Tania ? C'est bien toi ? »
Moi de répondre en anglais :
« Non, ce n'est pas Tania ! »
Le type est resté à me regarder longuement avant de dire toujours en anglais que j'étais sa photocopie.
« Comme si tu ne le savais pas, Georgio ! », lui ai-je répondu.
Il a sourit, s'est gratté la nuque et a répondu en anglais :
« Je ne suis pas Georgio mais Enzo, son frère. Et je suis bête ! J'ai eu Miro au téléphone avant-hier et il m'aurait informé si Tania était en France. Je suis désolé. Je...Oui, je savais qu'elle a une jumelle ! Mais, vous êtes tellement identiques ! »
Il a rit et a continué son chemin après s'être excusé auprès de Dimitri.
Mélissa et moi nous séparons à un arrêt de bus. Elle se retourne vers moi et me dit :
« Evite de rencontrer des italiens en route, sinon ta journée sera longue ! »
« Très drôle Mélissa ! J'adore ton humour. »
« Bon, c'est pas pour dire mais la journée va me bastonner sérieusement. Heureusement que cette nuit, hummm ! Je n'en dis pas plus. Faudra pas m'appeler. A partir de 17h, je ne suis disponible pour personne. »
« Va mourir ! », lui dis-je.
« On est ensemble. », fait-elle en riant. « Mais sinon, si cette petite aventure t'a fait un tel choc, imagine un peu les retrouvailles en Italie ! Faudra pas aller bégayer devant cet italien. Parce que si sa copie t'a fait tant d'effet, imagine l'original ! »
« Mama, faut pas me faire psychoter, s'il te plaît ! »
« Heureusement que je ne vais pas à ce mariage là ! Sinon, Ya Tania aurait de sérieux problèmes avec son chéri ! Parce que je ne suis pas prude comme toi ! Je n'hésite pas à goûter à un tiramisu quand j'en ai un sous les yeux ! »
« Je te l'ai déjà dis, tu es pourris. »
« Ah, laisse ça comme ça, Ya Pupuce ! On se voit lundi. Bisous. »
Elle s'en va en souriant et je trace mon chemin vers le bus qui doit me déposer devant mon école. Quand j'y arrive, je marche lentement vers l'entrée en prenant on téléphone. Je ne me soucie même pas de l'heure et compose le numéro de Tania. C'est Miro qui décroche.
« Pupuce, Il est 3h du mat' ! Tania dort. »
« Et toi, tu joues le parfait secrétaire, mon chéri ! N'es-tu pas censé dormir aux côtés de ta belle ? »
« Je révise. Je travaille beaucoup mieux la nuit. »
« Ok. Et à quelle heure dors-tu ? »
« J'irais au lit dès que tu auras raccroché. Comment vas-tu ? »
« Je vais ben. Mais dis, tu as combien de frères qui te ressemblent ? Je devrais plutôt te demander combien de tes frères embrassent ta fiancée en plein sur la bouche ! »
« Je parie que tu as rencontré Enzo, n'est ca pas ? C'est le seul qui s'amuse à faire des coups pareils ! Il est sympa, sinon. Il ne mord pas mais par contre, il ne parle pas français. »
« Et d'où sort-il pour me confondre ainsi avec Tania ? »
« Pousse pas, Pupuce ! A part la coiffure, vous êtes identiques, je te signale. Tu devrais être heureuse d'avoir été embrassé par une prince, ce matin. »
« Je parie que le compliment est adressé à Dimitri ? »
« Désolé, je dis n'importe quoi. Mais Enzo ne devrait pas t'embêter. Il est simplement de passage à Bordeaux pour une semaine. »
« D'accord. En fait, j'ai cru que c'était...euh... »
« Ce n'est pas Georgio, alors, on se calme. Respire, tout ira bien. Tu feras la connaissance de tout le monde en Italie bientôt et tu verras qu'aucun de mes frères ne mord ! Enfin, euh..Bref.. »
« Que veux-tu dire Miro ? »
« Je veux simplement dire que ce n'est pas parce que Enzo ressemble à Georgio qu'il est aussi séducteur que lui. »
« Merci pour l'info. Bisou et bonne nuit. »
« Bisou Pupuce. »
Je raccroche, pas trop rassurée mais heureuse d'avoir parlé à quelqu'un. Je presse le pas pour arriver rapidement dans la mini-salle de conférence où a lieu un cycle de conférence commencé hier. Nous avons droit à deux journées durant lesquelles des experts dans tous les domaines finance/ commerce/ management, viennent nous donner des tuyaux pour réussir. Ils parlent de leur parcours et des faits marquants de leurs carrières histoire de susciter un certain engouement en nous. Bref, c'est assez intense.
Quand j'ouvre la porte pour aller m'installer dans la salle, je suis frappée de découvrir le type qui se tient au pupitre devant la salle pleine d'étudiants de 1ère année. Je reconnais très vite ces cheveux et le visage du type qui se tourne vers moi en souriant, m'invitant à entrer. Merde ! Qu'est ce que ce type fait ici ? Je prends mon téléphone et compose à nouveau le numéro de Tania. Quand Miro répond, je lui souffle :
« Hey, Miro, qu'est ce que ton frère Enzo fait dans MON école ! »
« Oh ! Qu'ai-je oublié de te dire ? Il rentre de 18 mois en Nouvelle Zélande. Euh, il est diplômé de HEC et Harvard. Donc, disons qu'il vient sûrement donner une conférence ou quelque chose du genre. Il est pressenti pour remplacer mon oncle Romano à la tête de son groupe agroalimentaire. Donc tu vois, c'est une pointure ? »
« Quel âge a t-il ? »
« Je suppose que si tu l'écoutes pendant sa conférence tu auras la réponse à ta question. Il me semble que les cours dans ton école coûtent la peau des fesses, non ! Donc, je pense que chaque seconde que tu passes à me garder éveillé au téléphone, c'est de l'argent que tu fais perdre à tes parents ! »
« Miro ! »
« Bye, Pupuce ! Je vais dormir. Et toi, va en classe ! »
Il raccroche et je reste là pantoise en me demandant ce qui ne va pas ce matin. Moi ? Entrer dans cette salle ? Il ne reste que 4 ou 5 places au premier rang...
J'entrouvre de nouveau la porte et la referme puis fais une petite prière en disant :
« Seigneur, j'ai aucune assurance, alors ne me soumets pas à la tentation... »
Je préfère en rester là et rebrousser chemin pour me diriger vers le centre de documentation. J'ai mis de l'ordre dans ma vie ! On va laisser le désordre faire son cinéma ailleurs !
C'est la réflexion que je me fais en m'asseyant devant un ordinateur en commençant mes recherches sur un cours de droit. Je prends tout de même la peine de consulter le planning des cours pour savoir à quelle heure commence l'autre conférence.
Quand je sors du CDI une heure plus tard, je décide d'aller faire un tour au centre commercial Mériadec. Je finis par tomber au rayon musique à l'hypermarché Auchan. Là, écouteurs aux oreilles, j'écoute le dernier son de M Pokora, les yeux fermés pour me laisser transporter par la musique. Alors que je ne m'y attends pas, quelqu'un en vient à me voler un baiser, agrippant ma tête des deux côtés !
SEIGNEUR ! Qui m'a dit de me lever ce matin ? Qu'est ce qui ne va pas ?
Je veux me dégager de l'étreinte du type et me rends compte que tout le monde assiste à la scène en riant ou en s'offusquant que l'inconnu et moi soyons sans gêne au point de nous embrasser ainsi en public !
Le type, grand, beaux cheveux blonds qui ont poussé depuis notre dernière rencontre à l'anniversaire de l'ami de Marc-Élise, avec tout le sérieux du monde me regarde alors que mes lèvres sont encore en feu. Il me murmure :
« Je t'avais bien dit qu'on se retrouverait beauté ! Pas besoin d'avoir ton numéro de téléphone pour ça ! »
C'est bon, je rentre dormir. Peut-être suis-je en plein cauchemar.
J'esquisse un geste pour m'en aller et le type me retient du bout de la main et me dit :
« A la prochaine ! »
J'ai envie de lui demander ce qu'il fout à Bordeaux vu que la première fois nous sommes rencontrés à Toulouse, mais je préfère m'en aller tranquillement avant de perdre la tête.
~~~ Tantine Flavie est trilingue.~~~
« C'est comment là-bas maman ? Tu t'en sors. », me fait Sybille au téléphone.
« Mais bien sûr, ma fille ! Je commence mes cours d'anglais dès lundi matin. C'est quand même plus pratique de parler anglais quand tu fais du shopping. Donc, voilà. Ça va prendre le temps que ça va prendre mais moi, je vais devenir trilingue. », dis-je.
« Comment ça trilingue ? »
« Je parle le fang, le français. Bientôt l'anglais. Je serai trilingue, ou bien c'est mon français qui te dérange. »
« Si tu pouvait aussi adoucir ton cœur et ta langue, maman. Tu fais trop de coupa bas aux autres. Faut changer un peu. », dit elle.
« Vous mes enfants, je ne vous comprends pas. Je vous ai foutu la paix comme vous le désiriez. Au lieu de m'encourager dans ma démarche, vous trouvez encore à redire. »
« Hum ! Maman Flavie, tu as été trop méchante avec Marie-Thérèse. Tu as trouvé pour toi, papa a trouvé pour lui, pourquoi encore te montrer jalouse ? Ce n'est pas sérieux ce que tu lui as fait à l'aéroport. »
« Laisse-moi celle là, Sybille ! Je voulais m'amuser un peu ! », fais-je en riant.
Le temps est tranquille ici à Pretoria. J'habite un quartier huppé où les noirs, on les compte et les remarque tellement y en a pas beaucoup. La belle vie ! Hum ! Vraiment, j'ai perdu beaucoup de temps ! Aujourd'hui, je rattrape tout ça ! J'ai fait du shopping ce matin car nous allons Gary et moi, à un dîner officiel ce soir. Il est content d'être accompagné. Moi je suis contente d'être à ses côtés. La vie continue.
J'ai pris une congolaise pour faire le ménage. Au moins, elle parle français et on peut s'entendre, contrairement à la Zimbabwéenne qui était là !
Je m'assois à la terrasse et demande à la ménagère de m'apporter une tasse de thé. À la façon qu'elle a d'étouffer son rire, j'ai envie de lui dire qui si à Lubumbashi elle n'a jamais vu quelqu'un consommé du thé à 14h après un bon repas, ici on est à Pretoria et il faut que je prenne de bonne habitudes ! Après tout, ce n'est pas de ma faute si tout le monde au village pense que le Lipton c'est pour le petit-déjeuner ! Non, quand on se met en couple avec un britannique, il faut emboîter le pas et connaître les usages !
Vraiment...
Je réfléchis seulement à mon avenir :
1- On prend des cours d'anglais.
2- On voit comment se lancer dans un business pour occuper ses journées.
3- On ne se soucie de rien d'autre que de réussir son shopping avec la carte de crédit de son homme.
4- On croise les doigts pour se marier dans un an.
Quand je dis me marier, c'est à Port-Gentil que la cérémonie aura lieu. Je veux que tout Port-Gentil sache que moi Flavie Obone, un homme m'a trouvée à son goût pour m'élever à son niveau. Il y aura un tour de ville, bien sûr. Je ferai en sorte que les voitures passe au quartier Salsa en klaxonnant pour que toutes les copines et les jalouses de ce quartier voit que moi Obone, je ne suis pas dans les à peu près et que je mérite le respect. Ça va se savoir.
Là, à cet instant, avec ma tasse de thé en main, je me mets à réfléchir. Vu que mes sœurs vont sûrement se sapées comme des reines pour venir finir toute la boisson au mariage coutumier de Jileska, il vaut mieux qu'on ne voit pas ma tête là bas ! Elles veulent être mises à l'honneur, non ! Je leur laisse la place. Qu'elles aient au moins ce jour là pour se gargariser en disant à tout le monde qu'elles sont les mères ! Mais je serai là, le 23 décembre à l'ambassade du Nigéria pour reprendre ma digne place de mère. Personne ne pourra me voler la vedette ! De toute façon, avec la robe que je porterai ce jour là, on ne verra que moi à ce mariage là !
Je laisse mon thé me câliner la langue quand soudain, le téléphone dans le salon sonne. Je vais y répondre. C'est la voix d'un automate qui me dit je ne sais pas quoi. Je ne comprends rien alors, je raccroche.
Mon téléphone portable sonne alors. Je le prends et lis le message arrivé. Je ne comprends rien à ce qui est écrit, alors, je préfère ignorer le message. Alors, c'est un mail qui arrive. Comme si je m'occupe même de tout ça !
J'attends le retour de Gary qui rentre à 17h ce vendredi et lui montre le message. Il devient tout écarlate et me dit :
« What have you done with all this money ! » (Qu'as-tu fait de tout cet argent ? »
Money c'est l'argent, oh ! Qu'est ce qui se passe.
« You have no money left in your account. You can not use your credit card anymore. » (Tu n'as plus d'argent dans ton compte. Tu ne peux plus utiliser ta carte de crédit.)
Yo ! Ça c'est qu'elle histoire ? J'ai juste acheté quelques affaires et y a plus d'argent.
Je vois Gary qui se log sur Internet et passe en revue le détail des dépenses attachées à ma carte de crédit. Il se dirige ensuite dans mon dressing et ouvre la porte puis met la lumière. Dans cette caverne d'Ali Baba, il y a tout : chaussures, des sacs, des robes, des pantalons, des ensembles, chapeaux. La ménagère n'a pas encore fini de tout déballer et ranger dans les placards... Le type semble étouffer et ne dit rien en se contentant simplement de briser la carte de crédit en deux ! Seigneur ! Il me tue là. Dire qu'il ne me la donné qu'hier matin !!!!!!!
~~~ Urielle et les déboires de tante Bernadette.~~~
« Bonsoir chéri. Comment s'est passée ta journée ? », fais-je à Alvin en l'accueillant sur le pas de la porte.
« Tout va bien. Ton père m'a appelé il y a une heure ; il a essayé de te joindre mais il est tombé sur ton répondeur. »
« Oh ! C'est vrai. J'ai oublié de remettre mon téléphone en marche après mon examen en classe, cet après-midi. Je vais le chercher. »
« Où sont les petites ? »
« Là haut dans la salle de jeu avec Mamie. »
Alors qu'il monte au premier, je vais vers mon sac posé sur un fauteuil et sors mon téléphone. Je lance l'appel et mon père répond aussitôt ! »
« Je sais, je sais ! Je manque à tous mes devoirs de fille. Mais je pense à vous. »
« Hum, je te crois à moitié mais, peu importe. Je t'appelle pour une histoire sérieuse. »
« Qu'y a t-il, papa ? Personne n'est malade, j'espère. »
« Oh ! C'est ta tante Bernadette. Elle a un sérieux problème qui lui tombe sur la tête. Je prends l'avion demain matin pour Port-Gentil. »
« Oh ! Que se passe t-il ? Je lui ai parlé hier soir et tout allait bien. », dis-je très surprise.
« Ah ! Tu ferais mieux de l'appeler. Je crois qu'elle a besoin de soutien moral. Elle dit toujours que tout va bien, mais là, j'aimerais vraiment que ce soit le cas. »
« Ok. Je vais l'appeler. »
« D'accord. Bonne soirée à toi. »
Il raccroche et je m'assoie correctement dans un fauteuil pour appeler ma tante. Elle répond après 3 sonneries et me lance :
« Urielle ! J'espère que tout va bien ! »
« Oui, ma tante. Tout le monde est en forme. Mamie nous quitte dimanche pour New York. Mais toi ? Comment vas-tu ? »
« Je vais bien si ce n'est l'affaire dans laquelle on veut m'entraîner. Je ne comprends vraiment rien à ces gens là ! »
« Qu'y a t-il ? »
« Oh ! C'est bien simple. En rentrant du travail tout à l'heure à 15h, quelqu'un m'attendais devant le portail de la maison. Figure-toi que je suis convoqué dimanche matin devant le tribunal coutumier. On m'accuse d'empoisonnement. »
Je manque de lâcher le téléphone tellement la nouvelle me surprend.
« De quoi t'accuse t-on ? De qui vienne de telles accusations. »
« Les enfants de Samuel ont demandé à ce que je sois entendu devant le Chef coutumier. Ils m'accusent d'avoir empoisonné leur père. »
« C'est une histoire à dormir debout. C'est du grand n'importe quoi ! Qu'est ce qui ne va pas avec ces gens là !? Ils ne voulaient pas de toi dans la vie de leur père, tu l'as laissé. Alors, que cherchent-ils encore ? »
« Oh ! Je t'ai dit que les sœurs de Samuel sont venues me voir. Je leur ai gentiment fait comprendre que je ne voulais plus et qu'il était inutile d'insister. Tout s'est bien passé entre nous. Elles sont tranquillement rentrées à Libreville. Il est venu me voir mardi. Nous avons discuté et je lui ai répété la même chose. C'est fini. Apparemment, il est tombé chez lui mercredi. C'est la femme de ménage qui l'a retrouvé sur le sol dans la chambre à couché. Il a été conduit d'urgence à la clinique Bilie. Il souffre du cœur et serait mort si la femme de ménage ne l'avait pas trouvé à temps. Ces imbéciles d'enfants arrivent et d'après ce que me raconte Georgeline, ils ont discuté avec le médecin qui leur a dit en utilisant je ne sais plus quel terme, que le cœur de leur père bat beaucoup trop vite et qu'il leur faut à tout prix l'évacuer sur Libreville pour qu'il soit pris en charge par un cardiologue. »
« Oh ! C'est si grave que ça ? Mais d'où sort cette histoire empoisonnement !? »
« Cela sort de la tête de ces apprentis médecins qui lui servent d'enfants. Il paraît que j'ai voulu tuer leur père. Tout ça parce qu'en plus de ce problème de cœur, il y a le foie qui s'en mêle et qu'apparemment il aurait avalé quelque choses qui l'aurait rendu malade au point de provoquer le mauvais fonctionnement de son cœur. »
« Hum ! On dirait un film. Pourquoi te cherchent-ils des problèmes ? Ils ne savent pas que tu n'es plus avec leur père ? »
« Oh ! Apparemment ils ont mal digéré le fait que leurs tantes leur fassent la leçon en les remettant à leur place. Je pense que c'est par pur esprit de vengeance qu'ils agissent ainsi. Mais ce qui m'embête c'est que Samuel était chez moi. Donc, je m'attends à tout. C'est difficile quand tu as à te justifier devant des gens quand même tu n'es pas fautive ! »
« C'est simplement de la méchanceté. Vas y avec l'esprit zen. Dis-toi qu'ils ne peuvent rien te faire. »
« Je sais Urielle. Mais ce qui me peine c'est ce que les gens vont penser de moi après cette séance ! Tu sais que c'est ouvert à tout le monde. Tous les myènès qui sont intéresses viendront y assister, et mon nom sera dans toutes les bouches ensuite. Si cette image me colle à la peau ensuite, comment ferai-je pour trouver quelqu'un d'autre ? »
« ça ira ! Faut pas te laisser démonter par ces imbéciles. C'est une baston carabinée que ces enfants là méritent ! Je trouve qu'ils n'ont ni respect ni amour pour leur père. Ce ne sont pas des gens biens. Essaie de te vider l'esprit d'ici dimanche. »
« C'est ce que je vais faire. Je vais passer la soirée chez Élisabeth avec Georgeline et deux autres amies. Demain, je fais du babysitting. Les petites Mbeng viennent passer la journée à la maison. »
« D'accord. Je t'appelle demain. »
« Ok. N'en parle pas à Tania. Pas la peine de l'embêter avec cette histoire. Elle a autre chose à penser en ce moment. »
« D'accord, ma tante. Je t'embrasse.