« Bon miss, à tout à l'heure. Nous te souhaitons une bonne soirée ! »
« Vous êtes sérieux, là ? Vous allez vraiment m'abandonner ici toute seule ! »
« Oui, c'est le projet. Tu as dit que tu voulais te reposer, donc, nous nous chargeons d'Anne-Sophie. Et toi, tu peux tranquillement prendre un bain et t'allonger devant la télé. », me fait Valentin.
« On est vendredi, je vous signale. Je ne vais pas rester enfermer à la maison toute seule comme une âme en peine. »
« Que veux-tu faire dans ce cas ? Tu n'arrête pas de bouder, Marc-Élise et je t'assure que si je dois passer la soirée avec toi, mon cornet de glace va t'attirer en plein visage ! »
« Ah, parce qu'en plus, vous avez l'intention d'aller vous prendre des glaces ! Sans moi ? »
« Anne-Sophie, peux-tu dire à ta maman qu'elle nous saoule grave et qu'elle ferait mieux de s'acheter un sourire si elle ne veut pas passer le week-end toute seule ! »
Je vois que Valentin est sérieux. Le type a installé le siège auto du bébé tranquillement dans la voiture. Il est revenu et a préparé le sac de la petite. Ils partent passer la soirée ailleurs en compagnie de Vanessa, pour me laisser me reposer, soit disant. En fait, il veut simplement me barrer pour la soirée en espérant ne pas avoir à me supporter parce qu'il me trouve une humeur cochonne depuis que les vieilles sont parties.
« Je n'ai rien à faire, ce soir. Je ne sais même pas comment m'y prendre pour passer une bonne soirée, comme on dit. Je ne sais même plus comment c'était avant d'avoir Inivah ! »
« Dans ce cas, tu n'as qu'à prendre le téléphone et papoter avec les copines, après avoir pris un bon bain chaud. Il est 17h. Nous serons rentrés à 22h. Bye ! »
il s'en va avec la petite sans même me laisser le temps d'ajouter quoique ce soit. Une fois la porte d'entrée fermée, je reste là à écouter le silence et à contempler le vide.
Je l'avoue, les mamans me manquent avec leurs taquineries et leurs histoires à dormir debout. Je tourne sur moi-même en me demandant quoi faire. C'est le premier week-end que je vais passer seule depuis la naissance d'Inivah. Cela fait 3 mois maintenait que tout tourne autour d'elle. Je ne sais être autre chose que la maman d'Inivah. Je me demande comment tout cela va évoluer.
Je ne me pose pas plus de question et vais me faire couler un bains. J'y serve des sels et du parfum avant de m'y plonger en tenant mon téléphone dans la mains. Je compose le numéro de maman. Elle me répond dès la troisième sonneries.
« Comment ça va là bas ? », me lance t-elle toute joviale.
« Tout va bien maman. Je vois que tu es en pleine forme. Ça te fait du bien le retour à Port-Gentil. »
« Oh, je suis contente de respirer un peu l'air de Mandji. Mais y a trop de problèmes ici. Alors, parlons d'autres choses. Où se trouve la petite ? »
« Avec Valentin et Vanessa. Ils font du babysitting ce soir et ils ne voulaient pas de moi à leur soirée. »
« Tu n'as qu'a en profiter pour te reposer ! »
« C'est ce que je vais faire. J'appelais pour savoir comment tu vas. »
« Tranquille. J'attends les copines, elles ne vont pas tarder. On va s'acheter des brochettes et raconter nos vieilles vies.
Je raccroche après l'avoir embrasser. Je suis jalouse de constater que tout le monde s'amuse ce soir sauf moi. J'appelle Pupuce histoire de kongosser un peu et elle me répond dès la première sonnerie.
« On dit quoi, la go ? »
« Rien de spécial. Je suis chez moi tranquille. Je relis mes cours. Tu vois le genre ! Les garçons ne vont pas tarder à arriver. »
« Toi au moins tu as de la compagnie ! », lui fais-je.
« Quelle compagnie ! Une fois qu'ils se mettrons devant la Wi, ils oublieront mon existence. Pardon, Dimitri me manque, en fait ! »
« C'est vrai. Il est rentré au Gabon. Comme ça, nous sommes deux à nous ennuyer ce soir. »
« Oui, mais toi tu as la petite et Valentin. »
« Ils m'ont abandonnés tous les deux. Donc, la maison est vide. Je ne me souviens même plus de ce que je faisais avant quand le week-end arrivait. »
« Euh ! T'as qu'à te mettre devant la télé. Ou profite du moment pour dormir un peu. Tu te sentiras mieux après. »
« Ok. Bon, je te laisse à tes livres. »
« On est ensemble. »
Je sors de mon bain et ne comprends toujours pas pourquoi mon esprit n'arrive pas à se calmer ce soir. Qu'est ce qui ne va pas ? Il ne m'en faut pas longtemps pour comprendre que je suis en manque. Cela fait en effet 3 soirs que je n'ai pas entendu la voix de Jean-Paul. Pourquoi ? Parce qu'il est aux USA en ce moment. Je devrait dire, en famille à Los Angeles. De quoi me mettre simplement mal à l'aise et de mauvaise humeur comme n'arrête pas de me le répéter Valentin.
JP a dû y aller en urgence. Je n'ai pas voulu en savoir plus quand il m'a dit que son épouse le réclamait à ses côtés car il y avait un souci avec un des 3 enfants ! Le seul fait de le savoir là-bas... Si je continue d'y penser, je n'en mangerais pas de tout le week-end. MALAISE !
Je me réfugie dans le lit et reste là en position fœtale pour faire passer les sanglots qui menacent de s'emparer de mon cœur à chaque fois que je pense à cette situation. Il a beau dire que je suis un élément important, la pile qui fait fonctionner son cœur , il n'en demeure pas moins qu'à l'instant o je me sens mal, elle est sûrement dans ses bras...du moins, en a t-elle la possibilité.
J'aimerais avoir le cœur plus affermi et habituer à cette situation mais je n'y parviens pas. Alors, je décide de rester là dans le lit et de ne pas bouger. Et j'ai beau y faire, les larmes finissent par couler parce que j'aimerais simplement que cette femme disparaisse du portrait de famille et que Jean-Paul soit là à mes côtés.
Je reste là pendant ce qui semble une éternité. Il est 21h quand sonne mon téléphone. Un numéro masqué. Je décroche et c'est le souffle tendre et amoureux de la voix de Jean-Paul qui me salue au bout du fil.
« Hey ! Comment ce passe ce vendredi soir ? Dis-moi que je te manques, amour. »
« Plus de mot pour le dire. Je me sens mal. Quand reviens-tu ? »
« Dans une semaine. C'est promis, on ira en week-end en Grèce. Avec la petite. J'appelais pour te dire que les heures me paraissent une torture quand je ne peux entendre ta voix. »
« Et comment puis-je être sûre que tu dis vrai, Jean-Paul ? Fais-tu l'amour avec elle alors que je suis toute seule ici ? »
« Jamais encore tu ne m'as posé cette question. Que t'arrive t-il, Marc-Elise ? Tu sais bien qu'en ce moment, mon cœur t'es tout acquis. »
« Fais-tu l'amour avec elle ? Ma question est simple ! Pourquoi n'y réponds-tu pas ? »
« Je ne comprends pas pourquoi tu me la pose. Je préfère ne pas y répondre. Sache que je t'aime et que tu me manques. Je suis impatient d'être rentré et de te consacrer tout le temps et l'attention que tu mérites. Si tu savais comme j'ai envie de t'avoir dans mes bras, là, maintenant. C'est fou ce que je crève à l'idée d'être aussi loin. »
« Pourquoi n'as-tu pas appelé hier ? Ni avant-hier ? Et... »
« Il me fallait garder les idées saines pour discuter avec les médecins. Je te suis tout ouïe maintenant. Dis-moi ce que tu veux entendre. »
« Je voudrais que tu répondes à ma question. As-tu fais l'amour avec elle en arrivant là-bas ? »
« Pourquoi cette question t'obsède t-elle autant ? J'ai du mal à comprendre ! »
« Laisse tomber. Passe une bonne journée. »
« Ne raccroche pas, s'il te plaît. J'ai besoin de tout, sauf d'une dispute. Sois gentille, s'il te plaît. »
Je reste là avec le téléphone dans la main et décide de ne plus rien faire d'autre que de l'écouter. Il parle, parle, parle et je l'écoute avec la sensation que si je reste là encore dix minutes à l'écouter, je me sentirai encore plus mal. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je ne comprends pas pourquoi le simple fait qu'il soit ailleurs, m'irrite autant mais je me sens mal. Alors je lui dis :
« J'ai besoin de dormir. Je me sentirai mieux après. »
« Est-ce qu'au moins tu me crois quand je te dis que tu me manques ? »
« Je te crois à moitié, Jean-Paul ? »
« Ok. Je vois. Je t'appelle demain à la même heure. J'aimerais que tu prennes le temps de te reposer et de prendre de la distance avec tout ce que tu as comme idées noires dans la tête. Je suis tout à toi. Je t'aime. »
« Ok. », fais-je en raccrochant.
Je pose le téléphone sur le lit et m'endors. C'est le retour de Valentin qui me réveille. Il entre dans la chambre et vient délicatement déposer Inivah dans son lit. Puis il m'annonce qu'il s'en va retrouver Vanessa.voyant mon air dépité, il me lance :
« Je vois que la soirée de repos, n'a servi à rien. Tu tires une de ces tronches !!! »
J'essaie de répondre mais les larmes prennent le relais. Il reste là silencieux à me regarder et me dit :
« Je ne sais pas si je dois te le dire mais ma vieille, des mecs, il y en a plein autour de toi qui ne demandent qu'à t'aimer. Ouvre les yeux et tu t'en rendras compte. Maintenant, si tu préfères attendre Jean-Paul, fais le dans la sérénité au lieu de te rendre malade à cause de son absence ! Zut, Marc-Élise ! Tout va bien. Y a pas à se mettre dans des états pareils ! »
« C'est difficile, tu sais ! »
« Hummm ! », fait-il en me regardant droit dans les yeux.
~~~ Kenneth et Allegra sur le chemin du bonheur.~~~
« On dirait un vieux couple. Je parie que si nous prenons une photo maintenant et que nous la regardions dans 40 ans, elle nous fera un drôle d'effet. », me fait Allegra, alors qu'elle a la tête couchée sur mes jambes alors que je zappe pour trouvé une chaîne d'info.
Je la regarde et souri.
« Je n'imagine pas la tête que j'aurai dans 40 ans. Ais je suis heureux car je sais que vieillirai à tes côtés. », fais-je en embrassant l'une de' ses mains.
Le temps passe très vite depuis mardi soir. Je suis de retour en Italie et nous comptons les jours qui nous entraînent vers notre mariage. Dans ma famille, c'est l'agitation complète, entre ceux qui pour rien au monde ne manquerait l'événement et ceux qui ne pensent qu'à faire la fête.
« Hey, j'espère que tes frères ont bien reçu le message : pas de strip teaseuse ! Ok. »
« Oui chef ! J'ai fait passer le message. S'il y a quand même une surprise, ce ne sera pas de ma faute. C'est Trevor qui gère la soirée pour mon enterrement de vie de jeune homme, alors, je peux lui faire confiance ! »
« Tu rigoles, j'espère ! Je serais plus rassurée si c'était Stan qui s'en chargeait., fait elle en se redressant. « Cette idée ne me plaît pas du tout. »
« Oh ! Tu sais que je n'ai pas d'autre choix que de suivre le mouvement ! Peux-tu me faire confiance si je te dis que je ne prendrai pas une seule goutte d'alcool. »
« Non ! En fait, je serai plus rassurée s'ils faisaient la fête sans toi ! », me lance t-elle.
« Je leur en ferai la proposition, beauté. Ou je pourrai simplement leur fausser compagnie en pleine fête. »
« Hum ! Bref, j'imagine le pire ! », fait elle en croisant les bras autour de sa poitrine.
Je l'observe et les traits de son visage qui avant étaient tout fins, ont pris des rondeurs au fur et à mesure que sa grossesse avance. Heureusement pour moi, à part sa lubie pour les crèmes glacées au noix de pécan et à la pistache, tout va bien. Du moins, pour le moment. Je n'en suis pas à sortir à 1h du matin pour trouver de l'ananas en plein hivers.
« Tout ira bien ! Nous ferons la fête avec modération. »
« Hum ! Je l'espère. De toute manière, peu importe les bêtises que tes amis trouveront à te faire faire, le lendemain, je met un cadenas là et là et c'est moi qui en aurais les clés. »
« Hey, Mlle Di Marco, dis-moi comment on fait pour verrouiller un cœur et un sexe !? Tu en as de bonnes toi. »
elle sourit et me dit :
« J'ai au moins réussi à te faire peur. C'est bon à voir. Trêve de plaisanterie, il faut que nus parlions du plan des tables. »
« Écoute, pour moi les choses sont simples, on mélange tout le monde et on ne s'en inquiète pas plus. À chaque table des membres de ma famille et de la tienne et ainsi de suite. »
« Ok. D'accord. Détail réglé. Passons au suivant. Il faut que l'on choisisse le gâteau. Veux-tu le goûter avant la cérémonie ou préfères-tu que je laisse maman s'en charger ? »
« Quand tu auras compris que la seule chose qui m'intéresse dans tout ça c'est de te faire danser une partie de la nuit, tu auras trouvé réponse à ta question. Chérie, la déco, le menu et le tralala, débrouille-toi avec ma mère pour tout ça ! Fais comme si tout devait être une surprise pour moi. »
« Voilà comment mr Kenneth Nzamba qui aime tant les surprise se retrouve à la mairie à embrasser une personne qui n'est pas sa fiancé parce qu'il n'a pas retenu l'heure à laquelle a lieu la cérémonie nuptial. Rassure-moi, tes garçons d'honneurs, ils seront briffés, n'est ce pas ! »
Je préfère en rire parce qu'en fait, tout me passe par dessus la tête. Et si cela ne tenait qu'à moi, on serait marié demain, simplement. Mais le dîner de gala qui se prépare m'impressionne et me donne déjà des idées pour enlever la mariée et laisser les gens faire la fête sans nus.
« Disons que tout ce que tu auras décidé me plaît déjà. », lui dis-je en posant un baiser sur ses lèvres.
J'ai encore le temps du week-end pour réfléchir à ma situation professionnelle. Mon beau-père me met discrètement la pression pour que j'accepte de travailler pour lui. Un de mes beau-frère souhaite m'embarquer dans une aventure avec lui, qui a monté une entreprise qui fournit des solutions d'ingénierie à partir d'ici en direction des pays asiatiques. Et il y a encore mes engagements vis à vis de mes associés à Dakar. Je me laisse encore quelques jours pour réfléchir à tout ça et prendre la bonne décision. Ce qui m'importe set que je puisse être là tous les jours dans les bras de la personne que j'aime et qui sera bientôt mon épouse.
Le fait de pouvoir être là pour elle, la déposer au boulot tous les matins et lui faire à manger tous les soirs, est très important pour moi. 'est un autre rythme de vie que celui que j'avais à Dakar où je me contentais d'avaler des pommes en restant devant les écrans d'ordinateurs, jusqu'à en perdre la notion de l'heure. La vie n'a réellement de sens que lorsqu'on peut la partager avec quelqu'un qu'on aime plus que tout.
« Quand je pense que l'an dernier à la même date je te connaissais pas ! »
« ça fait un choc de savoir qu'un petite écervelée d'Italienne va réussir l'exploit de te mettre la corde au cou ! »
« Tu t'entends parler. Un peu plus et on croirait que c'est moi qui suis foutu alors que c'est tout le contraire, ma belle ! Tout le monde sait que la jolie fille que j'ai face à moi doit tout son bonheur au bel homme que je suis. La preuve, quelqu'un m'a harcelé chaque jour au téléphone pour que je revienne dare dare à Milan. »
« Hey, dis, t'as pas les chevilles qui enflent, chéri !? »
« Tout va bien, beauté ! Il te suffit de reconnaître que je suis l'homme de ta vie et tout ira bien ! »
« Ok, je l'avoue. Je ne suis rien sans toi, Kenneth Nzamba. »
« Et toi tu me rends simplement fou, Mlle mon cœur. », fais-en l'embrassant.
Je la retiens dans mes bras longtemps sans me rendre compte que les minutes passent. Puis, je me lève du canapé pour aller chercher de la crème glacée dans le réfrigérateur que je lui sert avant de dresser la table pour le repas du soir. Quand ma besogne est terminée je reviens dans le salon l'inviter à passer à table. Là, son téléphone professionnel sonne. Alors qu'elle veut y répondre, je le lui prends des bras et vais le déposer plus loin, hors de notre vue et reviens à elle.
« pas ce soir. Nous sommes vendredi. Tout le monde est en week-end. Il est hors de question que tu passes encore deux heures au téléphone avec quelqu'un qui ne connaît rien à son travail. »
« Il va rappeler jusqu'à ce que je décroche. »
« Il peut rappeler autant qu'il veut, j'ai mis le téléphone sous silencieux. Il n'aura qu'à utiliser ses neurones, ce soir ! », dis-je.
Il, c'est Ignacio Odérone, son manager. Quelqu'un d'assez fantasque, haut en couleur, homo, et d'humeur versatile, qui trouve son travail, chouette le matin, nul l'après-midi et ose appeler la nuit pour des détails qui auraient pu être régler au bureau. Tout ça, dans l'intention de la rappeler au bureau le samedi pour soit disant prendre de l'avance sur les calendriers mode ! Pas ce soir. Pas ce week-end.
~~~ Course contre la montre pour Mariah Obone.~~~
« Hey, la sœur de quelqu'un ! Ça fait combien de temps que tu n'as plus vu ma tronche ? Ah Flora, est-ce que tu te souviens que toi et moi nous sommes sœurs ? »
« Ah, Mariah Obone, ne vient pas me faire le bruit. Là en ce moment là, je n'ai même pas ton temps ! Donc, faut pas me chercher ! »
« Hum ! Je vois que les gens sont que très dans leurs affaires de cœur ! Il faut faire doucement, la sœur. Même pour envoyer un petit message, y a plus le temps ? Qu'est ce que le gars là te fait comme ça ! »
« Pardon, faut pas venir me faire le bruit. Je suis en train de consolider les choses, tu comprends ! Au moment où tu me parles, je suis en train de faire les bagages. Mon chéri et moi allons en week-end à la Pointe Denis. »
« Wèèèè ! L'amour est sucré, la chérie !
« Faut laisser ça comme ça ! Obone, je te souhaite un bon week-end. Ne me cherche pas, oh ! Je ne suis plus dans les coups fourrés et les a peu près. Donc, toi et moi, on se voit quand on se voit mais là là, y a plus moyen d'aller ne serait-ce que prendre un pot avec toi. Faut pas venir gaspiller quelque chose qui se construit dans le calme et l'assurance. », lance t-elle.
« La sœur, de m'excuser oh ! Je cherche la paix des ménages ! »
« Ah ! Donc on est sur la même longueur d'onde. Je te fais la bise. Oublie-moi un peu, Mariah ! »
Ma sœur raccroche me laissant là bête, le téléphone à l'oreille. Depuis que l'amour est doux avec le fils de maman Titi, la go n'a plus mon temps. Bref. Je l'appelais juste pour lui faire un petit kongossa, vu que je sais qu'elle est complètement déconnectée du monde d'Essassa en ce moment. Moi, j'ai toujours les infos les plus croustillantes. Dans cette famille là, c'est le kongossa qui nous lie. Donc, dès qu'un info tombe, le téléphone arable se met en marche.
Le grand-père est tombé à Essassa. Personne d'autre que moi ne sait pourquoi. Mais là où la chose devient magnifique et me fait comprendre que maman Titi avait raison, c'est que le type devient nerveux. Il n'adresse plus a parole à personne ; il ne veut même plus d'aucune de ses femmes dans son lit. Il se lève tous les matins et reste assis à la porte de sa maison, les bras croisés. Il reste là à ne rien faire et ne parlant à personne.
Maman Titi m'a dit que je verrai de mes yeux comment les filles de la famille se marieront. Je le vivrai et le verrai avec mes deux yeux. Le grand-père a été vaincu. Et cela se sent car déjà, les sisters qui étaient venues s'échouer à Essassa, ont comme une étincelle de vie qui s'est rallumée dans leur tête. Anémone, par exemple, la sister qui a 21 ans, un Deug de littérature africaine et française en poche et qui enseigne à l'école publique d'Essassa, a pris ses affaires il y a deux jours et a quitté le terrain familial. Elle a rejoint son gars, un professeur de français, qu'elle ne voulait plus sentir comme par hasard. Elle est partie sans dire au revoir. Corine, une autre sister de 20, qui a un BTS en commerce et techniques de vente, a enlevé le corps. Elle est là chez la grande soeur à Lalala bien décidée, semble t-il, a se trouver une solution.
Maman Titi m'a dit que la crainte du grand-père se réalisera. Lui qui craignait de voir partir toutes ses petites-filles et ses filles ! S'il a réussi a s'asseoir sur l'avenir marital de ses filles, ce ne sera pas le cas pour ses petites filles.
Vraiment...
Pour moi, tout est doux. Là, mon objectif est de me marier avant Jileska. Celle-là, veut seulement venir nous fermer les bouches ici à Libreville. Son gars et elle, vont jusqu'à louer tout un domaine sur la route de Bikelè pour accueillir le mariage à la coutume, comme s'ils ne voulaient pas venir se salir dans la poussière d'Essassa. Moi, Mariah Obone, je me marierai avant elle. Et j'ai décidé qu'après les pourparlers chez mon père, une réception somptueuse, sera donnée dans l'un des salon de l'hôtel Nomad, où a eu lieu le cocktail du mariage de Sunita.
Le 19 novembre, mon chéri Léon et moi, allons montrer à tout le monde, ce qu'est le grand amour. Le voilà qui rentre du travail. Il arrive épuisé mais heureux de me retrouver
« Tu m'a manquée ma beauté ! », me fait-il en me gardant prisonnière dans ses bras.
« Oh ! C'est une erreur à corriger, ça ! Viens que je m'occupe de toi. », dis-je d'une voix sensuelle.
Il sourit alors que je l'entraîne dans la chambre. Je le déchausse, l'aide à se débarrasser de sa chemise et je me mets à le masser. D'abord les épaules, puis le dos.
« Oh, ça fait un bien fou ! », dit-il.
« Oh ! C'est vrai ça ? Avec toi je fini par travailler mes techniques. J'espère que ça te soulage vraiment. »
« Oui, beauté. Oh, que oui. Ma journée a été longue. »
« Oh ! Et dis-moi, as-t eu un retour de la banque ? Que dit BGFIBank ? »
« Ah, tu veux parler du crédit flash ! C'est ok. Tu sais que la réponse elle arrive en 48h, ma douceur. »
« Oh, c'est chouette ça ! J'ai tellement hâte d'être enfin ta femme ! »
« Et moi, je te veux tellement, qu'il me tarde que tout cela soit scellé. Tu me diras quoi faire, n'est pas. »
« Bien sûr ! J'ai appelé mon père. Nous avons discuté au téléphone. Il t'attend demain matin chez lui. »
« D'accord. S'il te plaît, j'ai besoin d'une douceur. »
« Hum, Léon, tu ne peux pas attendre qu'on passe d'abord à table ! Après tu n'auras plus d'énergie, mon chéri ! »
« S'il te plaît ma belle ! J'ai tellement attendu ce moment que je pense que la braguette de mon pantalon va craquer tout de suite. C'est cela l'effet que tu produis sur moi. J'ai tout le temps envie d'être en toi. »
Wèèèèèè ! J'ai trouvé le mari, ooooh ! Pardon, les gens seront seulement verts de jalousie quand ils me verront dans ma robe de mariée, faite en raphia. Il a eu les 6 millions qu'on a demandés à la banque ! Dès demain, je prépare ce mariage là. Six millions, c'est pas petit. Et comme le papa que j'ai mais qui s'est occupé de moi jusqu'au CM2 avant d'oublier jusqu'à mon visage, écoute ce que je lui dit, j'ai imposé le montant de la dot. J'ai été clair avec lui. Il n'a pas intérêt a demander plus d'un million de francs ! C'est dit ! Je le lui répéterai demain.
Je vais me charger d'acheter la boisson et la bouffe parce que je veux que les gens boivent et mangent jusqu'à devenir maboules et que mon mariage, on en parle pendant des décennies !
Mariah Obone, les gens « sacheront » de quoi tu es capable ! , me dis-je en souriant alors que je tiens le gland de Léon dans ma bouche.
Quand le gars se met à jouir en criant mon nom comme un malade, je me contente de l'encourager en l'embrassant au nombril.
« Viens, mon bel étalon. J'ai demandé à la femme de ménage de te préparer ton plat préféré. Laisse-moi t'aider à prendre ta douche. Ensuite nous mangerons tranquillement avant de sortir prendre un pot en ville. »
Tout docile et repu, il me suit en me donnant une tape aux fesses. J'adore cette complicité entre nous. J'adore l'idée que le monde tourne autour de notre couple. Et j'adore l'idée de mener la danse.
Le 19 novembre, Mariah Obone se marie du côté de la pédiatrie d'Owendo...et ça va se savoir.