À la lumière du bonheur
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Chapitre 4 Chapitre 04

CHAPITRE 4

Il est grand de taille et de teint noir. Je lui donnerai moins de trente cinq ans. Il a un air enjoliveur. Je suis assisse entrain de piler le plantain lorsqu'il pousse la porte. De nouveau, il me dévisage. On dirait qu'il me passe au scanner. Je baisse les yeux car soutenant son regard inquisiteur est plus fort que moi. Ca me provoque une sensation bizarre que j'ai jamais ressentie auparavant. Finalement, il se rapproche de moi et met négligemment sa main sur le frigo.

- Lui : je ne vais pas te mordre hein

Je sursaute à l'intonation de sa voix qui est plus grave que tout à l'heure. Je lève les yeux péniblement vers lui.

- Lui : comment t'appelles-tu ?

- Moi : jenny

- Lui : contente de te rencontrer

- Moi :...................

- Lui : es tu muette ?

- Moi : (le regadant dans les yeux) : désolée monsieur suis occupée et en plus je ne vous connais pas

- Lui : il ne tient qu'à toi de me connaître

- Moi : ....................

Je me demande bien ce qu'il me veut. Bientôt tonton va arriver et je n'aurai pas encore fini la cuisine

- Lui : tu es toute belle

Hein donc avec mes habits ci là qui ne ressemblent à rien je suis quand même belle ? il a un sourire sur le lèvres. Je les regarde et je m'oublie en repensant aux films que je voyais chez papa Anthon. Je me ressaissis. Qu'est ce qui m'arrive. Je pile de plus en plus vite pour en finir avec la cuisine. De temps en temps, je lui lance un regard furtif et il est là debout comme s'il était dans sa chambre. Qui va même me délivrer de lui ? Je ne sais pas trop mais je suis mal à l'aise en présence de lui. Au lycée, j'ai eu des gars qui me draguaient. C'était des élèves et ils étaient de ma génération mais lui il est mon grand frère. Je ne le gère plus et me lève pour surveiller la cuisson de la sauce. Il est toujours là planté comme un piquet. Ma sauce est à point. Je peux éteindre le feu sous la marmite. J'entends les klaxons et je regarde la pendule de la cuisine. Tonton est à l'heure pile poil. Heureusement que j'ai pu fini le repas. Il me reste à mettre son couvert. Je suppose que je devrai aussi en mettre pour celui qui est devant moi. Au moment de sortir de la cuisine, il allonge un pas et me tient le bras. Je le regarde et retire mon bras

- Lui : c'est quoi tu as peur de moi ?

- Moi : (un peu agressive) : pourquoi devrais avoir peur ? je ne vous connais pas c'est tout. Je dois aller mettre la table pour tonton. Veillez m'excuser

Il veut encore ajouter un mot. Je suis déjà dehors. C'est même qui ça ? depuis qu'il est venu, je ne sais rien de lui et il m'enquiquine. J'entends la porte de tonton se referme. Je dresse rapidement la table et finit à l'instant où il ressort.

- Moi : tonton comment était ta matinée ?

- Tonton : bien merci et toi ?

- Moi : ooh je suis allée au marché avec Sophie

- Tonton : (prenant place à table) : ah bon ? il y'avait quoi là bas ?

- Moi : tata a demandé que je fasse les courses pour faire la cuisine

- Tonton : ah ok

Je surprends son regard vers le deuxième plat. Il est étonné car il mange seul à midi

- Tonton : tu comptes m'assister ce midi ?

- Moi : non tonton. Il y'a un monsieur qui est là

- Tonton : (se retournant vers moi) : c'est qui jenny ?

- Moi : je ne le connais pas tonton. C'est la première fois que je le vois ici

- Tonton : Esther, Esther

Il appelle Esther qui tarde à venir comme d'habitude. Elle traîne le pas.

- Esther : oui papa tu m'as appelée

- Tonton : c'est qui le monsieur qui est là et que je n'ai pas encore vu

Quand on parle du loup, on voit sa queue.

- Lui : bonjour tonton

- Tonton (ravi de le voir) : ah Christian comment vas-tu ?

- Christian : assez bien tonton

- Tonton : ca fait un bail que je ne t'ai pas vu

- Christian : tonton trop de travail

- Tonton : et comme ça tu oublies la famille ?

prends place en lui indiquant la chaise

- Christian : merci tonton. Je pense à vous

- Tonton : même pas un coup de fil à ta sœur

- Christian (surpris) : comme ça tonton pas plus tard que la semaine dernière je l'ai eu au téléphone

- Tonton : hum

Je m'en vais à la cuisine pour laver tous les utsentiles que j'ai utilise et remettre la pièce en état de propreté. Je vais prendre une douche avant de manger. Sophie est couchée et lit une bande dessinée.

- Moi : eh Sophie même venir m'aider t'a dépassée

- Sophie : (soupirant) j'étais fatiguée

- Moi : (mettant les mains aux hanches) : adjéwa le petit marché là qu'on a fait ? et si tu étais au village et devait faire les champs du matin jusqu'à midi, tu aurais fais comment ?

- Sophie : (baissant son livre) : Le Seigneur sait comment il fait ses choses

- Moi : (lui montrant le doigt) : en tous cas et en toutes cases, c'est dans ton intérêt d'apprendre à travailler ooh

- Sophie : hum

- Moi : humex 1000 fois tu entends. Bon je vais prendre ma douche. Je prends ma trousse et j'ouvre la porte. Je la referme et me tourne vers elle.

- Moi : sophie excuses moi le monsieur qui est là bas au salon avec tonton est ton oncle ?

- Sophie : tu ne veux pas me laisser finir mon livre hein. Bon c'est tonton Christian. C'est le petit frère de maman. Tu l'appeles monsieur pourquoi. Il n'a pas trente ans

- Moi : ah bon ? on ne dirait pas

- Sophie : pourquoi tu poses toutes ces questions là ?

- Moi : je veux aussi savoir non ? je ne l'ai jamais vu normal. Je vais me laver

Je sors et vais dans la salle de bains. Je me suis habituée à la baignoire. J'aime y mettre de l'eau et me coucher à l'intérieur. J'aimerai bien avoir une comme ca chez moi. Pour cela, il faut que je travaille et que j'ai beaucoup d'argent. Ooh j'ai une pensée pour meuma Marie. J'espère qu'elle va bien. J'ai pris le numéro de téléphone de Papa Anthon. Elle m'a interdit de l'appeler avant un mois. Je n'en peux plus. Je veux entendre sa voix. Elle me manque. Je me lave rapidement. Aujourd'hui pas d'eau dans la baignoire. Je dois avoir meuma. Je m'essuie et sort de la salle de bains. J'ai la tête dans les nuages que je sors avec la serviette. Je me retourne pour aller prendre ma robe lorsque je me heurte au torse de Christian. Je me détache mais il est plus rapide que moi et me serre contre lui.

- Christian : (mettant son nez sous mon oreille) hum que tu sens bon

- Moi : excusez moi (en me débattant de toutes mes forces)

On dirait que pour lui c'est un jeu. Il me serre de plus en plus

- Moi : si vous ne me lâchez pas, je vais crier

- Christian : allez calmes toi. Je plaisantais, juste

- Moi : (me dirigeant vers la salle de bains) : c'est une plaisanterie de mauvais goût

- Christian : mine de rien, tu as des formes hein. Arrêtez de mettre cette robe qui cache ta beauté

J'entre dans la salle de bains et bloque la porte à double tours. Je m'y adosse et respire bruyamment. J'ai ressenti une sensation inconnue jusque là. Je reprends mes esprits et m'assied car mes jambes tremblent. Je n'ai jamais été en contact d'aussi près avec un homme. Je pense à meuma qui m'a dit de ne pas me faire détourner par les hommes. Et dire que cela fait juste quelques heures que je connais Christian et qu'il me trouble déjà. Je me lève et porte ma robe. J'ouvre la porte en regardant de gauche à droite en espérant ne plus le croiser sur mon chemin. J'entre dans la chambre et me change. Je cherche dans le placard mon petit calepin où j'ai noté le numéro de papa anthon. Il est là. Je regarde l'heure. Il est quatorze heures. Je pense qu'elle devrait déjà être rentrée du champ. J'arrive au salon et trouve que les plats sont encore posés là pourtant tonton et Christian ont fini de manger. Vraiment hein, c'est même quoi ça. En tous cas, je vais d'abord appeler meuma. Esther, Sophie et Christian causent dehors. Je les traverse sans mot. Je ralentis le pas lorsqu'Esther m'interpelle

- Esther : où vas-tu ?

- Moi : est ce que c'est la police des frontières ?

- Esther : sommes nous dans un moulin ici ?

- Moi : tssuip

Je continue mon chemin tout en sentant pesé sur moi leur regard. Je sors du portail et me dirige vers la route. Non loin de là se trouve une jeune femme devant une caisse et sous un parasol.

- Moi : bonjour madame

- Elle : (me lançant un regard) : bonjour

- Moi : est ce que je peux appeler ?

- Elle : pas de problème mtn ou orange ?

- Moi : je ne sais pas. Un instant sil vous plaît, je cherche le numéro

J'ouvre mon calepin et lui donne le numéro

- Elle : c'est mtn.

- Moi : ok merci

Est-ce que je savais alors tout ca ? J'ai eu l'habitude d'aller chez papa Anthon avec meuma lorsqu'elle appelait ses cousines. Elle lui donnait le numéro et il le composait.

- Elle : tenez

Elle me tend le téléphone

- Moi : merci madame

Ca sonne. Je suis fébrile à l'idée d'entendre la voix de meuma. On décroche au bout du fil

- Voix : allô

- Moi : bonjour papa Anthon

- Voix : bonjour c'est qui ?

- Moi : c'est jenny la petite fille de meuma Maria

- Papa Anthon : hé ma fille comment tu vas ?

- Moi : je vais bien et vous là bas ?

- Papa Anthon : ca va. Tu peux rappeler ? je vais envoyer un enfant appeler ta grand-mère

- Moi : ok papa Anthon. Je rappelle dans dix minutes alors ?

- Papa Anthon : oui

- Moi : ok

Je raccroche le téléphone.

- Moi : je vais rappeller madame

- Elle : (tendant la main) : pas de problème. Donnes moi le téléphone pour que je regarde le montant de ton appel

Je le lui donne et patientes.

- Elle : ca fera deux cents francs

- Moi : ok.

Je reste debout sous le soleil qui cogne ma tête.

- Elle : mami viens t'asseoir ici sur le tabouret

- Moi : merci madame

Je prends place et regarde les passants

- Elle : excuses moi tu es nouvelle ici ?

- Moi : oui pourquoi ?

- Elle : parce que tu as de bonnes manières

- Moi : (étonnée) : ah c'est comme ça que je suis

- Elle : ne changes pas alors.

Un jeune homme vient appeler

- Lui : alors la go c'est comment ?

- Elle : le feu dis donc. C'est fort ces jours ci

- Lui : toi tu es toujours entrain de crier le guémé (le foirage)

- Elle : ékié si je n'ai pas alors je fais la magie ?

- Lui : haha. Pardon je veux call ma go

- Elle : laquelle elles sont à nombreuses

- Lui : pardon passes ta route. Je suis sérieux hein. J'ai une seule

Je les regarde causer. Ca fait un bon bout de temps que je suis là. Meuma doit être déjà au bar de papa Anthon.

- Moi : je peux avoir le téléphone stp ?

Le gars qui composait le numéro s'arrête et me regarde. Ekié c'est quoi son problème

- Moi : (m'adressant à lui) : il y'a un souci sil vous plaît ?

- Lui : (embarassé) : euh.... Désolé

- Elle : haha tu gaiebéye (bégayer) depuis quand ?

- Lui : aka

Je compose de nouveau le numéro. Il sonne

- Voix : allô

- Moi : meuma ?

- Meuma (la voix enrouée) : he ma fille

comment vas-tu ?

- Moi : (heureuse) : ca va bien meuma et toi ?

- Meuma : ca va alors racontes moi tout

- Moi : je vais bien.

- Meuma : comment est ton oncle ? il te traite bien ? et sa femme ? tu t'entends bien avec ses enfants ?

- Moi : akié meuma je vais répondre comment à toutes tes questions à la fois

- Meuma : (riant) : tu sais que je voudrai tout savoir non ?

- Moi : non tout va bien meuma. Je dors dans la même chambre que ma petite cousine. Tata et Tonton sont gentils. Je dois aller prendre mes tenues tout à l'heure.

- Meuma : je suis contente que tout aille pour toi

- Moi : t'inquiètes pas. Le Seigneur veille sur moi.

- Meuma : amen

- Moi : je m'excuse meuma mais je ne pouvais pas attendre un mois avant t'entendre ta voix.

- Meuma : je me doutais que tu ne pourrais pas le faire.

- Moi : et ta santé ca va ?

- Meuma : ah tu sais que les rhumatismes sont ma maladie non ? mais ca va

- Moi : et les enfant te puisent de l'eau et coupent le bois ?

- Meuma : ca va ils le font toujours. N'oublies pas toutes les recommandations que je t'ai donnée. Concentres toi à l'école et ne t'écartes pas du droit chemin.

- Moi : oui

- Meuma : rends mois fière de toi. Les hommes sont tous des bandits. Tu entends ?

- Moi : (en reniflant) : oui meuma

- Meuma : ne pleures et surtout prends soin de toi.

- Moi : oui meuma ne travailles pas trop

- Meuma : oui ca va.

- Moi : (malgrè moi) : meuma je te laisse

- Meuma : prends soin de toi et sois sage

- Moi : je t'embrasse.

Je raccroche en séchant mes larmes. Ma grand-mère me manque beaucoup. Je remets le téléphone à la dame. Je me rends compte qu'elle me regarde ainsi que le jeune homme.

- Moi : (me ressaissit) : puis je savoir combien ca fait ?

- Elle : (après quelques instants) : ca fera mille cinq francs

- Moi : (étonnée) : jusqu'à ce niveau ?

- Elle : tu alors causé petit ?

- Moi : hihi

Je sors mon petit monnaie et lui tend dix mille

- Elle : tu cries pourtant tu as un gros billet comme ca

- Moi : hum rembourses seulement

J'entends une voix me parler

- Lui : comment t'appeles tu ?

Na wanda

- Moi : (le regardant) : la charité comme par soi même. T'es tu présenté ?

- Elle : tiens ta monnaie

Je prends et tourne les talons.

- Lui : attends ne t'en vas pas

Je continue ma route. J'entre au moment où tonton sort avec la voiture. Il freine et s'arrête à mon niveau.

- Tonton : qui t'a appris qu'on sort d'ici sans permission ?

Mon cœur fait bang.

            
            

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