À la lumière du bonheur
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Chapitre 2 Chapitre 02

CHAPITRE 2

Lorsque nous entrons dans la maison, une fille d'une dizaine d'années accoure et d'un air souriant me tend la main

- Elle : c'est toi Jenny ?

- Moi : oui c'est moi en lui rendant son sourire

- Elle : suis sophie la petite sœur d'Esther

- Moi : bonjour sophie enchantée de faire ta connaissance

- Sophie : suis toute contente d'avoir quelqu'un avec qui causé hein parce qu'Esther hum

- Tonton Claude : Sophie qu'est ce que tu racontes en la reprenant

- Esther : ha papa laisses là

Mon oncle a regardé la scène d'un air résigné. Pendant ce temps, Esther s'est empressée de se diriger vers une porte. J'ai emboîté le pas à tonton qui a pris mes sacs du coffre du véhicule. Il a demandé à Sophie de me conduire dans la chambre pour ranger mes effets. Apparemment, c'est avec elle que je devrai dormir. Je traverse le salon qui est séparé de la salle à manger par des escaliers. Nous traversons un couloir qui sur mon passage a deux portes. Avec le temps, je saurai de quoi il s'agit. Nous pénétrons dans la chambre où sont installés un grand lit qui peut même prendre trois personnes, une armoire à deux battants et une table d'étude. Sophie me fait visiter la maison qui comporte trois autres chambres, une cuisine, une salle de bains et des toilettes. Je suis entrain d'admirer un tableau lorsqu'une dame entre au salon. Ca fait des années que je ne l'ai pas vu. Je dirai que c'est certainement la femme de tonton Claude, Tata Martine. Je la regarde d'un air intimidé. Elle est de taille moyenne et a un teint clair.

- Elle : bonjour ma fille en me tendant la main

- Moi : bonjour tata

- Elle : comment vas-tu ? et meuma Marie ?

- Moi : elle va bien

- Elle : d'accord Sophie t'a montrée la chambre ?

- Moi : oui oui tata

- Elle : ok

Elle se dirige vers la cuisine. Je suis un peu gênée car ne sachant pas quelle posture prendre. Finalement, je prends la direction qu'elle a empruntée. Je pousse la porte qui grince légèrement. A mon entrée, elle se tourne et me regarde d'un air surpris.

- Tata : oui tu veux quelque chose ?

Je m'approche d'elle.

- Moi : euh excuses moi si je dérange. Je venais juste te proposer mon aide

- Tata : (je lis de l'étonnement dans ses yeux) Merci mais tout es fait. Je t'aurai demandé de dresser la table mais de un tu es fatiguée et de deux tu ne sais pas où est rangée la vaisselle. Tu observeras lorsqu'Esther le fera. En parlant même d'elle...

Elle tire la porte vers elle et s'écrie

- Tata : Esther, Esther, dois je sonner la cloche pour que tu fasses la table ?

Elle revient vers moi en marmonnant. Hum les enfants de la ville. Tu sais à quelle heure le repas est servi mais tu restes dans ta chambre. Je suis debout près du grand frigo. C'est le genre que je voyais à la télévision de Papa Anthon au village. Quelques minutes plus tard, des bruits de pas se font entendre. Mami a horreur de cela. Elle dit que l'on devrait soulever les pieds en marchant plus encore lorsqu'il s'agit d'une femme. Esther entre d'un air courroucé dans la cuisine. Elle va vers le placard pour en sortir la vaisselle tout en faisant du bruit que j'ai l'impression que mon tympan va éclater

- Tata : mais Esther arrêtes avec ce bruit. C'est comment ? Tu penses que tu vas juste t'asseoir et manger ? les autres feront le travail à ta place ? N'importe quoi ?

- Esther (se retournant vers sa mère) : est ce que j'ai dis que je le ferai pas ?

- Tata : (voulant bondir sur elle) : tu me fermes ta bouche là tu entends ? je ne suis pas ton père qui te passe tes caprices hein

Mama, je vois la scène là comme le cinéma du monde entier. Esther ne sait pas qu'elle a de la chance d'avoir ses deux parents vivants. Qu'est ce que je ne donnerai pas pour être comme elle ! Je suis ébahi et ca me fait froid dans le dos. Esther tire la bouche comme le capuchon du bic. On dirait qu'elle va exploser. Elle sort et va mettre la table. Dès qu'elle finit, elle repart dans la chambre. Je m'exclame seulement dans mon cœur. Tata Martine me sort de mes pensées en me disant que nous pouvons aller dans la salle à manger. J'hésite un peu de lui dire cela mais je le fais.

- Moi : euh tata désolée. Est-ce que je peux vous rejoindre à table parce que je veux me laver ?

- Tata : (mécontente) : aka passes ici. Depuis que tu es arrivée, tu ne savais pas que tu devais le faire ? il faut apprendre qu'on ne mange pas sale à ma table. Dépêches toi d'aller te décrasser.

Je sors de là tétanisée. Est-ce que je savais alors que je devais me faire égueulée de la sorte ? Il est vrai que je devais le faire, mais cet environnement est nouveau pour moi. Elle m'a parlé comme si je suis une petite peste. Je cours prendre une robe et mon nécessaire de toilettes et j'entre dans la salle de bains. Waouh, elle est grande plus que ma chambre au village. Il y'a le wc, le lavabo et un autre truc là dont je ne connais pas le nom. A la place de la douche que je vois dans certaines maisons du village, il y'a un objet long et ovale. J'ai l'impression que c'est là où l'on se lave. Je fais travailler mon cerveau. J'avance un pied. Je teste la surface. C'est ferme. Quand je mets le deuxième, bang. Je n'étais pas prête. Aie, j'ai failli tomber. Je m'agrippe au rebord lorsque la porte s'ouvre sur Esther. Elle me lance un regard haineux.

- Esther : qu'as-tu à crier de la sorte ?

- Moi : (en me massant le bras) : j'ai glissé

- Esther : qui t'a envoyée te laver ici ? pour les villageoises comme toi, il y'a les toilettes derrière la maison pour les employés

J'entends un bruit de pas.

- Pourquoi tu es méchante comme ça ?

- Esther ; tsuips

Elle pousse Sophie sur son passage. Oui, c'est elle qui est venue à ma rescousse. Elle vient vers moi. J'ai honte qu'elle me voit comme ca. J'ai grandi sans sœur et habituée uniquement à mami. Je me recroqueville où je suis.

- Sophie : arrêtes jenny tu n'as pas à avoir honte devant moi. Suis ta sœur

- Moi : (honteuse de mon geste) : désolée mais c'est question d'habitude. Merci de m'avoir soutenu tout à l'heure.

- Sophie : pas de quoi. Ne t'inquiètes pas. Esther a ses humeurs et est comme ca. Il faut juste avoir de la force de caractère et ne pas te laisser marcher dessus.

- Moi : merci. Excuses moi mais ca c'est quoi ? en lui montrant où je suis debout

- Sophie : ah c'est la baignoire. Qu'est ce qui s'est passé ?

- Moi : lorsque j'ai mis mon deuxième pied, j'ai failli tomber

- Sophie : (alarmée) : ma chérie fais attention parce que ca glisse et tu peux te faire très mal

- Moi : ok merci je finis de me laver et je viens

- Sophie : oui dépêches toi sinon maman ne va pas te louper

- Moi : oui je l'ai sentie passer tout à l'heure.

- Sophie : hihi c'est margaret tatcher.

- Moi : ok

Avant de sortir, elle m'explique comment fonctionner avec les boutons des robinets. Il y'a de l'eau chaude et l'eau froide. Iki, les choses des blancs. Au village, c'est la rivière hein. Je me frotte avec le cousa (l'éponge) et me rince rapidement. Je sors de là et m'essuie. Je porte ma robe et je sors de la salle de bains. Je fais un tour dans la chambre et au salon suis stupéfaite de trouver que personne n'y est. Je regarde à gauche et tonton Claude est assis au salon entrain de lire le journal. Mince, ils ont fini de manger. Au bruit de mes babouches, il lève la tête

- Tonton : ah tu as fini. Nous pouvons donc passer à table

- Moi : vous m'avez attendu ?

- Esther (venant de la chambre) : nous ne pouvons pas manger parce que nous devons attendre la miss

- Tonton : arrêtes ca Esther. Comporte-toi un peu comme une grande fille de temps en temps

Hum, elle continue sans s'arrêter. Décidément, cette fille a un sale caractère.

- Tonton : Martine, Martine

Tata ne doit pas être loin de là.

- Tonton : (s'adressant à moi) : vas l'appeler. Elle est dans la chambre

- Moi : (faisant le signe des mains pour demander la direction) : c'est de quel côté ?

- Tonton : (se tapant le front) : ah j'oubliais que tu n'as encore tes repères. Refais tes pas en arrière et à l'opposé de ta chambre se trouve la notre

- Moi : j'y vais

Je fais demi-tour. Suivant ses indications, je me retrouve sans difficulté. Je toque, aucun bruit ne filtre. Je mets l'oreille sur la porte et je me sens propulsée à l'intérieur. Avant que je n'ai compris ce qui m'arrive, je reçois une gifle de tata.

- Tata : c'est quelle manière ca ? tu écoutes au porte maintenant ?

Je me relève péniblement en me grattant la joue

- Moi : tata excuses moi. Tonton m'a envoyée te chercher. J'ai toqué à la porte. Mais je n'ai pas entendu du bruit. Alors, j'ai collé mon oreille

- Tata : hum désolée. Mais cela ne se fait pas de coller l'oreille à la porte. Ca prête à confusion

- Moi : j'ai compris tata

Je sors de la chambre les larmes aux yeux. Je ne voulais pas l'épier. Me voilà avec ma joue qui brille. Nous arrivons au salon et tata me montre la place que j'occuperai désormais. Tonton est assis au bout de la table. Tata à sa gauche, Esther à l'opposé de sa mère. Sophie en face de moi et j'ai tata à ma droite. Je prends place. Tonton fait la prière en bénissant le repas. Tata a fait du poulet avec du riz. C'est une joie pour moi parce que le poulet a toujours été synonyme de fête chez nous. Il fallait économiser pour ma scolarité. Je regarde comment les autres se servent pour faire pareil. Tonton se racle la gorge.

- Tonton : Jenny

- Moi : (le regardant) : oui tonton

- Tonton : demain après que je sois rentré du boulot, nous irons chez la couturière pour qu'elle te prenne les mesures pour ta tenue scolaire.

- Moi : oui tonton

Nous avons continué à manger dans le silence. On entendait juste le bruit des assiettes et couverts. De temps en temps, Sophie racontait des histoires pour détendre l'atmosphère mais après tout le monde fourrait son nez dans son plat. Pour une première soirée, j'ai trouvé l'ambiance pas chaleureuse. Je me dis que c'est certainement une mauvaise impression.

Le lendemain, tonton m'a conduit chez la couturière qui a prit mes mensurations et a dit que mes tenues seraient prêtes dans dix jours car elle a beaucoup de commandes. Sur le chemin de retour, mon oncle s'est arrêté dans une boulangerie pour acheter le pain. En plein trajet, il m'explique le fonctionnement de la maison.

- Tonton : jenny ma fille, tu donneras un coup de main à la maison

- Moi : oui tonton. J'ai toujours travaillé dur

- Tonton : (un éclair passe dans son regard lorsqu'il se tourne vers moi) : oui je sais que tu n'as pas eu de moments faciles. Je disais donc que tu t'occuperais des tâches ménagères et tu feras à manger lorsque ta tante sera indisponible car Esther ne sait pas le faire et Sophie est encore jeune.

Hein donc tout ca là madame fait la fière alors qu'elle ne connait rien. Quelle honte.

            
            

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