Chapitre 5 Chapitre 0 5

CHAPITRE 5

Je sens comme un regard me transpercer. Je tourne la tête de gauche à droite, rien. Une impression de plus et là boum. Mon cœur manque un battement. Noon, le gars est un apollon, Waouh. Mamayem (ma mère) le gars ci est beau. Il est assis sur une table avec deux jeune hommes et deux jeunes filles. Son regard me tue. J'ai l'impression qu'il me déshabille des yeux. J'enlève mon regard. A ce moment, je remarque le cousin d'une jeune fille qui s'occupe de ma mère. Alain s'approche de ma table.

- Alain : salut, comment vas-tu ? (en me faisant la bise)

- Moi : bien et toi ?

Le gars tire une fois la chaise. Vraiment hein, aucune courtoisie.

- Alain : ça va assez bien même comme tu me trompes à chaque fois

En effet, il m'a invitée une fois chez ses parents. J'y suis allée et j'ai deviné ses intentions qui étaient d'avoir une relation avec moi. Mais je l'ai barré. Depuis, je l'évite.

- Moi : Est-ce que je peux me tromper ? Je suis occupée tout ces temps ci

- Alain : Ok, comment va la famille ?

- Moi : tout le monde se porte bien

Notre conversation est meublée par le silence. Vous connaissez le genre que vous n'avez rien à vous dire. Julie l'interrompt en apportant mon plat de nourriture et le coca.

- Moi : Ya, Julie mi la bè mal (je ne peux pas finir)

- Julie : Inyu nki ? (pourquoi)

- Moi : C'est trop

- Julie : Si tu ne finis, tu laisses

- Moi : ok

Tout en mangeant, Alain me raconte des blagues. Il manque à plusieurs reprises de me faire m'étouffer. Je finis au moment où l'impresario fait arrêter la musique et prend le micro.

- Impresario : Est-ce que la fête est belle ?

- Salle : Oui

- Impresario : D'accord, nous allons procéder à l'ouverture des bouteilles de champagne. Monsieur Armand NGAMBI sollicite la présence de Monsieur IKENG Richard sous vos applaudissements.

Et qui se lève selon vous ? Bien évidemment l'apollon. Le gars est tiré à quatre épingles. Il porte un ensemble veste deux pièces bleu ciel avec une chemise blanche rayée de bleu et une cravate bleue ciel assortie. Il a une paire de chaussures noires. Grand de taille, il a tracé le cerceau et a rasé ses cheveux. Hum, agréable à voir. Il se dirige au milieu de la salle où des hôtesses lui remettent la première bouteille de champi qu'il ouvre sans faire de bruit. Pareil pour la deuxième. Tu sens qu'il est un pro. Mais je vous dis que le gars est beau, le genre que toutes les femmes aimeraient avoir à leur bras. Sa tâche accomplie, il retourne à sa table. Alain s'est levé pour aller je ne sais où. Je papote avec Julie.

xxxxxxxxx Quelque part dans la salle xxxxxxxx

- gars 1 : gars, dis moi la go là c'est comment ?

-gars 2 : c'est-à-dire ?

- gars 1 : Elle est qui pour toi ?

- gars 2 : tu parles de qui au juste ?

- gars 1 : ne fais pas semblant

-gars 2 : elle ? C'est ma petite amie

- gars 1 : ok, je voulais juste savoir

xxxxxx ALEXANDRA xxxxxx

La fête bat son plein. Le DJ est un bon animateur. Je me lance sur la piste. Je danse toute la séquence bikutsi de l'heure et va me rasseoir pour siroter mon jus. Je ne comprends pas l'attitude d'Alain depuis tout à l'heure. Il est plus proche de moi, me touche, me caresse. Hum, c'est encore quelle version ça. Je pianote sur mon phone lorsque j'entends un « bonsoir ». Je lève la tête et rencontre les yeux de l'apollon. Je reste bouche bée. Je fais vite de me ressaisir.

- Moi : Bonsoir monsieur

- Richard : M'accordez vous cette danse ?

Le DJ a mit un slow de Sergio Polo que je kif beaucoup. Je me lève et mets ma main dans la sienne qu'il m'a tendue. Lorsque nos paumes se touchent, je ressens des frissons. Il me conduit sur la piste de danse et m'élance. Nous dansons au rythme de la musique. Je me laisse bercer au son de la chanson. Je me sens à l'aise dans ses bras. Ce n'est qu'une danse et j'ai un petit ami dans ma vie. Il me sent tout à coup distante et me demande de me détendre. Il le dit d'une voix tellement envoûtante que j'en perds mes mots. Le DJ passe à une séquence de techno. Il me raccompagne à ma table tout en me remerciant pour cette danse. Je trouve Julie assisse.

- Moi : C'est how ?

- Julie : Suis là kass (fatiguée). Je t'ai vu check (danser) avec Richard

- Moi : Tu le connais bien ?

- Julie : Oui, nous avons grandi ici ensemble

- Moi : il fait quoi dans la vie ?

- Julie : Je ne maîtrise pas bien mais je sais qu'à une certaine période, il a été à Douala. Mais pourquoi tu poses toutes ces questions ?

- Moi : pour rien

- Julie : Toi a NGO MATIP pour rien ? Hum

N'est ce pas voilà l'objet de mes pensées qui s'approche de notre table et s'adresse à Julie.

- Richard : Puis je m'asseoir sil te plaît ?

- Julie : bien sûr que si

- Richard : Pourrais tu me présenter ton amie ?

- Julie : demandes lui non ? est ce que sa langue est coupée ?

Je peux tuer la fille ci. C'est quoi ça ? J'appuie mon pied sur le sien. Elle crie et moi de lui demander

- Moi : T'as un souci ma co ?

- Julie (embarrassée) je crois avoir une crampe

- Richard : Tapes ton pied plusieurs fois au sol, la douleur va s'estomper

- Julie : Merci, ca va déjà mieux. J'arrive. Je vais vérifier le stock de boisson à la cambuse.

Je comprends que c'est une ruse pour nous laisser seuls.

- Richard : Alors comment trouves tu la soirée ?

- Moi : pas mal et toi ?

Il n'a pas le temps de me répondre qu'Alain fait son apparition. Il a l'air contrarié. Je ne sais pas pourquoi.

- Alain : Alex, désolé de t'avoir abandonnée

- Moi : pas de souci. Suis avec Julie

- Richard : Alain, je voulais juste faire connaissance avec ta petite amie

- Moi : suis pas sa petite amie ; c'est quoi cette histoire à deux balles ?

Alain est embarrassé et Richard quant à lui semble soulagé. Pourquoi je ne saurais vous le dire.

- Richard : donc tu t'appelles Alex ?

- Moi : Alexandra MATIP

- Richard : Enchanté. Richard IKENG pour te servir

Les manières eeh hum.

- Moi : tout le plaisir est pour moi

- Richard : plaisir partagé

- Alain (en se levant) Bon à plus tard

Je ne réponds même pas. Il se prend pour qui. Il arrive, me call Alex comme si nous sommes intimes et va jusqu'à dire que je suis sa petite amie. Mais je pense qu'un boulon a sauté dans sa tête ou pire encore il prend ses rêves pour de la réalité.

- Richard : J'ai l'impression que tu es en colère

- Moi : Oui, ce gars se prend la tête

- Richard : qu'il ne t'empêche pas de profiter de la soirée

- Moi : T'inquiètes, il ne peut même pas

Nous causons à bâtons rompus et à un moment il me pose une question qui jusqu'aujourd'hui est restée dans ma mémoire.