Le mektoub de Raouda
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Chapitre 5 Chapitre 05

Chap 5

( <3 Likez avant de commencer et commentez après lecture ça me fait chaud au coeur et m'encourage <3 )

J'ai passé une très mauvaise nuit. Ma tête est toute lourde quand je sors de la parcelle, toute apprêtée pour le service et vais me tenir devant le portail pour attendre Alfred. Mon phone fait un petit bip bip, je le sors de mon sac et découvre un message de Joconde.

" Coucou ma chérie, je suis de retour!"

Je ne peux m'empêcher de sourire. Un de ses pigeons l'a emmené faire un tour à Nairobi. Un deputé marié.

Contrairement à moi qui mets un point d'honneur à ne sortir qu'avec des célibataires et qui recherche un gros bonnet (un fils de mon peuple de préference. Par fils de mon peuple, je veux dire un africain) avec qui me caser, Joconde, elle, les prend en désordre. Qu'ils soient mariés, célibataires, veufs, vieux, jeunes, elle prend. Aussi longtemps qu'ils sont riches et plumables, ça lui va.

Moi: " Coucou! T'as aimé le Kenya? "

Joconde : " Trop trop trop ma copa. J'ai adoooré! J'ai pris quelques affaires pour Félicia et toi. "

Moi: " Hihihihihihi! La copa de quelqu'un ooh! J'ai hâte de voir ce que tu m'as ramèné."

Joconde: " Passe à la maison après le taff. Je vais demander à Félicia de faire pareil. Petite aprem entre filles :D"

Moi: " D'accord. Bisous bisous"

Joconde: " Zoubi zoubi"

Je suis entrain de remettre mon téléphone dans mon sac quand je vois Athena entrain d'ouvrir le portail de leur parcelle, elle est en uniforme. Hum. Elle est plus jeune que je le pensais. Je la croyais déjà à l'université ou quelque chose comme ça. Elle me fait un petit signe de la main auquel je réponds. La Kia noire que lavait Adomachintruc l'autre jour sort de la concession avec lui au volant. Abiba qui est aussi en unif est sur le siège passager. Athena referme le portail et va monter à l'arrière.

Monsieur dont le nom m'écorche la langue descend rapidement de la voiture sans couper le moteur et rentre dans la parcelle au pas de course. J'ai le temps de voir qu'il est tout frais dans une chemise couleur saumon dont il a retroussé les manches, pantalon jean bleu nuit, ceinture et chaussures marrons. Il ressort quelques petites minutes plus tard avec en main ce que je reconnais comme un long porte-plans noir et remonte dans la Kia.

Est-il architecte?

Je regarde rapidement ailleurs et adopte une attitude glaciale lorsque je vois le véhicule approcher dans ma direction. Le sorcier qui conduit s'arrête à mon niveau

Abiba et Athena: Bonjour Raouda!

Moi: Bonjour, Ça va? fais-je en évitant de regarder vers leur grand frère qui je le remarque du coin de l'oeil ne me regarde même pas un peu. Il est occupé, l'air docte, à faire je ne sais quoi avec son porte-plans.

Une petite brûlure offensée me lèche le coeur.

Elles: Ça va bien merci.

Abiba: Odile est-elle déjà prête?

Avant même que je n'ais le temps de répondre, Odile sort précipitamment de l'enclos avec Sylvain et les deux montent à l'arrière en lançant des bonjours. Et vroouum, ils s'en vont, me laissant plantée là.

Ah bon! Je vois qu'il y a eu beaucoup d'évolution en seulement deux jours entre Odile maman sociale et les nouveaux voisins. Ils la déposent même déjà à l'école!

C'est de très mauvaise humeur que je grimpe à l'arrière de la Honda d'Alfred quand celui-ci se pointe deux minutes plus tard. Je réponds sèchement à son bonjour et sors de mon sac mon téléphone qui sonne.

C'est Pravesh qui appelle.

Je ne me sens pas d'humeur à lui parler. Je laisse sonner. Quand ça coupe, je lui fais un texto où je lui dis que je suis très occupée et ne peux prendre ses appels maintenant. Je lui promets de le rappeller plus tard.

Le iPhone et la tablette sont toujours dans le sac à main que j'ai utilisé la veille. Ils me semblent ternes et plus aussi attirants que quand Pravesh me les avait remis. Les propos de qui vous savez m'ont massacré ma bonne humeur comme pas possible.

Moi frivole? Superficielle? Il me connait?

J'aurai deux mots à lui dire la prochaine fois que je le croise. Je lui ferai ravaler ses idioties.

Le plus énervant dans tout ça est que je semble, sans le vouloir, accorder une grande importance à la façon dont je suis perçue par lui. Pffff!

Et c'était quoi cette façon de m'ignorer comme il l'a fait tout à l'heure? Pas même un petit bonjour formel au nom de la politesse et des bonnes manières ou même un regard histoire de reconnaître ma présence.

Rien.

Un vrai mal élèvé cet Adovi.

J'arrive au travail quelques minutes plus tard et fais un effort de me composer un visage avenant malgré ma mauvaise humeur car je suis dans une profession où le sourire est la loi même. Même Passy remarque que je ne suis pas dans mon assiette.

Les heures s'égrainent, les gens vont et viennent, depôt de colis, retrait, ventes, booking...à un moment j'arrive un peu à oublier l'affront qui m'a égratigné l'amour propre de la veille.

- Bonjour

Je lève les yeux de mon ordinateur et découvre devant moi un jeune homme clair de peau à l'apparence très soignée. Pas très grand, costaud, la trentaine par là. Pas besoin d'avoir un double doctorat pour déceler qu'il nage dans le cash. Côté plastique, il a 6 sur dix, Adovi est de loin plus beau et viril que lui.

QUOI???

Depuis quand je compare mes potentiels gibiers à cet Adovi? Qui est-il pour moi?

Tchiiiiiiip!!!

La vitesse avec laquelle cette stupide pensée a traversé mon esprit me sidère. Grrrrrrrrrrrrrrrr!

Moi: Bonjour monsieur, comment puis-je vous aider?

Il s'appuie nonchalemment sur le comptoir et me regarde, admiratif, avec un petit sourire charmeur.

On sent que c'est un gars très très sûr de lui.

Businessman? Sûrement.

- Un cousin se marie dans deux mois à Moanda. J'aimerais résèrver un des vos avions 30 places pour des membres de famille qui désirent s'y rendre. Un aller-retour, dit-il posement

Hum! Sentez la puissance de la poche de quelqu'un. Un homme digne de faire partie de mon monde.

Pas comme certaines personnes dont les noms ne sont pas dignes de traverser mes précieuses lèvres.

Je jette discrètement un oeil sur sa main gauche posée sur le comptoir. Pas de bague.

Mon sourire s'élargit.

Moi: Tout un avion dites-vous monsieur?

Lui: Positif, répond-il lentement en me regardant avec des yeux qui me disent ouvertement que je lui plais.

Moi: Un instant s'il vous plaît monsieur, dis-je tout sourire en quittant mon siège.

Je vais présenter la requête à Monsieur Kamba le manager qui s'empresse d'aller serrer servilement la main du jeune homme avant de l'inviter dans son bureau vitré.

Je retourne à mon poste en surveillant le bureau de monsieur Kamba du coin de l'oeil. Le jeune tycoon est assis tel un monarque sur le siège face au manager qui pianote fièvreusement sur le clavier de son ordi en lui parlant sans arrêter de sourire.

Comprenez sa joie. Il faut dire que c'est une véritable aubaine qu'il nous ait choisi face à la competition serrée de Malu aviation et d'Air tropique qui font les mêmes lignes que nous.

Je me donne un air occupé quand je le vois sortir du bureau accompagné de monsieur Kamba. Dans ma vision péripherique, je peux voir comment ils échangent une poignée de main ferme avant qu'il ne se dirige vers moi.

Lui : Puis-je connaître votre nom? demande-t-il sans tergiverser quand il arrive devant moi

Moi: C'est Raouda, monsieur.

Lui: Très joli nom pour une très jolie jeune femme.

Moi: Merci

Lui: Gregory Okitampoy. Vous pouvez m'appeler Greg, fait-il en me tendant sa main que je serre.

Moi: Enchantée Greg.

Lui: Si cela ne vous dérange pas, puis-je avoir votre numéro de téléphone Raouda? fait-il en sortant un téléphone de la poche intérieure de son blazer

Moi: Pourquoi pas? C'est le 089 ....

Lui: Merci Raouda. Je quitte Kinshasa pour New York ce soir. J'y passerai juste deux semaines ou peut-être même moins. À mon retour, j'aimerais beaucoup qu'on se voie histoire de faire plus ample connaissance, dit-il en remettant son phone à sa place initiale sans détacher ses yeux de moi.

Moi: D'accord Greg. Faites bon voyage.

Lui: Merci, bonne journée Raouda, dit-il doucement avec un sourire satisfait avant de s'en aller.

Passy: Mama eeh! Jackpot jackpot! Il a pris ton numéro!!! chuchote-t-elle pour ne pas être entendu de monsieur Kamba.

Moi: Quel jackpot?

Passy: Mais c'est toi qui a eu le jackpot non! Okitampoy, un des plus grands businessmen du pays vient de prendre ton numéro maman! Obotama na chance (tu es née avec la chance)

Moi: Ah oui? Tu veux dire que l'argent l'embête grave grave?

Passy: Tu ne connais pas Okitampoy? Ce type colonise les dollars oh, les euros oh, les pounds oh, les rands oh, les nairas oh, les francs congolais d'ailleurs n'en parlons pas. Toi-même tu sens comment il te booke tout un avion pour seulement envoyer les membres de sa famille en promenade au bas-congo.

Mes yeux se mettent à briller, mes oreilles sont tout d'un coup emplies d'adorables cliquetis des pièces en or qui se déversent. Ma convoitise est piquée ntsouiiiiiiiiii! Ma journée vient d'être éclairée.

Moi: Je te dis!

Passy: Hum. Prie seulement qu'il t'appelle à son retour comme il l'a promis , tu vas sabrer l'argent comme les feuilles.

Moi: Il va appeler, tu doutes? Il est sous le charme de la grande Raouda.

Passy, en lévant les mains au ciel les yeux fermés: Eeh seigneur! Qu'un type de ce genre tombe dans les mains de Passy, mais c'est finiiiiii! Parceque façon je vais m'asseoir profondement sur son plantain et lui faire couler la morve avec mes coups de reins, mariage direct le jour suivant. Pesé, emballé, scellé.

Moi: Kiekiekiekiekiekie

Je tombe presque de mon siège tellement je ris. Non, Passy est une vraie folle.

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À ma sortie du boulot, Alfred me dépose chez Joconde à la cité verte. Félicia est déjà là à mon arrivée

Moi: Hum! Maman deputé, tu brilles, dis-je en lui faisant la bise.

Joconde: Je ne peux que briller vue la façon dont mon Théodore me gâte.

Je vais faire la bise à Félicia avant de me laisser tomber sur l'un des divans.

Félicia : Tu dis ton Théodore, attends le jour où sa femme va te coincer. Elle va s'asseoir sur ton visage avec son gros derrière.

Moi: Tu vas mourir asphyxiée.

Joconde: Vous oubliez que je suis ceinture noire au judo et jujitsu?

Félicia : krkrkrrkrkr, quelle ceinture noire?

Sa petite bonne nous apporte à boire pendant que nous taquinons Joconde . Elle vit seule dans un bel appartement deux chambres/salon. De nous trois, je suis la seule qui vit encore chez les parents et qui travaille. Joconde et Félicia font encore l'université et ont déjà chacune leurs "chez elle" dont le loyer est payé par leurs pigeons.

Joconde: Alors, Madame Bramapoutra, c'est comment?

Moi: Madame quoi? Au nom de Jesus! Pardon.

Elles: Krkrkrkrkrkr

Moi: Les filles, J'ai voulu le plumer encore un peu avant de disparaître définitivement de ses radars mais bo touna nga nini (demandez-moi quoi)

Elles: Quoi?

Moi: Arrivée chez lui, monsieur m'a déclaré sa flamme comme dans leurs films bollywood, il avait même mis leur tenue traditionelle pour aller avec. C'était à base de : "Ma poupoune, je t'aime ", " Je veux que tu sois ma compagne dans cette vie et celle d'après.", "Personne ne m'attends en Inde".

Joconde : Eeeeh! Raouda, tu as enivré l'indien d'autrui.

Moi: Est-ce que c'était mon plan?

Félicia : Tu as mordu plus que tu ne pouvais avaler on dirait. Et c'était quoi ta réponse?

Moi: J'ai prétendu être en deuil, que tout était encore mélangé dans ma tête et que j'allais réflechir. Il ne me reverra plus, c'est sûr.

Joconde : Mais Raou, je ne te comprends pas. Ne dis-tu pas tout le temps que tu veux te caser et avoir des gosses avec un type riche qui t'offrira tout ce que tu voudras?

Moi: Oui

Joconde: Mais pourquoi ne considères-tu pas la proposition de Pravesh? Il remplit toutes tes cases. Jeune, riche, célibataire et gros bonus, il t'aime. Le seul fait qu'il veuille officialiser les choses témoignent que ses intentions sont nobles.

Moi : Pardon. Il ne remplit pas toutes mes cases. Il est chou et tout mais il est indien. J'ai dit que je voulais me caser avec quelqu'un de mon peuple.

Félicia : Raou raciste.

Moi: Ah!

Joconde: Oui, raciste.

Moi: Jojo, laisse-moi. Ce n'est pas toi qui a refusé de sortir avec le chinois qui tient le magasin des meubles en ville? Tu es aussi raciste.

Joconde: Le visage du chintok là était trop bizarre. En plus ces gens là sont pingres hein!

Félicia : Vous deux, des racistes. Moi, je suis la nation arc-en-ciel. Toutes les couleurs sont les bienvenues.

Moi: Même les pygmées?

Félicia : Si le pygmée en question a l'argent, je le prends.

Nous: kiakiakiakiakiakia

Félicia :Raou, blague à part, à ta place, je prendrais la proposition de Pravesh au sérieux. Il m'a l'air d'un type vraiment bien.

Moi, en me levant: Assez ooh! Pardon. Tu peux aller le prendre si tu veux. Joconde, ma co du coeur, montre-moi mes affaires que tu m'as ramené.

Joconde : Venez, dit-elle en se levant à son tour.

Félicia et moi la suivons dans sa chambre.

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Il est 19 h quand mon taxi express me dépose devant le boutiquier du coin car j'ai besoin d'y achèter du crédit. J'entre dans la petite boutique munie du grand sachet contenant les fringues que Joconde m'a ramené de chez les masaï. J'achète des unités pour papa et moi et prends quelques petites gâteries pour Odile et Sylvain avant d'en sortir

Pendant que je marche vers la maison, je vois un couple approcher lentement, main dans la main dans la direction opposée. Bien qu'il fasse déjà sombre, je reconnais sans peine la silhouette d'Adovi.

Est-ce sa petite amie?

Je sens un sentiment négatif que je ne sais identifier affluer dans mon coeur.

Nous nous croisons, il fait comme s'il ne m'avait pas vu alors que je sais qu'il m'a vu.

Il m'a encore royalement ignoré comme ce matin.

Je ne vais pas cacher que ça me fait mal.

Sans même connaître cette fille dont il tient la main, je la hais. Je lui souhaite toutes les vilaines choses du monde.

Mort subite, maladie grave, lèpre génitale, diarrhée chronique, tutti quanti

Mais pourquoi diantre me sens-je aussi mal?

Merde!

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