Aimer à s'en brûler les ailes
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Chapitre 3 Chapitre 3

- Une salope, dit-elle avec une voix qui me fait frémir. Vraiment? C'est ce que tu penses? Mais toi espèce d'enfoiré, qu'est ce que tu es? T'as une femme, des gosses et pourtant, t'es là, à draguer lourdement une nana qui pourrait être ta fille uniquement parce que tu l'as vue danser? T'es qu'un taré, qu'à un putain de problème pour garder sa queue dans son froc. Un pervers qui s'imagine qu'une fille comme moi pourrait s'intéresser à un vieux comme toi.

Remballes ta queue et tes insultes, rentres retrouver cette sainte qui a eu la pitié de bien vouloir partager sa vie avec toi et remercie là de pouvoir te supporter, dit-elle en retirant son couteau du comptoir. Maintenant barres toi avant que je décide de passer à l'étape supérieur.

Il hésite, à son regard, je vois qu'il panique, qu'il se demande si ça en vaux vraiment le coup et finalement, il part en jurant si bas que je ne comprends rien à ce qu'il dit. Mais elle sourit en relevant son verre pour faire signe à la serveuse de la servir à nouveau. Je termine le mien et m'en sers un autre avant de me diriger vers elle.

- Abandonnes, dit-elle en soupirant. Sérieux j'ai pas envie de remettre ça.

- T'inquiètes, je compte pas te faire chier, vois en moi un garde du corps. Tu n'as pas besoin de me parler, juste de me payer à boire, tout les autres hommes penseront que je suis ton mec et donc ils ne t'approcheront pas. C'est gagnant gagnant, tu as la paix et moi je continue de boire.

- Je dois aussi fournir tes potes? dit-elle en tendant le doigt vers mes amis.

- Pas le moins du monde, le deal ne concerne que toi et moi. Je bois et tu es tranquille.

Elle ne compte pas accepter, je le sais, mais elle regarde autours d'elle et voit le nombre de mecs prêt à tenter leur chances. Elle soupire longuement avant de vider son verre et d'en recommander un autre.

- OK, mais ça ira pas plus loin, autant que tu te le foutes dans le crâne tout de suite. Y aura rien entre toi et moi.

- Je te propose un deal, je te demande pas de devenir ma femme tu sais, bien qu'à mon avis ça ferait bondir mon père et rien que pour voir sa tête, je dois dire que je pourrais payer une fortune.

- Le fric, dit-elle, toujours le fric.

- J'avoue, je fais partie de ceux qui ont eu leur première carte en or avant de savoir marcher. Mais si tu connaissais mon père, tu comprendrais ce que je voulais dire.

- On est pas obligé de parler, dit-elle en plongeant son regard dans son verre.

- Je sais, mais vue que tu as clairement dit que tu ne me ramènerais pas chez toi malgré mon corps de rêve, autant parler, ça serait dommage de seulement boire, c'est toujours plus agréable quand on le fait avec un ami.

- On est pas des amis.

- Forcément, on ne se connait pas. C'est pour ça qu'on doit parler, pour apprendre à nous connaître avant de devenir amis.

Elle me regarde et se met à sourire avant de terminer son verre.

- T'es bizarre comme mec.

- C'est ce qui fait mon charme en générale mais ça semble ne pas du tout fonctionner sur toi.

- ça me permets de supporter ta présence c'est déjà pas mal, si tu me connaissais, tu comprendrais ce que je veux dire.

La serveuse revient, mais cette fois, elle laisse la bouteille avant de glisser un regard sur moi qui n'a rien d'amicale. Je ne sais pas quelles relations elles ont, mais elles sont forcément proches. Elle se sert un autre verre qu'elle prend le temps d'observer. Elle passe son doigt sur le bord de son verre comme si elle le caressait en soupirant.

- Il vaudrait mieux que tu partes, dit-elle en serrant son verre entre ces doigts.

- Pourquoi?

- Parce que t'es assez futé pour me laisser y croire tout en sachant que ça n'est qu'un mensonge et que je ne peux pas me permettre de me laisser aller à un plan cul en ce moment. J'ai une finale à préparer, un autre travaille qui me fait vivre et plein d'autres choses auxquelles je dois penser là maintenant. Alors pars? Rends moi service même si tu ne penses probablement qu'à ton désir personnel. Casses toi. Retrouves tes potes, va baiser la première que tu trouves et remontes dans la limousine qui t'attends certainement devant. Pars. N'essayes pas. Laisses moi.

Je me tourne vers elle, elle n'a plus rien à voir avec celle qui dansait il y a encore quelques minutes. Elle semble perdue, comme si elle tenait en équilibre sur un fil et qu'un simple coup de vent pouvait la faire tomber à tout instant.

- Je ne ferais rien, dis-je avant même d'y penser. Sauf revenir la semaine prochaine pour te voir danser et te servir de garde du corps si tu le souhaites. Mais je ne ferais rien. Rien de plus que ce que je fais là, maintenant, c'est à dire, boire un verre avec toit tout en discutant de tout et de rien.

- Y a pas de danseur chez les bourges?

Je souris en l'entendant dire ça. Après tout, je ne peux pas lui en vouloir de ne voir que ça en moi. C'est ce que je représente. Le fils d'un riche qui ne fait que profiter de son pognon.

- Y a des danseurs chez les bourges mais aucun qui danse comme toi.

- Et toi, tu danses?

Moi? Oui, parfois, mais pas comme elle, pas comme tout ceux que j'ai pu voir ce soir. Je ne suis qu'un petit danseur du samedi soir.

- Pas vraiment, dis-je en soupirant. Parfois ça m'arrive mais comparé à ce que j'ai vu, je ne dirais pas que je danse.

- La danse, ça n'est pas apprendre des pas par cœur, c'est une harmonie avec la musique. Un sentiment étrange qui fait que durant quelques minutes, plus rien ne compte, que tu es seul au monde et qu'importe si une bombe venait à exploser, tu sais au fond de toi que tu fais ce que tu as envie de faire. Juste ce pourquoi tu es fait.

Même si elle a but, les mots qu'elle prononce sont pleins de sens, je comprends ce qu'elle veut dire, je comprends du moins cette sensation de vouloir connaître la liberté sans vraiment pouvoir l'obtenir.

- à la place de me payer à boire, tu pourrais me montrer, dis-je en nous surprenant tout les deux.

- De quoi tu parles?

- Emmènes moi dans ton monde, montres moi, Léna, fais moi danser.

Elle sourit avant de rire et de poser sa main sur ma joue en s'approchant de moi.

- Personne ne rentre dans mon monde, c'est pour ça que c'est le mien et uniquement le mien.

Elle attrape la bouteille et commence à se lever pour partir mais avant qu'elle ne disparaisse, je la rattrape et lui dis,

- Tu n'as peut-être laissé entrer personne, mais il y a une porte, une trappe qui n'est pas totalement verrouillée. Regardes moi de haut si tu le veux Léna, mais la semaine prochaine je serais là et comme ce soir, je viendrais te voir et la fois d'après aussi et encore la suivante. Je veux juste apprendre à te connaître.

- Sans te demander si c'est ce que moi je veux, ajoute t-elle en souriant.

Et elle s'en va, me laissant seul comme un con. J'ai pas l'habitude de ce genre de situation et pourtant, au fond de moi, je sens qu'il y a peut-être encore un espoir, une étincelle qui fait que si elle avait vraiment voulu me rejeter elle l'aurait fait aussi violemment qu'avec ce vieux qui l'a emmerdé. Je regarde rapidement ma montre, trois heures du matin. La récréation est finit, je vais devoir rentrer, m'enfermer dans cette baraque de malheur pour écouter les ordres de mon père. Je finis mon verre avant d'aller retrouver les autres. Aurélien s'est barré avec une nana tout comme deux autres amis, on aura de leurs nouvelles quand ils auront désaouler. Vivien est encore là à finir son verre.

- C'est bon, t'as eu ta dose de refus, on peut y aller, dit-il en me souriant.

- Comme si on avait le choix.

- Alors c'est repartis pour l'enfer, dit-il en prenant la bouteille sur le comptoir.

Ce soir pour tout les petits connard de ce bar, on a du passer pour des bourges cherchant juste à de défouler, mais aucun d'eux ne sait ce que ça fait de naître en étant le fils de. D'être née juste pour être le fils de.. Je n'ai jamais eu la moindre marque d'affection vis à vis de mes parents. Ma mère était trop occupé à embaucher les nouveaux jardiniers ou piscinier alors que mon père baisait les femmes de chambres. Ils avaient tout les deux, autre chose à faire que de s'occuper de moi, c'est pour ça que comme tout les autres, j'ai été élevé par une nourrice, une femme payée pour m'apporter de l'attention.

Après ça, je ne m'étonne même pas d'avoir des relations étrange avec les femmes, du moins distante sauf quand il s'agit de les baiser. Pour moi, ça n'est qu'une sorte de pacte, je donne et reçois et ça s'arrête à. Certaine sont meilleures que d'autre, mais tant que j'obtiens ce que je veux, c'est largement suffisant.

Nous sortons en équipe réduite mais sans nous inquiéter pour nos amis et montons dans la voiture qui n'a pas bougé de place. En refermant la portière derrière nous, Vivien soupire avant de me dire,

- Rien qu'à nous trois, on a assez de fric pour partir et disparaître. On pourrait enfin vivre la vie qu'on veut.

- Nos parents ont plus de frics, suffisamment pour corrompre deux fois ceux qu'on aurait payé. Ils sont plus fort que nous, ils évoluent dans un autre monde, dis-je en sortant un paquet de cigarette de ma poche. Tu crois que le chauffeur les a pas déjà appelé pour leur dire qu'on était revenu? On peut baiser dix filles ici sans qu'il ne dise rien mais si nos parents l'appellent alors il leur dira tout ce qu'ils veulent. On est comme des chiens pour eux, loyaux, obéissants, ils relâchent la laisse quand on la pense trop serrée avant qu'ils ne tirent un coup sec en nous privant de tout nos rêves.

- Je sais, dit-il avant de boire à la bouteille, je voulais juste me l'entendre dire, histoire de.

Et le silence retombe. Plus on roule et plus on se rapproche de nos familles, de notre pseudo foyer qui ne souhaite qu'une chose, nous emprisonner afin de nous faire rentrer dans le moule, afin de nous rendre suffisamment lisse pour faire face aux regards de la société. Il y a un premier arrêt puis Vivien et moi nous retrouvons seuls tout les deux.

- Mon père m'a annoncé qu'il était temps que je me trouve une femme, dit-il en regardant à travers la vitre. Pour tout dire il a déjà trouvé la femme, une fille de bonne famille, une fille dont le nom donnerait un peu plus de poids au mien. Il veut que je l'épouse pour conclure un contrat. Il a déjà prévu la datte de naissance de notre premier enfant. Il veut que je bande sur commande pour une nana que je connais même pas.

- Je suis désolé, dis-je sincèrement, vraiment.

- Je sais, dit-il alors que la voiture ralentit. Je dois la voir dans deux jours. Le mariage sera annoncé dans la foulée. Je voulais que tu sois le premier à savoir, dit-il en buvant une nouvelle gorgée.

Je n'aime pas le voir comme ça mais je ne peux rien faire, il a déjà accepté l'avenir qui lui est tracé.

            
            

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