Le mot qu' il avait écrit à sa bien aimée et qu' il remit à Racine se retrouva comme par magie entre les mains de ses camarades de classe qui lisaient sa déclaration d'amour en se tordant de rire.
Heureusement qu' il n'avait pas signé le mot sinon je vous laisse imaginer les railleries dont il serait victime.
Racine s'est bien foutu de lui mais cela lui montrait qu' il se passait quelque chose d'anormal ici.
Il avait besoin d'aide.
A la sortie de l'école, il réunit ses amis et leur exposa la situation.
Astou, une des amies de Nancy, avait apparemment tenté de la joindre mais on lui a servi la même excuse, cette maladie mystérieuse.
Eric insista pour qu'elle se rende aujourd' hui même dans la maison de celle ci pour en avoir le coeur net et attendit son appel en trépignant d'impatience.
Seulement, ce coup de fil le ramena au point de départ.
Astou n'a pas pu voir la jeune fille qui soi disant, dormait.
Les jours passaient et n' en pouvant plus, il prit son courage à deux mains et se rendit un soir chez les SOW.
il n'ecouta ni sa raison qui lui soufflait de faire demi tour, ni les battements de son coeur, effrénés, qui tambourinait dans sa poitrine.
Eric sonna à la porte et demanda fermement à voir Nancy.
On lui repondit qu'elle n'etait pas à la maison mais il voulait voir quelqu' un donc il entra quand même et tomba nez à nez avec Demba qui le toisa de haut en bas avant de lui demander ce qu' il faisait dans cette maison.
Le ton qu' il employa ne plu pas du tout à Eric à qui Nancy avait déjà parlé de son fameux cousin.
Il savait qu'elle n'avait aucune confiance en lui.
Ils s'affrontèrent donc tous les deux, l'un voulant qu'Eric s'en aille et l'autre ne voulant pas repartir sans avoir vu Nancy.
Les eclats de voix alertèrent la maison et Baaba lui même, tomba sur cette scène qui le mit dans tous ses états.
- comment oses- tu mettre les pieds ici? Vous les blancs vous croyez tout permis? Retourne d' où tu viens! Dans ton pays de colonisateur et restes y!
- je veux la voir! Où est- elle?
- tu vas déguerpir de chez moi immédiatement et oublier ma fille!
- c'est ce qu'on verra! Vous pouvez être sûrs que je reviendrai!
Sans autre forme de procédé, le jeune Eric Durville se vit jeter hors de la demeure tel un chien galeux.
A partir de là, il decida de mêler ses propres parents à l'affaire accusant la famille SOW de séquestrer Nancy.
Ses parents découvrirent ainsi ce qui mettait leur fils dans un tel etat durant ces derniers jours et comprirent qu'il s'était entichée
d'une jeune Sénegalaise.
Cette relation n'etait evidemment pas vu d'un bon oeil par ces derniers, fiers diplomates français qui avaient d'autres projets pour leur fils, mais ils surent être plus stratèges.
Ils expliquèrent calmement à celui ci qu' ils ne pouvaient se permettre, vu leur position, de se mêler ainsi des affaires de cette famille au risque de créer un incident diplomatique car l'entreprise familiale qu'ils connaissaient de nom avait un rôle important dans l'economie sénégalaise.
Ils lui demandèrent de patienter et qu' ils se renseigneraient discrètement de leur côté.
Le baccalauréat etait dans 2 petits mois seulement donc ils prirent toutes leurs dispositions pour rapatrier le jeune Eric en France dès le lendemain des résultats.
Il était hors de question pour eux de le laisser s'amouracher de cette petite sénegalaise alors qu'il est promis à un si brillant avenir.
Pendant ce temps, ils le faisaient patienter de toutes les manières possibles avec des excuses bidon.
Racine, que la venue du jeune homme dans la maison avait ebranlé plus
qu' il ne pouvait l' imaginer decida de lui remettre la fameuse lettre que Nancy avait glissé dans la poche de son pantalon.
Coup du sort? Destin?
Toujours est- il qu' il n'arrivait plus à mettre la main dessus.
Il cherchait désesperemment le mot, fouillant dans tous ses habits, vidant son sac et mettait sa chambre dans un désordre indescriptible quand il attendit la voix de sa mère sur le pas de la porte
- c'est ça que tu cherches?
Le bout de papier qu'elle tenait entre les mains ne laissait aucun doute quant à son contenu.
Elle le déchira en plusieurs morceaux avant de tourner les talons non sans lui lancer
- ramasse ça et range moi cette chambre.
Pendant ce temps, Nancy ne se doutant pas de ce qui se passait à Dakar, alternait entre le lycée et ses visites à l' hopital.
Son ventre commençait à pointer mais elle le camouflait bien.
Toute la maison était désormais au courant et elle subissait depuis toutes sortes de remarques de la part de sa cousine Koumba mais faisait comme si elle n'entendait rien.
Elle est devenue encore plus exécrable quand elle a su qu'elle retournait au lycée et lui en faisait voir de toutes les couleurs, allez savoir pourquoi.
A l'ecole, elle restait dans son coin et ne souhaitait se lier d'amitié avec personne pour eviter des questions auxquelles elle n'avait pas envie de répondre.
Elle fut ainsi cataloguer de jeune snob qui se pensait mieux que les autres et à chacun de ses passages entendait toutes sortes d'insultes dont elle n'avait cure.
Le Bac etait son premier objectif.
Le deuxième, était de mettre au monde cet enfant qu'elle portait.
Sa mère avait raison sur un point, elle avait la chance d'avoir un toit sur la tête et après la naissance du bébé, elle pourra réflechir calmement sur ce qu'elle allait faire.
Si la chance était encore avec elle, peut être que ses parents reviendraient sur leur décision et la laisseraient rentrer à la maison.
En attendant, toutes ses tentatives pour joindre Eric s'etaient soldées par un échec.
Il n'a pas réagi à la reception de son mot mais elle s'attendait à quoi? Hein?
Qu' il debarque à Kolda pour frapper à la porte de toutes les maisons pour la retrouver?
Au téléphone, dès qu'elle s'annonçait, elle recevait toujours la même réponse, il n'etait pas là.
Etait- ce donc vrai ce que disait Racine?
Il etait trop occupé à s'amuser avec ses amis qu' il ne préoccupait pas de son sort?
Nancy ne se doutait pas en decrochant haut la main son Bac et en savourant cette victoire que son Eric avait été mis dans l'avion pour un retour au bercail dans des conditions déchirantes.
Il a tenu tête à ses parents il pouvait, voulant même fuguer mais il se fit rattraper par le chauffeur et ils ne l'ont pas laché d'une semelle depuis.
Ce dernier était conscient de laisser une partie de lui même au Sénégal mais se promit de revenir chercher sa bien aimée dès qu' il le pourrait.
Ils s'etaient promis de fêter leurs 18 ans ensemble dans quelques mois mais ce n'etait que partie remise ma Nancy, se disait Eric. Je te retrouverai quoi qu' il m' en coute furent ses dernières pensées en montant les marches de l'avion, le coeur brisé.
Seulement, ses parents avaient un coup d'avance sur lui et dès qu'il foula le sol français, lui confisquèrent son passeport et le menacèrent de bien des choses s'il tentait quoi que ce soit sans leur accord, ayant conscience qu'Eric serait majeur dans quelques semaines.
A Dakar, dans la chambre parentale des SOW, un autre drame était en train de se jouer.
- comment peux- tu me demander de faire ça? Tu n'as donc pas de coeur?
- penses ce que tu veux mais je te préviens Assi, je ne reviendrai pas sur ma décision.
- non, non, non ....je ne peux pas faire ça, je t' en supplie, non ne me demandes pas ça
- je te le demande et tu le feras! Je ne veux pas de ce batard blanc dans ma maison sinon tu les suivras où vous voulez
Neené Assi, se laissa glisser par terre ne sachant pas quoi faire.
Son coeur de mère lui interdisait d'envisager ce que lui demandait de faire son mari mais avait- elle le choix?
Ses autres enfants aussi comptaient pour elle et sur elle.
Pouvait- elle les abandonner au profit de Nancy et de son bébé ou devait- elle oeuvrer pour le bien de toute la famille?
A quelques semaines de l'accouchement de Nancy, elle prit ses affaires et se rendit à Kolda.
Sa fille etait aux anges d'avoir sa mère à ses côtés pour ce moment qui arrivait à grands pas et qui commençait à la stresser.
Elle reprenait espoir en l'avenir en voyant que malgré tout, sa mère était venue la soutenir même si celle ci semblait tout le temps triste, ce qui lui serrait le coeur, se sentant responsable de la situation.
Caressant son enorme ventre, elle sourit à sa mère, assise à côté d'elle à l'ombre de la véranda
- je te remercie neené, d'être venue. J'imagine ce que cela a du te couter
- ne te préoccupe pas de ça. Toi ça va? Tu ne sens aucune douleur?
- non, je vais bien et je suis tellement contente que ce soit une fille
- pourquoi tu préferais avoir une fille?
- je m'etais promis de donner le prénom de ma première fille à grand mère. Tu sais combien j'etais attachée à elle
A ces mots, neené Assi eclata en sanglots, d'incontrôlables sanglots que Nancy mit sous le coup de l'émotion
- ne te mets pas dans cet état neené, je sais que grand mère te manque
Assi était inconsolable et durant les jours qui précedaient la naissance de l'enfant, n'etait plus que l'ombre d'elle même.
Cette nuit là, ce sont les gémissements de sa fille qui la reveillèrent.
Le travail avait commencé.
Sur la route de l'hopital, elle soutenait sa fille qui n'etait qu'une enfant et avait encore du mal à croire que dans seulement quelques heures, elle allait donner la vie.
Le travail dura des heures et Nancy était au bout de ses forces.
Le medecin envisagea alors une césarienne pour la délivrer mais les choses s'accélèrèrent.
Nancy donna tout ce qu'il lui restait de courage pour donner naissance à sa petite fille mais au son de son premier cri, s'evanouit d'epuisement.
A son reveil, presque 12h plus tard, elle ouvrit les yeux et vit sa mère assise sur un fauteuil, le regard vide.
- neené.....
Celle ci se tourna vers elle et posa sur elle un regard indéchiffrable.
- où est- elle, je veux la voir....
- Nancy.......je n'ai pas de bonnes nouvelles
Se redressant, elle lui fit face
- pourquoi dis- tu ça?
- c'est le bébé,.... elle n'a malheureusement pas survécu
- que..... que dis- tu?..... non, non je l'ai entendue , oui oui j'ai entendu ma fille crier
- elle a eu des problèmes respiratoires
- noon , nooon je veux la voir! Je veux la voir!
- c'est trop tard nancy, ils ne pouvaient pas attendre, tu as dormi toute la journée
- ils ne pouvaient pas attendre? Ils ne pouvaient pas attendre que je tienne ma fille dans mes bras? Nooon, nooon je ne peux l'accepter! je ne veux paaaaas
Nancy etait hystérique et criait a pleins poumons et sa mère ne pouvant la calmer car elle même sanglotait sans pouvoir s'arrêter fit appel aux infirmières qui arrivèrent rapidement et lui injectèrent un sédatif.
Assi pleura et pleura encore à s'en etouffer.
Depuis son retour de l'hôpital, il y'a plusieurs jours, Nancy s'est muré dans un mutisme total.
Personne n'arrivait à la faire parler.
A part pour se nourrir, personne ne la voyait dans la maison.
Le petit Elimane était le seul à pouvoir lui arracher un semblant de sourire en allant se blottir contre elle.
Sa mère ne pouvait pas rester plus longtemps et la laissa à Kolda le temps qu'elle aille un peu mieux.
C'est ainsi qu'un mois plus tard, ayant repris des couleurs, son père envoya Demba venir les chercher avec le chauffeur elle et sa grand mère qui voulait passer quelques jours à Dakar.
La séparation entre Nancy et le petit Elimane fut déchirante.
L'enfant pleurait toutes les larmes de son corps, ce qui enerva Demba qui secoua le petit
- hey, tu es un homme, et tu dois être solide et ne jamais, jamais pleurer, tu m'entends?
L'enfant hocha precipitamment la tête, impressionné mais cela eut le don de le calmer.
La maison etait telle que l'avait laissé Nancy qui fit le tour pour dire bonjour à tout le monde, tête baissée.
Elle demanda pardon à Baaba avant d'aller s'enfermer dans sa chambre.
Le même manège qu'à Kolda se répetait car elle n'en sortait que pour les repas, gagnée par la déprime qui ne s'est pas arrangée quand Racine lui a dit qu'Eric était retourné en France mais lui avoua qu'il etait venu faire un scandale et exiger de la voir.
Racine lui raconta toute la scène et avait pitié de sa soeur qu'il prit dans ses bras et ils pleurèrent ensemble serrés l'un contre l'autre.
Nancy avait du mal à rassembler ses idées clairement et tout le monde voyait qu'elle n'allait pas bien.
Un jour, sa grand mère et sa mère etaient sorties, Racine se trouvait à l'ecole et son père et Demba etaient à l'entreprise comme d'habitude.
Elle était donc seule avec les employées de maison et écoutait de la musique dans sa chambre feuilletant un magazine quand elle entendit la porte de celle ci claquer, la faisant sursauter.
- qu'est ce que tu fais là? T'es pas au bureau?
- je suis venu voir la princesse. Tu m'avais manqué
- sors d'ici
- hey du calme, je suis juste là pour voir comment tu vas
- je vais bien. Maintenant que tu le sais, tu peux partir
- pourquoi tu me traites toujours de cette manière? Tu crois que ton blanc bec est mieux que moi?
Nancy se dirigea vers la porte pour l'ouvrir mais elle était fermée à clé, ce qui la fit paniquer
- ouvre cette porte Demba
- tu fais moins la maligne hein? Dit- il en brandissant la clé
Le coeur de Nancy allait bientôt sortir de sa poitrine quand elle se rendit compte du regard brulant de son cousin qui se baladait sur tout son corps.
Elle prit une profonde inspiration s'appretant à crier de toutes ses forces quand ce dernier posa sa main sur sa bouche et la plaqua contre la porte.
- n'essaie meme pas de crier, personne ne va t'entendre. La seule employée qui est là se trouve de l'autre côté de la maison.
Il augmenta le volume de la musique tandis que Nancy se debattait mais il l'etrangla et celle ci se retouva bientôt sans forces.
Demba la jeta sur le lit et l'ecrasa de tout son poids alors qu'elle toussait pour se remettre en battant des bras et des pieds mais il la neutralisa rapidement puis déchira son chemisier avant de baisser son legging.
- maintenant que tu as écarté tes cuisses à ton blanc, je veux savoir quel goût tu as sale petite pute dit- il en lui assenant une gifle et la pénetrant d'un coup sec
Nancy n'arrivait pas à crier car la main de ce sale porc était presque en train de l'etouffer alors qu'il s'attelait à sa sale besogne.
Son corps était là mais son esprit l'avait quitté.
Elle n'entendait plus ses paroles salaces et ne le sentit presque pas se retirer
- tu peux tenter de parler mais personne ne te croira et tu le sais déjà. Qui croira une pute doublée d'une menteuse comme toi? Tu as intérêt à la fermer
La porte s'ouvrit et se referma derriere une Nancy inerte, les yeux grands ouverts.
A quel moment eut- elle le courage de se lever et de se trainer jusqu'à la salle de bain?
Elle- même ne le savait pas.
En état de choc, elle n'arrivait même pas à verser une seule larme.
La maison continua à vivre comme un jour ordinaire et on vint la chercher pour diner comme d'habitude.
Tel un automate, elle suivit l'employée et s'installa à sa place.
Toutefois, lever les yeux et croiser le regard de son violeur déclencha en elle un cyclone ravageur.
Nancy devint folle et se jeta sur la table pour atteindre Demba faisant valser le diner à terre sous les cris des spectateurs medusés.
- sale porc! Espece de salaud!
- mais qu'est ce qui te prend? Disait celui l'air aussi innocent qu'un ange
Nancy etait dechainée et tapait, criait, donnait des coups à quiconque tentait de la retenir.
Son père arriva sur ces entrefaites, aussi stupéfait que le reste de la maisonnée et ne tarda pas à se joindre à la mêlée arrivant enfin à maitriser sa fille.
- mon oncle je ne comprends pas, elle s'est jetée sur moi
- tu n'es qu'un menteur! Il m'a violée!
Le silence s'abattit sur l'assemblée qui tentait d'assimiler la terrible accusation que venait de proferer Nancy.
- quoi? Comment aurais- je pu faire ça alors que j'etais au bureau? Hein?
- il est venu ici, m'a trouvée dans ma chambre et ce sale type m'a violée!
Les regards allaient de l'un à l'autre avec incompréhension
- mon oncle...
- taisez vous! Nancy ça ne va pas de dire ce genre de choses? Demba etait avec moi au bureau toute la journée
- ce n'est pas possible.....
- tu me traites de menteur?
- ce n'est pas ce que je dis Baaba mais je te jure que je dis la vérité.... il est venu ici
Nancy se laissa tomber par terre en criant, en se tirant les cheveux et en tapant sur le sol à s'en faire mal.
- mon oncle, elle ne va pas bien, regardez la. Je voulais vous le dire depuis longtemps mais je ne voulais pas vous inquiéter. Je l'ai surpris plusieurs fois en train de parler toute seule. Ça se voit qu'il lui faut des soins
Les femmes qui etaient jusque là pétrifiées sortirent de leur torpeur.
- il faut faire quelque chose avant que cette petite ne devienne folle ou qu'elle divise cette famille à tout jamais. Ce qui vient de se passer est très grave disait grand mère
Neené Assi, et Racine la soulevèrent et elle fut amenée dans sa chambre où on lui donna un calmant qui la fit dormir.
Neené ne savait que croire et etait veritablement perdue.
Racine quant à lui était désolé de l'etat de sa grande soeur.
Le lendemain, neené decida d'avoir une discussion avec sa fille et la retrouva dans sa chambre.
- nancy, ce qui s'est passé hier soir est inqualifiable. Demba est comme ton frère et l'accuser d'une telle chose est impensable. Je sais que ça a été dur pour toi et...
- pourquoi tu ne me crois pas? Pourquoi personne dans cette maison, ne m'ecoute jamais? Ça a été dur, oui mais je ne suis pas une menteuse. Tu vas vivre sous le joug de baaba et grand mère jusqu'a ta mort?
Sa mère lui administra une gifle retentissante
- je t'interdis de me parler comme ça! Tu ne sais pas de quoi tu parles!
- j'en sais assez pour savoir que tu n'es pas heureuse!
- je ne l'ai pas toujours été mais ce que j'avais me suffisait avant que tu ne commettes l'irréparable. Ton père a été un bon mari et un bon père mais tu es trop ingrate pour t'en soucier. Reprends toi car tu perds la tête et arrête de raconter des bétises, je ne veux plus entendre parler de cette histoire!
Le soir venu, Nancy appela son frère Fadel qu'elle n'avait pas eu depuis le décès de son bébé.
- allô, Fadel c'est moi
- bonjour Nancy
- il faut que tu m'aides Fadel et je suis sérieuse.
- je t'ecoute
- je ne me sens plus à ma place ici. Je ne sais pas si c'est moi qui suis devenue differente Fadel mais .......
Des sanglots dans la voix, elle continua
- .......Demba m'a violée hier et personne ici ne veut me croire. Ils croient que je suis folle et... Fadel je ne peux plus supporter cette situation. Aide moi je t'en supplie, je ne sais plus quoi faire
- on m'a parlé de cette histoire de viol. Nancy, tu ne crois pas qu'il est temps de grandir. Baaba t'a toujours trop gâtée et voilà le résultat. Tu es jeune, c'est le moment pour toi de te reprendre en main. Tu etais censée me rejoindre ici pour que je t'encadre avant de te laisser te débrouiller mais même ce projet est compromis et il est maintenant question que je rentre au pays plus tôt que prévu pour aider Baaba à l'entreprise. Tu as compromis ton avenir et heureusement que le bébé est.....
- heureusement que le bébé est ...quoi?
-..........
- non.... tu ne peux pas vouloir dire ce que je pense...
- Nancy ....
- heureusement que mon bébé..... est mort? Oh mon dieu, t'es pire que tous les autres
- je suis désolé ce n'est pas ce que je voulais dire
- mais tu l'as dit. Au revoir Fadel.
- Nancy attends....
Cette nuit là, la jeune Nancy se regarda longuement dans le miroir de sa coiffeuse, pensant a tout ce qu'elle avait vécu cette année.
Ne supportant plus l'image que lui renvoyait le miroir, elle se saisit calmement des ciseaux posés sur la commode.
De longues mèches de cheveux se retrouvèrent les unes après les autres sur le sol carrelé.
Une fois le massacre terminé et qu'il ne resta plus qu'un fin duvet sur sa tête, elle se saisit d'un sac où elle mit des affaires qu'elle selectionna minutieusement.
Habillée d'un jean et de baskets, elle sortit de la maison et partit sans se retourner, laissant derrière elle cette maison qui lui a tourné le dos.
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