Vengeance dans l'ombre
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Chapitre 5 Chapitre 5

****Partie5****

**Maréme Sy**

Je ferme le dossier sur lequel je travaille depuis deux jours. En temps normal, je le fais rapidement mais il faut dire que dernièrement, je n'ai pas le cœur au travail. Je me présente Maréme Sy. Je suis l'ainée d'une famille de cinq enfants et la seule fille aussi. J'ai vingt cinq ans. Mon père, qui était un grand éleveur est mort quand j'avais quinze ans. Cet épisode a bouleversé nos vies car papa croulait sous des dettes banquières et à sa mort, les créanciers nous ont assaillis si bien qu'on a vendu notre maison qui se trouvait à Mermoz pour aller louer un studio dans la banlieue dakaroise. J'en ai voulu à papa de nous laisser avec des problèmes insurmontables et je dois dire que maman, dont la santé a toujours été fragile s'est démêlée corps et âme pour nous éduquer correctement et nous faire vivre. Dés que j'ai eu mon bac, j'ai commencé une formation que je payais avec ma bourse universitaire et les petits boulots que je faisais. C'est ainsi que, grâce à une amie de maman qui est politicienne, que j'ai décroché un boulot d'assistante de direction au ministère de Khalil Sow. Je faisais consciencieusement mon travail mais comme je le disais, je ne suis pas concentrée sur ce que je fais ces temps ci. Mon patron, me fait une cour assidue depuis six mois et je dois dire qu'il est très charmeur et très séduisant aussi. Le seul problème est que j'ai un copain avec qui j'ai duré. Eh oui on a fait quatre ans et on s'aime à la folie. Ma mère, comme beaucoup de mamans africaines avec leur soif d'argent, me pousse dans les bras de Khalil qui lui donne à chaque fois des sommes considérables. Il a même commencé à lui construire une maison et elle veut que je quitte mon copain qui n'a pas encore de travail malgré tous ses diplômes. C'est difficile comme situation car je veux mon bonheur qui est aux cotés de l'amour et le bonheur de ma mère qui pense que l'argent résout tout. Dés fois, les parents, en se mêlant de la vie de leurs enfants, au lieu de les aider, les embrouillent davantage. Mon copain, veut concrétiser et légaliser les choses mais comment faire s'il n'a pas de travail et aucun projet d'avenir. Depuis que Khalil me fait la cour, il me donne des sommes d'argent énormes et j'en ai profité pour financer les projets immédiats de Mamadou, mon copain à savoir lui ouvrir un fast food. Actuellement, le matériel est acquis et il cherche un peu de personnel. Le local est déjà disponible car chez lui, il ya un grand garage de voitures qui ne sert pas et donc, puisque le quartier est animé de jour comme de nuit, c'est le cadre idéal.

**Khadija Rose**

Je viens d'un long périple qui m'a amenée à suivre un client africain dans plusieurs pays. C'est un politicien et il se prépare pour les futures élections de chez lui raison pour laquelle il est voir la diaspora. Il nous a payé une fortune pour s'attacher de nos services et en tant que professionnelles, Kelly et moi étions prés de lui pour mieux le conseiller. J'ouvre la porte de ma maison et je vois que la femme de charge s'est bien occupée. Tout est en ordre et ça sent le parfum, donc je vais me couler un bon bain et je vais dormir le reste de la journée.

Je suis réveillée par mon téléphone qui sonne dans mon sac. Je le prends et c'est d'une voix ensommeillée que je décroche

- Allo

- Eh Rose tu dors à cette heure ? tu vis dans quelle planète toi aussi ?

- La planète où les gens fatigués dorment ? Chantal comment tu vas ?

- Je vais bien et je l'espère pour toi aussi.

- Quoi de neuf du coté du Sénégal ?

- La routine et rien de particulier. Je t'appelais car je t'ai vu à la télé.

- Moi à la télé ? Tu te trompes pour une fois Chantal.

- Moi me tromper au point de ne pas te reconnaitre ? Tu étais derrière un opposant guinéen et il parlait avec les jeunes de sa diaspora. L'image n'est pas nette mais il faut faire attention

- Oh mon dieu comment j'ai pu être aussi négligente ? Si toi tu me reconnais c'est sur que Khalil va me reconnaitre.

- Il pourrait te reconnaitre s'il voit l'élément mais je ne pense pas qu'il fasse attention à toi. Tu étais derrière et la caméra n'a fait que passer brièvement sur toi.

- Si tu le dis mais j'ai peur.

- N'ais pas peur. Dieu est avec toi.

- Sinon dis-moi comment ça va avec ton chéri Daouda.

- J'aurai voulu que tu le connaisses, il est adorable. Le seul problème, est qu'il parle trop mariage ces temps ci.

- Eh ? S'il t'aime c'est normal qu'il pense à vivre avec toi. Où se trouve le problème ?

- Le problème est que j'ai peur de me marier car je ne veux pas que ce qui t'es arrivée m'arrive.

- Tous les hommes ne sont pas comme Khalil donc donnez vous une chance avec Daouda et vis ta vie ma chérie. Le temps est précieux et il ne faut pas le gâcher en doutes.

- Je me donne un peu de temps pour mieux le connaitre.

- Tiens, si on m'avait dit un jour que ma guerrière a peur de s'engager avec un homme, je dirai que ce n'est pas vrai.

- C'est bon arrête de me chahuter. Tu sais ce n'est pas la peur mais la prudence.

- Dans la vie il faut savoir prendre des risques si ça vaut le cout. Moi, à cause de Khalil je ne vais pas gâcher ma vie, si je vois un homme qui me plait, je tente ma chance. Je ne vais pas laisser un homme gâcher mon passé et mon futur.

On continue de discuter un moment avant de se quitter. Je me lève finalement du lit pour aller me préparer quelque chose à manger et ensuite aller à la fondation que j'ai créé à la mémoire de Karl et de ma mère. La fondation lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. De ce fait, elle dispose d'avocats qui nous aident beaucoup dans la gestion de certains dossiers. Le siège se trouve en plein cœur de Brooklyn et depuis son installation, chaque jour on reçoit des gens qui ont besoin de notre aide et de notre assistance. Avant mon départ, j'avais laissé entre les mains des avocats un dossier qui me tient trop à cœur car semblable à mon histoire. C'est une femme avec un mari flic très violent qui n'hésite pas à la frapper même devant ses enfants. A chaque fois qu'elle appelle le 911 pour lui porter secours, les collègues de son mari étouffent l'affaire dans l'œuf. Finalement c'est une voisine qui lui a indiqué notre fondation et depuis lors, elle est dans nos locaux avec ses trois enfants. Je veux aller la rassurer et lui montrer aussi qu'on est derrière elle, et que son combat est aussi le notre. On ne peut pas assainir le monde de gens comme Khalil ou ce flic violent mais il faut qu'on donne un signal fort pour leur montrer que leurs actes ne peuvent pas être continuellement impunis.

**Khalil**

Ça ne peut pas être elle ? Je suis victime d'hallucination. Je ne savais pas que j'avais cette femme dans la peau à ce point. Dés que j'ai vu cette femme et hop je dis que c'est Khadija. Heureusement qu'on parle de cet opposant guinéen qui veut se faire une pub en allant voir la jeunesse de la diaspora. Khadija n'a rien à faire avec lui et heureusement pour lui car si je voyais ma femme, oups, mon ex femme à ses cotés, c'est sur qu'il ne verrait pas les bulletins d'électeurs de son pays car il serait déjà en ce moment six pieds sous terre. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais dernièrement, Khadija occupe beaucoup de place dans mes pensées. Et pourtant j'ai une femme qui fait mon bonheur. Si ça ne dépendait que de moi ou de sa mère, le mariage serait déjà fait mais c'est Maréme qui prend son temps. Je me tourne vers elle mais elle semble perdue dans ses pensées. Le chauffeur s'arrête devant chez elle et j'en profite pour sortir lui tenir la portière. Elle descend et bredouille un vague remerciement. Je l'accompagne jusque chez elle, dans la nouvelle maison que j'ai construite et équipée pour sa mère. Sa mère aime tellement l'argent que je l'ai séduit avec mes billets que je lui file à chaque fois. Elle nous accueille avec un large sourire.

La maman : bonsoir sama goro (mon beau fils). Bienvenu chez toi.

Moi : bonsoir goro. Merci

La maman : prends place. Maréme, sers lui quelque chose de fraiche.

Moi : ne te dérange pas maman. On vient de manger Maréme et moi au restaurant.

La maman : lahila. Manger au restaurant alors que tu es ici chez toi.

Moi : ne te fâche pas mais on avait des gens à voir au restaurant et on a fait d'une pierre d'un coup.

Je voulais te parler d'une chose et ça concerne notre relation Maréme et moi. Je la courtise depuis des mois et vraiment, je n'aime pas cette situation. Je suis une autorité dans ce pays et je ne veux pas être cité dans certaines choses. Je suis responsable donc je veux faire les choses dans l'ordre. Que vont penser les gens quand ils me voient chaque jour ici ?

La maman : attends un peu mon fils j'appelle Maréme.

Une minute plutard, cette dernière revient dans le salon vêtue d'un pagne wax et d'un tee shirt blanc représentant Martin Luther King.

La maman : yow Maréme douma sa morom (toi Maréme je ne suis pas ton égale). Décides toi aujourd'hui même sinon tu libères le fils d'autrui. Comment peux-tu regarder un homme pareil et faire trainer les choses ? Tu veux qu'une de ses nombreuses filles qui courent dans la capitale à la recherche d'hommes le prenne à toi ?

Maréme :...

La maman : tu n'as rien à dire ? Khalil donne moi une minute pour que je parle à ma fille.

Elles sortent toutes les deux. Je patiente un moment en manipulant mon téléphone. Au bout d'une trentaine de minutes, elles reviennent et la maman, me sourit et me dit que sa fille est d'accord et que je peux envoyer mes parents quand je veux pour célébrer le mariage. Je demande à ma future belle-mère de nous laisser un moment sa fille et moi. Dés qu'elle sort, je m'approche de Maréme et lui parle en lui caressant le bras.

Moi : tu es sure que tu veux te marier avec moi bb ?

Maréme : bien sur que j'en suis convaincue que c'est ce que je veux. Tu en doutes ?

Moi : juste que tu ne sembles pas enthousiaste par ton mariage.

Maréme : tu sais que je suis timide de nature, mais que je veux me marier avec toi. Je t'aime et tu le sais.

Moi : tu me rassures. Je vais dés ce soir discuter avec ma mère et elle s'occupera du reste. J'ai hâte d'être ton mari.

Maréme : moi aussi j'ai hâte de se marier avec toi.

On discute un moment et finalement, je rentre chez moi après avoir donné à ma future femme une enveloppe remplie de billets de banque.

**Maréme Sy**

Je viens de sceller mon sort. Je n'aime pas Khalil mais ma mère ne me laisse vraiment pas le choix. Dés qu'elle a demandé à Khalil de me voir un moment, une fois la porte de sa chambre refermée sur nous, elle a éclaté.

Flashback

Ma mère : yow lanela (qu'est ce qu'il ya) ? Tu veux gâcher ma chance d'entrer dans le monde des grandes dames de ce pays ?

Moi : que veux tu que je fasse ? Je n'aime pas Khalil.

Ma mère : c'est quoi l'amour ? Nous, à notre époque, ce sont les parents qui choisissaient à notre place et on ne connaissait le mari ou la femme que le jour du mariage. Tu sais quoi : que tu le veuilles ou pas tu vas te marier avec lui.

Moi : j'aime un autre homme maman. Tu connais Mamadou et tu sais que c'est un homme bon.

Ma mère : c'est quoi un homme bon s'il n'a pas de quoi se nourrir lui-même ? Je ne vais pas me répéter et tu peux oublier ton Mamadou dés aujourd'hui.

Moi : je ne vais pas l'oublier pour Khalil maman.

Ma mère : fais comme tu veux mais tu vas te marier avec Khalil. Je veux que tu plaques sur ton joli visage un beau sourire dés qu'on sortira ici et tu vas lui dire que tu es d'accord. Ce que tu feras après le mariage ne m'intéresse pas mais l'essentiel est l'argent qu'il nous donne. Où penses-tu trouver un homme aussi généreux que ce Khalil ? Les bons hommes ne courent pas les rues et je veux atteindre un statut qui se refuse à moi depuis ma naissance. Regarde ma vie depuis que ton père est mort ? Tu crois que ça me plait de compter chaque somme que j'ai à ma disposition ?

Fin flashback

C'est ainsi que ma mère m'a convaincue et pour le moment, mon problème majeur est comment faire pour l'annoncer à mon copain.

                         

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