Vengeance dans l'ombre
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Vengeance dans l'ombre

Guessale
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Chapitre 1 Chapitre 01

****Partie1****

Je me dépêche de quitter la rédaction. Aujourd'hui, il ya une fête à l'honneur d'un collègue qui va à la retraite mais je ne peux pas rester avec les autres car je dois aller cuisiner le diner de mon mari. Si, à vingt deux heures, heure à laquelle il arrive à la maison, le diner n'est pas prêt, je risque de le regretter amèrement. Je ne pense même pas chercher une domestique qui reste au-delà de dix huit heures car mon mari me l'a formellement interdit. Moi-même, je ne veux pas qu'une domestique soit au courant de ma situation. Excepté ma meilleure amie et maquilleuse Chantal, personne ne peut penser ce que je vis dés que j'arrive chez moi. Je me présente d'abord : je m'appelle Khadija depuis mon mariage avec Assane. Mon nom à l'état civil est Rose Boni. Je suis togolaise de naissance mais pour dire vrai, je ne me rappelle de rien de mon pays de naissance.

Ma mère et moi avons débarqué au Sénégal dés mon plus jeune âge. Elle vendait des chaussures et des produits de beauté aux femmes dans les maisons. Malgré sa situation précaire, elle a tenu à ce que je fasse des études et moi, pour faire son bonheur, j'étais toujours première de ma classe du cours d'initiation à la terminale. Elle ne m'a jamais parlé de mon père et je savais que c'était un sujet sensible pour elle donc je ne posais jamais de question. Pendant ma première année à l'université, alors qu'elle avait réussi à ouvrir une grande boutique de cosmétique au marché de Pikine, elle tombât malade. Je devais aller la même année poursuivre mes études au Canada mais j'ai préféré rester au prés d'elle le temps qu'elle guérisse. Six mois après, après avoir épuisé nos économies et vendu la boutique, elle s'éteint tranquillement dans sa chambre. Je jour de la messe qui est suivie de l'enterrement aux cimetières Saint Lazare, il yavait beaucoup de monde. Chacun a tenu à venir lui rendre un dernier hommage et l'accompagner jusqu'à sa dernière demeure. Le temps passe et je me retrouve seule au Sénégal. Je décide de finalement quitter mon pays d'adoption pour aller suivre des études de journalisme au Canada. Là bas, une autre vie a commencé pour moi. J'avais du mal à m'acclimater à cause du froid que je ne connaissais pas en Afrique. Le soleil et la chaleur humaine de mon cher continent me manque beaucoup. J'ai réussi avec brio à avoir tous mes diplômes en étant toujours major de ma promotion. Juste après l'obtention de mes diplômes, je rencontre Karl un canadien qui vit seul à Montréal. On se marie au bout de six mois de relation et je vis les plus moments de ma vie. Seulement, comme l'on dit, les belles choses durent peu : Karl décède. Il luttait contre une forme de cancer très sévère. Après un moment plongé dans les ténèbres, je me décide de reprendre ma vie et de retourner au Sénégal. Karl m'a légué une jolie fortune qui est composée de deux grandes maisons, un compte en banque bien fourni et des actions dans une société de production musicale qui marche bien d'ailleurs. Une fois de retour, je m'achète un appartement en plein centre ville. Je dépose mes cv dans toutes les chaines de télé et au bout de deux semaines, je reçois un appel. Je passe l'entretien avec le directeur des programmes et le directeur de la télé. Le lendemain, je présente mon premier journal télévisé au pays. Mon charme et ma bonne humeur me facilitent mon intégration. Je suis appréciée de tous mes collègues de service. Même dans les autres chaines, j'avais de bonnes relations avec les uns et les autres. Ma cote de popularité monte en flèche et du fait de ma nature calme et posée, on me propose d'animer une émission politique qui passera chaque dimanche après midi. Très vite, l'émission devient un vrai succès et les sponsors se bousculent. C'est ainsi que j'ai rencontré Khalil Sow, un ancien ministre dans l'ancien régime et il est en phase de le redevenir avec le nouveau. En Afrique, les politiciens changent de parti en fonction de leurs intérêts. Il commence à me faire une cour assidue. Chaque soir, malgré que j'aie ma propre voiture, il vient avec son chauffeur me prendre à la télé. Il disait à chaque fois que je lui fais la remarque : « quand on a un si beau diamant, il ne faut pas tenter le diable donc je m'en occupe personnellement ». Cette situation continue au bout d'un an et n'ayant pas de parents ici, on se marie à la mosquée de son quartier où on l'imam m'a donné le nom de la femme du prophète Mohamed (PSL). Les premiers mois, il m'amenait souvent voir les membres de sa famille et eux aussi venaient nous voir. Quand il a voulu m'impliquer dans la politique, j'ai refusé. C'est vrai que je me suis mariée avec un politicien mais ça ne doit pas faire de moi obligatoirement une politicienne. Dés le début de notre relation, j'ai été claire là-dessus et rien ni personne ne me fera changer d'avis. Dés cet instant, il a changé de visage. Il a d'abord mis une barrière entre moi et sa famille. Etant restée longtemps sans voir personne à la maison, j'ai appelé sa sœur pour lui demander le pourquoi de ce long silence et elle me dit que d'après mon mari, je considère ma belle-famille comme des intrus donc eux aussi ils ont pris leur distance. J'étais sonnée ce jour là car je n'ai jamais dit ça et le soir, à son retour du travail, après le diner, je lui parle de ça. Si je savais j'allais me taire. Non seulement il a nié être l'auteur de ses paroles mais quand j'ai insisté, il m'a crié dessus pour finir par me taper j'jusqu'à m'envoyer aux urgences. Là bas, il a dit au docteur que j'ai été agressée. Depuis lors, il n'a pas arrêté les coups et les humiliations. Je subis en silence. Il arrive qu'il me batte de telle sorte que le lendemain, mon amie et confidente Chantal vienne à la maison pour masquer les coups sous des tonnes de poudre et autres. J'ai peur de le quitter car je sais ce dont il est capable. Chaque jour que dieu fait, son agressivité augmente en intensité. Il m'est arrivé plusieurs fois d'appeler la rédaction pour dire que je ne peux pas venir. J'ai honte de cette situation et j'ai honte que les autres sachent ce que je vis à l'intérieur de chez moi. Depuis qu'il est nommé ministre, il rentre tard et c'est mieux ainsi comme ça j'aurai un peu de répit. Aujourd'hui, je veux arriver tôt à la maison et préparer son diner préféré. Je dois lui annoncer que je suis enceinte. C'est ma deuxième grossesse. Le premier, je n'ai pas prêté attention aux signes et un soir, alors qu'il est rentré très tard et ivre comme un polonais, il m'a trouvé endormi il a cru que je feignais de dormir et il m'a tellement frappé que j'ai fini par m'évanouir je me suis réveillée dans une clinique d'un de ses amis et j'ai fait une fausse couche. Je lui en ai tellement voulu que j'ai commencé à faire chambre à part. Excepté les jours où on a des invités, je dors dans la chambre d'amis qui est à coté. Cette situation l'arrange on dirait. S'il veut me voir, il me trouve dans ma chambre. Je ne veux plus faire l'amour avec lui mais est ce que j'ai le choix. Si je refuse, non seulement il va me violer comme il a l'habitude de le faire mais en plus, je risque de finir à la clinique. C'est ainsi que je me suis retrouvée encore enceinte. Je n'ai pas voulu de cette grossesse mais peut être qu'un enfant arrivera là où j'ai échoué : rendre Khalil doux. Je prends ma voiture et continue à rêvasser. Je ne sais pas depuis quand j'ai perdu le contrôle de ma vie et ma dignité. Avant, quand j'entendais qu'une femme est battue par son mari, je me disais que la situation lui plaisait car elle peut le quitter et refaire sa vie. Actuellement, non seulement je suis dans la longue liste des femmes battues, mais mon mari est aussi un très grand salaud. Il se permet d'amener des femmes dans notre chambre conjugale et si je les trouve dans le plus simple appareil, il me propose des plans à trois. Dieu seul sait ce que je vis en ce moment. Dés notre mariage, il a voulu avoir le contrôle de ma vie et m'a demandé de laisser l'appartement (il ne sait pas que c'est mon bien personnel, il m'a cru en location et je ne l'ai pas détrompé) et m'a demandé de revendre ma voiture pour être conduite par un de ses deux chauffeurs mais je n'ai pas cédé sur ce point. Il n'a jamais su que j'ai une fortune plus considérable que la sienne mais en plus dés qu'il est violent, il me dit SI JE TE QUITTE TU VAS TE RETROUVER DANS LA RUE. J'ai toujours vécu avec peu de moyens mais il ne sait pas que je n'ai pas peur de redevenir celle d'avant. C'est quoi avoir de l'argent si on n'est pas en sécurité ? Je préfère mille fois vivre en paix que de vivre dans le luxe visible avec des coups chaque soir avant de m'endormir.

Arrivée devant la maison de fonction mise à la disposition de Khalil quand il a été nommé ministre, je klaxonne et le gardien m'ouvre le garage. Je le salue et lui demande des nouvelles de sa femme qui était malade dernièrement. On discute un moment et il m'annonce que monsieur est arrivé depuis dix neuf heures. Khalil à la maison à cette heure ? Ça n'augure rien de bon mais je ne laisse rien paraitre. J'ouvre la porte et je le trouve avec un homme tellement bizarre avec un chapeau de plume. Si je n'avais pas peur de mon mari, j'aurais éclaté de rire mais le regard qu'il me jette n'annonce rien de bon. Je les salue.

Moi : Salam

Khalil et l'homme : Salam

Moi : tu es descendu tôt Khalil.

Khalil : je te présente mon ami Karamoko, il vient du Mali pour me rendre visite. On se connait depuis des années mais lors de notre mariage il était un peu souffrant d'où son absence. Karamoko je te présente ma femme Khadija.

Moi : enchantée Karamoko.

Il me détaille sans rien dire.

Moi : j'espère que la domestique vous a donnés à manger avant de partir ?

Khalil : Karamoko ne mange pas une nourriture préparée par une domestique donc le temps de son séjour, tu arrêtes le travail.

Je reste bouche bée face à un tel ordre. Il faut dire les choses comme elles sont : c'est un ORDRE. Je quitte les deux hommes et vais me changer pour aller cuisiner. Je parlerais à Khalil s'il le faut mais je ne compte pas rester à la maison parce monsieur a un invité. Je cuisine et vais prendre une douche. Je porte une tenue en wax avant de servir le diner. Je débarrasse avant de nettoyer la cuisine et de m'apprêter à aller me coucher. C'est là que Khalil me trouve.

Khalil : j'ai donné ta chambre à Karamoko.

Moi : et pourquoi tu ne lui as pas donné une autre chambre ? A ce que je sache, les chambres ne manquent pas dans cette grande demeure.

Khalil : Karamoko est un grand marabout que tout le monde e l'arrache donc s'il veut ta chambre, je lui cède ça. Et en parlant de ça, il doit passer la nuit avec toi pour m'assurer la confiance et le respect du président et de la première dame.

Moi :...

Moi : j'ai mal compris ou tu blagues seulement ?

Khalil : est ce que tu m'as une fois vu blagué. Je suis on ne peut être plus sérieux et c'est un ordre.

Moi : et si je refuse ?

Avant même de terminer la phrase, un coup de point atterri sur mon œil gauche. Je riposte du mieux que je peux et je suis tire ses bijoux de famille. Il me jette sur les carreaux et je crie de douleur. Il continue de s'acharner sur moi en me donnant des coups de pieds au ventre. A force de crier, je n'y arrive plus et je m'écroule dans une mare de sang. C'est la dernière image que j'ai de cette horrible nuit. Je me suis réveillée dans la clinique du docteur Ndaw. L'infirmière qui s'occupe de moi me regarde d'yeux pleins de compassion. Inutile de le dire, je sais que j'ai encore perdu la grossesse. Je me mets à pleurer et elle appuie sur une touche et immédiatement, l'ami de mon mari se présente à moi.

Docteur Ndaw : Madame Sow calme toi. Etre agité n'est pas bon pour ta santé.

Moi : et qu'est ce qui est bon pour moi ? Les coups que me donne Khalil ?

Docteur Ndaw :...

Moi : je veux un certificat médical. A partir d'aujourd'hui c'est fini je vais le trainer en justice.

Docteur Ndaw : tu connais la position de ton mari dans ce pays et s'il le veut, il peut fermer ma clinique.

Moi : donc ça veut dire que tu vas le laisser me tuer sans rien faire ? Merci Ndaw je sais maintenant ce que veut dire puissance dans ce pays : on peut tout faire sans risque d'être inquiéter.

Docteur Ndaw : je ne sais quoi te dire madame mais je peux te mettre en rapport avec un autre collègue.

Moi : non merci je vais me débrouiller

Je reste à la clinique pendant une semaine sans voir Khalil. C'est seulement Chantal qui venait me voir et c'est mieux ainsi. A ma sortie, je retourne chez Khalil mais je ne compte pas m'éterniser là bas. Il veut ma mort et si je meure, personne ne va lui demander des comptes. Ma décision est prise je dois le quitter et au plus vite mais je dois d'abord aller à la maison et prendre les preuves de tous ses mauvais actes pour lui montrer qu'une nouvelle femme vient de renaitre de ses cendres et il a intérêt à bien se tenir car je serais sans pitié.

            
            

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