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Chapitre 2 Chapitre 02

Chapter 2 : Ruth Ivala

** Ruth **

Dès quatre heures pile, j'étais déjà debout. Je n'aime me disputer la douche avec Theresa et encore moins avec Eliakim, donc je suis obligée d'être débout avant eux. J'ai fait ma prière avant de quitter le lit et me rendre dans la salle de bain. J'ai pris mon temps afin de prendre ma douche et j'en ai profité pour m'habiller directement dans la salle de bain.

Oui, je suis très pudique ! Je n'aime pas montrer les parties de mon corps. Depuis que je suis petite, on m'a appris que le corps est sacré ce n'est pas maintenant que je vais passer outre les enseignements reçus. Lorsque je suis revenu dans la chambre, Theresa était déjà debout avec son téléphone en main. Elle attend encore qu'on vienne lui crier dessus [rire] ! Je suis convaincue qu'elle aime ça.

D'ailleurs comme on dit, c'est le fer qui aiguise le fer ! Papa est bien comme sa fille donc c'est évident qu'ils ne s'entendent pas. Enfin, je ne veux plus mettre ma bouche dans leurs histoires. J'ai pris mon sac à dos puis je me suis rendue dans la cuisine afin d'aider maman avec le petit déjeuner.

Moi (levant les yeux) : Bonjour maman...Je t'aide ?

Maman (soupirant d'aise) : Bonjour Ruth ! Oui, une autre paire de main n'est pas de tout refus. Mais attention à ne pas salir ta tenue hein.

Moi (posant mon sac) : Oui, t'inquiète. Je ferais attention.

J'ai rincé mes mains d'un jet d'eau avant de mettre la poêle au feu afin de faire des œufs et des saucisses. Maman avait déjà disposé les plats donc j'ai juste versé le contenu de la poêle dans les assiettes. Une fois les œufs terminés, ce fut au tour des saucisses et des petits poids. Une fois que tout était cuit, j'ai essuyé mes mains afin de m'asseoir autour de la table.

Une fois le petit déjeuner terminé, avec Eliakim on a mis les affaires de papa dans la voiture avant de s'y installer. Theresa ne fait jamais ça, elle reste tranquille avec ses écouteurs aux oreilles. Même si papa voit cette histoire de téléphone d'un mauvais œil, il ne peut pas parler parce qu'avec Theresa, on ne peut jamais rien dire ! Elle fait ce qu'elle veut, quand elle veut.

Quand je pense que moi, même pour avoir un simple lecteur de music, j'ai dû attraper le diable par la queue. Il faut dire aussi que le fait que papa soit pasteur au sein d'une assemblée l'a rendu beaucoup plus sévère et intolérant. Déjà que c'était un homme avec un très fort caractère, les obligations religieuses n'ont été qu'un plus.

...

C'est devant le portail que papa nous a laissé, j'ai pris le temps de lui souhaiter une bonne journée avant de rentrer dans mon établissement. C'est toute souriante que j'ai salué les surveillants et autres membres administratifs qui croisaient mon chemin avant de rentrer dans ma salle de classe.

J'ai posé mon sac sur mon table banc avant de m'y asseoir. Je parle à tout le monde, mais mon cercle d'ami est très restreint. Pour dire vrai, je n'ai qu'une seule amie dans la classe ! Elle s'appelle Samantha. On se connait depuis la classe de seconde et depuis notre rencontre, ça a tout de suite accroché. Elle n'est pas parfaite, mais réunie plus de la moitié des caractéristiques qu'il faut pour rentrer dans mon cercle d'amis.

Non, je ne snobe personne comme les gens ont l'habitude de dire. Je trouve simplement que ça ne sert à rien de trainer avec des personnes qui n'ont pas la même philosophie que moi. Parce que lorsque moi je trouverais normal le fait d'étudier et d'aller à l'église, eux trouvent ça totalement banal !

Il y aura une inadéquation entre nous et je ne suis pas le genre à me créer des histoires pour rien. J'ai des objectifs à atteindre et le fait de perdre mon temps ne fait pas partie de ceux-ci. La solitude n'a jamais tué quelqu'un. Du moins, je n'ai jamais entendu ca quelque part. Je suis disposée à être aimable avec tout le monde, mais mes amis je les passe au peigne fin. La maxime « dis-moi avec qui tu marches, je te dirais qui tu es », je ne la connais que trop bien.

Samantha (me sortant de ma rêverie) : Allô ?

Moi (levant les yeux) : Bonjour Sam, tu vas bien ?

Samantha (souriante) : Ca va merci et toi !? Tu étais ou comme ça ?

Moi (rire) : Je vais bien aussi. J'étais ici et là...

Samantha (posant son sac) : D'accord.

Elle s'est assise en prenant ses aises avant qu'elle ne commence à me raconter son week-end. C'est le fait que le professeur de philo rentre en salle qui a fait en sorte qu'on remette notre discussion à plus tard. J'ai sorti mon cahier et on a commencé le cours sur la mort. Il faut dire que ce n'est pas le cours que j'apprécie le plus au monde.

Cette matière va contre la majorité des croyances religieuses. En ce sens ou la bible dit qu'il existe une entité supérieure qui est à l'origine du monde, la philosophie dit que c'est carrément impossible. En bref, si tu n'es pas encré dans les croyances, cette matière peut très bien te faire changer d'opinion vue la manière dont les penseurs célèbres nous retournent la tête.

Ce que je fais c'est que je donne les réponses que les profs veulent entendre, cependant je ne change en rien mon point de vue. Je crois en Dieu et je l'ai toujours fait. Ce ne sont pas des gens qui sont morts depuis belle lurette maintenant qui vont me faire changer d'avis. Je suis passé par des situations qui ont encore plus renforcer ma foi en Jésus. Je sais que si je le laisse tomber, je ne vais pas mettre long feu sur cette terre.

...

A quelques minutes de la fin de l'heure, le prof s'est assis sur son bureau en faisant sortir un lot de feuille. Ça devait être les copies du dernier devoir [Soupire] Les choses du stresse comme ça ! Tous les gens de la classe ont poussé un grognement qui a fait éclater de rire le prof.

Le prof (rire) : Bref, les notes sont sans appel ! Les meilleurs de la classe sont encore plus meilleurs et les pires persistent dans leurs bêtises.

Roger (un gar de la classe) : Papa donne les feuilles on va quitter ici ! On sait qu'on n'a pas la moyenne.

[Eclat de rire]

Ismène (boudant) : vraiment !

Le prof (se levant avec les copies) : C'est justement cet état d'esprit qui fait en sorte que vous avez toujours des mauvaises notes en classe ! Parce qu'au lieu de vous concentrer sur les études, vous banalisez ! Laissez-moi vous dire que dans le Gabon d'Okanga [Nom fictif du président de la république] les choses ne sont plus simple hein ! Il faut être admis d'office au Baccalauréat, mais aussi avoir la moyenne de classe pour espérer avoir une bourse d'étude. [Levant les yeux] Vos parents ne vont pas à chaque fois se passer le cul pour vous trouver des places dans les grandes universités qui coutent la peau des fesses, alors qu'en retour, vous êtes incapable d'obtenir ne serait-ce qu'un simple dix de moyenne trimestrielle. Vous êtes en classe d'examen c'est vrai, mais n'oubliez pas les moyennes de classe. Vous êtes une classe, et donc en quelque sorte une famille...Alors aidez-vous ! Au lieu d'aller danser comme des travesties au choupa choups [Lolipop] ou je ne sais quoi-là qui est l'autre côté de la route, réunissez-vous pour travailler ! Parce que la plus grande preuve d'amitié, ce n'est pas le fait qu'on t'achète une bière, mais le fait qu'on te dise d'étudier.

[Silence]

Le prof (levant les yeux) : Bien, je vais vous remettre vos copies ! [Levant les yeux] Eleonora, 03/20 ; Simon 03/20 ; Darren 03,5 [...]

Il a rendu toutes les copies et comme les gens s'y attendaient déjà, c'est moi qui qui ait eu la plus grande note. Bien sûr ils ont rechigné, mais ce n'est pas moi qui leur dis d'aller dans les bars au lieu d'étudier. Une fois que la sonnerie a retentie, Sam et moi avons rangé nos effets afin d'aller prendre un truc à manger et revenir en salle par la suite.

Sam m'a demandé ma copie afin qu'elle puisse voir ses erreurs, donc je l'ai fait sortir en marchant afin de la lui remettre. Mais sûrement un peu trop lente, la copie a atterrit entre les mains de Gretta.

Gretta (balayant ma copie du regard) : Waouh ! Seize en philo...Ce n'est pas pour les nuls dis-donc !

Moi (soupirant) : Gretta rend moi ma feuille s'il te plait...

Gretta (rire) : Je n'allais pas la manger non plus ! Je me disais un truc, comment ça se fait que pendant que nous on patauge dans les cinq toi tu es là dans les seize !

Sam (levant les yeux) : Si tu passais moins de temps à courir derrière les garçons au lieu de tes cahiers, la question ne se poserait pas !

Moi (la fixant) : Voilà le secret !

Gretta (souriante) : Touché ! Mais bon, tu as entendu le prof de philo ce matin. Si tu aidais un peu plus les autres au lieu de penser à toi-même...Peut-être que tout ira mieux !

Moi (lasse) : Gretta tu es une grande fille, si tu vois que quelque chose te chiffonne tu pourrais me prendre à part après les cours afin qu'on travaille un peu. Mais toi ce n'est pas ton souci. Je ne vais pas penser à ta place. Ce n'est pas à moi de te demander de réviser lorsqu'on te donne un cours !

Gretta : Tout de suite les grands mots !

Moi (soupirant) : Merci de me rendre ma feuille !

Gretta (jetant la feuille au sol) : Bah tu n'as qu'à la ramasser.... Oups !

Au moment où je voulais la prendre, Samantha m'a devancée en la ramassant à même le sol.

Sam (me fixant) : C'est bon, on y va.

Gretta (me fixant) : Oui, c'est sûrement l'heure de la prière [rire]

Elle est sa bande de copine sont partis en riant aux éclats. J'ai longuement soupiré avant que Sam et moi ne continuons notre chemin. On s'est rendu au cyber afin qu'elle fasse une photocopie avant qu'on aille à la sortie prendre de quoi manger et revenir en classe par la suite.

Vous pensez peut-être que je suis une fille faible ou une mauviette que je ne fais pas bien en la laissant me traiter de cette manière, mais ce n'est pas mon genre de chercher des histoires. Et je sais que Gretta ne cherche que les histoires. C'est le genre de filles super populaire dans l'école, qui ne pense qu'à se faire belle pour attirer les garçons. Mais on sait tous que c'est zéro au quotient.

Tu vas lui demander Gretta, j'ai un bouton qui me sort au niveau du visage ; j'ai la peau terne ; j'ai envie d'être plus claire et autre elle sera à même de te donner le nom de ce produit que tu vas utiliser. Mais il faut lui dire, viens on va travailler ; explique moi ça elle n'est pas dedans. Elle a choisi ses priorités et comme les parents ont l'argent, le bac est dans la poche.

Bref, ceci pour vous dire que je préfère l'éviter et ne pas répondre à ses attaques au lieu de me lancer dans d'interminables débats avec une fille qui n'a rien dans la tête. Comme quoi on répond aux imbéciles par un grand silence. C'est ma philosophie et je ne compte pas la changer.

...

C'est vers dix-sept heures trente que le dernier cours est terminé. J'ai rangé mes effets en prenant le soin d'attendre Sam avant qu'on ne sorte de la salle. On s'est directement rendu en route afin de prendre le taxi. Je l'ai d'abord aidé à le prendre vu qu'elle habite un peu loin avant de prendre le mien.

Une fois à la maison, j'ai juste eu le temps de me changer avant de me rendre à l'église avec Eliakim. Theresa n'était pas à la maison donc j'ai tout fermé en laissant la clé à la cachette. Elle saura quoi répondre lorsque son père va lui poser la question, moi comme je l'ai dit plus haut, leur histoire je ne gère plus.

-

C'est à vingt heures qu'on a terminé la prière. Papa devait rester encore un peu afin de recevoir les fidèles. Donc il nous a remis un billet de dix mille afin qu'on prenne le taxi pour rentrer. J'ai balayé la salle du regard à la recherche d'Eliakim et une fois dans mon viseur, je me suis rapproché de lui.

Lorsqu'il m'a vu, il a dit au revoir à ses amis avant de me suivre dehors. On a traversé la route suivi par Theresa [soupire].

Moi (la fixant) : Tu sors d'où ?

Theresa (les yeux rivés sur son téléphone) : Oh, de l'église.

Moi (croisant les bras) : Tu es sûre ? Je ne t'ai pas vu !

Theresa (levant les yeux) : Ton père et toi vous avez quel problème ? Tu connais la tête de tous les fidèles de cette église ?

Moi (la fixant) : Mais on est toujours assis devant.

Theresa (baillant) : Il n'y a pas écrit Theresa sur une des chaises de cette église. Si je veux m'asseoir devant, derrière, à gauche ou à droite, le souci est où ?

Moi (soupirant) : Oh, Theresa gagne oh ! Je ne veux pas débattre avec toi, tu as toujours réponse à tout.

Theresa (remettant les yeux sur son téléphone) : Hm !

On a pris un taxi qui nous a déposés pas très loin de la maison. J'ai payé avant qu'on ne rentre ! Je suis allée en cuisine réchauffer les marmites et passer à table. Après quelques minutes devant la télé, je suis allée me coucher pour me réveiller vers trois heures du matin afin de prier et réviser par la suite. Je trouve que les leçons rentrent mieux à cette heure-là mais surtout loin de toutes les nuisances de la maison.

J'ai un grand enjeu cette année ! Entre la moyenne de classe et celle au baccalauréat, je suis un peu sous pression. Mes notes doivent être impeccables afin de maximiser mes chances d'aller en France, cet eldorado qui rythme ma tendre enfance. Car oui, depuis que je suis toute petite je ne rêve que de ça et me retrouver à quelques mois de de m'y rendre [prenant une grosse respiration] C'est juste magique !

C'est ce qui me pousse à travailler de toutes de mes forces. A me surpasser et rendre mes parents toujours fières de moi. J'ai étudié ce pays comme si c'était je ne sais quoi ! Au moment où l'on parle, je connais la population ; les villes ; les aéroports et les gares ; et les trajets à emprunter...En bref, je me suis documenter sur ce pays pour savoir dans quoi je mets les pieds.

Après les heures d'étude, je me suis rendu à la salle de bain avant d'aller enfiler ma robe de cours. J'ai pris mon petit déjeuner avec les autres avant que papa nous conduise à l'école. C'est devant le portail comme pour accoutumée que papa s'est garé, on lui a souhaité une bonne journée avant de chacun prendre la direction de sa salle de classe.

...

Le soir en rentrant à la maison, papa a posé une enveloppe sur la table avant de monter dans sa chambre, sûrement pour se changer. Theresa comme toujours à fait sa curieuse et est allé jeter un coup d'œil avant de venir vers moi en souriant.

Moi (impatiente) : C'est quoi ?

Theresa (souriante) : Tu as dit que je fais toujours ma curieuse non ? Attends le propriétaire, il va te le dire !

Moi (m'approchant d'elle) : Ma petite sœur chérie ?

Theresa (rire) : Mama, ça ne marche pas avec moi...

Moi (souriante) : La plus belle de tous les Ivala !? La lumière de cette famille. La jumelle de son paternel

Theresa (faisant la grimace) : La jumelle de qui ? Pardon oh tu sais que lui et moi c'est comme chien et chat.

Moi (rire) : Justement ! Il n'y a que les contraires qui s'attirent ! Les semblables sont obligés de s'étirer

Theresa (éclatant de rire) : Pardon, tu veux gagner mon cœur ou bien ? Parce là ça a l'effet adverse !

Moi (la fixant) : Alors ?

Theresa (levant les yeux) : Un formulaire d'inscription à Campus France !

Je n'ai pas pu retenir ma joie et j'ai sauté comme un chat en contact avec de l'eau [rire]. Malgré les regards de Theresa me lançaient, j'exprimais toujours ma joie en esquissant quelques pas de danse.

Theresa (secouant la tête) : La folie ne prévient pas en tout cas...

Moi (dansant) : M'en fiche ma chérie.

Lorsque papa m'a fait appel, j'ai feint de ne rien savoir avant qu'il ne m'annonce lui-même la nouvelle. J'ai pris le formulaire que j'ai rempli avec la joie au cœur, puis les jours qui ont suivi, je me suis arrangé à fournir les éléments consécutifs à la formation de mon dossier. Je vais aller en France [rire] en France !

** Theresa **

Depuis la dernière fois, je filtre les appels de Julien. Je ne sais pas ce qu'il n'a pas compris dans la phrase « Il est préférable que chacun reste dans son coin pour le moment ». Je ne comprends pas comment une personne va être lèche-cul à ce point. Si mon téléphone ne sonne pas chaque deux minute c'est que le gar est en route pour la morgue [soupire]

Le pire c'est qu'il ne se fatigue jamais ! Matin midi soir, le gar fait sonner mon téléphone. Au début, je trouvais ça mignon mais là il ne faut pas abuser. Je n'ai pas que ça à faire. Rester H24 sur mon téléphone ! Tchuips ! Tout ce qui me plait dans cette histoire c'est le fait que je me retrouver avec des croissants chauds du Moulin d'Okala tous les matins sans exception. Mais à part ça, le gar là me fatigue [soupire]

...

J'étais en train de rentrer à la maison lorsque mon téléphone s'est mis à vibre dans mon collant [rire] J'ai sauté comme un puce avant de le retirer et de voir qui c'était. A ma grande surprise, Severin a enfin mordu à l'hameçon. J'ai pris ma plus belle voix avant de répondre.

Moi : Allô ?

Seve : La plus belle, ça va ?

Moi (souriante) : Ca va merci et toi ?

Seve : J'essaie de gérer ! Je suis quand même un peu surpris de voir que tu te rappelles de moi.

Moi : Je ne t'ai pas oublié hein.

Seve (rire) : Laisse-moi ça Theresa ! Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace...

Moi (faignant l'innocence) : Je ne vois pas où tu veux en venir avec tes paraboles...On n'est pas à l'époque de Jésus, si ?

Seve (rire) : Mais justement ! Toi mieux que quiconque devrait comprendre la parole là vu que le sang du pasteur coule dans tes veines.

Moi (rétorquant) : Simple mortel qu'il est ! Enfin...Ça te dirait de se voir afin de mieux discuter.

Seve (hésitant) : Theresa tu es en couple avec mon cousin.

Moi (d'un ton sec) : Hier déjà, ça ne t'avait pas empêché de me draguer ! De plus on s'est séparé.

Seve : ...

Moi (soupirant) : Ecoute Severin, je ne suis le genre à supplier et tu le sais très bien ! Si tu estimes qu'il n'est pas nécessaire qu'on se voie et que tout va bien dans le meilleur des mondes entre nous, on passe à autre chose !

Seve : Disons vingt heures ?

Moi (souriante) : Non, vingt-deux heures trente ! Une fois tu es à mon entrée, tu me feras signe et je sortirais.

Seve : Ok ! Bon à ce soir la plus belle.

Moi : A ce soir.

CLICK !

J'ai rangé mon téléphone et cette fois-ci dans mon sac [rire] avant de continuer mon chemin jusqu'à la maison. J'ai salué tout le monde avant de directement tracer dans ma chambre afin de me reposer, parce que ce soir c'est à ses risques et à ses périls.

Comme le bon Dieu m'aime beaucoup, la sœur Ruth est allé passer la nuit chez une de ses amies histoires de travailler, donc j'ai la chambre pour moi toute seule. A vingt et une heure pile le couvre-feu a été donné donc tout le monde s'est rendu dans sa chambre. J'ai pris le soin de prendre ma douche avant puis de me rendre dans la chambre en fermant la porte de l'intérieur.

J'ai mis des caches tétons puis ma robe courte au-dessus. J'ai pris une petite pochette histoire de mettre mon téléphone, des mouchoirs et un peu de sous en cas de. Je me suis assise sur mon lit en attendant le message de Severin. Une fois que j'ai reçu celui-ci j'ai pris mes talons aiguilles en main avant de faire le mur.

Une fois que j'étais à une bonne distance de la maison, j'ai enfilé mes talons puis j'ai rejoint Severin dans son véhicule.

Moi (souriante) : Bonsoir !

Seve (bavant sur moi) : Bonsoir ! Tu es vraiment très belle Theresa...

Moi (rire) : Je sais, merci [changeant de music sur le lecteur]

Il m'a fixé un moment avant d'introduire la clé dans le contact et de démarrer. Je n'ai prêté attention à tout ce qui se faisait autour de moi que lorsque la voiture s'est arrêtée. J'ai attendu qu'il descende de son côté afin qu'il m'ouvre la portière et que je ne descende à mon tour. Il m'a pris par la maison en me guidant ainsi à me rendre dans la boite de nuit qu'il avait choisie.

A ce qu'il parait c'est une boite de nuit réputée, mais à vrai dire, j'ai connue mieux ! J'ai nettement connu mieux. Nous avons pris place dans un coin pas à l'abri des regards indiscrets et de quelques nuisances sonores. Il a commandé et c'est uniquement lorsqu'on a été servi que j'ai ouvert ma bouche pour parler.

Seve (me fixant) : Alors mademoiselle Ivala, que me vaut l'honneur de cette proposition de sortie ?

Moi (rire) : Ai-je maintenant besoin d'un document administratif pour voir un viel ami ?

Seve (roulant les yeux) : C'est donc ce que je suis pour toi ? Un viel ami ?

Moi (sirotant mon verre) : Bien sûr...Que croyais-tu ?

Seve (soupirant) : Je ne veux pas tourner autour du pot Theresa. Tu sais que tu me plais beaucoup et ce depuis plusieurs années déjà ! Et à chaque fois que je te voix, je tombe encore plus fou amoureux de toi que je ne l'étais avant.

Moi (souriante) : C'est l'alcool qui t'ait monté au cerveau ?

Seve (m'attrapant par la taille) : Non c'est toi ! C'est toi qui me fait cet effet là et ce depuis toujours...

Moi (le fixant dans le blanc des yeux) : Ce n'est pas très saint de me mettre avec le frère de mon ex.

Seve (me fixant) : Ce n'est pas mon frère, mais plutôt mon cousin.

Moi (rire) : On est en Afrique Severin ! Frère ou cousin, vous êtes de la même famille.

Sans attendre une réponse, je me suis éloignée de lui avec mon verre en main. Je sentais son regard se poser sur moi à chaque fois que je faisais le moindre mouvement, mais je faisais mine de ne rien voir. Lorsque j'ai vu ma bande arriver c'était cent fois pire, si le regard pouvait tuer mon Dieu, je serais morte depuis belle lurette !

J'étais en train de rire aux éclats avec un de mes potes lorsque Severin est venu me tirer par le bras en me con conduisant dehors. Il m'a ouvert la portière de la voiture avant de la fermer avec toute la force du monde. Il est passé du côté conducteur afin de s'installer.

Seve (vénère) : Theresa dis-moi pourquoi tu as demandé à ce qu'on se voit ?

Moi (le fixant) : Je voulais sortir...

Seve (pouffant) : Je suis con au point de te laisser te faire appuyer par tous les pauvre type de cette foutue boite !?

Moi (rire) : Je ne sais pas de quoi tu parles ! On est en boite, on est sensé dansé les uns près des autres. Si je voulais avoir mon espace, je serais allé ailleurs !

Seve (passant sa main sur son visage) : Theresa qu'est-ce que tu m'as fais comme ça ?

Moi (m'approchant de son visage) : On peut rester là à débattre sur toutes des conneries ou [posant ma main sur son entre-jambe]

Seve (se mordant les lèvres) : Ou... ?

Moi (le fixant dans le blanc des yeux) : Ou alors on se rend dans un endroit calme afin de calmer la tension sexuelle qui a envahi l'atmosphère.

Seve (me fixant) : La deuxième option me plait bien.

Il a démarré et a mis le cap vers l'Impérial (hôtel) vu qu'on n'était pas loin de là. Il a garé au parking puis nous sommes allées à l'entrée. Le réceptionniste nous a remis une clé et un numéro en souriant, on a pris l'ascenseur et une fois arrivé, on a lancé les hostilités. Lorsqu'il était déjà en forme, j'ai sorti des menottes et je l'ai relié au lit avant de mettre un foulard noir sur les yeux.

Je lui ai fait comprendre que j'arrivais, puis j'ai tranquillement ramassé ses vêtements et son portefeuille avant de m'en aller. J'ai fait un clin d'œil au réceptionniste en sortant et je suis montée dans le premier taxi qui s'est garé devant moi. J'ai retiré mes talons avant de grimper par la fenêtre que j'ai par la suite fermée. J'ai retiré mes vêtements et je me suis glissée dans mon lit.

-

Après une journée de cours des plus normales, je suis sortie de mon établissement à l'attente d'un taxi lorsque la voiture de Severin est venue se garer pile poil devant moi. Il est descendu tout furieux avant de me saisir par le bras.

Severin (me fixant les yeux injectés de sang) : Ivala tu es malade !? C'est quoi le coup d'hier !?

Moi (essayant de me dégager) : Severin tu me fais mal !

Severin (serrant plus fort) : C'est quoi le coup de la dernière fois !?

Moi (le fixant) : Severin tu as vraiment intérêt à me lâcher ! Parce qu'au cas où tu ne l'as pas remarqué, tu es devant un établissement privé en train de violenter une fille mineur. Si tu veux te retrouver derrière les barreaux, reste dans cette position encore longtemps !

On s'est jaugé du retard quelques secondes avant qu'il ne se résilie à me lâcher le bras.

Severin (serrant les mâchoires) : J'espère pour toi que le comportement que tu affiches aujourd'hui ne te retombera jamais sur la tête demain !

Moi (lasse) : Ha Severin tu fais chier ! Tu t'attendais à quoi ? Tu crois qu'une fille comme moi peut éprouver le moindre désir et encore moins sentiment pour un pauvre type paumé comme toi ? [Rire] redescends sur terre mon chère. Tu es juste bon à jeter à la poubelle ! Et que les choses soit bien claires, la prochaine fois que tu raconteras des bêtises sur moi à Julien ou à une autre personne, j'en ferais une affaire personnelle !

Severin (me fixant avec dédain) : Tu es triste Theresa ! Ta vie est tellement triste... Sache que lorsque tu tomberas, je serais là ! Non pas pour te relever, mais pour te rire au nez ! J'ai pitié de toi.

Moi (rire) : Tout ce que tu dis raisonne dans mes oreilles comme les déboires d'un pauvre type rejeté par une gamine ! Maintenant merci de m'éviter ta présence à chaque fois que je sors des cours merci !

Il m'a fixé en tournant ses clés de voitures autour de son index droit avant de monter dans son véhicule et de s'en aller ! Bon vent...

            
            

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