Chapitre 5 Chapitre 05

Après m'être faite torturer toute la soirée, je m'en étais sortie avec la jambe cassée, et un énorme coquard à l'œil gauche. Évidemment, tout ça allait disparaître dans moins de quatre heures. J'avais perdue connaissance au cours d'un combat sous ma forme lupine avec mon père, et m'étais réveillée sur le sol, dans les débris.

Il était vingt-trois heures lorsque je suis remontée dans ma chambre. Mon père s'était cassé pour aller chercher du vin, alors j'en avais profité pour regarder la télé, la seule chose qui était restée intacte.

Il est actuellement deux heures quarante-cinq du matin, et je suis en train de préparer mon sac d'affaires.

Je prenais mes papiers d'identités et ma carte bancaire avant d'ouvrir la porte de ma chambre, discrètement. Je jetais un coup d'œil par dessus la rembarre des escaliers et aperçus mon père, qui dormait sur le canapé, une bouteille d'alcool vide entre les mains. Je secouais la tête de droite à gauche, déçue. Je retournais dans ma chambre et allais ouvrir la fenêtre. Je me glissais à l'extérieur, marchant sur les tuiles de la villa.

Je descendis prudemment ces dernières avant de sauter dans les airs. J'avais désactivé ma géo-localisation sur mon téléphone afin de ne pas laisser de traces.

Je n'arrivais pas à y croire, moi, Amber, j'étais en train de faire le mur. Je fuguais.

Mais après tout, j'avais aussi dix-huit ans et j'étais enfin majeure. Je commençais à trottiner mais l'un des gardes qui se situait à l'entrée m'aperçut et cria en courant jusqu'à la porte de la maison des gardes. Au même moment, les parents de Florian sortirent. Ils m'aperçurent et hochèrent la tête. La mère de Flo', Maria, me sourit tristement et ils me firent signe de m'en aller. Ils allaient détourner leur attention.

Je courus jusqu'à l'entrée de la forêt et posais mon sac. Je me transformais et repris ce dernier dans ma gueule. Je me mis alors à courir le plus vite possible. Mon poil est noir, comme celui de mon père, mais je me distingue grâce à ma tâche blanche sur mon museau. J'en ai également une autre sur mon flanc droit, comme ma mère qui était une louve blanche et grise.

J'atteins en une heure l'aéroport, comme prévu. J'allais retirer de l'argent et prenais mon billet au dernier moment. Coup de chance, c'était la dernière place.

J'enregistrais mes bagages pour me faire plus discrète et embarquais à quatre heures dix.

cinq minutes plus tard, l'avion décolla en direction de Los-Angeles.

Je regardais l'île illuminée, une dernière fois. J'avais bien l'intention de ne plus jamais revenir. C'était terminé. J'envoyais rapidement un sms à Florian.

De moi à Florian :

-" J'arrive vers 8h à Los-Angeles. Je compte sur toi."

Je mis mon téléphone en mode avion et l'éteignis pour être sûre que personne ne me retrouve. Mon père n'avait pas mit de GPS dans mon portable et c'était une chance.

Mais ses informaticiens étaient plutôt bons et je ne voulais pas qu'ils me trouvent.

Je me détendais mais m'endormais avec la conscience que j'allais devoir fuir toute ma vie désormais, car j'allais être traquée sans relâche.

**

8h00 :

- Mesdames et Messieurs, nous sommes arrivés à destination de Los-Angeles. Veuillez récupérer vos affaires personnelles avant de sortir par l'avant de l'avion. Merci d'avoir voyagé avec notre compagnie, et à bientôt ! Fit une voix féminine, dans un micro.

Je me réveillais en entendant cela et pris mes affaires avant de descendre de l'avion.

J'allais récupérer ma valise, et cherchais la sortie lorsque je vis les sièges d'attente pour les arrivées. Je balayais rapidement du regard ces derniers et aperçus une tête aux cheveux noirs. Je fis un signe à Florian qui afficha un grand sourire en me voyant.

Il arriva en courant vers moi et me souleva dans les airs en me serrant contre lui.

Je rigolais.

- JOYEUX ANNIVERSAIRE ! Cria t'il.

- Merci.. Tu m'as manqué ! Dis-je.

- Toi aussi, Amber ! Tu as changée ! Dit t'il, en riant.

- Ah bon ?

- T'es plus grande qu'avant ! Tu mesures combien ?

- Euh.. un mètre soixante-deux.

- Ah ouais, quand-même ! Mais je te dépasse toujours.

- Bah, heureusement ! Riais-je.

Nous rigolons et il pointa mon œil. Je portais un sweat à capuche noir.

- C'est lui qui t'as fait ça ? Grogna t'il.

Je grimaçais.

- Qui d'autre ?

Il soupira et passa un bras autour de mes épaules. Je pris mon sac qui me servait de bagage et nous sortons à l'extérieur. Le soleil était déjà levé dans le ciel, et il n'y avait presque pas de nuages, ce qui nous assurait un beau temps.

Nous montons dans sa voiture et il roula à travers la ville. Je voyais les buildings défiler et de beaux palmiers venaient compléter le décors. Nous passons devant une magnifique plage, le long de la côte. C'était juste magnifique.

- Tu as prit la bonne décision. Me dit t'il.

- Peut-être. Ou peut-être pas.

- Pourquoi ça ? Demanda t'il, en fronçant les sourcils.

- Parce que maintenant, je suis en fuite et je le serais probablement toute ma vie. Dis-je, sans le regarder.

- C'est le seul moyen pour toi de vivre sans devoir être frappée à longueur de journée.

- Je sais..mais il y'a aussi Luka maintenant, il va aider mon père à me retrouver. Après tout, j'étais l'objet de l'échange !

- Ne t'en fais pas, ils devront faire toutes les villes des États-Unis avant de te retrouver.

Puis, d'ici là, tu auras dépassée ta majorité et tu pourras faire ce que tu voudras. De toute façon, il ne peut plus décider à ta place, tu es une jeune adulte maintenant et tu as tes droits.

Mon ami se gara en bas d'un immeuble, ou plutôt un gratte-ciel. Nous descendons.

- C'est ici que tu habites ?

- Ouais ! Lança t'il, joyeusement.

- Tu n'habites pas avec ta meute ?

- Pas encore. Je suis arrivé ici récemment, j'ai préféré prendre mon temps.

- Et.. l'alpha suprême n'a rien dit ? Dis-je.

- Non, tu sais, il a beau être puissant et flippant, son fils n'en est d'ailleurs pas moins, mais il est super sympa en vrai ! Il est à l'écoute des autres.

Son fils ?

- Il a un fils ? Dis-je, perdue.

- Bien sûr ! Il a mon âge, soit 20 ans.

- Je n'étais pas au courant.

- Normal, tu habitais sur une île et ton père ne supporte pas l'alpha suprême ! Tu croyais qu'il allait te faire un cours sur sa vie ?

Je rigolais.

- J'en doute..

Nous passons les portes et un magnifique hall d'entrée bien présenté s'offrit à nous.

C'était plutôt.. luxueux. Florian me guida jusqu'à un ascenseur. Il appuya seulement sur le deuxième étage.

- Ouais, je sais. Tu n'y verras pas grand chose mais au moins tu seras à l'abris ici, me dit t'il, tu as un téléphone ?

- Ne t'en fais pas, ça m'ira parfaitement et d'ici là j'aurais trouvé un autre logement. Oui, pourquoi ?

- Prends ton temps pour le logement, tu dois rester cachée un petit moment. Il va falloir que tu changes de portable, pour être sûr qu'ils ne te retrouvent pas.

- D'accord. Je dois t'avouer que devoir me cacher ne me plaît pas tellement..

- Je comprends, mais c'est la seule manière de te sauver, Amber.

J'hochais la tête puis soupirais.

- L'avantage dans tout ça, c'est qu'on s'est retrouvés ! Souriais-je.

Il rigola.

- Évidemment ! Que ferais-tu sans moi ?

- Pas grand chose, justement.

Il me sourit et nous arrivons devant sa porte. Il l'a déverrouilla et me fit passer.

Je découvris un grand salon, d'où je pouvais voir la mer grâce à la baie-vitrée.

- Bon, ce n'est pas la plus belle des vues.. mais..

- Tu rigoles ? C'est super beau ! Le coupais-je.

- Je vais changer de sujet, mais, la rentrée est dans deux jours. On visitera un peu la ville et je te filerais un double des clefs. Par contre, mardi je serais avec la meute alors tâche de rester prudente si tu sors, umh ?

- D'accord, ne t'en fais pas pour ça.

J'allais être en terminale, et cet été n'avait pas franchement été le meilleur pour moi.

Entre les coups de mon père et le départ de Flo, je n'ai pas été gâtée. En fait, aucun été n'avait été génial.

Durant l'après midi, nous avions été à la plage et nous étions baladés. Ça faisait plaisir de le revoir sourire, mais une chose m'embêtait toujours. Maintenant que j'étais partie de ma meute, Florian n'avait plus aucun moyen d'avoir des nouvelles de ses parents.

La seule chose que je pouvais faire pour lui, était de lui donner leur numéro pour qu'il puisse les appeler en numéro masqué avec son portable.

Maintenant je pouvais prier pour que mon père ne me retrouve jamais..