Si personne ne l'a entendu, c'est que les murs sont vraiment bien isolés. Je montais au troisième étage et me réfugiais sur le toit terrasse. Je soulevais la table et la renversais pour me mettre à couvert. Pas très malin pour me cacher, je sais.
Après une bonne heure à attendre, j'ai fini par penser qu'il avait abandonné. Mais ce serait mal le connaître, car mon père n'abandonne jamais tant qu'il n'a pas eu ce qu'il veut.
Soudainement, la table en bois qui me servait de protection s'envola en l'air. Je sautais sur mes pieds, prête à recevoir les coups. Mon père me fit face.
- Tu veux que je te dise, Amber ? J'aurais préféré que tu crèves ! J'aurais dû te faire la peau dès que ta mère s'est barrée !
- C'est pas de ma faute si elle a trouvé quelqu'un de mieux que toi ! T'es qu'un monstre ! Hurlais-je.
Tout cela fit écho dans le village, et un silence pesant régna. Et merde.
- Toi, tu viens de signer ton arrêt de mort.
Il s'avança, je reculais.
- Si tu fais ça, Luka ne deviendra jamais ton allié ! L'avertis-je.
Il rigola d'un air mauvais. Je déglutis.
- Mais j'en ai rien à foutre ! Tout ce que je veux à présent c'est te voir six pieds sous terre, espèce d'ingrate ! Cria t'il.
J'eus un pincement au cœur malgré moi, et je coinçais une possible larme pour rester impassible. Je me redressais fièrement, sans me contrôler, et regardais mon père avec un air de défis dans les yeux.
- Essaye, alors. Envois ta fille dans un cercueil, et on verra si tu resteras alpha très longtemps après ça.
Il hurla et se jeta sur moi. Comment dire.. oups ?
Il me poussa et me projeta par dessus le toit. Je sentis l'air, et mon corps plonger en arrière, dans le vide. Finalement, j'atterris durement sur le sol devant la maison, mon bras gauche de cassé. J'hurlais de douleur mais la bouclais lorsque mon père arriva en bas, un couteau en main.
Mon dieu, mais qu'est-ce que j'avais fait pour avoir cette vie ?
Il se pencha en élançant le couteau vers moi, alors je roulais sur le ventre pour l'esquiver. Il grogna et je me relevais. Je me mettais en position de défense et attendais qu'il attaque. Je m'attendais à ce qu'il vienne me mettre un coup, mais il lança le couteau dans ma cuisse droite. Je ne retenais pas un cris de douleur, et m'agenouillais pour retirer la lame de ma chair. À peine l'avais-je enlevée, que mon père m'attrapa par le cou et me força à le suivre jusqu'à l'intérieur.
Nous franchissons l'entrée du salon et il me jeta à l'autre bout de la pièce. J'atterris sur la table basse en verre qui explosa de nouveau sous mon poids. Je l'avais dis !
Elle n'a pas vécue bien longtemps. Je sentais ma blessure se refermer alors j'en profitais pour me relever et prendre un morceau de verre.
- Heureusement que Luka t'embarque demain ! Je ne te supporte plus.
- C'est pas comme si tu m'avais déjà aimée ! Lui répondis-je.
Mon père serra ses poings.
- Tu as raison, et je ne t'aimerais jamais ! Tu es comme ta mère, une lâche ! Hurla t'il.
- Arrête de me comparer à elle ! Tu ne peux que t'en prendre à toi même ! Si tu avais fondé une famille avec ta vraie âme-sœur on n'en serait pas là aujourd'hui ! Criais-je, sous la rage.
Il se retourna et asséna un coup de poing dans le mur. Ce dernier se troua et des morceaux de briques tombèrent au sol. J'avalais difficilement ma salive.
Je sais que j'ai été dure, mais il n'est pas plus délicat avec moi. Je la hais, je le hais. Je les déteste tous les deux ! Mon père fit craquer ses os, et commença à se retourner.
J'allais en baver, et j'espérais que ce soit la dernière fois.