La journée s'est passé rapidement, beaucoup trop rapidement à mon goût car je vais embarquer dans quelques instants pour rejoindre mon domicile conjugal. Je n'ai reçu aucun message ni appel de Bilal, et je pense que dans ce genre de moment-là toute femme aurait besoin de se faire réconforter par mon mari mais hélas ce n'est pas ma chance. Par contre, ma belle mère m'a appelé, elle prend toujours de mes nouvelles et c'est une femme extraordinaire Ma Sha Allah. Abou Houdayfa et Abdel Bassit aussi m'ont appelés pour me taquiner comme à leurs habitudes, je dois avouer que cela m'a fait beaucoup de bien. Alhamdoulilah. D'ailleurs même, c'est eux deux qui sont venus me chercher et actuellement, ils sont au salon, le temps qu'on finisse les préparations.
Pour mon mariage, ma mère s'est mise à sec et à claquer toutes ses économies pour mes valises, mes ustensiles de cuisines....
< Je ne veux que tu ne manques absolument de rien Ihsane, une fois que tu seras là-bas ! N'oublie pas que toi et moi serions séparés par des milliers de kilomètres désormais.> M'avait elle dit après ses incessantes aller et retour au marché. Cependant, deux de mes tantes, une cousine à moi et Zaynab viennent avec moi, pour les coutumes rituels du mariage et l'affaire du drap. J'ai beau essayer d'en dissuader ma mère mais en vain, elle dit que c'est une chose que je ne peux pas changer dans cette famille. Je suis donc foutu si Allah ne me couvre pas. J'ai besoin d'un miracle pour ne pas que la vérité éclate. Il y a pas de doute, ma mère en mourrait et quant à moi, la honte me tuerait.
Assise dans ma chambre, je ne cesse de faire des invocations.
Que serait ma vie avec un homme Bilal ?
- Est-ce que je peux entrer ? Me demande ma mère, en se mettant dans l'entrebâillement de la porte.
- Tu es déjà entrer maman ! Souris je.
- Ah oui ! C'est vrai, excuse moi. Je deviens un peu vieille et puis je suis très fatiguée aujourd'hui.
- Je l'avoue. Souris je. Je te revaudrai tout ça un jour In Sha Allah.
- Lorsqu'on aura confirmé le drap, tu m'auras tout rendu. Répond t'elle aussitôt en s'asseyant sur le lit.
- In Sha Allah.
- Tout le monde n'attend plus que toi pour ton voyage vers Dakar.
- Moi qui ne suis jamais sortie de la région. Riais je. Je...je...je serais vraiment très loin de toi maman ?
- À peu prés c'est à 4 heures et demie d'ici. Dit elle tristement.
Mes larmes se succédérent petit à petit.
- Mais non mon ange, pleures pas toi aussi. Fit elle en me prenant dans ses bras. C'est difficile d'être aussi loin de sa famille mais j'ai parlé à Hafsa et In Sha Allah, de ce qu'elle m'a répondu, sincèrement j'en ai le coeur léger. Tu y seras bien entretenue. Rajoute t'elle avant d'effacer mes larmes. Je suis triste que tu t'en ailles mais Dieu sait comment je suis heureuse que tu te sois mariée vilaine fille va.
Je souris simplement.
- Et Bilal ? Pourquoi il ne nous a pas rappelé ?
- Eih bien...il..il..est très occupé... Oui c'est ça. Il doit être occupé. Sûrement.
- J'ai été obligée de mentir en disant à tout le monde que ton mari t'appelles très souvent et qu'il nous envoit de l'argent.
- Tu n'as plus à le faire maintenant maman. Soupirais je
- Si je n'avais pas épousé ton père pendant qu'il était alcoolique, je t'aurais reproché ce mariage mais hélas !
- Est-ce qu'ils m'attendent ? Changeais je de sujet.
- Oui, il ne manque plus que toi. Une fois à ton domicile conjugal, sois la meilleure épouse pour ton mari, la meilleure belle soeur pour tes beaux frères et d'ailleurs tu as de la chance, ils ne sont que deux et surtout Ihsane sois la meilleure belle fille pour ta belle mère. C'est tout ce que j'ai à te dire. Tu t'occupes de tout le monde comme si c'était ta propre famille. Fais pas de différence. Fais pour tes beaux frères, ce que t'aurais fais pour ton frère et ta soeur et fais pour ta belle mère, tout ce que t'aurais fait pour moi car je veux que cela soit bien clair entre nous ; tu n'y vas pas pour revenir, tu y vas pour y rester jusqu'à la fin de ta vie. Est-ce que c'est bien clair ?
- Oui maman !
- Tu as voulu l'épouser, tu as insisté alors tu assumes. Quoi qu'il puisse arriver, je ne veux jamais t'entendre parler de divorce ok ?
- Que Dieu m'en préserve ! Dis je mes mains devant ma bouche.
- Alors sans blague, tu l'aimes beaucoup ce jeune homme hein ! Parfois j'ai pensé que tu me cachais quelque chose et que c'est pour ça que tu tenais tant à te marier avec un homme comme lui.
Je relevais la tête aussitôt.
- Comment peux tu penser ça maman ?
- Parce que tu aurais tout donner pour que je dise oui à cette union.
- C'est parce que je l'aime beaucoup maman ! C'est tout. Ne va pas t'imaginer des choses.
- Je sais. Je sais. J'ai tout donné pour ton éducation, il est donc tout à fait impossible que tu ne sois arrivé pas chaste au mariage. Quand je te vois comme ça, te préparant pour ton mariage, je suis si fière de moi de n'avoir pas faillit à ma mission. Tu es la meilleure des filles Ihsane. Dit elle en me prenant dans ses bras. J'ai hâte d'être à demain, désormais je serais mise sur un pied d'escale car on ne m'aura pas vu là où toute la famille de ton père m'attendait.
J'espère qu'il n'existe pas beaucoup de femmes qui vivent ce genre de honte intérieurement. Ah maman si seulement tu savais ! Pensais je.
- In Sha Allah.
- Et dis moi, c'est comme ça que tu comptes t'habiller ? Demande t'elle en relookant ma robe et mon voile
- Je ne comprends pas.
- Chez toi, c'est comme ça que tu vas t'habiller ?
- J'habite avec mes beaux frères, je n'ai pas le choix. Je ne peux me déshabiller que dans ma chambre c'est tout.
- Pourquoi tu es si excentrique dans la religion ? Tu es dans la maison de ton mari, porte autre chose, fais toi désirer et même, maintenant que tu es mariée, tu n'es plus obligée de t'habiller comme ça. Sois au moins une voilée moderne mais là vraiment Ihsane tu es démodée. Même à moi, tu me fais honte quand mes amies sont là.
- Honte parce que toi tu t'habilles en jean et perruques pendant que moi je porte des jilbebs et voiles ?
- Tout à fait. Tu n'as plus aucune sens de la mode Ihsane, je t'assure. C'est honteux. Je plains Bilal. Dit elle pour me vexer et elle avait réussi. Tu as 20 ans et on dirait que c'est toi la mère entre nous deux. Regarde moi, je ne rate aucune prière, je vais chaque vendredi à la mosquée, je jeûne de temps en temps, je fais des dhikrs et ce n'est pas pour autant que je suis habillée comme toi. Ihsane, mon bébé, change de garde robe s'il te plaît. Je ne te veux que du bien.
- Maman, excuse moi mais tu parles pour rien. Je ne changerais pas mon habillement et mon bien ne se trouve encore une fois pas dans les jeans, les body et perruques.
- C'est ton affaire. Ce n'était juste qu'un conseil. Viens pas m'appeler en pleine nuit en pleurs parce que Bilal te trompes avec une autre femme qui au moins saura s'habiller.
- C'est bizarre que tu dises ça parce que toi tu sais très bien t'habiller mais pourtant tu as une coépouse. Écoute maman, je ne veux pas m'attarder sur ces détails, j'ai pas envie qu'on se dispute encore à cause de mon habillement.
Je soupirais avant de me mettre sur pied. Elle en profita pour changer de sujet et me rappeler encore quelques conseils et après avoir fait des au-revoir émouvants avec ma famille, j'entrais dans la première voiture où il y avait Abdel, Houdayfa et Zaynab. Mes tantes et ma cousine étaient dans la seconde voiture conduit par le chauffeur de mon père.
- As Salamou Aleykoum ! Les saluais je.
- Wa Aleykoum Salam Wa Rahmatullah ! Dirent ils.
La voiture démarra aussitôt. Je me tournais vers la fenêtre en inspirant profondément. J'eus une boule au ventre lorsque de plus en plus la voiture s'en allait et que la ville s'éloignait. C'était une épreuve de pas faire couler de larmes.
- Ihsane tu n'as pas quelque chose à nous dire par hasard ? Une excuse, une demande de pardon ou un truc de ce genre. Demande Abdel en brisant le silence sûrement parce qu'il avait remarqué par le rétroviseur que j'étais pas bien.
- Je suis désolée de vous avoir fait attendre. Dis je après réflexions en souriant.
- C'est pas grave, c'est ton jour ! Me dit Zaynab en me prenant la main.
- Comment ça, c'est pas grave et c'est son jour ? Rétorque Abdel pour me taquiner.
- Très sincèrement ! Renforce Houdayfa. Et puis à ce que je sache le jour d'aujourd'hui ce n'est pas Ihsane mais plutôt Samedi. N'est ce pas Abdel ?
- En effet. Ria Abdel en même temps que nous.
- S'il te plaît, Zaynab, la prochaine fois parle pour toi seule et pense un peu au chauffeur Dakar-Saint Louis / Saint-louis-Dakar. Rajoute Houdayfa en faisant allusion à Abdel.
Zaynab et moi éclations de rire. Vraiment ces deux là ! Pas un pour attraper l'autre.
Le reste du trajet se fit dans l'écoute du Coran, Abdel et Houdayfa récitaient en même temps que la cassette. Ils avaient de très belles voix Ma Sha Allah. Ce que je ne comprends pas c'est comment et pourquoi leur frère n'est pas comme eux ? Ils sont si religieux si vertueux si bon et généreux. Pourquoi, Bilal n'est pas comme ça ? Pourquoi ?
Mon père est psychologue et quand je lui ai expliqué comment était Bilal, il m'a répondu que ce genre de personnes ont généralement vécu dans leur passé un évènement troublant qui a eut des répercussions sur leur manière d'être. Est-ce le cas de mon mari ? Je sais pas. Je ne sais absolument rien de lui de tout façon. Ce que je sais une chose c'est que mon mariage ne sera pas de tout repos. Ah ça oui !
- Quelque chose me dit que nous allons bientôt arrivé ! Dit Zaynab en regardant par la fenêtre. Est-ce que c'est vrai Houdayfa ?
- Tout à fait. Hocha t'il la tête. Nous sortons de l'autoroute à péage.
- Ce n'est pas trop tôt ! Répond Zaynab. Il est 23h30mn. Ça va toi ? Me demande t'elle.
- Nous sommes très.. très...loin de..
- Oh. Oublie ça ! Maintenant c'est ici que tu habites ma chérie. Ça va aller. Tes beaux frères et ta belle-mère seront là pour toi.
- Celui que je veux qu'il soit là pour moi, c'est Bilal. Répondis je tout bas.
- Mais il ne l'est pas. Contentes toi de sa famille, le temps qu'il y ait du changement de son côté d'accord ?
- J'ai l'impression que vous entendez mon coeur battre là. Je stresse !
- Heureusement que non. Ria t'elle.
Je pris mon téléphone et essaie d'appeler Bilal mais ça sonne dans le vide. 10 appels manqués de moi et toujours aucune réponse de lui. J'entrais dans l'application WhatsApp et je vis qu'il était connecté, je lui envoie donc finalement un message sur ce dernier : < Bilal s'il te plaît, je ne suis pas venue seule, je suis avec mes tantes, ma cousine et Zaynab pour les rituels de l'union. Elles attendront aussi le drap demain, qu'est-ce que je vais faire ? Tu m'avais promis de me couvrir. Ne me laisse pas seule je t'en supplie. >.
Une dizaine de plus tard, il lu le message et me repond :
< Tu m'avais aussi promis que lorsqu'on sera mariés, tu me collerais la paix et que je n'aurais plus à te prendre en compte de mes agissements mais tu ne l'as pas respecté.>
Je soupire d'angoisse et écris :
< Je te demande pardon d'être si amoureuse de toi et je m'excuse d'être aussi attachante avec toi. Pardonnes moi de t'aimer ! >
Il lit le message et ne repond pas. Au plus la voiture roulait et au plus mon stress augmentait. Je devenais d'autant plus nerveuse quand les deux voitures se mirent à claxonner, annonçant ainsi une nouvelle mariée dans tout le quartier.
- Tu as eu Bilal au téléphone aujourd'hui ? Me demande Houdayfa,3 minutes plus tard.
- Oui. On parlait sur WhatsApp il y a quelques minutes.
- D'accord. Dit il simplement.
- Pourquoi cette question ? Demande Zaynab.
- Parce qu'on est arrivé. Répond Abdel Bassit en garant la voiture. Voici notre cher et humble demeure. Sois la bienvenue belle soeur.
- Shoukran Jazelann. Souris je.
Sans attendre, Abdel et Houdayfa descendirent de la voiture. J'étais donc seule avec Zaynab.
- Zaynab, Bilal n'est pas là ! Dis je aussitôt avec les larmes qui coulent.
- Comment ça il n'est pas là ?
- Je sais pas. Ce qu'il m'a répondu, tout pousse à croire qu'il s'en fou.
- Mais il peut pas faire ça, on n'a besoin de lui pour les rituels. Qu'est-ce qu'on va dire à tes tantes ? Non. Non. Ihsane, il peut pas nous mettre la honte et nous humilier à ce point. C'est pas possible. Dit elle en se tenant la tête.
- Qu'est-ce que je vais faire ?
- Je sais pas ! Donne moi son numéro.
Je le lui donne et elle le compose avant de l'appeler tandis que mes tantes régler je ne sais quoi dans leur voiture.
- Répond ! Répond ! Répétait elle sans cesse, une main sur son front. Boîte vocale ! Dit elle finalement.
J'explose en larmes à l'entente de sa phrase et Zaynab me prit dans ses bras.
- Ya Hayou Ya Qayyoumou viens nous en aide ! Dit Zaynab.
La portière de la voiture s'ouvra à ce même moment.
- Arrêtez de pleurer les filles. Vous allez vous revoir de temps en temps In Sha Allah. De tout façon, vous êtes inséparables. Dit la voix de ma tante.
Je me séparais de Zaynab et elle me mit une pagne sur la tête après m'avoir donner un mouchoir ensuite, elle m'aida à descendre de la voiture puis je fus escorté par elles toutes, je saluais ma belle mère qui me pris dans ses bras.
Après, ce fut au tour des rituels comme poser le pied droit, verser un peu de riz....
La maison était bombée de personnes et quand je passais, j'entendais des chuchotements comme : " C'est vraiment du gâchis que cette jolie et jeune voilée soit l'épouse de Bilal." " Je suis sûr, elle est suicidaire. Comment peux t'elle être mariée à un homme aussi dangereux que Bilal. " Est-ce qu'elle est folle ? " " Comment est-ce possible ? " " Je me demande comment peut elle voir Abdel et Houdayfa pour aller épouser Bilal. '' '' Je suis sûr que la pauvre, elle a été menacée. '' ''En tout cas, forcée ou pas, elle doit faire très attention car il en faudra peu pour que son mari l'égorge sur un coup de tête.''
Je ressentis une once de peur, pourtant jusque là, je n'ai jamais ressenti ce sentiment. Bilal est il aussi violent que tout le monde le décrit ?
- Allahou Akbar Kabiran, Wal Hamdoulilahi Kathiran, Wa Soubhan'Allahi Boukratan Wa Asilan. Dis je tout bas en fermant les yeux.
C'est difficile de mettre l'accent sur tout le mélange de sentiments négatifs que je ressens à ce moment précis.
Je prenais tout le temps du monde pour pas arriver tôt dans la chambre mais le moment fatidique arriva quand même, j'entrais dans la chambre et m'assis au milieu du lit.
Après un certain brouhaha, attendant que le ''lakh'' soit prêt, mes tantes se mirent aux conseils.
J'espère gagner du temps. Peut être, Bilal viendra t'il avant que le repas soit à disposition. Peut être.
- Nous demandons à Allah de guider vos pas et de vous assister à conclure le mariage de la manière qu'Allah aime et agrée. Nous te conseillons de tenir compte des exigences de la crainte d'Allah en secret comme en public et d'œuvrer de manière à satisfaire le Transcendant en exécutant Ses ordres et en évitant ce qu'Il désapprouve , en se réfugiant au près de Lui, en se confiant à Lui et en sollicitant Son secours. Cherche à Lui plaire en faisant plaisir à ton mari. A ce propos, l'imam Ahmad a rapporté d'après al-Housseyn ibn Mihasan que l'une de ses tantes paternelles s'était rendue auprès du Prophète Saws, histoire de l'entretenir d'une affaire la concernant. Au bout de l'entretien, le Prophète Saws lui dit :
-«As-tu un mari?
-Oui.
-Comment le traites-tu?
- Je fais de mon mieux pour lui rendre service.
-Veille bien à lui rester disponible car il peut être soit ton paradis , soit ton enfer!» (Jugé bon par al-Albani dans Sahih al-Djami',1509).
Veille donc à porter un intérêt particulier à la diversification des repas. L'homme revient souvent du travail épuisé. Il aime retrouver le plaisir, la réjouissance et la bonne compagnie pour bien se délasser et effacer sa fatigue. Ce qu'il ne peut obtenir que grâce à la complicité et au bon accueil d'une bonne femme. Si, un jour , il se fâchait, empresses toi à lui plaire, même si tu sais que tu n'as commis aucune faute car une telle conduite te vaudra d'être inscrite parmi les femmes du paradis. Veille aussi à faire ce que ton mari aime et à éviter ce qu'il déteste, pourvu que tout cela soit conforme à la loi d'Allah et à Sa religion. Ne te dispute pas avec lui car cela est réprouvé et ne te fera aucun bien, de plus un mari n'est pas un égale. Si tu vois qu'il est en train de commettre un acte de désobéissance, opposes toi y par de belles paroles et en lui rappelant Allah. S'il te fait du mal ou te porte préjudice, reste patiente car la femme doit être synonyme de patience. Ne t'empresses pas d'aller te plaindre auprès de ta famille et tes proches car la révélation du secret du ménage et l'étalage de ses problèmes devant les autres dérange le mari et complique davantage les contentieux. Prends soin de ses parents ainsi que de ses frères. Car c'est un aspect du bon traitement dû au mari et qui te rapproche de lui. Nous concluons en rappelant cette parole du Prophète Saws : Quand une femme observe correctement les cinq prières, jeûne le mois de Ramadan, préserve son sexe et obéit à son mari, on lui dira: entre par celles des portes du paradis que tu préféres. Dit ma première tante. Nous demandons à Allah Très haut de bénir votre union et de la pérenniser dans le bien.
- Amine ! Disons nous ensemble.
- Si tu veux vivre avec ton époux dans le bonheur et la joie, tu dois tout d'abord faire preuve de piété à l'égard de Allah, c'est-à-dire que tu accomplis les obligations qui t'incombent et tu évites de commettre les interdits. Pèse chacune de tes paroles et mesure chacun de tes actes selon la balance de la Loi. Apprends quels sont les droits de la femme et quels sont les droits du mari.
Tiens la compagnie des meilleurs, la compagnie de ceux qui te donnent le bon conseil, de ceux qui ne font pas preuve d'hypocrisie envers toi. Ne tiens pas la compagnie de ceux qui, si tu leur tournes le dos, ils se retournent contre toi et si tu es en dispute avec ton mari, ils s'en réjouissent et souhaitent qu'il te divorce. La personne qui te sera utile dans ta religion, alors tiens sa compagnie, et celle qui n'est pas utile pour toi, alors éloigne-toi d'elle, surtout celles qui s'occupent de médisance, et de provoquer des histoires. Attache-toi à la piété à l'égard de Allah, et le bon comportement car ce sont la base du bonheur. Ne recherche pas les défauts de ton mari, car Allah chargera qui va rechercher tes défauts et les dévoiler aux gens. Pense du bien de ton mari, ne pense pas du mal de lui. Rappelle-toi la parole de Ach-Chafi^iyy « Celui qui ne pense pas du mal des gens vivra heureux ».
Ne crie pas chez lui, ni devant lui, ni devant sa famille, ni devant ses voisins. Les cris électrifient l'état de la maison, et éloignent le mari de sa femme. Respecte les temps pour sa nourriture et pour son repos, et donne-lui à manger comme il le souhaite et des choses qu'il aime. Ne parle pas avec lui quand il mange ou s'il veut dormir, de choses qui le dérangent. Ne sois pas de celles qui se plaignent beaucoup. Patiente, tu augmenteras en beauté pour lui. Et si tu agis en bien avec lui, ne lui rappelle pas tes œuvres de biens envers lui, de sorte que son cœur va finir par te fuir. Attache-toi à l'excellence de comportement, car cela remplit la maison de bien et de sérénité. Ne nuis pas à ton mari. Et s'il te nuit, donne-lui le conseil. Patiente avec lui lors de l'épreuve et de la difficulté, tu deviendras éminente à ses yeux, et son amour pour toi n'en sera que plus grand. Sois une aide pour lui, dans les moments difficiles, et ne soit pas une aide contre lui. Facilite-lui les charges et ne les augmente pas sur lui. Essaie de te prendre en charge avec sagesse et patience et endurance. Suffis-toi du peu de subsistance et remercie Allah pour le bien dans lequel tu te trouves. Protège ses biens avec la bonne gestion et l'économie. Considère ceux qui ont moins que toi et non pas ceux qui ont plus que toi. Si ta situation change d'une richesse à une pauvreté, souviens-toi que la plupart des prophètes et des saints était pauvres et qu'ils patientaient. Ne sois pas de celles qui demandent beaucoup pour le charger de ce qu'il ne peut pas supporter. Délaisse tout ce qui pourrait déranger ton mari et qui fait perdre l'argent inutilement. Mon épouse, ne te noie pas dans les dettes, en raison du superflu auquel tu voudrais t'habituer. Si tu habitues ton âme et ta famille à se suffire du peu de subsistance, à faire preuve d'économie, tu vas vivre heureuse. Si tu agis en bien envers ton mari, alors fais-le par recherche de l'agrément de Allah, et non pas par insincérité. Ne demande pas par cela qu'il fasse ton éloge auprès des gens, ou auprès de sa famille. Fais ce bien pour que Dieu te récompense. Et rappelle-toi la parole de Allah "Celui qui fait preuve de piété à l'égard de Allah, Allah lui accorde des issues et une subsistance d'une voie à partir de laquelle il ne s'attendait pas". Me dit ma deuxième tante.
- Le repas est prêt. Où est le mari ? Dit une grande dame en entrant dans la pièce avec un plateau pour évidemment mon mari et moi.
J'ettoufais de chaleur sous ce pagne mais ce qu'a dit la femme fut comme de l'eau glacée que moi. Soubhan'Allah.
- Où est Bilal ?
- C'est vrai que je ne l'ai pas vu de la soirée. Où est-ce qu'il est Hafsa ?
- Je ne sais pas ! Dit sa mère. Il m'a pas mise au courant de sa sortie.
- Et comment avez-vous fait pour sa chambre ?
- Il avait laissé la clef dans la serrure. Je sais pas où est-ce qu'il est. Je ne l'ai pas vu de la journée.
- Qu'est-ce que ça veut dire ça encore ? Demande la voix amusée de Fana, ma cousine.
Pas de doute, mon malheur fait son bonheur. Elle et moi, nous ne sommes liés par le sang mais malheureusement elle ne me considère pas. Sa mère n'aime pas la mienne et alors elle prend part.
- Va voir s'il n'est pas aux alentours de la maison toi ! Envoie t'elle une jeune fille.
Les mains crispées, je n'ai jamais eu aussi honte de toute ma vie. Heureusement que je suis sous ce pagne parce-que vraiment je ne m'imagine pas assumer leurs visages perplexes.
Quelques minutes plus tard, la petite fille revient.
- Tata, j'ai vu le frère d'un des amis de Bilal. Il a dit qu'en sortant ce matin, lui et son groupe avaient programmé de passer la nuit dans une villa à Saly. Dit cette dernière.
J'entendis ma cousine étouffer de rire.
- Pardon ? S'étrangla ma tante. Bilal est à Saly alors que sa femme rejoint le domicile conjugal ? Non, ce n'est pas possible. Il peut pas nous manquer autant de respect. Est-ce que c'est sûr ce que tu racontes ?
- Oui. C'est son frère lui-même qui me l'a dit. Rétorque la petite fille sûr d'elle même.