À un monde de toi
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Chapitre 3 Chapitre 03

| • Cheikh Bilal • |

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Je viens de ma semaine passée à Gorée avec mes amis et quelques filles dans une villa très luxueuse. On a terminé notre congé en boîte de nuit et je dois avouer que j'ai quand même passé une très bonne soirée.

Il était 6 heures du matin lorsque la voiture m'a déposé sur le pas de la porte de notre maison. Je saisis ma valise et je m'en vais ouvrir la porte d'entrée et je tombais net sur Abdel Bassit, mon grand frère aînée de 3ans et sur Abou Houdayfa, mon petit frère, qui, enlaçaient tout deux notre mère qui souriait de toute sa belle denture blanche. Cette image provoqua en moi une certaine jalousie; jaloux qu'ils soient tous comme ça sans moi, si heureux et insouciants. Mais comme d'habitude, je ne laisse rien paraître.

Lorsque mon regard croise les siens, ils changèrent aussitôt d'expressions pour laisser place à quoi ? De la surprise ? De la déception ? De l'hypocrisie ? J'en sais rien.

- Ah ma chère et tendre famille, que vous êtes si joyeuse ! Ça se voit que je vous manque tellement oui tellement que vos visages s'illuminent sans moi et qu'elles se décomposent quand je suis là. Vivement que l'on soit tous réunis. Souris je au coin en les regardant à tour de rôle. Le seul bémol c'est que vous êtes si...si...maigre et que vous avez tous la peau sur les os alors mes frangins ça ne paie pas d'avoir des diplômes ? Rajoutais je.

Abdel leva les yeux au ciel, il ne me supporte pas celui-là tandis que Houdayfa soupira tout simplement car avec lui nous sommes presque des étrangers.

- Mon fils où est-ce que tu étais ? Me questionna ma mère.

- Qu'est-ce que ça peut te faire où j'étais ? Tu en as rien foutre de ce que je fais, fais pas l'hypocrite.

- Tu lui parles autrement ! Dit Houdayfa en me pointant du doigt apparemment très énervé.

- De quoi est-ce que tu te mêles toi ? M'approchais je de lui.

Abdel Bassit, qui jouait très souvent le rôle de père dans la famille se mit entre nous deux.

- Calmes toi Houdayfa ! Tout ce qu'il fait, il ne le fait que pour lui même. Calmes toi. Lui dit ce dernier en lui tapotant l'épaule.

- Il n'en vaut pas la peine, tu as raison ! Rétorque ce dernier en me regardant droit dans les yeux.

- Je n'en vaux pas la peine ? C'est ça ouais ! Répondis je. C'est pas moi qui suis un marchand ambulant et un vendeur de friperie en tout cas.

- Et fière de l'être ! Dit Houdayfa.

- Fière d'être marchand ambulant ? Pourquoi tu n'as vraiment aucune vergogne, je sais même pas ce que je fou à te parler, faible d'esprit va ! Lui crachais je dessus.

Je ne sais pas par quel moyen mais il s'est trouvé devant moi et m'a foutu un coup de poing monumental que je lui rendis aussitôt, avant que Abdel ne nous sépare, il saignait déjà du coin de la bouche. C'est ce que je disais, il n'a aucune vergogne.

- Lâche moi Abdel ! Je vais le tuer. Hurla t'il presque en se débattant.

- Arrêtes toi Houdayfa ! Tu es déjà allé assez loin avec lui, pourquoi tu lui as répondu ? Le sermonna Abdel.

- Tu vois comme à chaque fois, il me provoque ! J'en ai marre de toujours le laisser faire. Il se prend pour qui à la fin ?

- Et ce qu'à dit le Prophète Sws t'en fais quoi ? C'est qui l'homme fort hein ? C'est celui qui maîtrise sa colère alors qu'est-ce que tu fais là dis moi ? Il fait toujours tout pour te provoquer mais ne lui répond pas, ne lui donne pas cette satisfaction de te voir dans ses états alors que lui ça l'amuse. Dois-je te rappeler que le Prophète Saws a dit : "L'homme fort n'est pas celui qui excelle en matière de lutte, mais c'est celui qui se maitrise sous l'emprise de la colère." ?

- Je vais me laver le visage et refaire mes ablutions sinon je ne répondrais plus de moi même ! Lui répond t'il d'une voix colérique avant de s'éclipser à l'intérieur de la maison.

- Pense aussi à un pansement pour ta lèvre ! Lançais je pendant que Abdel soupira en se tenant la taille. Quoi ? Tu as un problème toi aussi ?

- Pourquoi tu fais tout ceci, pourquoi tu le provoques ? Qu'est-ce que tu y gagnes à vouloir le sortir de ses gongs dis moi ? Tu peux pas le laisser tranquil ?

- Moi ? J'ai fait ça ? Je l'ai provoqué ? Demandais je en faisant semblant de ne rien comprendre.

- Bilal tu es vraiment un imbécile ! Il suffit que tu réapparaisses pour semer la discorde dans ma famille alors que nous avons un si bonne réputation sans toi. Mais qu'est ce qui t'arrive ? Si je savais que c'est comme ça que tu allais être, je t'aurais tuer dès ta naissance. Me dit ma mère les larmes aux yeux.

- Maman dis pas ça aussi ! Intervient Abdel.

- Non laisse là Abdel, elle a le droit de s'exprimer. Fis je un signe de main à ce dernier.

- Arrêtes de croire que tout le monde te déteste, que moi je te déteste, je suis ta mère, une mère ne déteste pas son enfant, elle déteste juste son comportement ! Pourquoi tu ne veux pas changer ? Pourquoi ? Tu en as pas marre de voir mes larmes couler à cause de toi ? Tu en as pas marre de me voir veiller la nuit pour t'apporter une certaine protection. Tout le monde parle toujours de toi, tu me fais honte, tu fais honte à la famille et à la pauvre réputation de ton père. Tu veux quoi de plus dis moi ?

- Moi je ne veux rien ! Qu'est-ce que j'en ai foutre que tu passes la nuit à prier ou que tu pleures pour moi ? Dis moi qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je ne t'ai pas forcer ni recommander ou encore moins demander de prier pour moi. Si tes vœux avaient été exaucées, moi je n'aurais jamais exister. Et s'il te plaît, arrêtes de me parler de parents parce que sur mon extrait de naissance, il n'y a pas ton nom ni celui de papa mais juste celle de mon oncle.

- Un oncle qui était aimé de tous, un oncle qui t'a accepté et éduqué. Un oncle qui t'a tout donné et en retour tu lui as fait la honte comme tu as toujours su le faire. Un oncle qui a été ton tuteur, ton père, ta mère et qu'en revanche tu as égorgé de tes propres mains alors encore ravie de pas être sur ton extrait sinon ça aurait été moi que tu aurais massacré.

- Sans doute ! Souriais je. Ah qu'est-ce que je regrette que ce ne soit pas toi qui ai été égorgé comme une bête.

- Espèce de vaurien ! Hurla t'elle en larme avant de me donner une gifle qui me fit tourner la tête.

- Les chiens ne font pas des chats très chère mère, je ne pouvais être rien d'être qu'un vaurien. Rétorquais je en me massant la joue avec ce sourire au coin qui énerve plus d'un.

- C'est bon Oummi, ça ne sert à rien ces clash entre vous deux. Ça ne fait qu'empirer les choses. Ça va aller ! Dit Abdel en la prenant dans ses bras au moment où elle éclate en sanglot.

Ah les femmes, elles prennent toujours tout au second degré ! Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? Hafsa, il faut toujours qu'elle dramatise les choses.

- Ça va aller Oummi. D'accord ? Demande Abdel en la regardant droit dans les yeux suivit d'un baiser sur le front.

- On y va ! La prière va bientôt débutée ! Dit Hudayfa habillait d'un autre qamis. Mais qu'est ce qu'elle a ?

- Quelle question stupide petit frère, comme toujours, ta mère prend les choses très à cœur. Elles sont difficiles à vivre hein les femmes ! C'est naturelle chez elles, crois moi j'en connais quelque chose avec la mienne qui me suit au pas alors qu'elle n'est même pas encore là. Répondis-je.

- On y va Abdel ?

- Oui, partons ! Hocha ce dernier avant de passer son bras sur l'épaule de Hafsa.

- Allez y, vous avez ma bénédiction ma très chère famille. Et surtout Hafsa n'oublie pas d'encore pleureur et prier pour moi hein tant que tu y es. Les taquinais je pendant qu'ils s'en allèrent tous les 3 à la mosquée située à une dizaine de minutes.

Je saisis ma valise qui était tombée au sol pour le déposer sur le canapé au salon avant d'aller refermer la porte.

Notre maison n'était pas vraiment jolie mais elle suffisait quand-même pour nous héberger. Il y avait une très grande cour que l'on atteignait immédiatement après avoir ouvert la porte d'entrée, ensuite il y avait la véranda et enfin le salon qui se trouvait à l'intérieur. Il y avait 3 chambres et chacune d'elle avait une toilette puis il y avait aussi une cuisine moyenne et c'est tout. Pas de terrasse. Pas de balcon. Rien.

Et pour finir le tout, ce n'était que pendant la nuit qu'on avait le droit d'utiliser l'électricité et encore avec modération pour ne pas avoir de très grandes factures à payer mais moi j'en fais qu'à ma tête car les règles sont fait pour être brisées. Je dois avouer que c'est plus pour énerver Houdayfa qui se charge de la facture d'électricité et Abdel se charge de la facture d'eau tandis que ma mère, en tant que vendeuse d'arachide le soir et vendeuse de bouillie la nuit essaye d'assurer au moins un repas par jour. Je sais qu'ils joignent difficilement les deux bouts mais c'est tant pis pour eux, moi j'en ai que faire de ce qu'ils vivent. La preuve ma chambre ne manque absolument de rien, j'ai un frigo barre, tiroir à biscuit, double lit, écran plat, clim, armoire plein à craquer avec des vêtements de marques, des jeux vidéos ... La totale quoi alors que dans leurs chambres, ils dorment sur des matelas qui ressemblent plus à des tapis qu'autre chose avec des éventails et les meubles presque vide. Depuis que je suis ici, j'occupe ma propre chambre, ma mère occupe la sienne et mes deux généreux frères partagent la dernière chambre qui restent.

Aprés avoir ranger ma valise dans ma chambre, je prends un bain rapide puis m'habilla simplement d'un short avant d'allumer la clim et de m'enfouir dans mon lit en soulevant la couverture sur moi. J'allume le baffle et mets la musique pour m'aider à m'endormir.

Je consulte mon téléphone portable et je soupire en voyant quelques appels manqués de Ihsane.

Damn ! Alors elle, son cas devient critique depuis qu'on s'est marié, chaque jour, son amour semble augmenter pour moi alors que je ne fais que la repousser. Une femme amoureuse c'est chiant ! Bordel.

Je lui envoie un message disant simplement { Je vais bien. Arrêtes de m'appeler, tu es pire que ma mère et ça devient difficile à vivre pour moi. } avant de mettre mon téléphone en silencieux et d'éteindre la lumière de ma chambre pour dormir.

Je me réveillais vers 20heures ! Ah qu'est-ce que j'avais bien dormi, ça alors, ça fait du bien de récupérer. Je m'étire avant d'appuyer sur le bouton pour éteindre la musique. Traînant ensuite des pieds, j'allais prendre un bon bain et m'habilla simplement d'un ensemble jogging gris avec une casquette noir et des Balenciaga noir. Je me vaporise de parfum avant de sortir de mon frigo, du lait froid et un cake au chocolat de mon tiroir.

J'allume la télé tout en mangeant, regardant Trace Urban et en chantant de temps en temps à tue-tête, assis sagement sur mon sofa. Après avoir fini, j'allume une cigarette en faisant sortir la fumée par mes narines. Je sais pas pourquoi mais ça m'amusait bien d'en faire.

On toqua à ma porte, je pris tout le temps qu'il me fallut pour aller ouvrir et je tombais sur Houdayfa.

- Comme je disais tu n'as aucun vergogne ! Souriais je en ouvrant la porte à demie. Tu veux encore du sang sur l'autre coin de ta bouche ? Demandais je en inspirant ma cigarette.

- Tu as allumé la télé, la clim, la lampe et les baffles, pourrais-tu s'il te plaît éviter ce gaspillage sinon la facture risque d'être impayable pour moi. Répond t'il en ignorant ma provocation.

- Toi ? La facture est impayable pour toi ? Toi qui est si fier d'être un marchand ambulant ? Te fous pas de ma gueule s'il te plaît. Rétorquais je en lui fermant la porte au nez.

Aux alentours de 23 heures, mon téléphone se mit à sonner. C'était Kader.

- Oui !

- On passe te chercher pour la mission d'agression sur moto. Ass a déjà fait le tour et apparemment ce soir, sacré coeur est bombé de monde. On peut y faire du lourd.

- Je suis ok !

- On se voit au quartier 'baraque', au jardin sous le poteau électrique. Manque plus que toi et moi.

- Super ! Je sors vous rejoindre alors. Ah au fait, la drogue elle en est où ?

- On recevra la commande ce samedi. La dernière s'est très vite écoulée. Je vois que son commerce marche bien pour toi.

- Je te le fais pas dire. Bon à plus ! Lui dis je en éteignant la clim, la radio et la télé.

- Parfait ! Raccrocha ce dernier.

Je rangeais mon téléphone dans ma poche et éteignis la lampe avant de sortir de la chambre pour la fermer à clef et mettre cette dernière dans mon portefeuille.

En me retournant, je tombais net Abou Houdayfa qui rangeait sa marchandise de tableau ayant des écouteurs, des batteries, des protège-téléphones et des chargeurs. Il était aidé par Abdel Bassit qui transportait sa boule de friperie. Cette complicité qu'ils avaient me pomper les nerfs mais encore une fois je feins la transparence.

- Le ''papa'' de la famille aide son petit frère, que c'est mignon ! Leur souris je. J'aime beaucoup cela, vraiment Abdel tu es parfait comme toujours, le sans faute.

- Tu as un problème toi ! Rétorque Abdel.

- Peut être que si mais c'est pas de ma faute si vous n'avez aucun sens de l'humour dis donc. Rabat-joie. Répondis je.

- Il t'a gentiment dit d'économiser ta consommation pour lui faciliter la facture d'électricité, pourquoi t'arrive pas à être mature ? Me demande t'il en me regardant droit dans les yeux.

- Attend de voir la facture d'eau. Pour toi aussi j'ai une surprise. Lui fis je un clin d'oeil.

- Tout le monde est capable d'insolence tu sais. Répond t'il.

- J'aimerais voir ce que ça donne chez vous ! Alors on essaie tous ensemble ? Questionnais je avec un sourire au coin.

- Je t'assure seul Dieu sait comment il m'énerve avec son sourire. Dit Houdayfa entre ses dents.

- Attention petit frère, je t'entends. Fis je en le pointant du doigt.

- Tu veux que je répète peut être ? Me demande t'il

- C'est bon Houdayfa. Tais toi ! Bilal pourquoi veux-tu nous rendre la vie difficile, pourquoi t'essaie tous de nous pousser à bout ? C'est quoi ton but ?

- Qui dit que j'ai problème ? Je suis sincèrement désolé si vous n'avez aucun sens de l'humour mes chers frangins. Souris je avec une main sur ma poitrine. Bon allez, je vous dis à demain. Rappliquais je avant de sortir de la maison.

Je m'en vais rejoindre les gars, et arrivé au coin de la rue, je tombais sur Hafsa assise vendant de la bouillie et psalmodiant le Ciran. Nos regards se croisent et elle détourne aussitôt ses yeux des miens après avoir vendu sa dernière cliente.

- Sans tes fils, tu as peur de moi hein Hafsa ? Tu as peur que je fasse avec toi comme avec mon oncle ?

Elle ne répondit pas et baissa la tête en jouant avec ses doigts tout en tremblant légèrement.

- Tu ne me fais pas du tout peur Bilal ! Tu ne sais pas ce que ça fait de voir son enfant dans un si mauvais chemin. Dit elle lorsque ses larmes se mirent à couler de son visage.

- Attention, à ton âge, la cardiaque est très fréquente. Ce serait dommage pour tes fils que tu meurs aussi tôt ! Et puis Hafsa tu n'es pas ma mère, tu es ma génitrice, celle qui m'a donné la vie et c'est tout.

- Est-ce que tu sous estime le fait que je t'ai donné la vie Bilal ? Me regarde t'elle dans les yeux.

- Si ça avait pas été toi, ce serait une autre qui m'aurait donné la vie.

- Et ce n'est pas une autre, c'est moi qui t'ai donné la vie.

- Malheureusement oui ! Fis je avec une mine dégoutée.

- Tout... tout...tout...le monde parle de toi. Tout le monde marche sur des œufs avec toi. Tu n'inspire confiance à personne, tu te bats tout le temps, tu es toujours dans des affaires illégales, tu fais sans cesse des allers retours en prison et la police vient toujours chez nous pour enquêter. C'est ça ta vie Bilal ? Tu es fière de ça dis moi ? Bilal aie un peu pitié de moi, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela de ta part? Questionne t'elle avec les larmes qui coulèrent à flot.

Je regardais autour de nous et vis que certaines personnes suivaient notre discussion. Pas étonnant. Hafsa fait toujours tout pour me vilipender.

- Tu ne pleures pas pour moi, pour ce que je suis ou pour ce que je fais. Tu pleures pour ta réputation, pour celle de ta famille car aussi longtemps qu'on se souvienne vous avez toujours été connu dans la religion, dans la virtuosité, dans la piété et dans la droiture. C'est moi qui ai jouait l'exception, moi qui ai malheureusement habité en toi. C'est cela qui te pose problème et pas moi, c'est le déshonneur. Regarde moi dans les yeux et ose me dire le contraire Hafsa ! Allez vas-y dis le moi ! Regarde moi Nom De Dieu ! Hurlais je en donnant un coup sur sa table.

Elle sursauta légèrement de sa chaise sans rien dire.

- Je le savais ! Tu te suffis déjà de tes deux fils si exemplaire, l'un est Naïm de la mosquée et l'autre fait l'appel à la prière le vendredi ainsi que les sermons. Que diable pourrais tu avoir besoin d'un délinquant que tu as pas élevé ? D'un criminel qui fait ton déshonneur familiale.

- ....

Aucune réponse.

- Tu m'as appelé l'autre jour pour me dire de rentrer dormir ! C'était la police qui te traquait n'est ce pas ? Demandais je en redoutant sa réponse.

-....

- Répond Hafsa. Ne m'énerve pas avec tes airs de désolement.

- Oui. Dit elle honteusement.

Je dois avouer qu'à l'entente de son ''oui'', j'eus un pincement de coeur. Qu'est-ce que j'aurais aimé entendre le contraire !

- Mais qu'est-ce qu'il y a ? Tu as pas à être gênée, c'est normal Hafsa. Lui lançais je avec un clin d'oeil avant de partir.

- Attends mon fils, où est-ce que tu vas ?

- La vendeuse de bouillie veux venir avec moi peut être ? Demandais je à mon tour sans me retourner.

- Dieu te guide mon fils ! Dieu te guide ! L'entendis je dire.

Je secouais la tête, incrédule avant de brancher mes écouteurs et mettre la musique. Une dizaine de minutes plus tard, j'arrivais à notre lieu de rendez vous. Je saluais les gars à tour de rôle avant de m'adosser sur la moto que je partage avec Kader.

- La lumière est trop éclairante ! Vous trouvez pas ? Questionne Taha.

- Si et ça craint ! Affirma Ass.

- Ouais. Confirme Laye.

Je pris une petite pierre.

- Reculez ! Leur dis je.

- Qu'est ce que tu fais ? Demande Diebel.

- Reculez je vous dis.

Ils réculèrent tous et je vérifie sur quel angle me mettre pour ne pas me faire voir par le très peu de personne qui passait par là. Ceci fait, je pris mon élan avant de jeter la pierre qui atterit sur la lampe du poteau électrique qui se cassa et s'éteignit aussitôt mais avec un bruit énorme.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Demande une dame en protégeant ses oreilles.

- Ah c'est la lampe du poteau électrique qui a explosé, sûrement elle était chaude. Vous savez madame ça arrive trop souvent ces genres de choses. Rétorquais je.

- Oui c'est vrai, ça s'est aussi passait dans l'autre quartier. On était assis sur les bancs publics entrain de discuter tranquillement et d'un coup, la lampe s'est éteint mais heureusement qu'elle n'avait pas explosé sinon nous n'en serions pas sorti indemne. Répond t'elle.

- Vous savez, les travaux publics d'aujourd'hui reste vraiment à désirer. Ils font vraiment du n'importe du quoi. Je vous assure, on est jamais à l'abri nous. Dis-je en secouant la tête dépitée.

- Alors ça je le confirme. Rapplique t'elle avant de partir.

Avec les gars, on reforme notre cercle et on mit les plans en marche. Nous étions 6 donc 3 motos pour deux personnes, des motos sans plaques bien-sûr, on les arrache à chaque fois qu'on s'apprête à faire du sale. Pour chaque moto, l'un conduit tandis-que l'autre arrache les sacs ou téléphones des passants vulnérables.

- Allez bonne chance ! Et n'oubliez qu'il existe des civiles hein !

- Ouais Bilal t'inquiètes ! Dit Taha. Bonne chance les mecs.

- Bonne chance !

On se mit alors tous en route et mon téléphone se mit à vibrer. J'ai reçu un message de Ihsane qui disait { j'espère que tu n'as pas oublié que c'est demain soir que je viendrais vivre avec toi à Dakar. Mes parents t'ont appelés, tu ne crois pas que c'était plus honorable de répondre Bilal ? }

- Merde alors ! M'etranglais je.

J'avais totalement zappé l'existence de Ihsane pendant le temps d'un instant.

            
            

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