Chapitre 5 Chapitre 05

-Bonsoir maman !

-Où est-ce que tu étais ? Demande t'elle sur un ton de reproche.

-J'étais avec mes copines man, je t'avais prévenu non ?

-Oui et je t'avais aussi dit de ne pas durer car c'est toi qui allait porter mes 2 dernières modèles.

-Excuse moi, je l'avais oublié.

-Et puis depuis quand tu ignores mes appels jeune fille ?

-Mon téléphone était sur silencieux !

-Je te donne 30 minutes pour que tu me rejoignes à la place du souvenir. Le chauffeur te ramènera. Va prendre ton bain et changes toi vite. Dit elle en étant sur le point d'entrer dans sa voiture.

-Je crois que je ne pourrais pas, je...je...j'ai un mal de tête.

-30 minutes ! Répète t'elle. Pas plus. Gare à toi si tu viens en retard.

Aussitôt qu'elle ait dit ceci, la voiture démarra. Je compris alors que je n'avais pas le choix. Je montais donc dans ma chambre pour faire le minimum après avoir fait ma toilette puis le chauffeur me ramena comme prévu.

Une fois dans les coulisses, je m'étais bellement fait maquillée ensuite en un temps record on a fait de mes rajouts une très belle coiffure puis je portais à tour de rôle sur le podium, 2 robes : l'une était une robe moulante arrivant au dessus des genoux avec un dos nu phénomènal jusqu'à la taille et du dentelle sur le côté des hanches. La deuxième était une robe de soirée très sexy avec un décolleté plongeant devant.

À la fin de la soirée, je n'attendis ni ma mère ni ma sœur et je rentrais aussitôt car je n'avais vraiment pas la tête à sympathiser avec les nouveaux amis de maman.

Juste après m'être installé dans mon lit, mon téléphone se mit à sonner en un appel vidéo sur WhatsApp, le nom de Sarah s'afficha dessus.

Je decrochais avant de poser le téléphone sur la table de chevet.

-Alors comment as-tu fait pour que la clé me parvienne aussitôt ? C'est lui même qui me l'a ramené.

-Ah Sarah si tu savais ce qui m'est arrivé. Soupirais je.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Il a une vidéo de nous deux dans sa chambre.

-Quoi ? Oh mon Dieu ! Mais pourquoi ? Comment ?

-Il dit que c'est une garantie. Et que si je ne le trompe pas, personne le verras.

-Ah mais dans cas, fais pas l'idiote. Tu sais que Jonh est un homme de parole. Sois patiente et prudente puis tu négociera avec lui au fur et à mesure du temps. Je suis vraiment désolée.

-Les choses ne sont pas si facile Sarah. Comment crois tu que je vais désormais mener ma vie si un homme détient de tels choses sur moi ? Questionnais je lorsqu'une larme perla ma joue.

-Je sais. Je me sens un peu coupable de t'avoir pousser dans ses bras.

-Non, c'est moi qui aurait dû rester sur mes gardes. Cela me servira de leçon la prochaine fois et j'espère d'ailleurs qu'il n'y aurait plus de prochaines fois. Effaçais je mes larmes du revers de la main.

-Je ne comprends pas.

-C'est fini Sarah, je n'aurais plus de relations en dehors du mariage. J'arrête.

-C'est ta décision et je t'encourage vivement. Encore désolée pour ce qui t'es arrivé, j'essaierais de parler avec John pour le dissuader.

-Merci...bon.. je vais raccrocher. Bonne nuit.

-Oui bonne nuit !

Je peux dire que ce soir là j'ai passé la nuit à effacer mes larmes. J'occupais tout d'un coup la place de ses filles qui s'étaient fait avoir et dont leurs vidéos allaient certainement voir le jour dans tous les réseaux sociaux ainsi que sur toutes les langues. Au delà de ça, j'avais surtout peur d'être victime de chantage car en réalité je savais qu'au fond de moi c'est comme ça que terminait ce genre d'histoire et que évidemment je ne serais pas l'exception confirmant la règle ou sinon cela serait un miracle. Un véritable miracle.

C'est dans ces moments comme ça, où je n'ai plus d'issus et que je suis dans une impasse totalement insoutenable, que je pense à Allah. Que dire de plus ? Appart que c'est lui mon dernière recours et que malheureusement pour moi, je ne pense à lui que quand j'ai des problème. C'est vrai, on a beau être égaré, quand arrive le moment où tout va de travers, c'est vers Allah que nous nous retournons pour implorer ce que nous désirons.

D'un pas décidé j'allais faire mes ablutions puis je sortis mon tapis de prière que je n'avais pas touché depuis des mois. J'étais debout, habillée en tenue de prière mais j'avais tellement négligé le peu de choses que je connaissais de la religion qu'il ne me restait plus en tête que la Sourate Al-Fatiha et Al-Ikhlass. Je les utilisais donc pour faire une prière de deux unités avant de me confondre en excuse auprès de mon Seigneur. Au fond de moi, je savais que je manquais de sincérité et d'humilité car en réalité tout ce qui m'intéressait c'est Qu'Allah fasse en sorte que John supprime la vidéo et non pas de me repentir.

Quand j'eus terminé ma prière, j'avais la forte certitude Qu'Allah allait exaucé mon voeu très prochainement. Si ce n'est pas le cas je continuerais de prier et de lui demander cela jusqu'à mon souhait devienne réelle ou sinon je laisserais faire les choses telles qu'elles sont.

C'est sur cette pensée que je m'endormis.

-Soukeyna ! Me réveilla Aïcha.

-Quoi ?

-Il est 16heures du soir et tu dors toujours.

-Laisse moi Aïcha, je n'ai rien à faire. C'est Dimanche aujourd'hui. Répondis je en remontant ma couverture sur ma tête.

-D'accord mais Papa veut nous parler tous les 3. Il est au salon avec maman, c'est nous qu'il entend.

-Pourquoi veut-il nous parler ?

-J'en sais rien mais il a l'air plus abbatu que d'habitude. Alors tu viens ?

-Oui, laisse moi un peu le temps de me rincer le visage et de me brosser les dents.

-Je t'attends en bas.

J'hochais la tête en me dirigeant vers ma salle de bain puis quelques minutes plus tard je rejoignis mes parents au salon d'en bas. Ma mère était comme d'habitude sur son 31 pendant mon père avait l'air pas du tout au top de sa ferme.

Après hésitations, je saluais ma mère en l'embrassant sur la joue après avoir lancé un ''Salam Aleykoum'' à peine inaudible à l'encontre de mon père qui me répondit quand même.

-On t'écoute ! Lui dit ma mère en regardant sa montre.

-Si je vous ai fait venir ici tous les 3 c'est parce que j'ai mûrement réfléchi à une décision concernant la tournure de ma vie dans les tiennes. Un père est censé recevoir du respect et non pas de l'ignorance cependant je vous comprends vous prenez exemple sur votre mère. Bref je ne vais pas tourner autour du pot car je vois que tu es pressée.

-En effet ! Répond ma mère. Qu'est-ce qu'il y a, tu vas enfin partir de la maison pour rejoindre celle des handicapés ?

-Je devrais ? Cligne t'il des yeux.

-Franchement cela serait super car sans vouloir te vexer ta présence ici est conforme à ton absence. Dans tous les cas, on ne te remarque pas. N'est-ce pas les filles ?

-Euh...oui. Fit ma sœur. Tu sais papa c'est pas que l'on ne t'aime pas mais maman a dit vrai, ça serait bien meilleur si tu déménageais. On viendra te voir de temps en temps Soukeyna et moi. Qu'est-ce que tu en penses toi ? Le questionna t'elle.

-Je suis d'accord avec vous deux.

-On te facilite juste les choses papa. Rétorqua ma sœur. Vivre ici, je dois avouer que ce n'est pas facile pour toi avec les déplacements, les escaliers....

-Je vois. Souria t'il en secouant la tête comme pour se réveiller d'un rêve. Je vais prendre la....la... proposition que m'avait proposé. Ainsi donc j'en profiterais pour vous mettre au courant que votre mère m'a demandé ce matin de lui accorder le divorce, elle me l'a supplié alors je vais devant vous le lui accorder.

-Alhamdoulilahi Rabbil Al'Amine. Applaudit ma mère. Merci mon Dieu. Merci d'avoir exaucé mon vœu.

-Quant à vous les enfants, les portes de ma maison vous seront toujours ouvertes en cas de besoin. Je vais procéder à mon déménagement d'ici la nuit, il y a de grandes chances que je déménage en face de la mosquée ou tout près car comme vous l'avez dit le déplacement n'est pas très facile. Sachez tous que je ne vous tourne pas le dos. Que la paix soit sur vous ! Dit il.hpa

Sans plus attendre ma mère prit son sac et sortit avec un très grand sourire de vainqueur.

-Tu ne nous en veux pas hein papa ? Tu nous comprends n'est-ce pas ?

-Aïcha je ne sais même pas à qui devrais je en vouloir entre ta sœur, ta mère et toi. Je me demande où j'ai faillit à ma mission et le pire c'est que je n'ai vu mon échec qu'après cet accident. C'est bien vrai ce que me disait mon père.

-Qu'est-ce qu'il disait ? Demandais je.

-Il disait que quiconque décide d'épouser une femme doit y réfléchir à 7 fois avant de demander la main de cette dernière car dit il on ne choisit pas seulement une femme mais on choisit aussi la mère de ses enfants parce que ces derniers ne seront que l'image de leur mère. Répond t'il avant de s'éclipser.

Ne sachant pas quoi dire, ma mère et moi nous nous taisons. Cela aurait dû sonner comme un déclic à nos yeux mais non, on a très vite digéré la nouvelle.

-Bon moi je vais aller me préparer, j'ai un rendez-vous ! Se leva ma sœur.

-Et moi je vais aller prier.

-Prier ? Éclate t'elle de rire. Mais dis moi dans quel bêtise tu t'es encore fourré pour demander à Dieu de l'aide ?

-Arrêtes. Ça ne te regarde pas. Je prie parce que j'ai envie de prier. Montais je les escaliers.

-Oui et la plage aussi elle est sucrée. Dit elle narcissiquement avant de s'engouffrer dans sa chambre.

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