-Qu'est-ce que tu veux ? Finis-je par demander comprenant que si je tue pas cette chose d'en l'œuf, elle fera du reste de ma vie aux côtés de ma femme un enfer.
-Que tu répondes à ma question.
-Tu t'inquiètes parce que je me suis inquiété de ce que pourrait être la vie de Radia ?
-C'est exactement ça.
-La seule explication que je trouve même si elle n'est pas plausible reste la seule pouvant donner un semblant de sens à ce que tu es en train de faire actuellement.
-Quelle explication ?
-Que tu as dû oublier qu'il ne s'agit pas de n'importe qui mais de mon ex-femme et mère de mon seul enfant. Je précise aussi que je suis sorti avec Radia 3 ans avant qu'elle ne devienne mon épouse. On était marié pendant 5 ans avant de divorcer. Ce qui veut dire que pendant 8 putains d'années Radia était ma famille. Si tu t'inquiètes parce que je m'inquiète de ce qui la concerne, sois sûre que tu risques d'être inquiète pendant très longtemps. Bref, nous sommes arrivés, merci de m'amener mon fils avec ses affaires, je dois l'amener chez sa mère.
Elle sort sans dire un mot mais au moins fait ce que je lui ai dit.
Elle revient avec mon fils et son sac.
Je sors pour bien l'attacher derrière.
Azizatou est repartie à la maison sans me dire un mot. J'imagine qu'elle doit être fâchée mais ça ne regarde qu'elle. Je vais pas m'excuser sans avoir fauté.
Elle peut être jalouse si elle veut mais pas de Radia.
En principe, elle devait être ma deuxième et non ma première femme. Autrement dit, psychologiquement elle devait être préparé à me partager avec Radia. C'est par chance pour elle que Radia a décidé de sortir du tableau.
Si Radia décidait de revenir demain chose dont je doute profondément, il y aura aucun refus de ma part au contraire ce sera un plaisir.
Si je disais que je l'ai oublié, ce serait un mensonge.
******
Je prends mon fils dans mes bras quand je monte les escaliers, Radia habite au premier.
Je frappe et un instant après elle ouvre.
-Mon chéri, dit-elle avant de le prendre à son tour. Comment tu vas ? J'espère qu'ils se sont bien occupés de toi chez ton père.
Je la suis dans son salon alors qu'elle parle à notre fils.
-Merci de dire que tu penses que ma famille le maltraite
-Je te fais confiance sinon j'aurai demandé la garde exclusive de mon fils.
-Alors pourquoi cette question ?
-Depuis quand monsieur est aussi susceptible ?
-Depuis qu'il voit madame tomber aussi bas.
-J'ai peur de ne pas comprendre.
-Qu'est-ce que tu foutais chez Pathé aujourd'hui ?
-Ça ne te regarde pas ce que je foutais chez lui.
-Si je devais parier sur celle que je n'allais pas voir là-bas, j'aurais mis mon dernier billet sur toi. Radia je ne t'ai pas répudié, c'est toi qui es partie. Tu as décidé par toi-même de sortir de ma vie. Alors respecte ton engagement et j'attends que toi et ces soi-disantes femme que tu appelles amies foutent la paix à mon épouse. Elle n'est coupable de rien dans cette histoire et n'a pas besoin que vous lui jeter votre bile.
-D'accord je vois. Tu te portes garant de sa protection. Serait-elle trop faible pour se défendre ? Et déjà avant que tu n'ailles plus loin, je t'interdis de me parler sur ce ton. Je ne suis plus ton épouse. A part notre fils plus rien ne me lie à toi. Si j'ai envie d'aller quelque part que tu y sois ou non, j'ai le droit d'y être sans penser à toi ou à ta nouvelle femme. Si les propos des filles vous ont dérangé c'est parce qu'ils étaient vrais. Et si tu veux savoir, je voulais ne pas venir pour ne pas vous mettre mal à l'aise mais Fatim a insisté. Finalement je ne regrette absolument rien. Et merci de sortir de chez moi.
Elle pose Ibrahima et montre la porte d'un signe de main.
-Je connais la femme que j'ai eu à épouser. Tu es bien trop digne pour initier ce genre de choses. Sois le assez pour ne pas les suivre dans leur délire.
-Va te faire foutre Abdoul, très sincèrement va te faire foutre.
-Merci, je vais pas le disputer avec toi. Je reviens prendre mon fils mercredi.
Je sors par la suite de son appartement.
Azizatou m'énerve, Radia m'énerve.
Qu'est-ce que je pourrais bien faire de ces deux-là ?
****Ellipse de temps****
Mon réveil sonne me trouvant sur un lit que je suis le seul à occuper. Azizatou est partie quand je me rendais à la mosquée pour la prière du fadjr.
Je dois me rendre au lycée pour 10h, ce qui a fait que j'ai pu dormir un peu plus que d'habitude.
Avant d'aller sous la douche, je vais d'abord demander l'aide-ménagère de préparer mon petit déjeuner comme ça je n'attendrai pas quand je finirai de me préparer.
La maison est assez calme. Diatou est en train de faire une nouvelle formation, elle est bien plus courageuse que je ne le serai jamais. Je lui ai proposé d'entrer dans l'enseignement mais elle a dit que les enfants l'énerveraient et elle risquait de tuer l'enfant de quelqu'un. Tout le monde n'a pas envie de venir enseignant mais au moins ça recrute. Là, je vois juste ma petite sœur aller à la collection de diplôme sans même être sûr qu'il y aura un travail à la clé.
Ma mère dort encore.
Je prends ma douche sans réellement durer. Je n'ai qu'une heure dont les 15mn que je dois mettre pour aller au lycée.
Heureusement que je suis véhiculé. Le lycée n'est pas loin mais on habite dans une zone assez enclavée, ce qui fait que c'est galère niveau transport.
Je peux en vouloir à Azizatou de quitter la maison aussi tôt mais je dois reconnaitre qu'elle n'a pas le choix. Les bus sont chiants et les cars le sont encore plus. Elle n'a pas vraiment le choix, il faut qu'elle quitte tôt pour ne pas être en retard.
Peut-être que si je m'étais arrangé pour avoir une maison à Fass ou Gueule-tapée, ce serait mieux pour elle. Pas pour moi car là, le lycée serait trop éloigné.
Bref c'est très compliqué.
Je m'habille à la quatrième vitesse. Je porte une chemise africaine orange avec un pantalon noir.
Je vais dans la cour où la table à manger est posé.
Je m'assieds et l'aide-ménagère m'amène mon petit déjeuner. Elle m'a fait une omelette sur le plat et un café bien noir comme je l'aime.
Parfois je me demande comment on fera si elle décide de partir.
J'entends par là, que les aides ménagères peuvent partir du jour au lendemain.
Plus d'une fois Radia s'est faite planter par sa bonne.
Mais elle, elle s'arrangeait pour tout faire le soir quand elle sortait du boulot.
Le matin alors tout était prêt.
Je me demande si mon épouse actuelle pourrait gérer sans domestique. Evidement comme elle s'en est elle-même défendue, elle n'est pas Radia et Radia n'a pas eu à allier étude et ménage. Les études restent plus prenantes que le boulot.
Je finis de manger, je bois de l'eau, direction ma voiture pour me rendre au lycée.
Pour certains avoir une voiture est un luxe, moi je dis haut et fort c'est une nécessité. Rien que pour la santé mentale, mieux vaut éviter les transports en commun.
Dieu m'a donné la chance de n'avoir pas chômé. J'ai commencé à travailler très tôt parce que je savais ce que je voulais faire et je n'ai jamais trainé pour les études.
Avant d'être muté à Dakar, j'avais mis à côté assez d'argent pour acheter une voiture et c'est la première chose que j'ai faite. Je me suis sacrifié sur beaucoup de chose. Une chose est sûre si c'était à refaire, je n'hésiterais pas.
Quand j'arrive au Lycée, il est 10H, les élèves ont une pause donc ils rentrent en classe à 10h10. Je vais à la salle des profs, je devais parler de quelque chose avec le professeur principal de la seconde S C.
******
A 15H j'ai cours avec la terminale S2 B, l'ancienne classe d'Azizatou. Je vois encore les redoublants de sa promotion. Il ne se passe pas un cours dans cette salle sans que je repense à ce par quoi je suis passé avec elle pendant tout ce temps. J'aurais peut-être dû demander qu'on me change de classe afin d'oublier qu'elle était mon élève avant d'être mon épouse. J'ai bafoué pas mal de règles d'éthique dans cette relation qui était loin d'être professionnelle. Je pouvais demander un changement mais il aurait aussi fallu que j'explique pourquoi et je pense qu'il est préférable d'éviter ce genre de problème.
Je me demande s'il y a des bruits de couloir quant à mon mariage avec une de mes anciennes élèves. Lors de notre mariage, je n'ai vu que son petit groupe et elles ont eu le bac toutes les 4. Ma question est plutôt quel genre de relations entretenaient-elles avec les redoublants ? La relation est-elle assez forte pour que mes élèves d'aujourd'hui sachent que l'année passée ils partageaient la même pièce que mon épouse.
Vous devez vous demander pourquoi je pense à tout ça... Parce que j'ai une réputation et je préférerais que personne n'ait quelque chose à dire sur ma vie privée.
Mon téléphone sonne alors que je regarde mes élèves lire le texte que j'avais prévu qu'on étudie aujourd'hui.
Je n'aime pas répondre quand j'ai cours et d'habitude les gens évitent de m'appeler à cette heure.
Je décide de le mettre sur silencieux et de continuer ce que je faisais. Je rappellerai à 17H, je n'ai rien de prévu après.
*****
En sortant je regarde mon téléphone et je vois que Souley, mon frère le fils ainé de mon père a essayé de me joindre et par la suite ma mère a pris le relais. 5 appels en absence.
Non sérieusement, ça a intérêt à être urgent.
Je décide de rappeler Souley.
-Allo Bro, ça va.
-J'ai essayé de t'appeler à plusieurs reprises.
-Il était 16h, tu devais t'imaginer que j'étais en classe et que je pouvais pas répondre.
-Je n'ai malheureusement pas de bonnes nouvelles. Papa est à l'hôpital.
-Quoi ? Comment ça ?
-Il fait un infarctus. Viens aussi vite que tu le peux.
*******
C'est en trombe que je sors du lycée. Je roule aussi vite que je peux. Souley ne m'a pas donné le nom de l'hôpital mais ça doit forcément être celui où papa a l'habitude d'aller. Je suis pas medecin et les matières scientifiques c'est pas mon truc. J'ai peur que son pronostic vital soit engagé. J'espère tout de même que les médecins pourront faire quelque chose.
Je ne pense pas être encore prêt pour une vie sans père.
******
Quand j'arrive à l'hôpital, je suis accueilli par les pleurs de ma mère. Je comprends que je suis venu trop tard.
-Où est Souley ?
-Je suis là, dit-il avant de se montrer et de venir jusqu'à moi. Je voulais pas te l'annoncer au téléphone. Selon le médecin, il a fait un infarctus du myocarde et il nous a quitté avant qu'il ne soit pris en charge. Je suis désolé.
-Je suis désolé aussi.
Je vois d'autres de mes frères et sœurs avec nos mères.
J'essaie de consoler ma mère inconsolable qui est devenue veuve maintenant.
-Maman s'il te plait, actuellement papa n'a pas besoin de ça. A part prier pour lui, on ne doit faire rien d'autre. C'était un homme bien qui a fait de son mieux de son vivant. Je sais qu'il est parti en paix. Où est Diatou ?
-Elle m'a dit qu'elle arrivait, dit-elle en essayant de se calmer.
-Ce n'est pas la peine qu'elle vienne. De toute façon, nous n'avons plus rien à faire ici. Je vais parler à Souley et les autres, on verra comment on va s'arranger pour tout ça.
Avec les autres fils de papa, on se concerte pour voir ce qu'on fera dans les prochains jours. Papa passera la nuit à la morgue et demain aura lieu la levée du corps et l'enterement. Le reste ce sera les prières des 1er, 8ème et 40ème jour.
******
J'ai pu demander à Diatou de ne pas venir, j'en vois pas l'intérêt.
Je rentre avec ma mère et 3 de mes demi-sœurs qu'il faudra que je dépose dans l'ancienne maison de mon père.
Quand j'arrive à la maison, je trouve Diatou et Azizatou ensemble dans le salon et je dois m'occuper du travail horrible d'annoncer la mauvaise nouvelle.
Diatou est effondrée, mon épouse reste de marbre mais je peux lire dans ses yeux que la seule chose qui l'inquiète c'est moi et comment je me sens face à tout ceci.
A part la dévastation, est-ce qu'on peut se sentir différemment face à tout ça ?
J'essaie de me calmer en me disant que je ne suis pas au plus mal.
J'ai grandi avec mes 2 parents jusqu'à mes 32 ans. Certains perdent leurs mères dès la naissance. J'ai le droit d'être triste comme tout le monde mais je dois être reconnaissant face cette chance, ce privilège.
******
Je remercie le ciel d'avoir eu deux parents aimants qui m'ont toujours me fait sentir particulier. Je m'accroche à cette pensée surtout dans ce cimetière en sachant qu'on amène mon père dans son dernier demeure.
J'ai l'impression d'être un spectateur face à tout ceci.
Je repense à l'homme fort que j'ai toujours pris pour modèle. On sait que la mort est inévitable pourtant on y pense jamais.
Jamais je ne me suis posé en me disant qu'un jour, il va falloir creuser une tombe pour mon propre père.
J'aurais aimé être dans notre ancienne maison ces derniers jours ? Si je pouvais imaginer que mon père passait ces derniers jours, j'aurais été là-bas.
Je me sens hypocrite. Je console ma mère et je console Diatou en leur disant qu'elles ne doivent pas être tristes alors que je suis sûr de l'être encore plus qu'eux. J'ai envie de pleurer mais je me retiens, je sais ce qui est dit quand on pleure un mort et mon père ne mérite pas ça.
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Quand je vois mes collègues, je repense à la chose qui m'inquiéter le plus hier le fait qu'ils sachent que j'ai épousé notre ancienne élève. Aujourd'hui je leur présente Azizatou comme mon épouse, c'est sûr qu'ils l'ont reconnu. Je pense qu'ils vont un peu respecter mon deuil et ne pas poser de questions déplacées.
Puisque c'est mercredi après-midi, la plupart d'entre nous sont libres. Ceux avec lesquels je suis le plus proche, ce n'est pas tout le monde, ont fait le déplacement. Je les remercie pour ça.
Je vois également mes potes et leurs épouses. Radia aussi est là. Je pense qu'ils sont plusieurs à avoir demandé leurs après-midis. Je ne parle pas pour moi mais de toutes les connaissances de mon père. Il faisait partie des gens du monde et connaissait beaucoup de personnes qui ne pouvaient faire autre chose que venir à ces funérailles.
C'est sûr que cette maison sera bombée pour les prochains jours.
****Ellipse de temps****
Nous sommes tous assis dans le salon avec nos oncles. Nos mères ont fini leur période veuvage et c'est aujourd'hui qu'on va parler du sujet crucial depuis que papa nous a quitté, l'héritage. N'ayant pas de testament, tout doit se faire dans les règles de l'Islam.
A la surprise de tout le monde, Souley vient avec un papier attestant que notre cher père lui a vendu sa maison quand il avait des problèmes financiers, il y a 5 ans.
Je me demande quel problème financier papa pouvait avoir il y a 5 ans, vu qu'il y a 5 ans, c'était nous ces fils qui nous occupions de la dépense quotidienne et de l'argent qu'il devait donner à ses épouses.
Je ris, bien sûr que je ris. A votre avis, pourquoi je me suis tué pour avoir ma propre maison. C'était pas parce que je détestais vivre dans une grande maison ou pour avoir assez de place pour prendre une deuxième épouse, je l'ai fait tout simplement parce que j'ai entendu assez d'histoire d'héritage qui ont fini devant les tribunaux avec des batailles acharnées d'avocat.
Je préférais ma propre barraque sans risquer qu'on me foute à la porte. Eh oui j'ai insisté pour que ma mère et ma sœur me suivent. Je sentais dès l'abord que ça allait se finir ainsi.
Je ne sais pas comment Souley s'est arrangé pour avoir ces papiers mais une chose est qu'il les a. Je m'intéresse de nouveau à ce qu'il dit.
-J'ai promis à notre père de ne jamais mettre à la porte mes frères et sœurs, mais comprenez que je n'ai pas mis l'argent que je devais mettre dans ma propre maison comme Aziz a fait pour me retrouver à la partager avec vous tous. Je veux que mes enfants aient leurs propres chambres.
-Tout ça pour vous dire que si vous ne vous débrouillez pas dans les prochains jours, il va vous mettre à la porte.
Je dis ma phrase, complètement énervé par ce qu'il venait de dire.
-Souley, dit Demba mon autre frère, fils de la deuxième épouse de mon père. Tu dis que papa t'a vendu la maison à cause de problèmes financiers. Je veux avoir des détails. Plus d'une fois, papa a fait appel à nous tous pour qu'on se cotise afin qu'il règle des problèmes. Et franchement problèmes financiers qui coûtent plusieurs millions, ça doit être gros. Je veux des détails.
-Papa préférait amener ça dans sa tombe et en tant que fils ainé, je préfère respecter sa dernière volonté.
-Et si tu penses qu'on va se laisser faire, c'est parce qu'on a beau partager le même ADN, tu ne nous connais pas, dit Aly.
-Si vous avez envie de gaspiller votre argent avec les avocats libre à vous. Papa me l'a vendu et ça s'est fait devant un notaire. Juridiquement cet acte est blindé. A votre place je commencerai déjà à lire les petites annonces.
Et il se barre tout simplement.
Tout le monde parle dans son coin, ça part dans tous les sens. Souley n'a respecté personne même pas nos oncles qui sont présents dans le salon.
Je demande à ma mère de se lever afin qu'on rentre.
Elle me remercie chaleureusement en me disant que je ne pouvais pas avoir de meilleures idées que de construire une maison. Et juste à ce moment-là, je pense à Radia. Je lui dois tout et aujourd'hui elle m'a évité une honte profonde en me faisant virer de mon lieu d'habitation.
Elle méritait pas ce que j'ai fait en épousant Azizatou. Malheureusement suis tombé amoureux et je ne pouvais faire rien d'autre que l'épouser.
Radia a toujours été une épouse parfaite mais ce que j'ai ressenti pour Azizatou dépassait tout entendement.
Je vais la voir je dois récupérer notre fils.
Je dépose ma mère avant d'aller chez Radia.
Quand je gare la voiture. Je vois Radia qui raccompagne un type. Qui s'est celui-là ?
Je sors de ma voiture, Radia me regarde avant de s'éloigner du monsieur.
Je la suis.
-Tu l'as fait exprès. Tu savais que j'allais venir donc tu t'arranges pour que je tombe sur ce type.
-Mais de quoi tu parles ?
On entre dans l'appartement.
-Ibrahima est en train de dormir, tu veux que je le réveille ?
-Non laisse-le. Et réponds-moi.
On s'assoit sur son canapé.
-Te répondre sur quoi ?
-Tu veux me rendre jaloux ?
-Dit l'homme qui est marié avec une autre. Aziz tu penses que j'ai le temps de te rendre jaloux. Pour l'heure, tu es vraiment le cadet de mes soucis. Si j'ai l'occasion de refaire ma vie, je le ferai sans avoir la moindre pensée pour toi.
-Ah oui... J'espère que ce type pourra te faire ressentir ça.
Je commence par la caresser.
-Qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-elle avant de frissonner par ma touchée.
-Je t'ai posé une question et j'attends une réponse. Quand tu seras dans les bras de ce type, penses-tu que t'arrivera à gémir comme moi je te faisais gémir ?
Elle ferme les yeux sans dire un mot, là je comprends automatiquement que j'ai réussi à l'amener loin. Je l'embrasse dans le même procédé.
Quand je vois qu'elle s'est laissée faire, je décide de ne pas m'arrêter en si bon chemin en espérant que notre fils va rester endormi encore un peu et va pas entrer dans le salon.