Ce soir là, c'était le tout premier coup échoué de la bande et malgré les milliards emportés, rien n'allait car ils avaient tous peur d'être découvert.
Pendant un moment, Léonard pensa à payer les autres prisonniers afin qu'ils éliminent Roland, une idée que toute la bande approuva sauf Hilaire, le Cerveau de la bande, ce qui fit éclater une dispute.
- mais tu veux qu'on se fasse traquer peut-être ?
- ça aurait pu être l'un de nous à sa place se défendit Hilaire.
- mais non alors, il devrait se sacrifier pour la team. Le business doit continuer,nous ne vivons que de ça.
Ayant assez des hurlements de ses éléments, Léonard frappa la main sur la table, ce qui ramena le silence. Il les regarda un par un avec un regard meurtrier. Leur bruits à la con l'empêchait de bien réfléchir pourtant il avait besoin de calme et de réflexion.
Peureux comme il était, Alfred se leva d'un mouvement brusque et alla se placer devant Léonard, le nez frémissant signe qu'il était en colère.
- mais à quoi bon de réfléchir chef? Roland s'est fait prendre par son incapacité au travail, nous ne pouvons pas payer pour ses erreurs.
- tu as bien dit pour son incapacité au travail espèce d'incompétent? Hurla Hilaire. Tu veux peut-être que je te rappelle que c'est de ta faute s'il s'est fait prendre ? Tu étais censé surveiller les gardiens lorsqu'on les a ligoté mais au lieu de ça, tu n'as pas cessé de prononcer le nom de chacun d'entre nous comme un mec dans couilles. C'est de ta faute si l'un d'eux a appuyé sur le bouton rouge alors cesse ton manège tout de suite.
- assez, hurla de nouveau Léonard. Vous êtes assez grand, votre travail consiste à faire une équipe et non à vous engueuler à longueur de journée.
- et notre paye chef? Demanda Alfred, ce qui créa des rires moqueurs au sein de la bande.
Leonard lui jeta un regard noir tout en serrant les poings.
- voilà ce que je disais. On a un problème bien plus sérieux mais tout ce qui t'intéresse c'est ta paye bon sang et tout ça pour ne pas te nourrir l'estomac avec mais aller donner à cette gonzesse de Paola.
- je t'interdis de parler d'elle comme ça, c'est bien la femme la plus sérieuse qu'il m'ait été donné de rencontrer. C'est elle la femme parfaite.
Encore un éclat de rire au sein de la bande. Tous secouaient la tête de gauche à droite , n'arrivant pas à croire.
- si l'un de vous sort encore un mot de sa bouche, je vous enverrais en enfer bon sang.
Tous se calmèrent sous les cents pas que faisait Léonard les mains dans les poches de son jean.
- on pourrait faire appel à Khoros, suggéra Hilaire.
- c'est peut-être une bonne idée mais nous avons de fortes chances de nous attirer ses foudres, il ne sera pas content de votre erreur.
- que faire donc?
- patienter un peu, répondit Léonard.
- et laisser que Roland se fasse transférer à Kodengui peut-être ?
- certainement, répondit Alfred mine de rien.
- et dois-je te rappeler que s'il plongé, nous plongeons aussi ? S'il franchit déjà les barreaux de la prison centrale de Yaoundé, nous y passerons tous.
- voilà la raison pour laquelle on devrait l'éliminer lorsqu'il est encore temps.
Ne se contrôlant plus suite à cette réplique, Hilaire se jeta sur Alfred et une bagarre s'enchaîne. Hilaire était un garçon qui, lorsqu'il a rejoint la bande, il fonctionnait avec la de "on vit ensemble et on meurt ensemble". Voir alors les suggestions des autres Vis à vis de la situation de Roland le mettait hors de lui.
Sous les hurlements de Léonard, les autres hommes de la bande allèrent le séparer et Alfred s'y échappa avec une mâchoire déformée.
- c'est quoi ce comportement de gamin à la fin?
Aucun d'entre eux n'ouvrit la bouche. Un silence de mort régnait dans la pièce et seul le souffle bruyant de Hilaire se faisait entendre suite à sa respiration erratique et aux battements effrénés de son cœur.
Nous en avons encore pour dix-huit heures de temps, je pense que ce temps est largement suffisant pour trouver la solution adéquate.
Ils hochèrent la tête et comme cette proposition ne convenait pas à Hilaire, il sortit de la pièce. Il avait tellement envie de connaître ce Khoros afin qu'il intervienne mais son identité n'était point révélée.
Lorsqu'il fut parti, une petite idée de mit à trotter dans l'esprit de Léonard, il se retourna vers les garçons en fronçant les sources.
- la mission n'a jamais été celle de tuer qui que ce soit alors qui a fait cette bêtise.
Lorsque tous les regards se tournèrent vers Alfred, il ne sentit point assez fort pour supporter cette lourde charge.
- c'est Roland. Dit Alfred dans le seul but de sauver sa peau et faire plonger Roland définitivement.
- n'est-ce pas une bonne raison de plus pour l'écarter afin qu'il ne soit pas une menace pour nous?
Leonard s'en alla en colère, jamais Roland n'avait fait ce genre de chose depuis qu'il avait rejoint la bande et son comportement était intolérable car c'était ce qui finirait par les faire tomber.
- on peut savoir pourquoi as-tu réagis ainsi ? Demanda l'un d'eux.
- J'en ai marre de ce Roland vous entendez ? On ne peut mener aucune opération s'il n'est pas là, il est toujours celui qui dicte les ordres lors des opérations mais c'est fatiguant à la limite.
- mais Alfred, nous tous ici savons que tu es le plus idiot de la bande, la preuve, tu es d'accord qu'on le fasse éliminer, pendant qu'on est dans les problèmes, tu demandes ta pays afin d'aller donner à une fille qui te voit comme un gamin de cinq ans et pour tout couronner, tu viens de dire au chef que c'est Roland qui a assassiné deux hommes de sécurité alors que c'était toi. Nous tous ici présent savons pertinemment que jamais Roland n'aurait réagi ainsi alors, cesse d'être jaloux de lui.
- moi jaloux ? Qu'est-ce que ce mec a que je n'ai pas? Il n'a même pas de petite amie.
- c'est cette mégère que tu appelles petite-amie ? N'as-tu pas remarqué les regards brillants que lui jetait la fille du ministre des finances la dernière fois? Apprend à grandir.
Tous sortirent et laissèrent Alfred ainsi seul.
Auteure : Fayole Goumgang Wamba