Chapitre 5 Chapitre 05

tout l'océan qui nous sépare

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- Je veux s'il te plait aller en vacance aux Etats Unis cette année, j'ai besoin de changer un peu d'air..

Mon père marqua une pause, qui me parut bien plus longue qu'elle ne le semblait.

- Papa t'es là ?

- Uhum, écoute, on en reparle ce soir à la maison d'accord ?

- Oui, dis-je, toute triste d'un coup.

Durant tout le trajet jusqu'à la maison j'étais avec mes écouteurs dans les oreilles entrains de jouer en boucle « Nobody's perfect » de Hannah Montana. Une fois arrivée je parti m'enfermer dans la chambre. Couchée sur mon lit les yeux contemplant mon plafond j'essayais tant bien que mal de me vider la tête. Une larme coula et je l'effaçai rageusement. Je me promis ce jour de ne plus laisser mes sentiments prendre le dessus. Aucun homme n'a le droit de me mettre dans cet état. C'est avec cette résolution que je m'endormi sans le savoir

- Laila ?? viens répondre à papa. C'était Khalil qui toquait à ma porte

- Uhum, j'arrive...

Je trouvais mon père et ma mère dans leur chambre, en train de regarder le journal télévisé. Franchement même la manière avec laquelle les journalistes de la RTG parlent, ça ne me donne pas envie de regarder. Pfff

- Bonsoir papa, bonsoir Maman, dis-je en me blottissant dans les bras de mon père.

- Djarama ça va ? (bonsoir ça va ?), pourquoi tu n'es pas venue manger ?

- Tchiiii, hari mi wèlaka (je n'avais pas faim), dis-je calmement.

- Huumm Laila, toi qui a un si bon appétit, ces temps-ci tu ne manges carrément pas en plus même ta bonne humeur a disparue, tu passes ton temps enfermée dans ta chambre. Ko hondhoun wadhi ? (qu'est ce qui se passe ?)

- Non non Maman il n'y a rien. J'étais juste stressée par les examens. Avec les révisons ce n'est pas évident, vu la densité des cours.

- Papa... tu as pensé à ce que je t'ai dit aujourd'hui ?

- Oui j'en parlais avec ta mère, c'est vrai que ça fait un moment que tu n'y es pas allée. En plus ton passeport doit être renouvelé. Mais on va attendre d'abord la sortie de tes résultats, ensuite on verra, d'accord ?

- Awa Gasssi (ok, c'est bon).

On a continué de parler de tout et de rien. Je regardais mes parents, malgré l'âge et toutes les années passées ensemble, ça se voyait bien qu'ils s'aimaient... à leur manière, mais ils s'aimaient

Les jours passaient et je n'avais aucun signe de Boubka, rien, nada. Tant mieux d'ailleurs je ne voulais pas voir sa face. Je me suis installée une routine d'enfer. Réveil, nourriture, film et dodo.

On était le jour des résultats et je stressais comme une malade, je ne sais même pas pourquoi. Vu qu'on é tait un samedi, mon père m'a dit qu'il passera les récupérer, il était sur le point de sortir

Toute la journée, j'étais là en train de stresser, le cœur lourd. Et si je validais mon année et que mon père estimait que ma moyenne était faible, et si pour me punir il annule mon voyage. Et si..

Piiii piiiiii... c'était la voiture de papa. Je couru comme une malade pour ouvrir le portail. Dès qu'il fut descendu, je me précipitai à sa rencontre

- heyy doucement ma jolie, c'est quoi ce comportement de chèvre

- Ehh toi Khalil je te cose pas hein, tu me veux quoi même ?

- Ehhh respecte moi hein, je vais taper ta bouche dehh, je suis ton grand frère, papa parles lui stp avant que je na la défigure !!

- Papa ?? tu as récupéré mes résultats ?

- Oui oui ils sont dans mon sac, euh en fait après je suis parti prendre ton billet, vu que ton frère Ahmed est à New York ce weekend je t'ai pris le billet pour ce samedi, il passera te récupérer dimanche... Khalil appelle-moi ta mère s'il te plait...

Ahhh je les ai laissés là-bas. Moi je faisais déjà ma danse de Zouglou, tellement j'étais aux anges. Mais très vite, cette joie se transforma en angoisse totale, mais attend, Samedi c'est dans 3 jours ?? Comment moi je vais me préparer que durant 3 jours ?...je suis fouutuuu ahh lalaalala

Le soir de mon départ, j'étais en train de ranger mon bagage à mains lorsque que mon téléphone vibra, c'était un message. Distraitement, je le pris, mais c'est en toute surprise que je découvris que c'était Bouba qui m'a écrit

« Laila, il faut que je te parle, tu es chez toi ?

J'ignorais son message, mais la seconde d'après je reçois un autre.

« Réponds moi sinon je débarque à la maison et même si tu n'y es pas je t'attendrai jusqu'à ton retour »

Le message me fit sourire. Ahh mon cher, si c'était demain que tu m'avais écrit et que je ne répondais pas parce que je suis dans l'avion, tu allais débarquer chez moi sans me trouver et m'attendre toute les vacances jusqu'à mon retour hahaha. Mais bon vu que je suis encore là, je ne veux pas prendre le risque qu'il débarque à la maison vu la tension qu'il y'a entre nous

« Retrouve moi, sous le grand manguier derrière chez moi, dans 3 min, si je ne t'y trouve pas je rentre chez moi !» lui envoyais je

- Maman je sors, je vais acheter des bonbons à la boutique, comme amuse-gueule pour l'avion

Sans attendre sa réponse je suis sortie de là, l'esprit un peu troublé. Qu'est ce qu'il me veut encore ?

Quand je suis arrivée, je le vis adossé sur l'arbre les mains dans les poches, me fixant dans les yeux. J'ai l'impression qu'il a embellie durant ces dernières semaines. « Allez ma cocotte, tu attaches ton cœur et tes yeux d'ailleurs, tu vas écouter ce qu'il a à te dire et ensuite tu te casse de là » me dit ma conscience.

- Salut, me dit-il, de sa douce voi

- Salut...

Un silence lourd s'installa entre nous, je baissai ma tête et commençai à jouer avec mes doigts.

- Laila...

- Humm ?

- Regarde-moi s'il te plait quand je te parle.

Je relevai ma tête et là, il plongea son regard dans le mien, je me senti toute bizarre.

- Je n'aime pas la situation entre nous, j'avais envie de te parler depuis le début, mais j'ai jugé nécessaire de te laisser te calmer. Je voulais profiter du jour des résultats pour te parler mais tu n'es pas venue, c'est ton père que j'ai croisé à l'école... il marqua une pose et continua

- J'étais sincère quand je te disais que je ne voulais pas te perdre, pour rien au monde, tu occupes une trop grande place dans ma vie pour cela... mais, depuis le jour où...enfin... depuis l'autre jour, j'ai l'impression que c'est ce qui se passe Laila. Tu t'éloignes...

Je ne savais pas quoi dire, est ce que même j'ai écouté tout ce qu'il a raconté ?? Moi je regardais plutôt sa bouche bouger, que quelqu'un vienne me gifler je vous en prie. Comme si je n'avais pas entendu tout ce qu'il m'a dit, je lui sortis

- Je m'en vais aux Etats Unis ce soir...

- Tu QUOI ???

- Je te dis que je m'en vais, d'ailleurs il faut que je parte là, on va bouger pour l'aéroport.

- Ahhh...tu allais partir sans me dire, tu as vraiment mis une croix sur moi ? sur nous...

- Ohh arrête de rendre la situation plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Il n'y a jamais eu de « nous » entre toi et moi !! ma voix se cassa... il ne faut pas que je pleure, non !!

- C'est pas vrai...on... tu es ma meilleure amie Laila, je t'ai dit des choses que je n'ai jamais dites à personne d'autre, tu..

- Arrête Bouba, s'il te plait, ne complique pas les choses, je t'en prie. Mes larmes coulaient déjà, sale traitres. Reprenant ma contenance je lui dis :

- il faut que j'y aille !

- Tu t'en vas pour toujours ?? dit-il dans un murmure.

- Euhh non, non. Juste pour les vacances, dis-je troublée par sa question.

- Ahhh...

Je voyais un soulagement passer sur son visage. Mon départ l'affecte il à ce point ??

- Ecoute j'ai tellement de choses à te dire... mais je ne préfère pas le faire maintenant alors que tu pars de l'autre côté de l'océan, j'attendrai ton retour Laila... je t'attendrai.

Il a dit cette phrase avec une lueur nouvelle dans ses yeux que je ne lui connaissais pas. De l'espoir ? Y'a un truc qui cloche dans tout ça. Il se rapprocha lentement. Mon cœur se mit à battre à rompre. Il me prit la main

- Regarde-moi Laila !

Ohh maamaa, le gars-là, son plan c'est de me tuer c'est ça. Mon coeur va lacher. Je le regardais et il me sourit, je lui rendis son sourire... puis l'instant d'après il me serait dans ses bras... son parfum...mieux je me tais ohh

- Tu vas me manquer big head, on se dit à la rentrée, et prends soin de toi.

Moi j'étais dans un état second je ne pouvais pas répondre dehh.

..............**Bouba**............

Sans savoir pourquoi je l'ai serrée dans mes bras, son odeur m'avait tellement manqué, elle sentait toujours la vanille Laila, je crois que c'est son gel douche

- Tu vas me manquer big head, on se dit à la rentrée, et prends soin de toi

Sans me répondre elle se détacha lentement de moi, j'avais cette impression qu'elle tremblait un peu. Sans un regard de plus, elle se retourna et s'en alla.

Ahh Laila, Laila... ça me tue de la voir pleurer. Et c'est pire quand je me dis que c'est de ma faute. Elle est rentrée dans ma vie comme un rayon de soleil. Sa positivité et sa joie de vie me fascinent. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui a tant de « peps »

Laila a toujours su mettre une sorte de distance entre nous. J'avais mis cela au le compte de sa pudeur, mais le jour où elle m'a sorti tout ce qu'elle avait dans son cœur, sans vous mentir j'ai été choqué

Je n'ai cessé de me répéter que ce n'était pas possible, et que jamais je ne pourrai la voir autrement que comme mon amie. Apres avoir longuement pensé à tout cela, j'ai décidé de la laisser tranquille parce que, ne voulant pas lui faire du mal

Je ne sais pas si vous le savez, mais je suis son ainé de 2 ans. Et malgré mon jeune âge, je sais faire preuve de maturité. On me répète souvent que je ne raisonne pas comme la plus part des garçons de mon âge, et j'en ai conscience. C'est pour cela que dès que j'ai su ce qu'elle ressentait, je me suis promis de la laisser en paix le temps qu'elle digère

Mais... je fus surpris par la tournure qu'ont prises les choses. Sans que je ne le demande, ces semaines passées sans elle, ont été les pires de toute ma vie. Jamais je n'avais ressenti cela. Elle me manquait terriblement, je me suis rendu compte que j'avais ce besoin vital de la voir, de lui parler.

Je me surprenais à penser à elle, à sa manière de parler, à son rire... elle a un rire magnifique. Elle est ce genre de personnes fortes et fragiles en même temps. J'avais cette ferme conviction que je devais la protéger... qu'elle a besoin de moi, autant que j'ai besoin d'elle

Je me surprenais à sourire quand je la revoyais encore et encore en face de moi, me parlant sans me regarder, en jouant avec ses doigts. Et lorsqu'après le lui avoir demandé, elle relevait la tête et plongeais son regard dans le mien... je sentais mon corps se noyer dans la profondeur de la beauté de ses yeux... Laila, elle a des yeux magnifiques... elle est magnifique

C'est avec ces pensées que je suis rentré chez moi, trainant les pieds me demandant ce qui se passait dans ma tête, j'ai l'esprit troublé à cause de toute cette histoire. Finalement, le fait qu'elle s'en aille pour les vacances n'est pas plus mal. Cela me permettra de comprendre vraiment tout ce qui se passe autour de nous. Mais une chose est sûre, c'est qu'elle compte pour moi plus que je ne l'aurai pensé, et j'ai bien l'intention de le lui dire à son retour.

En attendant il y'a tout un océan qui nous sépare, et Je ne peux empêcher mon esprit de penser à la possibilité qu'elle ne ressente plus rien pour moi à son retour, non je ne le supporterai pas

Mais... et si ?