On approchait du début des examens de fin d'année maintenant, tout le monde était occupé avec ses cahiers..
Matou et moi avions fait un planning impeccable concernant nos révisions. Ahh oui hein il faut que je rende mes parents fiers de moi quand même. Il faut qu'ils sachent qu'ils ne paient pas tout cet argent pour rien.
- Pour l'examen final, révisez tous les chapitres depuis le début de l'année, vous êtes prévenus déjà, le sujet pourrait tomber sur n'importe lequel !!
La classe éclata dans un brouhaha hors pair. Ce prof il est malade, ma foi !! Comment veut-il qu'on révise tout le cahier, mais ce n'est pas possible. D'autant plus qu'il s'agit-là du cours de SVT ! ahh mama quand je pense à tous ces noms bizarres j'en ai des mots de tête. Les biologistes ils doivent être bourrés lorsqu'ils inventent les noms pour tous ces êtres
L'instant d'après, la sonnerie qui nous libérait du dernier jour de cours, retentit. On avait une semaine pour réviser et nous préparer au mieux pour les examens. Je me lève et range mon sac puis me dirige en souriant vers Matou qui m'attendait déjà au niveau de la porte
- Ouff enfin je vais pouvoir dormir jusqu'à midi, j'ai hâte d'être en vacance walah, me dit elle
- Toi, parle pour toi, c'est parce que tu n'as pas une mère comme la mienne. Ma mère, cours ou pas cours, 7h tu es debout.
- Haha non elle, c'est un cas, mais quoi que, elle a raison. Tu es sa seule fille donc elle veut que tu sois irréprochable sur tous les plans.
En se dirigeant vers la sortie, je sorti de mon sac une sucette, qu'on appelait communément « bonbon BOOM ». ohh je l'adore elle est grosse et rouge, et à son coeur il y avait du swing-gum.
- Hey !!! BIG HEAD !!
Sans même me retourner, mon cœur s'est emballé, ce traitre !! C'était Bouba, le jour où il m'a appelé grosse tête, j'ai tellement rigolé, que j'ai failli renvoyer mon déjeuner, d'ailleurs depuis ce jour, quand il veut me faire rire, il m'appelle comme ça. Il a fait la bise à Matou, puis m'a fait un câlin. Le Paradis... tuer moi tout de suite je vous en prie. Son parfum.. Il sent tellement bon..
- Hum hum !! Oui squelette, qu'est-ce que tu me veux ? dis-je avec plus de contenance
- Bah je t'ai cherché partout aujourd'hui, tu es partie te cacher où ?
- Bah j'essaie de respirer un peu, vois-tu ? tu me pompe mon air.
- Donc tu avoues que tu me fuies ?
- Pff prends le comme tu veux mon cher.
- Djaka ! toi tu es trop impolie il faut que je te frappe un jour pour que tu me respecte un peu. Ecoute je n'ai pas trop le temps je voulais de dire deux choses, d'abord, aujourd'hui je dois passer voir mon oncle en ville donc on ne rentre pas ensemble.
- Ahh, dis-je déçue !
- Ensuite, comme on en a parlé la dernière fois, je vais réviser en physique demain, donc si tu es intéressé tu pourrais passer à la maison pour qu'on puisse le faire ensemble.
- Ohh oui oui moi aussi je veux bien réviser avec vous, je ne comprends rien dans cette matiere. Dit Matou.
Je regardais Matou, choquée. Je n'ai même pas donné mon avis, qu'elle s'était déjà installée confortablement dans notre discussion pfff.
- Ok bien sûr, fais-moi juste signe quand tu seras prêt, je passerai.
- Parfait alors...bon les filles je vous laisse, j'ai des affaires de grand à régler moi, dit-il jovial.
- Une dernière chose Laila, je veux aussi un bonbon...
- Bah va-t'en acheter un voyons, j'en ai plus moi ! dis-je
- Non, je veux celui-là, me dit-il, presque dans un souffle.
J'ai cru assister au déroulement de l'évènement de l'extérieur. J'étais bouche bée. Il s'approcha lentement. Tellement que mon cœur battait vite, j'avais l'impression qu'il l'entendait de là où il était. Il me retira lentement le bonbon de la bouche et le mis dans la sienne. Il me fit une bise sur la joue et me souffla un « à plus tard big head
- Pince moi, pince moi, je rêve... je dis à Matou, dès qu'il fut parti
- Ahh ma puce je ne sais pas pourquoi tu réagis comme ça pour si peu, il te prend carrément pour sa sœur.
- Mais pourquoi tu me dis ça ? au lieu de partager ma joie ou m'aider dans ce sens tu es en train de me casser le moral, tu es trop folle quoi.
- Uhhh je me tais ohh je ne vais plus mettre ma bouche dedans. En tout cas, je t'aurais prévenue. Je ne veux pas que tu souffres mon bébé.
- Anyway, il faut que je me sauve, le chauffeur m'attend.
- Ok, ehh n'oublie pas de me faire signe pour la révision de physique.
- Mouais, mouais...
Ce soir, toute la nuit, j'ai attendu un signe de Bouba. Un message, un appel, mais rien. Plusieurs fois j'ai écrit et effacé un message, hésitant de faire le premier pas. Finalement je me suis endormie le téléphone à la main, me posant mille et une questions sur le pourquoi il a réagi comme ça aujourd'hui. Peut-être que je ne le laisse pas indifférent, peut-être..
Apres notre révision chez lui, qui fut un réel succès, on a décidé que tous les jours jusqu'à la fin des examens, on allait réviser chez lui. C'était plus calme et en plus c'était lui l'expert entre nous trois. L'intelligence de Bouba me choquait à plus d'un titre. Il pouvait apprendre une leçon juste en restant là à nous écouter lire à haute voix nos cahiers. Il avait une capacité de rétention extraordinaire, du jamais vu
Deux semaines plus tard, on préparait la dernière matière. Les Maths... il fallait assurer sur ce coup. A 10h déjà on était chez Bouba, il y avait en plus de matou et de moi, 3 autres camarades de classe. Vers 16 h tout le monde était rentré chez lui à l'exception de Matou. Je ne comprenais pas pourquoi elle restait si longtemps, pourtant elle habitait loin de là. Moi je ne me pressais pas trop, ma maison est àhn moins de 5 minutes de marche de celle de Bouba
- Je crois que mon esprit est saturé, un exercice de plus et elle explose..
- Ahh Laila, tu es tout le temps là à exagérer, me dit Bouba.
- Non mais c'est vrai, bon il est 18h il faut que je rentre, je n'aimerai pas que Khalil avertisse tout le quartier de ma disparition, tu viens Matou ?
- Euh... en fait.. il y a encore une petite partie que je n'ai pas comprise, et j'ai peur que le prof n'envoie cela à l'exam, je crois que je vais rester le temps de finir ca et puis je m'en vais.
- Hum Matou il se fait tard, tu n'auras pas peur de rentrer toute seule après ?
- Non non, t'inquiète, toutes les façons je ne vais pas durer.
Bref je laisse tomber, c'est une grande fille, elle va gérer toute seul. Je ramasse mes affaires et leur dis au revoir. A deux pas de chez moi, je me rends compte que j'ai laissé mon téléphone chez Bouba. Totalement en colère d'avoir fait tout ce trajet pour rien, je rebrousse chemin avec une envie de pleurer tellement j'avais imaginé toutes les positions que j'allais prendre une fois dans mon lit
Comme d'habitude arrivée chez Bouba, je pousse la porte de l'entrée sans m'annoncer et vais directement dans sa chambre. Sans réfléchir je pousse la porte, et là, je reste totalement tétanisée par la scène qui s'offre à mes yeux
Matou, assise de part et d'autre les pieds de Boubacar, les mains sur sa tête, entrain de l'embrasser dans le coup. Et lui, les yeux fermés, on voyait bien qu'il appréciait ce qu'on lui faisait. Non, non, non!! Pitié !! Dites-moi que je rêve !! Il ne s'agit pas là de Matou que je connais et de Boubacar. Mon Boubacar !!
Dès qu'il mon vu, Bouba a poussé Matou sur le lit et s'est rapidement relevé, quand à cette ...je ne sais comment l'appeler...elle me fixait et ses yeux lançaient des éclairs. On voyait bien que la situation ne la dérangeait pas tant que c
- Laila..
Sans plus écouter, j'ai récupéré mon téléphone, tourné les talons et en l'espace de quelques secondes je me suis retrouvée dehors ignorant totalement les appels répétés de Bouba.
Mon cœur...j'ai le cœur comprimé. C'est trop, cette douleur me déchire le cœur. Qu'est ce qui fait le plus mal ? Le fait que ça soit Boubacar ou le fait que ça soit Matou ?! Matou.... elle s'avait pourtant tout ce que je ressentais pour lui. Elle sait tout ce que j'ai enduré lorsqu'il était avec Saran ! Et malgré, elle me fait ça à moi ?? Moi ?? Je suis tombée de haut !! Et Bouba, après tout ce temps, comment peux t'il ne pas avoir remarqué qu'il ne me laisse pas indifférente ? Que j'ai du mal à tenir sur place quand il est à côté. Comment a t'il fait pour ne pas remarquer le trouble dans ma voix quand je lui parle ? Ou toute cette attention que j'ai à son égard ? Ils me dégoutent !! Ils me dégoutent tous les deux !
Le cœur lourd prêt à exploser, je couru sans m'arrêter jusqu'à chez moi, et en ouvrant le portail je tombe nez à nez avec ma mère qui était assise dans la cours. Merde !
- Djarama Mama (bonsoir Mama
- Djarama boboan, a nibhi non handè (bonsoir mon bébé, tu es rentré tard aujourd'hui)
- Oui il y'avait plus de chose à réviser, j'avais pratiquement les larmes aux yeux.je me suis approcher pour lui faire la bise.
- Mais tu trembles chérie, ko hondhoun ? a nawounou ? (tu as quoi ? tu es malade ?)
- Non, non ça va, c'est surement la fatigue. Je vais me reposer, ne m'appeler pas pour le diner j'ai déja mangé.
Elle acquiesce et je vais m'enfermer dans la chambre. Une fois sur mon lit, je laisse exploser ma peine !! S'en était trop, sans pouvoir m'arrêter, j'ai pleuré tout mon soul. Je pleurais parce que je m'en voulais. Je m'en veux de ressentir un truc aussi fort pour quelqu'un qui ne peut même pas le remarquer, je m'en veux d'avoir perdu mon temps tous ces mois, je m'en veux pour mon amour perdu et pour mon amitié brisée
J'ai passé la nuit à me poser des questions, à me repasser encore et encore la scène que j'ai vue dans ma tête, et à pleurer de tout mon être. Mon examen s'est passé de la façon la plus bizarre qui soit. J'ai complètement ignoré Matou, et elle aussi, elle est restée dans son coin, heureusement d'ailleurs.je ne sais pas de quoi je serai capable si elle osait m'adresser la parole. D'ailleurs je lui souhaite de reprendre la classe, pff sorcière !
Bouba quant à lui, il a essayé de me parler, me disant qu'il m'avait attendu le matin pour qu'on vienne ensemble, me disant qu'il était navré pour la scène d'hier blablabla. Moi je ne répondais pas. On était adossé à ma voiture, en attendant le chauffeur qui était allé au petit coin. Lui aussi, il a fallu que le pipi vienne en ce moment, je n'ai pas envie de parler à ce traitre-là
- Mais big head, répond moi, j'ai l'impression que je suis le seul à parler
- Tu sais quoi ? ne m'appelle plus comme ça d'accord ? d'ailleurs ne m'appelle plus du tout, casse-toi !!
- Mais qu'est ce qui te prend ?? pourquoi me parles-tu de la sorte ?
- Il se passe que j'en ai assez !!
Je n'avais plus de souffle, je sentais que j'aillais craquer bientôt.
- J'en ai marre, je ne peux pas supporter plus, s'il te plait laisse-moi tranquille.
- Mais...
- Non Bouba pas de mais ! tu fais exprès de ne rien voir ou tu es aussi bête que ça ? pourtant moi je te mettais dans le lot des gens les plus intelligents du monde !! tu ne vois donc pas que si je suis dans cet éta,t c'est à cause de ce que j'ai vu hier ? je marque une pause pour bien articuler.
- Tu es si aveugle pour ne pas avoir remarqué le malaise que je ressentais quand tu étais avec Saran ?tu ne vois rien dans le changement de comportement que j'ai quand tu es présent ? bon sang, comment peut tu ne pas remarquer oh combien tu me troubles ? et dans un murmure je dis :
- Tu ne vois donc pas que je suis amoureuse de toi, que je t'aime....
C'était dit presque dans un souffle mais je sais qu'il a entendu.
- Et moi après tout ça, hier je tombe sur cette scène avec Matou, parmi toute les filles de la terre, il a fallu que ça soit Matou ! Et après tu veux que je sois normale avec toi ? désolé mais je suis fatiguée, je ne peux plus.
- Laila...je.. j'ai.. je ne sais pas quoi te dire. Je te promets que je n'ai jamais, jamais pensé à ça entre nous deux, jamais je ne te ferai souffrir volontairement, hier avec Matou c'était une erreur, c'est elle qui s'est jetée sur moi je n'ai pas compris ce qui s'est passé. Arrête de faire ça, parle-moi, ne suis-je plus ton meilleur ami ?
- Je veux plus que ça, dis-je presque dans un murmure
Il marqua une pause.
- Mais on est... enfin, je te considère comme ma sœur Laila, on ne peut pas faire ça. ça ne va pas marcher je le sais. Et ça risque de détruire tout ce qu'on a construit tout ce temps... je ne veux pas prendre le risque de te perdre...
Wow !! J'ai accusé le coup. Et à cet instant le chauffeur arriva j'ai essuyé mes larmes et je suis montée dans la voiture. Une fois dedans j'ai descendu la vitre et lui dis
- Comme je te l'ai dit plus tôt j'en peux plus moi, ça va faire des mois que je vis la même chose, je ne peux plus continuer ainsi, ce n'est pas saint. Considère déjà que tu m'as perdu. Enfin, le temps que je te sorte de mon cœur..
Et le chauffeur démarra, le laissant planté là, le visage douloureux. Sans réfléchir, je pris le téléphone mon téléphone et appela mon père, après quelque sonnerie :
- Allo papa
- Oui chérie ça va ? ton examen s'est bien déroulé ?
- Oui, oui j'ai l'ultime conviction que j'ai assuré. Je suis dans la voiture je rentre à la maison. Je t'appelais pour quelque chose.
- Dis-moi
- Papa, s'il te plait, j'ai été sage toute l'année, je n'ai presque rien demandé à toi et à Maman, et en plus mes résultats des autres modules étaient au top, et j'ai confiance pour ces examens finaux..
- Hey vas droit au but je n'ai pas le temps moi
- Je veux s'il te plait aller en vacance aux Etats Unis cette année, j'ai besoin de changer un peu d'air...