Là, devant moi, mon fiancé, l'homme que j'aime, se fait chevaucher par ma meilleure amie, celle dont je suis le plus proche depuis la maternelle. J'ai le cœur en miettes et mes neurones refusent de se connecter les uns aux autres pour réaliser la hauteur de la trahison que je subis à cet instant-même.
Peter finit par m'apercevoir entre deux râles de plaisir.
_ Putain Amy !
Peter pousse Lucy sur le côté et se lève du lit nu comme un vers. Tel un zombie, je fais marche arrière et prends le chemin de la porte.
_ Putain Lucy rhabille toi !
_ Pourquoi ? Au moins maintenant elle sait, on n'a plus à se cacher.
_ Ta gueule et habille-toi !
Je pourrais faire une crise, je pourrais me mettre à jeter tous les meubles et les babioles de Peter à travers la pièce, mais est-ce que je me sentirai mieux ? Là est la question. Je me sens tellement humiliée ! Il y a une heure encore, je rêvais d'être avec lui, dans ses bras, de me détendre au son de ses tendres mots et là, j'ai juste l'impression que ma vie entière vole en éclats. Ce qui est surprenant, c'est que je n'ai même pas de larmes qui me viennent, ni de mots. Je sens juste une horrible déchirure et du vide. J'entends aussi comme un bourdonnement dans mes oreilles.
Une main m'attrape l'épaule. Je me stoppe et me retourne. C'est Peter qui est seulement vêtu de son caleçon.
_ Amy, ce n'est pas ce que tu crois !
Je suis trop choquée pour lui répondre. Mais visiblement, Lucy est beaucoup plus loquace que moi puisqu'elle nous rejoint dans le salon uniquement vêtue du drap du lit qui a été témoin de leurs ébats.
_ Peter, ne dis pas de conneries, c'est exactement ce qu'elle croit.
_ Putain Lucy je t'ai dit de la fermer !
_ Pourquoi ? Hein ? Dis-moi pourquoi je dois la fermer ? Ça fait six mois qu'on baise tous les deux, il était temps qu'elle le sache, toute la ville le sait.
J'ai l'impression qu'un nouveau coup de couteau vient de m'être donné en plein cœur. Pourtant, je suis toujours là, entre eux deux qui se hurlent dessus, je suis abasourdie par les propos qui sont tenus. Cela fait six mois ! Donc lorsque Peter m'a fait sa demande, il couchait déjà avec ma meilleure amie ! Celle qui devait être mon témoin, celle à qui j'ai raconté tous les détails de cette fameuse demande et qui m'a félicitée.
_ Lucy, ce n'est pas le moment tu sais très bien...
_ Très bien que quoi ?
_ Amy, je te jure que Lucy et moi, ce n'est que sexuel, ce n'est arrivé que quelques fois.
Lucy devient rouge de rage.
_ Toi et moi ce n'est que du sexe ? Alors pourquoi tu viens juste de me dire que tu m'aimes ?
_ Putain Lucy mais tu vas la fermer !
Peu à peu, je reviens prendre possession de mon enveloppe charnelle et décide d'intervenir. Pour moi c'est trop.
_ Ça suffit !
Les deux traitres qui se tiennent en face de moi arrêtent de s'étriper instantanément.
_ Je pense que je vais rentrer.
J'enlève la bague de fiançailles de mon doigt. Adieu joli solitaire ! Et je la balance au visage de Peter.J'essaye de rester aussi fière que la situation me le permet et une fois de plus, je tente de regagner la sortie. Mais la main de Peter revient stopper mon avancée. Je n'ai pas envie de l'écouter, je n'ai pas envie de rester là. Il vient déjà de m'humilier, qu'est-ce qu'il veut de plus ?
_ Attends Amy, tu ne vas pas renoncer à notre mariage pour une histoire aussi bête ?
Je dois avoir mal entendu ! Il croit vraiment que je vais rester là sans bouger alors que je viens d'être trahie de la pire des manières par l'homme que j'aimais ?
_ Attends Peter, tu croyais qu'il allait se passer quoi après ma petite découverte d'aujourd'hui ?
_ Amy, arrête de monter sur tes grands chevaux, cette situation ne serait jamais arrivée si tu avais accepté de coucher avec moi. Je veux dire, le sexe est naturel, si tu avais fait un tout petit effort,ça ne serait jamais arrivé !
Un rictus apparait sur mon visage, suivi d'un petit rire sarcastique.
_ De mieux en mieux Peter ! Donc maintenant, tu me trompes avec la personne que je croyais être la plus proche de moi au monde et si je suis ton raisonnement, c'est ma faute.
_ Écoute ma puce, Lucy est comment dire, un vidoir.J'avais des besoins d'homme et elle m'a très gentiment proposé de s'en occuper. Mais toi et moi c'est du solide, on est un couple.
_ Dis-moi que je rêve !
_ Alors comme ça je suis juste bonne pour te vider hein ? Donc quand tu m'as dit que tu ne voulais te marier avec Amy que pour faire plaisir à tes parents et pour l'argent, c'était bidon ?
Peter blêmit.
_ Putain ma puce, tu ne vas pas l'écouter ?!
_ Ok, donc Peter tu voulais de moi pour l'argent et pour donner une belle fille décente à tes parents.Et toi Lucy, je peux savoir pourquoi tu as prétendu être mon amie ?
Lucy se calme et semble se rappeler de ma présence.
_ Écoute Amy, c'est pas...
_ Ce que je crois ? Peter l'a déjà dit. Alors tu me donnes la raison pour laquelle je te retrouve au plumard avec mon fiancé ?
_ Je n'avais pas...
_ T'avais pas quoi ? Réalisé que tu couchais avec lui ? Tu es tombée dans son lit et tu t'es accidentellement empalée sur lui ?
_ Amy, je sais que j'ai fait une connerie mais je l'aime, et puis toi tu as déjà tout.
_ J'avoue que c'est la plus merdique des excuses que je n'ai jamais entendues.
Tout à coup Lucy hausse le ton.
_ Eh bien désolée de ne pas être à la hauteur de madame parfaite ! Mais voilà, la vérité c'est que tu as tout, tu as du talent, de l'argent, une famille soudée autour de toi, des amis, tous les hommes te regardent et moi j'ai quoi, hein ?
_ Tu sais très bien que tout ceci est faux ! Putain Lucy on est amies depuis plus de vingt ans, tu sais très bien que c'est faux !
_ Tu parles ! Je t'ai entendue te plaindre de tes parents, de ta putain de règle sacrée, mais la vérité c'est que t'es qu'une gamine de riches qui gagne plein de pognon et qui est juste trop chanceuse. Tu ne connais pas le moindre problème ni les dures réalités de la vie. Tu ne méritais pas Peter, lui c'est un homme, un vrai, et il avait besoin d'une femme, une qui ne se refuse pas à lui pour une règle à la con, une femme qui saura le rendre heureux. De toute façon toi des hommes, t'en as quinze à la douzaine si tu veux.
Lucy part dans tous les sens dans son procès contre moi. La seule chose qui est évidente à cet instant présent, c'est que je ne la connais pas. Je me retrouve devant ces deux personnes que je croyais connaitre, qui étaient importantes dans ma vie et non seulement je n'ai que le douloureux constat qu'ils m'ont trahie mais en plus je réalise à quel point je me suis trompée sur eux.
_ Tu sais quoi Lucy, malgré ce qu'il vient de se passer, je te souhaite tout le tout le bonheur du monde et j'espère que toi et lui vous serez heureux. Mais fais tout de même attention, je ne suis pas sûre que votre couple soit si solide.
_ Amy, je ne suis pas en couple avec elle.
Cette fois c'en est trop, je dois partir d'ici. Peter essaye une nouvelle fois d'attraper mon épaule mais mon mouvement est plus vif, je file vers la porte. Lucy tente d'arrêter Peter.
_ Peter arrête, elle vient de nous donner son accord, on va pouvoir être heureux !
_ Putain mais lâche-moi Lucy !
Je remets mes chaussures de torture, pose ma main sur la poignée et ouvre la porte. Je file directement vers l'ascenseur tout en continuant à les écouter se disputer.
Visiblement, Peter veut venir me chercher et Lucy lui promet un amour éternel. Je ne suis pas certaine que leur couple soit une franche réussite. Heureusement, l'ascenseur arrive rapidement et je monte à l'intérieur. Je regarde autour de moi en sachant parfaitement que c'est la dernière fois que je viens ici. La blessure que vient de me provoquer cette découverte me brise le cœur.
Je suis anéantie, j'aimais vraiment Peter, je croyais qu'il me comprenait, qu'il m'aimait, qu'il me respectait. Et que dire de Lucy. On avait tout vécu ensemble, elle était mon roc, ma confidente, on avait fait le mur ensemble, on était parties ensemble en colonie et en première année de lycée, on était même tombées sur la même famille d'accueil durant notre séjour linguistique.
Arrivée dans le lobby de l'immeuble, je reste complètement paumée, je ne sais pas ce que je dois faire ou dire. J'avance juste vers la sortie. En fait, non, je n'avance pas, j'erre comme une âme en peine. Il y a deux heures, seulement deux petites heures de ça, je donnais une interview et me plaignais d'être fatiguée à Éric. Maintenant, j'ai l'impression que ma vie entière vient de sombrer dans l'obscurité la plus totale.
Je me heurte à quelque chose de dur.
_ Putain mais vous ne pouvez pas faire attention ?
Je ne réponds même pas et continue d'avancer. Je ne sais même pas où aller, je n'ai pas envie d'aller chez moi. Mon téléphone vibre dans mon sac mais je n'ai envie de parler à personne. Putain que ça fait mal !
Les images dont j'ai été témoin plus tôt me reviennent en tête. Je revois Lucy avec ses cheveux blonds et son corps mince donner du plaisir à Peter. La scène se rejoue encore et encore dans ma tête.
Je suis vidée. Une musique pourtant attire mon attention.C'est Nothing else matters de Métallica. Son rythme lent du début m'attire comme un aimant. Le son provient d'un pub sur ma gauche. Les accords du début et la voix rauque du chanteur me donnent envie d'en entendre davantage. Après tout, personne ne m'attend chez moi. Je décide donc de rentrer dans le bar. Il n'y a pas grand monde. C'est peut-être trop tôt pour ce genre d'endroit. Franchement je m'en fous, je préfère ça à n'importe quoi pour le moment.
Le pub est assez cosy avec des peintures sombres, des fûts de bière vides font office de tables et sont entourés par des tabourets en bois. Je me dirige directement vers le bar où un jeune d'homme d'à peu près mon âge recouvert de tatouages et de piercings nettoie quelques verres.
_ Bonsoir, je vous sers quoi ?
Je n'ai pas l'habitude de boire de l'alcool fort et encore moins de rentrer dans des pubs.Du coup, je suis un peu perdue.
_ C'est quoi la spécialité ?
_ On est dans un pub, généralement les gens prennent des bières pression en pinte.En plus vu l'heure, on est en happy hours, ça veut dire une pinte pour le prix d'une petite bière.
_ Vous avez quoi comme bières ?
_ On a des blanches, des brunes, des ambrées, des bières blondes et même des bières aromatisées à la cerise et à la pêche.
Le jeune homme comprend à ma tête que non seulement je ne vais pas fort, mais en plus que je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'il dit.
_ Généralement, les jeunes femmes préfèrent des bières légères et fruitées.
_ Ok, du coup je vais vous prendre une pinte de bière à la cerise.
_ Et une pinte cerise pour la petite dame !
Il me fait un clin d'œil, prend un énorme verre et se décale sur la tireuse. Le liquide légèrement rouge se déverse dans le récipient qu'il finit par me tendre.
_ Dure journée ?
_ À qui le dites-vous !
_ À ce point-là ?
Je fouille dans mon sac pour trouver mon porte monnaie.
_ Laissez.La première est pour moi.
Je fixe le jeune homme un peu décontenancée.
_ Ça nous arrive à tous d'avoir des journées de merde, installez-vous et essayez de prendre du bon temps.
Je n'hésite pas une seule seconde et m'exécute.Je prends un tabouret et m'installe au bar. Je trempe mes lèvres dans mon verre et suis agréablement surprise par le goût fruité et la fraîcheur de la bière. Ça me fait un bien fou. Tant et si bien que je termine ma pinte bien plus vite que je ne l'aurai pensé.
Je fais signe au serveur de me remettre une tournée, ce qu'il fait avec un petit sourire aux lèvres.
_ Eh bien ma petite dame, on dirait que ça vous a plu ! Vous avez une sacrée descente, je n'aimerais pas la remonter à vélo !
_ Je vais prendre ça pour un compliment.
_ Si vous n'avez pas trop l'habitude, allez-y doucement quand même.
_ Je vais faire au mieux.
Je reprends une gorgée de mon doux nectar quand un homme vient s'asseoir à côté de moi.
_ Bonsoir.
_ Bonsoir.
Je n'ai vraiment pas envie de me taper la conversation avec un gros lourd ce soir.
_ Vous aussi vous avez passé une sale journée ?
_ Décidément, je dois avoir une énorme enseigne lumineuse sur la gueule qui dit désespérée !
Le gars éclate de rire.
_ Je vous rassure, entre gens désespérés, on se retrouve facilement.
J'esquisse un sourire.
_ Vraiment ?
_ Ouais, je peux me joindre à vous, histoire qu'on déprime ensemble ?
_ Je ne sais pas trop, ce n'est pas dans mes habitudes de, enfin...
_ De trainer dans les bars et parler à des inconnus ?
_ C'est ça.
_ Je m'appelle Elowane et franchement, je cherche juste une épaule compatissante pour m'épancher sur mes problèmes de la journée en tout bien tout honneur. Je le jure.
Il mime un geste de croix sur son cœur pour me prouver sa bonne foi. Je m'autorise alors à le détailler un peu plus. Il est plutôt pas mal.Grand, les cheveux châtain-clair, les yeux noisette-vert avec une petite barbe de trois jours. En plus, il semble bien bâti mais pas trapu, tout en finesse. Il est exactement l'opposé physique de Peter qui lui est... Peu importe Amy, arrête de penser à ce pauvre mec.
Dépitée par mon propre esprit qui refuse toujours d'oublier les images de la scène de tout à l'heure, j'invite ce parfait inconnu à s'asseoir à côté de moi d'un signe de la main.
_ Je vous ai donné mon nom, mais je ne crois pas connaitre le vôtre.
_ Oui pardon, je m'appelle Amy.
_ On peut peut-être se tutoyer Amy ?
_ Il me semble effectivement que nous sommes au bon endroit pour jeter à la poubelle les conventions sociales.
Il éclate une nouvelle fois de rire et j'avoue que son rire est suffisamment léger pour être communicatif.
_ Alors Elowane, raconte-moi ta journée.
Je termine ma deuxième bière d'une traite et l'alcool aidant, je commence à me détendre et à devenir plus sociable. Elowane finit aussi la sienne et fait un geste au serveur pour avoir une autre tournée. Chose qu'il fait d'une rapidité à toute épreuve.
_ Oh tu sais, le truc banal. Je suis raide dingue d'une fille et elle ne me voit pas, elle est trop concentrée sur son boulot et elle ne voit pas que là, devant elle, juste sous ses yeux, se trouve l'homme le plus amoureux du monde et celui qui est fait pour elle.
_ Merde alors !
J'ai sorti ma réplique sans même réfléchir.
_ Désolée.
_ Non ne t'excuse pas, en plus elle a un mec.
_ Mais tu lui as dit ?
_ Je pense qu'elle est au courant qu'elle a un mec.
Là c'est moi, et aussi un peu grâce à l'alcool, qui explose littéralement de rire.
_ Mais non, t'es bête, je veux dire, elle le sait que tu l'aimes ?
_ Je lui ai laissé pas mal de signes mais je ne sais pas si elle comprend. En plus, son mec la trompe depuis plusieurs mois.
La dernière remarque de Elowane me renvoie violemment à ma situation et mon visage se referme tout à coup.
_ J'ai dit une connerie ?
_ Non pas du tout, c'est juste que tu viens de mettre le doigt sur ce qui m'emmène ici ce soir.
_ Vas-y raconte.
Je prends une profonde inspiration, je ne sais pas si je suis vraiment prête à en parler, mais quelque part, le fait de le dire à quelqu'un qui ne me connait pas, qui ne sait pas que je suis la fameuse Amy Rolls, l'auteure à succès et la pétasse éternellement vierge, me met en confiance.
_ Eh bien, je reviens de chez mon ex fiancé, où j'ai eu l'immense surprise d'y croiser ma meilleure amie empalée sur son...Sur sa...Enfin tu vois.
Elowane mime une grimace.
_ Ouf ! Ça, ça fait mal. Et tu bois uniquement de la bière ?
_ Je t'avoue que comme je ne suis pas du genre à boire, c'est déjà pas mal pour moi.
L'alcool commence à me monter à la tête et j'avoue que je me sens non seulement d'humeur sociable mais en plus bavarde.
_ Tu sais le pire ?
_ Non, dis-moi.
_ Cet abruti m'a dit genre « ce n'est pas grave Amy, elle me serre de vide couilles, on ne va pas se fâcher pour ça quand même ! ».
Elowane se raidit.
_ Quel con !
_ Je te le fais pas dire !Mais je crois que le pire, c'est d'avoir entendu ma meilleure amie me balancer sa haine en pleine figure.
_ Attends, quoi ?
_ Elle m'a dit qu'elle, elle l'aimait, que je n'étais pas digne d'un mec comme lui et que de toute façon, j'étais une putain de pétasse riche.
_ C'est dur !
_ Ouais !
_ Tu en penses quoi toi ?
_ Comment ça ?
_ Qu'est-ce qui te fait le plus mal ? Ta meilleure amie ou ton mec ?
J'avoue que sa question me perturbe. Je n'y avais pas pensé avant. Qu'est-ce qui m'a fait le plus mal ? La trahison de Peter ou celle de Lucy ?
_ Je pense que c'est Lucy.
_ Ta meilleure amie c'est ça ?
_ Oui, on avait tellement...
_ Amy, tu es vraiment une âme pure.
_ Pardon ?
_ Je veux dire, deux personnes qui te sont chères te trahissent et tu réussis à choisir celle qui t'a fait le plus de mal. Faut vraiment être une sainte !
Sa remarque me perturbe alors que je suis déjà pas mal amochée par la soirée et l'alcool. Ma vessie va éclater et j'ai besoin de me rafraîchir.
_ Ok, beau gosse, je vais aux toilettes !
Il me dégomme un sourire ultra bright.
_ Tu me trouves beau gosse ?
Je souris comme une débile et me dirige vers les toilettes. J'avoue que je ne suis pas très fière de mon état quand je me vois dans le miroir. Je mets un peu d'eau sur mon visage, ce qui a l'avantage de me remettre les idées au clair.
Je sors des toilettes et me dirige vers Elowane qui me sourit à pleines dents.
_ Je t'ai pris un verre d'eau, je pense que tu as besoin de t'hydrater.
_ Je te remercie, j'allais justement te dire qu'il faut que je rentre.
_ Je comprends, tu as eu une journée compliquée.
Je bois le verre d'eau avec avidité, j'en avais besoin.
_ Je te dis au revoir, ce fut un plaisir.
_ Pour moi aussi.
Je m'assure d'avoir bien mon sac, je fais un geste d'au revoir au serveur et à Elowane et je sors.
Je suis sur le trottoir et je pense que le mieux pour moi là tout de suite, c'est d'appeler un taxi. Je ne vais quand même pas appeler Éric pour lui dire que je suis à moitié bourrée devant un pub et que Peter est un sale con.
Ma tête commence à tourner et je sens que ma bouche devient pâteuse. Putain mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'ai l'impression que mes jambes deviennent du coton et je vois des lumières étirées et violentes.
Tout à coup, je me sens tomber. Mais mon visage ne heurte pas le sol. Dans la brume qui m'entoure, j'ai l'impression que deux bras me retiennent et il me semble apercevoir un visage.
_ Je t'avais bien dit que nous serions bientôt ensemble.