LA FORTUNE DU DIABLE
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Chapitre 5 CHAPITRE 05

Cinq jours plus tôt.

Une sonnerie venait d'embrouiller le silence qui planait la chambre à coucher des Francine ; c'était le téléphone de son mari.

- Allô Félicienne ? Oui, je suis à la maison ; d'accord, je viens tout de suite.

Et puisque tout le souci de Roméo était focalisé sur un job, il se dirigea dans l'arrière-cour, se débarbouilla le visage et, enfourcha ses sandalettes et.

Au bout de quelques minutes soit peu, il poussa un portail et s'introduisit dans une cour. Après qu'il toqua la porte, une jeune femme d'environ vingt-et-un ans vint lui ouvrir la porte ; c'était la nommée Félicienne.

- Bonjour Roméo ; comment ça va ?

- Je vais bien, et toi ?

- Je vais aussi bien ! En fait, j'ai quelques commandes de la part d'un de mes clients qui est un homme d'affaires. Il m'a demandé dix différentes vestes que je dois lui libérer en moins de deux semaines. Et toi-même tu sais bien combien de jours peut coûter la confection d'une veste ! C'est pourquoi je t'ai appelé pour que tu viennes m'associer pour qu'ensemble, nous puissions libérer à temps les commandes. Ou bien tu n'es pas libre ?

- Comment ? Je suis libre bien sûr ! On peut le faire ensemble si tu le désires bien sûr !

- D'accord ! On doit commencer aujourd'hui.

- Pas de souci ! Dans ton atelier n'est-ce pas ?

- Oui ! Tu me rejoins là-bas déjà à dix heures !

- D'accord ; j'y serai.

Et Roméo, tout content, retourna à la maison.

***

Deux mois plus tôt, Roméo construisit son propre atelier de couture au cœur de la ville de Lokossa. Les apprentis lui venaient en quantité et en abondance. Son atelier comptait en moins de trois mois après construction, vingt-six apprentis dont la majorité était des femmes.

***

Le soleil venait de rejoindre l'Est. Par terre, l'éclat de ses rayons n'étaient plus surchauffant. Dans des maisons, les femmes qui aimaient servir à temps le dîner à leur mari, activaient déjà le feu. Par contre, celles qui s'en fichaient de l'heure tardive de cuisine, étaient encore dans leurs ateliers de travail ; d'autres, encore bavardes, étaient dans les maisons de leurs voisines, en train de verbiager.

Pendant ce temps, Francine était à la maison, la même maison qui l'a toujours détestée et qui a toujours voulu qu'elle s'en aille. Elle était assise, poing au menton. Avec son gros ventre qui était déjà presqu'à terme, on pouvait lire sur son visage, une forte tristesse mêlée à une grande dose de mélancolie. Sur ses joues, on pouvait y lire des fentes de larmes. Sur sa tête, les cheveux étaient désordonnés. Francine, bien que son homme était devenu maître et patron d'un nombre considérable d'apprentis, n'était pas heureuse. Bien que son mari gagnait de grosses sommes par semaine ou par jour, il fallait à Francine de se rendre chez sa mère pour trouver de quoi tromper la faim qui menaçait quelquefois son estomac.

Ce soir-là, la jeune future mère était presque arrivée à bout de ses souffrances et, à chaque fois qu'elle se rappelait de combien sa mère et son défunt père lui avaient interdit ce mariage, coulait un torrent de larmes. Non, ce n'était pas seulement des larmes de regrets mais aussi celles de remords. « Bientôt maintenant je vais accoucher ; seul Dieu sait comment cela se passera » se disait-elle.

A ces paroles, les larmes, doucement, lui traversaient les paupières puis les joues et fléchissaient sur ses cuisses qui mouillaient à leur tour, son pagne.

- Mais Dieu est grand, ajouta-t-elle.

***

Pendant ce temps, Roméo était à l'hôtel ; à l'hôtel avec une de ses apprenties dont le jour Mardi était son jour de repos.

- Que veux-tu que je fasse pour toi ? demandait l'homme à l'adresse de sa compagne.

Et la questionnée, éhontée, lui répondit :

- Voulez-vous vraiment savoir ce que j'aimerais que vous me fassiez ?

- Oui ! Mais bien avant ça, je t'ai déjà dit plusieurs fois interdit de ne plus me vouvoyer, ou bien tu comprends quelle langue ?

- N'oubliez pas que vous êtes mon patron !

- Et après ?

- Ne savez-vous pas que mes copines seront surprises lorsqu'elles m'entendront vous tut...

- Je n'en disconviens pas ; sommes-nous à l'atelier ici ?

- Oui mais ce n'est rien !

- Ok, comme tu insistes, je ne te dérangerai pas. Alors, dis-moi ce que tu aimerais que je t'offre en guise de notre relation naissante.

La jeune fille, tout sourire, le regarda droit dans les yeux et dit :

- Vous savez, ma mère est souffrante ! Depuis six jours, elle n'a pas dormi. Les nuits, c'est le pire ; elle pleure toute la nuit. Papa n'a pas les moyens pour lui venir au secours ; j'ai appelé tous les numéros possibles, je n'ai eu aucune satisfaction. Et...

- Attends ! Tu viens de dire que tu as appelé tous les numéros possibles, et que que tu n'as pas eu ce que tu veux. Pourquoi n'as-tu pas appelé le mien ?

- Quelle serait votre intention si je vous appelait pour un tel truc ? Voilà pourquoi je n'ai pas essayé votre numéro.

- Comment ça ! J'ai de l'argent, et tu le sais bien ! Que ferai-je de plus sublime avec de l'argent si ce n'est pas seulement faire la vie ! Un jour je mourrai et je regretterais peut-être de n'avoir pas profité des moments les plus nobles de ma vie. Alors dis-moi, combien te faudra-t-il pour voir ta mère embonpoint ?

- Même si je trouve dix mille, je vais me débrouiller.

- Merde ! Dix mille francs ? Dix mille francs c'est de l'argent ? D'accord, je vais te donner cinquante mille francs.

- Quoi ? Cinqu...cinquante mille francs ? Oh je suis comblée ; comblée de joie ! Vous êtes le meilleur, patron !

- Ne m'appelle plus patron !

- Oh bébé, vous êtes fantastique et adorable.

Ensuite, patron et apprentie, après avoir bien niaisé, passèrent à...

                         

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