LA FORTUNE DU DIABLE
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Chapitre 3 CHAPITRE 03

Le soleil était encore dans son lit et ne savait même pas encore s'il fallait se lever ou non lorsque Francine pénétra la grande cour de l'église Saint Raphaël. Bien que le matin était encore tout neuf, deux femmes balayaient déjà la vaste cour de l'édifice. La malheureuse femme se dirigea à l'adresse d'une d'elles et la salua.

- Oui bonjour jeune femme ; lui répondit celle-ci ; n'était-ce pas toi qui souhaitais voir Baba woli ?

- Oui maman, c'est moi.

- Ça montre que tu traverses certainement un dur moment. Alors, viens je vais te trouver une place ; Baba woli sera bientôt là.

Et la jeune femme suivit la dame jusqu'à la salle d'attente ; et là, s'y trouvaient quelques bancs.

- Assieds-toi, ma fille ; et sache que tous tes problèmes sont déjà résolus au nom de l'Éternel.

- Merci, mère ; répondit l'autre.

Sept heures ; huit heures ; huit heures trente minutes. Enfin l'arrivée de l'homme clairvoyant. Lorsque celui-ci gara sa vélomoteur, se dirigea vers la salle d'attente et là, il vit sept personnes qui piaffaient d'impatience. Il les salua et demanda celui ou celle qui était le premier à arriver. Francine leva son petit doigt.

- D'accord, suis-moi.

Et la jeune femme se leva et suivit l'homme en soutane, pieds nus.

Lorsqu'ils arrivèrent au centre de l'église, l'homme lui doigta une chaise en plastique sur laquelle il lui demanda de poser tranquillement ses deux fesses. La jeune femme obéit. L'homme alla vers l'autel, fit quelques secondes d'Oraison et revint vers la future mère.

- Maintenant, mets-toi à genoux, je vais prier pour toi, recommanda l'homme.

Ce que fit-elle immédiatement.

La prière du monsieur dura environ soixante-quinze secondes avant qu'il ne commença par dire " alléluia ; alléluia ; alléluia ".

- Relève-toi maintenant et assieds-toi.

Francine se leva, déséquilibrée.

- Femme, que Dieu t'élève et soit à jamais ton élévateur. Lorsque je priais pour toi, j'ai vu une ombre en détresse en train de pleurer. Cette ombre t'incarnait. Alors j'ai demandé aux anges la raison pour laquelle cette ombre avait ces larmes aux yeux. Les anges m'ont fait comprendre que tu souffrais énormément et que depuis bientôt trois ans, tu es presque la risée des membres de la famille de ton époux et que tout le monde ne fait que de te vouloir du mal. Les anges sont allés jusqu'à dire que tout ce qui se passe avec toi provient de ton mari. Les anges ont dit que ton mari est quelqu'un qui aime trop sortir les nuits. Ou pas vrai ?

- Exact !

- D'accord ! Les anges ont dit que le fait qu'il fasse nuitamment ses cours ou ils ne sauraient comment appeler ça, qu'il enterrait sans savoir, ses chances parce que à chaque fois qu'il passait dans la nuit noire, il y avait toujours des toiles d'araignée qui lui couvraient à chaque fois la tête et ce faisant, c'étaient ses chances qui s'envolaient sans qu'il ne s'y rendait pas compte. Et comme conséquence, rien ne lui marche à présent et selon lui et sa famille, tu es celle qui lui portes la poisse ou la malchance, si on doit le dire ainsi. Sans la chance, rien ne marche pour quelqu'un. Et lorsque nous considérons effectivement son étoile, nous constatons qu'elle est complètement éteinte ; même pas un seul petit éclat. Alors, j'en ai fini ! As-tu des questions de compréhension ?

La jeune femme soupira profondément et, de sa bouche qui grelottait, essaya de poser une question.

- Dites-moi, cette situation peut-elle avoir une solution ?

L'homme, de son séant, sourit pendant quelques secondes et dit :

- Ma fille, il n'y a aucun problème sans solution ! Tout vient toujours de la volonté et de la dévotion ! Si tu es prête, je te dirai ce qu'il y a à faire.

- J'en veux bien !

- Mais c'est un peu compliqué !

- Compliqué ou pas, je suis prête, père.

L'homme baissa la tête, la releva et, fusillant son étrangère de regard, lui dit :

- Ce qu'il y a comme solution pour ce problème est trop risquant.

- Je suis prête, je vous dis.

- D'accord ! Accepteras-tu partager ta chance avec ton soi-disant époux ?

- Pourquoi pas ?! Si c'est faisable, pourquoi me retenir !

- D'accord ! Si tu es prête, alors tu passes demain matin à seize heures et on procède aux rituels.

- D'accord ! Et quels seront les ingrédients ?

- Pas grand-chose ! On aura besoin d'un parfum Saint-Michel et de deux paquets de bougies. Ensuite, en venant, tu achètes un savon de ton choix que tu apporteras. Ça peut être le savon noir comme ça peut être un savon parfumé. Tu verras ce que ça va donner.

- D'accord ! Je vais partir ! Je reviendrai demain.

- Pas de souci ; vas-y, ma fille !

Et la jeune femme se leva, remit une pièce de cent francs au monsieur et s'esquiva.

            
            

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