Francine s'impatientait au salon, attendant l'arrivée de sa mère. Au bout de quelques minutes, celle-ci vint.
- Excuse-moi beaucoup pour le temps accusé.
- Je vous en prie, maman.
- C'est parce que je rinçais les assiettes.
- J'ai compris, maman.
- Alors dis-moi, que s'est-il encore passé !
- Rien de grave, maman. Maman, j'ai besoin de cinq mille francs.
- Pour en faire quoi ?
- Maman, j'en ai besoin pour régler une affaire.
- Quel genre d'affaire ?
- Maman, je sais que tu es capable de me trouver cette somme de cinq mille francs. Alors donne-moi ça et dès que j'aurai fini de traiter l'affaire, je t'en parlerai.
- D'accord ! Les cinq mille francs te suffiront ?
- Je crois ! Ou si ça ne suffisait pas, je reviendrai encore !
- Hein ? Tu reviendras encore ?
- Oui, maman ! Tu sais que depuis que papa nous a quittés, tu n'es que la seule à me venir au secours !
La mère l'observa un moment et déplia le pan de son pagne duquel elle retira un billet blanc qu'elle tendit à sa fille.
- Et là c'est dix mille francs ; que l'affaire soit juteuse et bien traitée.
- Merci maman ! Sois abondamment bénie. Maintenant, puisque j'ai déjà ce que je veux, je vais partir.
- D'accord, et ton mari ?
- Il est là ! Hier nuit par exemple, c'est au salon il a passé la nuit.
- Ne regarde pas ça ! Tout finira un jour.
- Merci maman.
Mère et fille, en dialoguant, se dirigèrent dans la cour et enfin vers le portail.
***
Ce matin-là, lorsque Francine quitta sa mère pour la maison, sa deuxième demeure, elle vit debout sur le portail, son époux.
- D'où viens-tu ? lui demanda-t-il, mine serrée.
- Je viens de chez ma mère.
- Qu'es-tu allée faire chez ta mère ?
- Elle m'a juste appelée hier nuit et je lui ai rendu visite.
- Et à qui as-tu demandé la permission ?
- Je suis désolée ! Je l'ai fait inconsciemment.
- Tu n'as pas encore répondu à ma question ! A qui avais-tu demandé la permission avant de sortir ?
- Excuse-moi, chéri ! Je voulais te la demander mais vu que tu n'avais pas passé la nuit dans la chambre avec moi, je croyais que tu m'en voulais ; voilà pourquoi je ne voulais pas t'en parler.
- C'est ça le prétexte ?
- Désolée, bébé ; je suis désolée.
Et par pitié, Roméo laissa passer la jeune femme entrer dans la cour.
***
Il était dix-sept heures. Les rituels n'avaient pas duré aussi longtemps qu'on croyait.
- Tiens le savon ; rentre à la maison avec ; mets-le dans la savonnière de ton époux et laisse-le se laver avec. Je te donne au plus tard trois à cinq jours, tu constateras un grand changement dans sa vie. Mais il y a un problème. Tant que ton homme sera en train de prospérer, les choses seront en train d'aller très mal de ton côté. Mais avec la prière, tu domineras le pire. Vas-y seulement !
Et la jeune femme remercia son hôte et rebroussa chemin