Depuis que j'ai eu cette conversation avec Betty, pas mal de paramètres sont restés ouverts dans ma tête. Mettre un tel plan en place est très risqué et si Betty me trahit et se place en première position ? Que ferais-je ? Je l'aurais bien cherché non ? Ce jour-là, j'ai refusé de faire ce qu'elle demande. On s'est quitté un peu dans la colère, Betty est toujours comme ça. Je ne vais pas aider une autre femme à rejoindre mon foyer. Si Djadjé veut prendre sa femme, que ce soit Beya ou une autre, c'est sans mon aide. Les jours suivants, je suis restée catégorique sur ma position. Plus les jours passent et plus je déprime surtout que je suis un peu en froid avec Betty. Bien qu'on se parle, elle me demande comme ça se passe sans plus parlé de notre plan. Je ne veux pas, elle aussi a laissé tomber. C'est toujours avec le ventre vide que je me promène, la grossesse ne tombe pas. Betty a été très confiante, et comme elle-même l'a su bien dire, je n'ai plus rien à perdre. Quoi qu'il arrive, mon mari va prendre une seconde femme. On fait tous souvent un mauvais choix mais là je pense que c'est Betty qui a raison. Elle voit arriver l'inévitable et elle veut me voir dans mon foyer avec une porte de sortie. Avec cette fille ça sera peut-être mieux, une autre femme ça sera pire. J'ai eu tort de ne pas plutôt pouvoir lire entre les lignes. Aujourd'hui c'est tordu comme plan mais c'est peut-être le meilleur qui me permettra de vivre tranquille et me sauvera demain. Faire aveuglement confiance à notre plan de jeu reste ma seule option. Pour me faire pardonner, je me suis rendue jusqu'à chez ma copine. On a discuté, elle m'accompagnera où je veux, l'essentiel est que j'ai cet enfant Mais pour ce qui est de mon foyer, elle ne sait plus quoi faire pour m'aider et je trouve qu'elle a raison. J'accepte ce qu'elle a proposé, je veux qu'on fasse comme elle a dit. Elle me demande si ce n'est pas en désespoir de cause que j'accepte ça. Oui un désespoir total et une impuissance sans nom. Mon mari va prendre une autre femme étant dit, qu'elle soit une que je maîtriserai. C'est dit, c'est décidé et j'ai accepté. Elle a décidé de prendre les choses en main après m'avoir traité d'idiote et sans cervelle. Oui j'accepte tout ça si c'est pour un jour vivre ne reste qu'un tout petit peu la douceur du foyer. Après cette visite chez ma copine, une semaine est passée et je n'ai aucune réponse. C'est à la fin de la deuxième semaine que j'ai reçue son appel. Betty : « Comment ça va ma chérie » Moi : Je suis accrochée, je vais le ça va. Betty : « J'ai des informations et tiens-toi prête aux questions réponses. » Moi : Tu recommences hein !! Tu ne peux pas parler plus clairement ? Betty : « Je suis entrée en contact avec ta coépouse seulement deux jours après notre conversation et.. » Moi : Tu vas arrêter de l'appeler ma coépouse ? Je n'ai pas de coépouse je te rappelle. Betty : « Woohh !! Pardon. Je l'appelle ainsi parce qu'on ne s'est pas trompé. On a eu raison sur toute la ligne. Si mes informations sont bonnes, c'est bien avec cette fille que tu vas partager ton mari » Moi : Mon Dieu Betty : « Eh oui et figure-toi qu'elle travaille dans la couture. La première fois, je l'ai suivi jusqu'à devant leur atelier et la seconde fois je suis allée. J'ai joué la surprise et très contente de savoir qu'elle fait un travail de pro. Je l'ai promis de lui amener mes habits et c'est ce que j'ai fait trois jours plus tard. » Moi : Et pourquoi tu ne m'avais rien dit ? Betty : « Toi avec ta folie-là ? Je ne voulais pas que tu t'affoles et met mon plan à l'eau. On a sympathisé, je l'ai complimenté comme quoi je la trouve travailleuse, belle et très jeune et ce qu'elle attend pour se marier » Moi : Oui Betty : « Hier quand je suis repassée dans leur atelier pour récupérer mes habits, je l'ai taquiné comme quoi je l'apprécie et je vais la donner à mon frère. Je suis restée un peu et c'est là qu'elle a été un peu ouverte surtout quand je lui ai demandé si elle a un petit copain dans la ville sinon c'est mon frère.» Moi : Oui Betty : « Elle est restée un peu réservée mais les petites filles de nos jours qui ne savent pas garder leur langue et fière d'avoir l'homme aux grands moyens. J'ai enfoncé le couteau dans la plaie lorsqu'elle m'a dit qu'elle a un homme dans sa vie mais marié. Homme marié ou pas, à son âge, elle doit saisir l'occasion. La plupart des hommes viennent vers les femmes pour le sexe, si elle a un qui lui propose le mariage, faut même pas qu'elle hésite. Conseil de grande sœur qui lutte pour avoir aussi un mari. Moi : Toi, tu es pire que le FBI Betty : Je l'ai totalement déstabilisée, elle était gênée de me dire plus mais lorsqu'elle a évoqué ce qui lui fait peur, j'ai tout de suite compris qu'il s'agit de toi et de ton mari. Mais je ne vois rien de mauvais en ça, surtout que la première femme de cet homme doit être désespérée par sa situation mais bon je n'en sais pas trop. De toute façon, même si son mari prend une autre femme ça ne devrait pas la faire si mal que ça au contraire ça devrait la faire plaisir » Moi : Tu es bête Betty, en quoi ça me doit me faire plaisir ? Betty : « Moi j'ai dit ça pour clore mon enquête hein. Et maintenant qu'on a la confirmation, c'est pourquoi je te dis d'être prête aux questions réponses parce qu'elle va parler et ton mari va sûrement aborder le sujet avec toi. » Moi : Hun Betty : « Maintenant que nous connaissons la vérité, tu sais désormais à quoi t'attendre. Tu peux même dégager un temps et faire un tour chez sa grande sœur, question de l'intimider un peu mais de grâce, ne fait pas de vague. Je sais que ce n'est pas facile mais quel choix s'offre à nous ? » Merci Betty, si c'est cette fille qui sera ma rivale, c'est Dieu qui a n'en voulu ainsi. Je ne fais pas de vague et je n'en ferai jamais. En ce qui concerne ma décision de partir, je ne bougerai plus, je reste dans mon foyer, je ne vais pas sortir m'exposer aux yeux du monde. Betty avait vu juste à propos de mon mari. Même pas une semaine après notre conversation, il m'a fait assoir. On ne se parle pas beaucoup, il a commencé la tête basse avant de la remonter et m'avouer qu'il compte prendre une fille de chez lui. C'est une preuve pour me montrer qu'il tient toujours à moi, il ne le fait pas par plaisir seulement dans le seul but d'avoir un descendant. C'est une petite fille qui me respecte beaucoup et que je connais déjà. Elle s'appelle Beya, elle est originaire de chez eux, elle est déjà venue ici chez nous. Si je sais comment la tenir et la conseiller, elle me sera dévouée et elle sera comme ma propre fille. Je n'ai fait que répondre par « oui » jusqu'à la fin de sa conversation. Si c'est sa décision, qu'il en soit ainsi, je n'ai rien à dire. Il essaie de se justifier en me disant qu'il me parle de tout ça par respect parce que beaucoup d'hommes prennent une seconde femme sans que la première ne soit même au courant. Que j'ai quelque chose à foutre avec son respect ? Avec Betty, on a fait que s'encourager sur cette voie. Même si je suis restée impuissante face à cette situation, je crois qu'avec cette fille, je souffrirai moins. Je ne vais pas montrer mon indifférence à Djadjé, il peut prendre ça femme, ça n'engage que lui. Cinq mois sont passés, qu'est-ce qui reste à faire ? Les démarches, la dot, les fiançailles, je suis tenue à l'écart de tout ça, même si c'est Betty et moi qui avions participé à la facilitation de cette union. Personne ne sait ce qu'on a fait pour. Beya, a appris après que Betty et moi sommes copines mais s'était trop tard. Betty, pour écarter tous soupçons, elle est allée jouer ma bonne copine. Comment Beya a pu lui faire ça ? Elle ne savait pas que s'était avec mon mari qu'elle sortait. Quelque chose qui a été planifié, les deux fausses copines se sont conciliées en m'impliquant même dans leur conversation. Même si elle n'est pas contente de ce que Beya a fait, elle la félicite tout de même d'avoir écouté ses conseils et qu'une fois dans le foyer, qu'elle me respecte en tant qu'aînée. Beya la future épouse de Djadjé. La nouvelle s'est rependue dans la famille, dans le quartier et jusqu'à son village. C'est avec un grand sourire aux lèvres mais avec un cœur réduit en bouillie que j'ai assisté au mariage de mon mari Djadjé et sa nouvelle épouse Beya ma coépouse. Mon mari a fait entrer sa nouvelle femme, c'est ce qu'il voulait et c'est ce qu'il a fait. Désormais, je ne suis plus seule, je me retrouve avec une coépouse et pas n'importe laquelle. Une coépouse d'environ 20ans qu'on a amené pour faire les enfants à ma place. Cette douleur, je ne la souhaite à aucune femme. Que faire de cette petite fille, pauvre innocente qui ne comprend pas qu'on l'a fait venir dans cette maison comme une machine de reproduction.