«Allô ?»
...
«Oui j'en ai entendu parlé.»
...
«Demain ? Quelle heure ?»
...
«Aucun problème.»
...
«Oui... je vais bien... juste un peu surmenée, c'est tout.»
Éliane ouvrit les yeux délicatement et les referma aussitôt lorsque la lumière du jour frappa ses iris. Elle s'étire dans le lit en faisant craquer tous ses os et se redressa doucement.
Frottant ses yeux, elle s'habitua enfin à la luminosité et lança un regard circulaire dans la pièce où elle est. Elle se trouve dans la chambre de Robin. Elle baille et enlève la couverture qui couvre son corps.
«Compris. Bye.»
Robin qui était debout, coupa son appel téléphonique et se retourne puis sourit lorsqu'elle vit l'adolescente éveillée.
- Bonjour Ellie, bien dormi ?
La jeune fille répondit par un grognement et quitta le lit.
- Quelle heure est-il ? Questionna Ellie.
- Il est 8h du matin. Je vais préparer le petit-déjeuner. Je vais te laisser le double des clés si tu comptes sortir.
Elles sortent de la chambre et vont à la cuisine. Robin avait en tête de faire des pancakes et sortit les ingrédients pour commencer à faire la pâte. Éliane sortit les œufs pour faire des omelettes et deux tasses de thé. Lorsqu'elles eurent fini, elles s'installent à table et dégustent leurs plats.
Éliane observait la jeune femme devant elle. Robin buvait sa tasse tranquillement tout en regardant les messages de son téléphone. Elle avait attaché ses cheveux frisés en un chignon haut et malgré quelques rides qui s'étaient formées sur son front, son teint chocolat resplendissait. Robin est la meilleure amie d'Alvine et la seule amie de l'adolescente.
- Je vais sortir, j'ai des affaires à régler mais je ne compte pas rentrer tard, okay ? Alvine m'a dit ce qui s'est passé hier, dit la jeune femme en se levant.
- Okay.
- Si tu as besoin de quoique ce soit, le téléphone d'urgence est posé à côté du téléviseur.
Elle repartit dans sa chambre et ressortit en habits simples de ville qui consistait d'un jean bleu et d'une chemise rose. Elle prit son petit sac qui était posé sur la commode d'entrée.
- À ce soir !
Et elle sortit laissant Éliane. L'adolescente débarrasse les assiettes, les lave et les range. L'appartement où la jeune femme aux cheveux frisés réside est toujours propre et bien soigné. Tout comme Alvine, Robin est étudiante et avoir un appartement aussi grand et luxueux en son nom est assez anodin. Il est bien trop spacieux pour une seule personne et en y faisant le tour, Éliane remarqua que toutes les pièces à l'étage sont vides. Son amie n'occupe que le rez-de-chaussée et encore, les pièces étaient décorées qu'avec le strict minimum.
La sonnerie de notification du téléphone d'Éliane retentit à la cuisine et elle alla le récupérer. Un message de sa grande sœur.
«Bonjour, bien dormi ? Tout à l'heure vers 15h, je veux que tu me retrouves à La Cave de Mercure. Okay ? À tout l'heure !»
Ellie grimaça. Elle n'avait pas prévu sortir aujourd'hui. Son programme était de regarder la télévision en matinée et dormir tout l'après-midi jusqu'au retour de Robin. Mais elle n'avait pas le choix, désobéir sa grande sœur n'était pas dans ses habitudes.
***
Arrivée devant la boutique, la pancarte fermée y était accrochée comme la dernière fois. Haussant les épaules, Éliane entra et le même bruit de clochette retentit signalant son entrée. Elle ne vit personne dedans.
L'intérieur semblait plus lumineux que la dernière fois, comme si un vrai coup de ménage avait été fait. Les objets des étagères cette fois-ci ne sont pas recouverts de draps blancs et prise de curiosité, la jeune fille décide de les observer de plus près. Certains objets ont l'air plus vieux que d'autres. Il y a des bijoux qui, malgré la pâle luminescence, rayonnaient.
Sauf que, quelque chose chiffonait Éliane. Elle reconnaissait certaines pièces qui étaient exposées. Elle s'approcha d'un objet et sortit son téléphone pour le filmer et faire une recherche internet. Elle voulu vérifier son authenticité.
- Je n'arrive pas à y croire... la fourche d'Hadès ?
Stupéfaite et émerveillée, elle voulut toucher l'objet légendaire.
- N'y touche pas !
Elle sursaute et se retourne immédiatement pour fixer la provenance de la voix. Philippe se tenait à côté du comptoir et la dévisageait à travers ses lunettes d'un regard mauvais. Ellie recula aussitôt et rangea son téléphone dans la poche de son pantalon.
- Bon après-midi, entama Éliane gênée d'avoir été prise sur les faits, ma grande sœur m'a dit de venir l'attendre ici. Elle est déjà là ?
- Non. Et elle ne viendra pas.
Cette réponse fit froncer les sourcils de la jeune fille.
- Comment ça ?
- Elle ne t'a rien dit ?
- Me dire quoi ?
Philippe soupira et se penche pour fouiller dans un des tiroirs du comptoir pour en sortir un registre qu'il commença à feuilleter. Il ne prit pas la peine de répondre à la jeune fille. Voyant le désintérêt de son interlocuteur vis-à-vis d'elle, Ellie s'approcha du comptoir à son tour.
- Tous ces objets d'arts et bijoux, dit-elle, sont authentiques ?
- Oui.
- Vous faites du recel ?
Il relève sa tête pour fixer Ellie. Il sourit en coin lorsque celle-ci détourne le regard.
- Non. Je suis antiquaire. Et je vends plus ou moins ces objets. Ta grande sœur m'a fait part des événements d'il y a deux jours et pour assurer ta protection, elle a demandé que je t'offre un job ici.
Éliane prit son visage entre ses mains et soupira profondément. Elle était fatiguée qu'Alvine décide tout à l'avance sans qu'elle ne la consulte au préalable.
- Bon, merci monsieur Rallis mais non merci. Je n'ai pas besoin de travail en ce moment. Et je ne sais pas comment vous pouvez me protéger. De plus, je vous connais à peine.
- Tout à l'heure en venant, tu étais suivie. Tu le sais ça ?
La jeune fille se figea sur place et la chair de poule traverse son corps. Ses mains tremblèrent légèrement et elle guette l'extérieur pensant que quelqu'un ou quelque chose va entrer. Derrière ses lunettes rondes, le regard sombre de Philippe observait l'adolescente avec précaution. Malgré les airs de dure à cuire qu'elle se donnait, elle reste une adolescente fragile et apeurée.
Elle se maîtrisa et fit face au jeune homme.
- Et en quoi consiste mon travail ?
Le téléphone de Philippe, posé sur la haut du comptoir, vibre et celui-ci regarde le message qu'il vient de recevoir.
- Tu vas le comprendre bientôt. Ah et d'ailleurs, voici ton premier client.
La porte d'entrée s'ouvrit dans un tintement et Éliane se retourna. Elle écarquille les yeux, surprise, à la vue de son "client". La femme qui venait d'entrer portait un tailleur pantalon bleu marine sur mesure et des escarpins rouge. Elle est maquillée légèrement avec un rouge à lèvres éclatant qui rehausse son teint noir. Elle s'avance vers eux, le visage serré.
- Robin ?