Chapitre 9 Ton petit ami te traite si bien

Julia ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer.

Elle voulait trouver un endroit pour cacher son embarras à la vue de Terence. Au moment où elle détournait les yeux de lui, un coup fort a été frappé à la porte.

Non, cela ressemblait plus au bruit de quelqu'un essayant de la défoncer.

« Terence Chen, sors maintenant ! » La voix furieuse de Consuela a résonné derrière la porte.

Terence a froncé les sourcils. La seule chose dont il se souvenait à propos de Consuela, l'agent de Julia, était qu'elle avait très mauvais caractère. Chaque fois qu'il la voyait, elle était toujours à couteaux tirés avec lui.

Calmement, il est descendu ouvrir la porte. Inquiète, Julia a trouvé une chemise et s'est habillée avant de suivre Terence en bas.

« Où est ma Julia ? Où l'as-tu emmenée ? » Consuela a dirigé sa colère contre Terence. « Je te le rappelle, vous êtes divorcés. Alors, rends-la-moi tout de suite ! »

Les yeux de Consuela luisaient de colère et étaient rouges d'avoir cherché Julia toute la nuit précédente. Sachant que c'était cet homme qui était à l'origine de toute cette situation, Consuela n'avait pas envie de se retenir. « Regarde-toi. Tu ne mérites pas ce que Julia a fait pour toi ! Tu le regretteras tôt ou tard. »

Aveuglée par sa rage, Consuela ne pouvait pas voir Julia. Elle a pointé Terence du doigt et l'a maudit durement puis s'est sentie mieux après avoir relâché la tension qu'elle ressentait intérieurement.

« Consuela... » Julia a regardé Consuela furieuse et s'est approchée d'elle avec précaution. Elle a doucement attrapé sa main et dit : « Arrête. »

Ce n'est qu'alors que Consuela a repris ses esprits et vu Julia debout à côté d'elle. Elle a remarqué la chemise d'homme que portait Julia et aussi les traces de ses rapports sexuels avec Terence la nuit précédente. Se rendre compte de ce qui s'était passé entre eux la nuit dernière l'a soudain mise en rage.

« Terence, espèce de salaud ! Pourquoi ne lâches-tu pas Julia ? Vous êtes divorcés ! Es-tu même un vrai homme ? Elle a déjà déménagé, mais tu continues de la ramener. Que crois-tu qu'elle est ? Une partenaire sexuelle gratuite ? » Plus Consuela y pensait, plus elle était en colère. « Si tu veux une femme, tu peux aller te payer une pute. Si tu ne peux pas te le permettre, je paierai pour toi. »

Dans l'industrie du divertissement, tout le monde savait que Consuela était une vraie mégère. Elle avait l'habitude de dire à Julia qu'il fallait être rusé pour prendre le dessus.

Bien que Terence soit un homme de tempérament calme, il s'est senti un peu gêné après avoir entendu ce que Consuela venait de dire.

Toutefois, il a noté un détail clé dans les propos de Consuela. Il a regardé Julia, en état de choc et demandé : « Tu... as déjà déménagé ? »

« Oui. » Julia a hoché légèrement la tête.

Les lèvres de Terence en ont tremblé.

Pas étonnant qu'elle n'ait rien à se mettre. Il a soudain réalisé qu'il avait mal compris Julia, mais il était déjà trop tard.

Il l'a regardée en fronçant les sourcils. « Pourquoi ne me l'as-tu pas dit à l'avance ? »

« Nous étions déjà divorcés. Pourquoi devrais-je t'informer lorsque j'ai déménagé ? » Sans jeter un autre coup d'œil à Terence, Julia s'est tournée vers Consuela. « Je suis contente que tu sois là. Attends un instant. Nous pourrons partir après que je me change. »

Ses vêtements étaient encore mouillés quand elle les a trouvés. Mais elle n'en avait cure. Après s'être changée, Julia et Consuela sont parties sans se retourner.

« Julia... », a crié la voix grave de Terence.

« Quoi ? », a répondu Julia, mais elle ne s'est pas tournée pour le regarder. Consuela quant à elle, s'est retournée et, fusillant Terence avec un regard vicieux : « Tu ferais mieux de t'en souvenir. Désormais, Julia et toi n'avez plus rien en commun. Si tu oses la harceler à nouveau, je te promets que je te castrerai ! »

Avec un grognement, elle a attrapé la main de Julia et quitté la villa. « Julia, attends juste un peu. Je te trouverai un meilleur homme. »

« Eh bien, c'est assez... » Julia a saisi le poignet de Consuela.

« De quoi as-tu peur ? Il a pu trouver une petite amie et tu ne trouverais pas un meilleur parti ? Attends un peu pour voir. Il le regrettera tôt ou tard. »

Julia ne savait pas si Terence regretterait ou non, mais elle a fait comme disait Consuela.

Si Julia avait su qu'il y aurait eu tant d'évènements impromptus, elle ne serait pas sortie boire. Il était trop tard pour le regretter maintenant.

Après le départ de Julia, Terence est resté longtemps seul dans le salon. Il est monté et a découvert que l'armoire était vide. Il semblait presque que Julia n'avait jamais vécu là.

Il a soudain senti qu'il n'y avait pas de chaleur humaine dans cette pièce. Elle était froide et vide.

Il était difficile d'imaginer que Julia avait vécu ici pendant trois ans.

Il voulait lui présenter ses excuses. Il a répétitivement édité et supprimé un message sur son téléphone, n'ayant pas le courage de l'envoyer.

Losqu'il était perdu dans ses pensées, son téléphone a sonné soudain. Le nom « Jeanne » s'est affiché à l'écran.

« Terence, es-tu occupé en ce moment ? » Il a entendu sa voix tendre à l'autre bout du fil. Sa voix était comme une brise agréable, apaisante et réconfortante.

« Non. » La voix de Terence s'est adoucie. « Il y a un souci ? »

« Voici », a dit Jeanne en s'excusant, « Le médecin a dit que ma main avait presque récupéré et que je pouvais maintenant sortir de l'hôpital. Comme tu le sais, je ne suis pas revenue depuis trois ans, et tant de choses ont changé à la Ville H. Je veux aller au supermarché pour acheter des produits d'épicerie, mais je ne sais pas où se trouve le plus proche. Si tu n'es pas trop occupé, peux-tu venir me chercher ? »

Avant que Terence ne puisse répondre, Jeanne a ajouté : « Si tu n'as pas le temps pour le moment, ne t'en fais pas. Je ne veux pas te déranger. »

« Pas du tout », a tout de suite dit Terence. « Attends-moi là. Ne bouge pas. Je serai bientôt là. »

Après avoir raccroché, un sourire méchant est apparu sur le visage de Jeanne. Son tour avait fonctionné.

Après le départ de Julia, elle avait cassé le verre et s'était blessée à la main avec un éclat. Bien qu'il n'y ait eu que quelques points de suture dans sa main, elle souffrait encore beaucoup. Elle avait dit à Terence que c'était Julia qui l'avait blessée, par conséquent, il s'était mis en colère et avait divorcé d'elle. En y réfléchissant, elle se disait que cela valait la peine d'être blessée.

Jeanne avait supposé que Terence s'inquiéterait pour elle. Mais à sa grande déception, il ne s'était pas présenté du tout après l'avoir envoyée à l'hôpital.

Anxieuse, elle avait alors appelé Terence pour lui rappeler son existence.

Après avoir quitté la villa et s'être précipité à l'hôpital, Terence a trouvé Jeanne en train de parler avec une autre patiente de son service. Poussant la porte, il s'est planté devant elle. « As-tu rangé tes affaires ? »

« Oui, tout est prêt. » Jeanne a désigné un colis sur le lit et Terence l'a aussitôt ramassé. La patiente à côté de Jeanne a dit en souriant : « Jean, ton petit ami te traite si bien. »

« Ne dis pas de bêtises. Il n'est pas... » Jeanne a jeté un coup d'œil furtif à Terence et vu qu'il n'allait pas réfuter l'hypothèse de la patiente. En réponse, elle a souri et dit : « Ma sœur, j'y vais maintenant. Je souhaite que tu te rétablisses au plus tôt. »

Bien que Jeanne l'ait nié, le regard timide sur son visage ne semblait pas protesté contre ce que la patiente avait dit.

Un grand sourire sur son visage, Jeanne a suivi Terence jusqu'à la voiture. Après s'être installée sur le siège passager, elle lui a demandé en le regardant : « Es-tu malheureux ? »