Chapitre 3 Chapitre 3

PDV Mia

-Foutez-moi la paix et ne m'incluait surtout pas dans vos histoires sans intérêt ! Ça ne m'intéresse pas, je suis ici juste pour faire acte de présence. Et après, je me casse.

C'est suite à ces paroles crachées avec hargne que je tourne mon regard vers lui. Rhett alias monsieur grognon. Un mec qui est apparemment aussi froid que la glace. Assit à ma droite, il est imposant, grand et large, brun avec un regard aussi sombre que les ténèbres. Ses deux billes noires me fixent en retour, dans lequel je me perds, je le vois, son regard est torturé et renferme tellement de douleurs. Depuis que je l'ai vue, je ne vais pas mentir, il m'intrigue. On le remarque bien qu'être ici n'est pas une partie de plaisir pour lui, c'est sans aucun doute son pote blond qui a dû le trainer de force ici. Il fait clairement ressentir qu'on le fait chier, pourtant d'après le sms que j'ai reçu de Néla, c'est lui qui nous à demander qu'on se joigne à eux. Si ça le fait chier, pourquoi l'avoir fait ?

-T'as quoi barbie à me fixer comme ça ? Quelques choses à ajouter peut-être ? Ou tu es aussi débile que ta pote miss casse-couille.

Il me coupe dans mes pensées, je rêve, il vient vraiment de me surnommer Barbie ? J'ai l'air de ressembler à un morceau de plastique ?

-Pardon, je crois avoir mal entendu ?

Il me regarde de haut en bas, j'ai comme l'impression que mon look le dérange, en même temps, je suis son opposé, il est habillé de noir de la tête au pied, ça lui correspond bien.

-Tu as très bien entendue. Tu ressembles à une boule à facettes fringuées comme ça. Tu brûles ma rétine.

Je ne sais pas s'il essaye de faire de l'humour, mais en tout cas, ça fonctionne. Néla et son pote se fendent la poire dans leur coin. Je suis un peu vexé, j'ai mis du temps à me préparer, et je me sens bien comme ça. Je garde la tête haute et lui répond avec mon plus grand sourire.

-Je suis le genre de personne qui s'habille en fonction de son humeur, et tu vois aujourd'hui, je me sens bien et belle, je suis heureuse donc au lieu d'essayer de gâcher ma bonne humeur, apprend à l'être ça change un homme. Je me demande bien ce qu'il y'a plus arriver dans ta vie pour te rendre comme ça.

PDV Rhett

Je me lève brusquement, ils ne peuvent pas me comprendre, ils ne savent rien. Tomy, connais toute mon histoire, mais malgré tout, chaque année, à cette date précise, il essaye de me faire changer les idées. J'accepte à chaque fois, pour lui faire plaisir. Mais tout ça ne rime définitivement à rien. Et elle, barbie, qui me sort ça avec un sourire éclatant et des yeux bleue pétillant, d'ailleurs, elle ne me quitte pas du regard et moi non plus. Miss casse couille et blondinet qui ce tapé une barre suite à ma comparaison ce taisent. Tomy me fixe lui aussi, je le vois dans son regard, il le sait, j'en ai ma claque, je veux juste me barrer. J'avance vers elle, je pose mes deux de part et autres de son corps et je penche mon visage face au sien, nos nez se touche presque, je sens son souffle qui devient rapide claquer sur mes joues, je prends une grande inspiration de son parfum, putain ça me tue de le dire, mais elle sent divinement bon, une odeur fleurie.

-Écoute-moi bien miss paillette, ne me parle surtout plus de ça. Tu ne connais rien de moi, on n'a pas tous eu la chance de vivre au pays des bisounours, donc si tu ne veux pas rencontrer mon côté encore plus "grognon" je t'encourage à fermer ta grande gueule, sinon toi et moi, on va avoir un petit problème. Et concernant ta putain d'humeur ne t'inquiète pas, j'me barre.

Sur ces dernières paroles, je tourne le dos à la table, je récupère mon paquet de clopes dans ma poche arrière et commence à avancer.

-Rhett ! Tu ne vas pas rentrer quand même, c'est ton anniversaire ! Cris Tomy.

Je tourne ma tête vers lui. Il commence aussi à me soûler avec ça cet abruti, il deviens vraiment lourd. Mia n'a toujours pas bougé, elle fixe un point dans le vide tant mieux, je ne l'entends plus au moins.

-La ferme Tomy, tu commences aussi à me soûler, tu sais très bien que j'en ai rien à foutre de tout ça, cela n'aucune importance pour moi, maintenant, j'me casse, on se verra un autre jour.

Je ne le laisse pas répliquer, je me presse de traverser le bar et passe la porte sur les nerfs, j'avance dans la nuit noire, je place une clope entre mes lèvres, je l'allume et inspire une grande bouffée, enfin, je vais pouvoir me poser dans mon canapé sans personne, au calme, c'est tout ce que je souhaite depuis le début, juste de la tranquillité. Cette soirée une catastrophe, je repense à cette petite blonde, pour qui elle se prend cette poupée barbie ! J'ai eu l'impression de passer un scanner, je l'ai ressenti, elle arrive à lire mes émotions, je sens encore son souffle traverser la barrière de ses lèvres aussi rouge que le sang, son odeur, j'ai l'impression qu'elle est partout sur moi, ses putain de yeux qui m'analysaient, aussi bleue qu'un ciel d'été. Un ange, voilà à quoi elle me fait penser. Elle est tout mon contraire, elle est le jour, et moi la nuit. Le paradis et moi l'enfer.

-Rhett !

Elle est entrée en moi, je commence même à entendre sa voix, j'ai besoin de dormir, je perds la tête, ça ira mieux demain. Je m'arrête brusquement, une petite main vient de happer mon bras, je me retourne surpris de tomber sur barbie. Apparemment, elle a couru, les cheveux en pagaille, son front couvert de sueur et elle respire comme un bœuf plier en deux. Elle est encore plus belle comme ça.

Mais bon, ça ne me dis pas ce qu'elle fou là. Elle se redresse et me fixe. Je la regarde, prends une autre bouffée de nicotine, je vais sûrement en avoir besoin.

-Tu fou quoi ici paillette sur pied ? Tu m'as suivi ?

-Écoute Rhett, je suis désolé, je suis consciente que je n'aurai pas dû te parler comme ça. On ne se connaît pas.

-Non ? Sans blague. Lui dis-je ironiquement.

Elle s'avance vers moi, relève la tête et fronce les sourcils. Elle fait quoi le microbe ? Elle pense me faire peur ?

-J'ai mes torts, je l'assume pleinement, mais toi aussi ! Tu sais, tu ne me connais pas non plus, qui te dit que j'ai toujours vécu comme tu le dis aussi bien "au pays des bisounours" ? Ce n'est pas parce que j'ai un sourire au visage que tout a toujours marcher aussi bien pour moi ! On a tous nos démons, un passé ! C'est juste que certains avance sans regarder derrière alors que d'autre décide de ce morfondre et de ne pas avancer !

Ces paroles me heurt, ça me tue de le dire, mais je sais qu'elle a raison. Je vis avec tous les jours, aux quotidiens, il n'y a pas une journée où je ne pense pas à lui. Mon père, le démon qui me hante. Il n'est plus là, il est mort seul comme un con. Heureusement qu'une putain de crise cardiaque lui a pris la vie, avant que je le fasse moi-même. Parce que sa mort n'aura pas été aussi douce. Je l'aurai fait souffrir comme il l'a fait pendant des années avec moi.

-Ne m'ignore pas s'il te plaît.

Encore une fois perdue dans mes pensées, je n'ai toujours pas répondu, une pression ce fait ressentir sur mon bras, je remarque que sa main est toujours là, son contact est doux et chaud, un frisson se repend le long de ma colonne vertébrale. Bizarrement, son toucher ne me dérange pas, il me parait presque un peu agréable. Je jette ma cigarette au sol et l'écrase avec mon pied. Je souffle et lui répond.

-C'est bon barbie, c'est oublié. Je me suis peut-être un peu trop emporté aussi.

Elle soupire de soulagement, son regard change et pétille maintenant, un grand sourire prend place sur la moitié de son visage. Elle retire sa main de mon bras et me la tend sous le nez, la froideur prend place sur cette zone qui était si chaude.

-On recommence à zéro ? Ça me ferait vraiment plaisir de te connaître un peu plus !

Me connaître ? Elle veut me connaître, c'est bien la première personne à part Tomy qui s'intéresse vraiment à moi. Même si je reconnais avoir un caractère de merde. Je lui sers sa main, dans la mienne, elle paraît minuscule.

-Euh...Oui d'accord. Je suis Rhett, enchanté barbie.

J'avoue être perturbé, une drôle de sensation est présente dans mon ventre, la peur de l'inconnue, je ne sais pas dans quoi je me lance avec elle, seul le futur me le dira. Elle rigole, un rire cristallin, tout est magique chez elle ou quoi ?

-Enchanté Rhett, moi, c'est Mia et non barbie. Me dit-elle avec un clin d'œil.

-Barbie restera, j'aime bien et tu lui ressembles. Lui répondis-je.

-Lui ressemble ? Je ne sait pas comment je dois prendre le fait que je ressemble à un morceau de plastique. Me dit-t-elle avec un sourire en coin.

-Bien, prend le bien, c'est loin d'être une insulte, estime toi heureuse par rapport à miss casse couille.

Son portable sonne et nous coupe dans notre conversation. Elle le regarde et rigole.

-Ah, bah, c'est Néla, quand on parle du loup. À croire qu'elle t'a entendue !

-Comme je le disais casse couille.

Elle hausse des épaules et répond.

-Oui ? Non, ça va, je suis avec Rhett. Oui désolé, je suis partie précipitamment. Non, non, ne t'inquiète pas tout va bien. On discute, je ne vais pas tarder à rentrer, Nolson doit m'attendre. Oui, on se verra demain. Ok, je me doutais, passe une bonne soirée. Dit-elle en raccrochant.

-Apparemment, miss casse couille à peur que je te fasse quelques choses.

Elle rigole suite à ma petite pique, range son portable dans son sac et sort une petite carte qu'elle me donne.

-Oh non, du tout, ce n'est pas ça, j'ai quitté le bar sans prévenir personne, je voulais absolument te rattraper ! Mais bon, j'ai dû courir, tu étais déjà assez loin, c'est que tu rapide ! Mais je suis contente qu'on se soit expliqué ! Prends ma carte, je te laisse mes coordonnées, si jamais tu souhaites qu'on garde contact, pour ma part ça me ferait plaisir qu'on se revois donc n'hésite pas !

Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'elle est déjà partie, j'attends et l'observe s'enfoncer dans l'obscurité de ce mois de novembre. Dès que je ne la voie plus je range la carte dans ma poche, je verrai en rentrant. J'ai besoin de réfléchir. J'avoue que cette petite discussion ma perturbé. J'avance jusque chez moi avec le visage de cette blonde en tête.

Je passe la porte de mon petit studio et la ferme derrière moi, il fait noir tout est fermé, et le calme règne. Je suspends ma veste sur le petit croché présent sur la porte. Et avance jusqu'au canapé-lit. Je me jette littéralement dessus. Croise les bras sous ma tête et je réfléchis. Je ne sais pas quoi faire, je ne suis pas habitué à tout ça. Je n'ai personne d'autre que Tomy dans ma vie. Je rejette les gens, ou il ne s'approche pas de moi. Je suis loin d'être quelqu'un de sociable.

-Putain, qu'est-ce que je dois faire. Soufflais-je.

Je retire la carte dans ma poche, je regarde ce qui est noté.

-À la bonne senteur, fleuriste. Hm ça explique l'odeur de rose. Fleuriste, tss.

Je sors mon portable et enregistre son numéro, et je note également l'adresse de sa boutique, je verrai demain. Je pose mon portable et porte la carte à mon nez et j'inspire. La rose, son odeur et vraiment partout. Putain, il faut vraiment que je me calme, on dirait un putain de psychopathe là. Du sommeil, voilà ce que j'ai besoin, une bonne nuit de sommeil pour remettre mes idées en place. Comme on dit la nuit, porte conseil.