Deux Ans pour T'appartenir
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Chapitre 2 2

Ses yeux restèrent fixés sur la silhouette d'Anny qui s'éloignait. Un léger sourire effleura ses lèvres. Elle était singulière, cette femme. Ne l'avait-elle vraiment pas reconnu ? Ou feignait-elle d'ignorer ce qui s'était produit la nuit précédente ? Lui, il s'en souvenait parfaitement : cette erreur de porte, cette attirance soudaine, cette nuit brûlante partagée par hasard.

Anny, elle, ne se retourna pas. Elle fuyait à toutes jambes, sa robe de mariée déchirée flottant derrière elle, la douleur vrillant son dos mais sans ralentir sa course. La voiture était luxueuse, l'homme manifestement riche, et elle, ruinée, sans ressources. Elle avait été impulsive, peut-être trop. Mais qu'il ose encore lui tendre de l'argent, et elle recommencerait sans hésiter.

La peur qu'il la fasse poursuivre l'obligea à accélérer encore, sans savoir où aller. Le souffle court, les poumons en feu, elle sursauta quand une main se posa soudain sur son épaule. Elle se retourna en hurlant, prise de panique.

Le cri d'Anny fit sursauter la personne qui venait de la toucher, et tous deux hurlèrent en même temps.

Anny mit quelques secondes à comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un inconnu, mais de son amie, Helenah Ames.

La veille encore, Anny s'était mariée. Si Helenah avait été présente à la cérémonie, c'était uniquement parce qu'elle n'avait jamais supporté Gracia, l'autre demoiselle d'honneur.

- Helenah, tu m'as fait une peur bleue ! lança Anny, encore tremblante. J'ai cru que c'était lui... que cet homme m'avait attrapée pour se venger.

- Et toi, tu m'as effrayée aussi ! répondit Helenah, la main sur sa poitrine, le cœur battant à tout rompre.

Une fois un peu calmées, Helenah entraîna Anny vers un petit café du quartier.

- Pourquoi tu courais comme ça ? Ça fait longtemps que je t'appelle, mais tu fonçais sans rien entendre. Qui fuyais-tu ? demanda Helenah.

- C'est moi que tu suivais ? fit Anny, la gorge serrée.

En croisant le regard inquiet de son amie, Anny comprit qu'elle n'arriverait pas à faire semblant. Les larmes lui montèrent aussitôt.

- Dis-moi ce qu'il s'est passé, ma belle. C'est Maet qui t'a blessée ? Jure-le moi, je vais lui faire passer l'envie de recommencer ! s'énerva Helenah en se levant d'un bond.

Elle était prête à partir à la recherche de Maet, mais Anny lui attrapa le bras d'un geste désespéré. Elle connaissait trop bien le tempérament de son amie : si Helenah tombait sur lui, elle ne retiendrait pas ses coups, et tout empirerait.

- Ne fais pas ça, Helenah... C'est fini entre nous. On a divorcé, dit Anny, les yeux embués.

- Divorcé ?! Mais tu t'es mariée hier ! Tu te fous de moi ? s'exclama Helenah, éclatant d'un rire incrédule.

Ce rire blessa Anny. Pendant une seconde, elle se demanda si son amie se réjouissait de son malheur.

- Pourquoi tu ris ? Tu devrais être triste pour moi... Pas contente que tout soit fini, reprocha-t-elle en essuyant ses joues avec un mouchoir.

- Je ris parce que je suis soulagée, Anny. Je t'avais prévenue que Maet n'était pas digne de confiance, mais tu n'as rien voulu entendre. Regarde où ça t'a menée ! pesta Helenah en frappant la table si fort que le serveur se retourna.

Anny baissa la voix et lâcha, la gorge serrée :

- Le pire, c'est qu'il s'est mis avec Gracia. Tous les deux, ils m'ont piégée. Ils avaient même amené des journalistes à l'hôtel pour m'humilier et me forcer à signer les papiers.

Rien qu'en y repensant, Anny sentit une colère amère se mélanger à sa tristesse. Elle avait toujours aimé Maet, et Gracia avait été comme une sœur pour elle. Comment avaient-ils pu lui faire ça ?

Helenah l'écouta en silence, le visage fermé par l'inquiétude.

- Peu importe, murmura Anny. Ça ne change plus rien. Mais... ce qui me ronge, c'est de ne pas savoir avec qui j'ai passé la nuit hier. J'étais encore vierge avant ça, et maintenant...

Elle but une gorgée de café, les larmes tombant dans la tasse.

- Bon sang, Anny, souffla Helenah. Leur couple ne tiendra jamais, crois-moi. Et pour le reste... ce qui est fait est fait. Ne te torture pas. Tu finiras par tourner la page.

...

Dans une voiture, Roland éternua bruyamment.

- Dois-je mettre la clim un peu plus fort ? demanda le chauffeur.

- Ce n'est pas la peine. Conduis simplement, répondit Roland en fronçant les sourcils. Sa famille l'avait appelé plus tôt, le pressant de rentrer au plus vite. Son chauffeur zigzaguait maintenant dans le trafic pour le ramener sans perdre de temps.

...

Helenah passa toute la journée auprès d'Anny, essayant de la distraire et de lui rendre le sourire. Mais à la nuit tombée, elle lui rappela qu'elle n'avait plus de toit. La maison achetée pour le couple était au nom de Maet, comme il l'avait exigé. À l'époque, Anny avait accepté sans hésiter, convaincue qu'ils formeraient bientôt une vraie famille.

Aujourd'hui, elle regrettait amèrement d'avoir tout misé sur lui.

- C'est trop tard maintenant, dit-elle doucement. Rentre chez toi, Helenah, ta mère va s'inquiéter si tu tardes encore. Moi, ça ira.

- Tu es sûre ? Tu vas retourner dans la maison ? demanda Helenah.

Anny hocha la tête avec un faible sourire. - Merci d'être restée avec moi toute la journée. Maintenant, rentre.

Elle poussa presque son amie dans un taxi et resta seule sur le trottoir.

Quand la voiture disparut au coin de la rue, Anny s'assit sur un banc. Le silence l'enveloppa. Elle n'avait plus de mari, plus de maison, plus de repères. Elle se sentit soudain vidée, égarée, sans savoir où aller. Elle était à présent sans-abri.

Roland, agacé après l'échange tendu avec sa famille, prit le chemin du retour sans s'attarder. Leur obsession tournait autour de son mariage. Ils voulaient qu'il se case rapidement, alors que lui se jugeait encore trop jeune pour se précipiter. Quelle était cette urgence ? Et pourquoi se souciaient-ils tant de sa vie sentimentale ? N'était-il pas déjà envié pour sa fortune et son apparence ?

En fronçant les sourcils, il revit les paroles de son grand-père résonner dans sa tête.

- Roland, oublie cette femme immédiatement et trouve-toi une épouse d'ici un mois. Sinon... sinon... je mourrai de chagrin !

Roland n'arrivait pas à comprendre cette exigence déraisonnable. Comment pouvait-on espérer qu'il déniche une femme en si peu de temps ? On ne croise pas une inconnue dans la rue pour lui demander sa main sur-le-champ. Il fallait au moins que les deux parties le veuillent.

Habituellement, il aurait balayé ce genre de menaces d'un revers de main. Mais cette fois, il craignait que son grand-père ne mette sa parole à exécution. Si jamais le vieil homme se faisait du mal à cause de son entêtement, Roland s'en voudrait toute sa vie.

- Monsieur, regardez cette fille là-bas, fit remarquer le chauffeur en pointant du doigt. Il est tard et elle traîne dehors, sans gêne aucune.

Roland ne tourna même pas la tête. Les femmes de ce genre ne l'intéressaient pas. Pour lui, l'histoire aurait dû s'arrêter à cette remarque, mais le hasard en décida autrement.

La voiture passa à côté d'une large flaque. En roulant dedans, elle éclaboussa une jeune femme qui se retrouva trempée de boue. Anny.

Déjà abattue par un avenir incertain - divorcée, sans toit - elle n'avait pas besoin de ça. Une robe souillée, mouillée de surcroît... sa journée ne pouvait-elle pas être un peu plus clémente ? Elle soupira, découragée.

- Hé ! Mais ça va pas ? Arrêtez-vous ! cria-t-elle, furieuse.

Protégé par l'habitacle insonorisé, Roland n'entendit rien. Anny, frustrée de ne recevoir aucune réaction, attrapa une pierre et la lança de rage. Par malchance - ou par adresse - le caillou frappa le coffre du véhicule avec un bruit net.

            
            

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