Le regret à un milliard de mon ex-mari
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Chapitre 3

Point de vue de Julia Orsini :

Il y a trois ans, le projet immobilier massif du clan Ricci sur la rive sud de Marseille s'est brutalement arrêté.

Plus de deux mille résidents avaient été relogés, leurs maisons démolies pour faire place à un nouveau complexe étincelant. Mais une propriété, un unique manoir couvert de lierre, se dressait fièrement à un emplacement clé, bloquant toute l'entreprise.

Ce manoir était le mien.

C'était la seule chose que mes parents m'avaient laissée. Après que leur avion se soit écrasé dans l'océan, leur empire a été dépecé par des alliés perfides et des vautours qui tournaient en rond. J'étais une enfant, ballotée entre des parents qui me voyaient comme une source de revenus. Au moment où j'ai eu dix-huit ans et que j'ai repris le contrôle du domaine, ce n'était plus qu'une ruine croulante, abritant seulement des chats errants et les fantômes d'une vie que j'avais perdue.

J'ai passé des mois à le nettoyer, mais il était inhabitable. Je l'ai laissé aux chats errants, un sanctuaire tranquille où je me rendais pour me sentir proche de mes parents.

Puis le clan Ricci est arrivé. Des bulldozers étaient déjà garés à l'extérieur quand leurs hommes se sont présentés avec un contrat, leurs voix froides en parlant de prix.

Mon refus de vendre a fait de Léo Ricci et moi des ennemis mortels.

Ses hommes sont venus par vagues. D'abord polis, puis menaçants. Ils ont pénétré sur ma propriété, l'ont vandalisée et ont essayé de m'intimider.

J'étais avec Cédric à l'époque. Il semblait toujours si impuissant, si frustré pour moi. Il prétendait avoir les mains liées. La Famille n'accepterait pas notre relation. Il n'était pas un associé nommé dans l'entreprise Ricci. Léo contrôlait tout. Je savais que Cédric en voulait à son oncle, Gérard Ricci, de l'avoir mis sur la touche, alors je l'ai cru quand il a dit qu'il ne pouvait pas plaider ma cause.

Alors j'ai mené mes propres batailles. J'ai brisé la vitre de la voiture de Léo. J'ai jeté de la peinture sur ses hommes. Je suis devenue une épine dans le pied de l'homme le plus puissant de la ville.

Au cours des six derniers mois, les attaques ont diminué. Cédric a prétendu que ses supplications constantes avaient finalement fonctionné, que Léo avait accepté de suspendre le projet. Il a promis qu'une fois mariés, sa famille devrait respecter notre union et laisser ma propriété tranquille.

Il a dit que nous devions attendre un an. Pour construire sa carrière, prétendait-il. Pour faire ses preuves.

Maintenant, je connaissais la vérité. Le délai n'était pas pour sa carrière. C'était pour Viviane. Il ne voulait pas la laisser partir.

Ma poitrine me fait mal. Je me souviens comment Viviane, après notre diplôme, m'avait si ardemment invitée à emménager avec elle. L'appartement de trois pièces de ses parents. Je le voyais comme un foyer. Je la voyais comme ma seule famille.

La voix froide de Léo me sort de la brume de mes souvenirs. « On est arrivés. »

La Maserati s'arrête en douceur devant une villa moderne et tentaculaire. Il sort, fait le tour et m'ouvre la porte. Il jette un regard aux deux à l'arrière, son expression dédaigneuse. « Julia ne se sent pas bien. Vous pouvez sortir et appeler un taxi. »

Cédric lance à Léo un regard complexe et furieux avant de tirer une Viviane protestataire de la voiture.

Léo se retourne vers moi. Alors qu'il se penche pour déboucler ma ceinture, il n'hésite pas. D'un mouvement fluide, il me soulève dans ses bras.

Un petit hoquet m'échappe. La soudaine apesanteur me fait instinctivement enrouler mes bras autour de son cou.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Cédric se retourne, sa voix un cri rauque. Son choc et sa colère sont encore plus grands que les miens. « Pose-la ! »

Léo ajuste simplement sa prise, sa main lissant le tissu de ma robe. Un sourire lent et calme s'étale sur son visage. « Je porte juste ma copine. »

Il monte avec assurance les marches de pierre vers la porte d'entrée, me portant comme si je ne pesais rien.

Une parcelle d'inquiétude, aiguë et froide, perce l'engourdissement de mon cœur.

Il penche la tête, ses lèvres effleurant mon oreille alors qu'il parle, sa voix un murmure bas et privé, juste pour moi.

« Tu t'amuses bien à jouer l'amnésique ? »

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