Chapitre 4 Les concessions

Ayla s'est changée et est sortie de la salle de bain. Brian l'attendait dehors. Il lui a jeté un rapide coup d'œil en serrant les mâchoires. Sans un autre mot, il est parti en trombe. Elle a docilement couru après lui.

Le trajet en voiture a été le plus gênant. L'atmosphère à l'intérieur de la Bentley argentée était si tendue qu'Ayla ne pouvait que regarder par la fenêtre et prier pour que cela se termine bientôt.

Chaque fois qu'il bougeait ne serait-ce que légèrement, elle tremblait, craignant qu'il ne fasse quelque chose pour l'humilier.

Heureusement le trajet s'est avéré paisible. Une heure plus tard, ils ont atteint la luxueuse villa de Brian. Seule une famille prestigieuse comme les Clark pouvait se permettre une villa de telle majesté.

La voiture s'est garée dans le garage. Brian est descendu de la voiture et lui a ordonné d'un ton sévère : « Descends ! »

La famille Woodsen possédait également une villa, mais elle était incomparable à l'énorme bâtisse de Brian. Elle a suivi timidement Brian, faisant chaque pas avec prudence.

« Monsieur, vous êtes de retour. » Le majordome, Ruben, a couru vers eux, il a jeté un rapide coup d'œil à la belle femme derrière Brian, mais il ne l'a pas saluée.

Brian s'est dirigé avec assurance vers le salon et s'est assis sur le canapé. Maria, la domestique, lui a servi un café. « Monsieur, voici votre café. » Maria connaissait son habitude de boire du café le matin.

Brian a senti le fort parfum du café, extrait à partir des graines de café jamaïcains de première classe. C'était son préféré.

Ayla, quant à elle, se tenait là, gênée. L'ambiance magistrale lui a rappelé le fait qu'elle n'avait pas et très probablement n'aurait jamais sa place ici, pourtant le destin l'a coincée dans cet endroit.

Soudain, la tasse de café est tombée au sol et s'est brisée bruyamment en mille morceaux. « Monsieur ! », s'est exclamée Maria, prêt à nettoyer les débris, mais Brian l'a arrêtée.

« Toi, viens ici et nettoie ça ! », a-t-il ordonné cruellement à Ayla en lui faisant signe.

Ayla a tressailli de surprise. Elle a levé les yeux vers lui, sidérée.

« Qu'est-ce qu'il y a, Arlene ? Tu ne m'as pas entendu ? Ou tu veux me défier ? », a demandé Brian sarcastiquement.

Ayla a évité son regard intimidant. Peu lui importait qu'elle soit réticente à le faire, il l'y obligerait de toute façon. De toute façon, elle s'est habituée à faire de telles choses auparavant dans la famille Woodsen.

Pour elle, c'était une tâche facile.

Ayla s'est penchée pour ramasser les morceaux un par un et les a jetés dans la poubelle. Ensuite Maria lui a tendu le chiffon, qu'elle a utilisé pour nettoyer le sol.

En le faisant, elle a remarqué quelques taches de café sur les chaussures de Brian. Elle les a essuyées soigneusement avec la serviette, craignant qu'il ne lui donne un coup de pied s'il n'aimait pas son geste.

Brian ne comprenait pas pourquoi Arlene était prête à faire autant de concessions. Il s'attendait à ce qu'elle en fasse une histoire, on dirait que l'obéissance d'Ayla l'a pris de court.

Il avait l'impression d'avoir donné un coup de poing à un ballon.

Ne sachant pas trop comment réagir, il a retiré ses pieds. Ayla a levé les yeux vers lui, à moitié effrayée, à moitié confuse. Avait-elle fait quelque chose de mal ? N'était-il pas satisfait ?

Brian s'est penché en avant et a attrapé son menton avec force. « À partir de maintenant, tu resteras ici sans faire d'histoires. Tu n'es pas autorisée à sortir sans ma permission. De plus, tu devras t'occuper de tout ici. Du nettoyage à tout ce que je voudrais que tu fasses. Je me suis fait comprendre ? », a-t-il demandé avec un ton autoritaire.

Elle a compris qu'il voulait qu'elle vive ici en tant que servante et non en tant qu'hôtesse.

« Oui. » Ayla a hoché la tête.

« Très bien ! » Trouvant sa réponse satisfaisante, il s'est levé pour monter à l'étage.

« Attends, j'ai quelque chose à te demander. » Voyant qu'il était sur le point de partir, Ayla l'a arrêté à la hâte.

Brian s'est tourné vers elle. « Si tu as besoin de quelque chose, parle à Ruben ou à Maria. » Il ne voulait plus prolonger la conversation.

« Non ! Pas ça. » Ayla a pris sa main et l'a tenue avec hésitation avant de dire : « Je suis prête à faire tout ce que tu me demandes, mais je veux continuer mes études. »

Continuer les études ? Brian a été surpris. Était-ce une blague ? « Tu veux aller à l'école ? Tu plaisantes j'espère ?

Toi, Arlene Woodsen, désormais Madame Clark, veux continuer les études ? Tu auras tout ce que tu veux, pourquoi te donner la peine ? D'ailleurs, pour autant que je sache, tu n'as jamais été une bonne élève. » Il a reniflé.

Ayla ne savait pas quoi dire. Arlene ne s'était peut-être jamais souciée de rien, mais Ayla était différente. Elle voulait faire quelque chose de sa vie.

« Fin de discussion ! » Il l'a repoussée puis est parti.

« Monsieur Clark. » Ayla, cependant, n'abandonnait pas si facilement. Elle voulait le suivre, mais a été arrêtée par Maria. « Vous ne pouvez pas monter ! Personne ne monte à l'étage sans permission ! »

« Mais non ! C'est important ! » Ayla était déterminée. Il lui avait fallu beaucoup d'efforts pour entrer à l'université. Elle avait travaillé pendant les vacances pour gagner de quoi payer ses études. Alors comment pourrait-elle abandonner si facilement ?

Elle a esquivé Maria et a couru à l'étage. Quand elle a fait irruption dans le bureau de Brian, il était visiblement mécontent en lui criant dessus : « Qui t'a permis de monter ? »

Ayla a tressailli et réalisé qu'elle avait été imprudente. Elle n'aurait pas dû monter sans sa permission.

« Dehors ! » Voyant qu'Ayla se tenait toujours à la porte, Brian a rugi à nouveau.

Ayla a à nouveau tressailli à cause de l'intensité avec laquelle il parlait. Elle a rapidement baissé les yeux pour éviter son regard perçant. Son instinct de survie lui donnait un fort envie de partir immédiatement, mais elle s'est retenue.