Chapitre 5 La promesse

Les yeux plissés, Brian s'est approché d'elle. « Dis-moi ce que tu veux et dégage. »

« Je... Je veux juste aller à l'école », a bégayé Ayla en baissant la tête.

« Ne me parle plus d'école, tu comprends ? Parce que cela n'arrivera pas. » Brian n'avait jamais pensé que la seule demande d'Arlene après leur mariage serait de continuer les études. Il était convaincu que ce n'était que son prétexte pour sortir et reprendre la vie libre.

Ayla était sidérée quand il a rejeté sa requête. Pourrait-elle retourner à l'école un jour ? Elle allait obtenir son diplôme dans deux ans. S'il le lui interdisait, ses rêves ne se réaliseraient jamais.

Voyant qu'Ayla se tenait figée, Brian l'a ignorée et est allé au balcon pour fumer une clope. Mais quand il était de retour, elle se tenait toujours à la porte. Il s'est dit que c'était une femme vraiment têtue.

Ayla avait la tête baissée et le cœur brisé car son espoir venait d'être anéanti, après un long moment, elle s'est éloignée nonchalamment, tel un fantôme.

« Attends ! » Brian l'a arrêtée.

Ayla s'est retournée immédiatement et l'a regardé dans l'expectative. Il venait d'allumer une autre cigarette.

Leurs regards se sont croisés à travers la fumée. Personne n'a parlé. Le regard de Brian était si intimidant qu'Ayla a instantanément été effrayée. Elle s'est rappelé les événements de la nuit précédente. C'était comme un cauchemar et elle ne voulait pas que cela se reproduise.

« D'accord », a dit Brian d'une voix rauque.

Ayla était extasiée. Elle s'est approchée de lui et a demandé : « Alors, tu es d'accord ? »

Brian ne voulait pas répéter sa réponse. « Pourquoi tu veux absolument retourner à l'école ? Ou plutôt, pour qui ? », lui a-t-il demandé d'un ton dur.

« Quoi ? Je fais ça pour moi-même. Je veux juste achever mes études ! » Elle se savait peu convaincante devant Brian, mais elle devrait au moins essayer.

En fait, la méfiance de Brian était bien fondée vu la réputation douteuse d'Arlene.

Ayla avait fait beaucoup de sacrifices en épousant Brian au nom d'Arlene, et tout cela pour protéger la famille Woodsen et son père adoptif Clayton, mais elle ne pouvait pas se permettre de perdre ses rêves.

« Tu sais quoi ? Ce que je déteste le plus, c'est les menteurs », a déclaré sévèrement Brian.

Ayla a hoché la tête. Elle ne lui avait pas menti sauf en matière de son identité.

« Si jamais j'apprends que tu me mens, il y aura des conséquences et j'assure qu'ils te seront insupportables ! » Brian voulait voir les complots qu'elle avait mijotés cette fois-ci.

« Ok, je comprends. Je vais juste aller à l'école, je n'irai nulle part d'autre », lui a-t-elle promis. Ainsi Ayla a enfin obtenu la permission de continuer les études, elle n'avait qu'un seul souci à ce moment : les frais scolaires, parce qu'elle doutait que Brian allait lui laisser travailler à temps partiel.

Avant qu'elle puisse lui parler du travail, Brian lui a ordonné : « Maintenant dehors ! » Il n'aimait pas les gens entrer dans son bureau.

Ayla s'est inclinée. « Merci, Monsieur Clark. » Elle est ensuite partie, euphorique.

Pour Ayla, il n'y avait aucune différence entre vivre au sein de la famille Woodsen et vivre dans la famille Clark. Ses parents biologiques l'avaient abandonnée à la naissance. Ainsi, Ayla avait cette forte conviction qu'elle était destinée à rester seule toute sa vie. C'est pourquoi elle s'était toujours concentrée sur la réalisation de ses rêves.

Ayla s'est vue attribuer une petite chambre au premier étage. Il y avait un petit lit et un bureau. Une fenêtre était là pour éclairer et aérer la pièce. En fait c'était mieux que ce qu'elle avait dans la famille Woodsen. Le seul inconvénient était qu'ici chez les Clark, elle n'avait plus la liberté.

« Monsieur Clark a un message pour vous : désormais, vous ne pas quitter le manoir sans sa permission. Si vous avez besoin de quelque chose, vous pouvez me le demander », a dit poliment Maria.

« Merci, Maria. Je m'en souviendrai. » Debout au milieu de la pièce, Ayla a regardé autour d'elle. Rien ici ne lui appartenait. La plupart de ses affaires étaient encore à la résidence Woodsen, d'autres dans son dortoir. Elle avait besoin d'acheter certaines choses essentielles, des vêtements par exemple.

Mais elle ne pouvait pas sortir.

Après un certain temps, Maria lui a apporté des produits de première nécessité, ainsi que de nouveaux vêtements. Ayla ne s'y attendait pas. Elle était très soulagée de les voir. Elle espérait que vivre ici ne serait pas aussi mauvais qu'elle l'appréhendait.

N'ayant rien à faire dans sa chambre, Ayla est allée à la cuisine pour offrir son aide. Maria était surprise de la voir là. Elle avait entendu dire que le jeune maître avait épousé une femme gâtée, Mais les comportements de celle-ci ne correspondaient pas aux rumeurs.

Remarquant qu'Ayla lavait habilement les légumes, Maria a demandé : « Mme Clark, savez-vous cuisiner ? »

Ayla a répondu avec un sourire : « Je m'y connais un peu, quelques plats simples en fait. » Ayla avait appris la cuisine auprès des serviteurs de la famille Woodsen.

« Souhaitez-vous préparer le déjeuner pour M. Clark ? », a soudain demandé Maria. Elle avait cru que la nouvelle Mme Clark serait difficile à vivre, comme les autres filles de riche. Pourtant après avoir eu des contacts avec elle, Maria s'est dit que c'était une personne prévenante et aimable et qu'on gagnerait vraiment à la connaître.

Ayla voulait également faire des choses pour Brian, pourtant elle n'était pas sûre que c'était une bonne idée. « Cela ne mettrait-il pas M. Clark en colère ? » C'était vrai qu'elle avait très peur de lui. De plus, elle ne souhaitait pas perdre l'opportunité de poursuivre ses études à cause de sa cuisine médiocre.

« Non, il ne sera pas en colère. M. Clark ne parle pas trop et peut paraître intimidant, mais en réalité, il est facile à vivre. Ne vous inquiétez pas, il n'est pas trop pointilleux sur la nourriture. » Maria travaillait dans la villa depuis de nombreuses années. Elle savait comment Brian pourrait réagir.

Ayla a réfléchi attentivement aux paroles de Maria. Brian Clark ? Facile à vivre ? Elle n'y croirait jamais ! Un regard intimidant de Brian pouvait la faire trembler de la tête aux pieds. Elle savait juste qu'ils ne s'entendraient jamais.

Son regard froid lui donnait toujours l'impression de se trouver dans un monde de glace et d'obscurité.

Pour ne pas l'irriter, elle s'est décidée de l'écouter peu importe ce qu'il attendait d'elle. Tant qu'il ne lui compliquait pas délibérément les choses, elle s'en tiendrait à son propre devoir. Après tout, elle n'était qu'une femme qu'il avait achetée avec de l'argent.