Chapitre 4 .

- Comment oses-tu la faire venir ici ? Après tout ce qu'elle m'a fait endurer. Ne crois-tu pas que tu devrais faire preuve de respect quand même.

Le ton menaçant d'Alonzo commençait à paraître à l'oreille de Calypso. Assise dans la pièce à côté, elle ne pouvait patienter le temps que Diogo arrive à calmer son frère afin qu'ils aient une discussion normale. Terriblement nerveuse, elle fit la seule chose qui pouvait la calmer. Respirer normalement, chasser cette peur et rester positive. Certes, elle aurait du mal à regarder Alonzo en face, mais il était temps qu'elle lui dise enfin la vérité. Elle était persuadée qu'en révélant qu'il était le véritable père d'Anthéa, il fera tout son possible pour retrouver sa petite fille même si cela lui coûterait sa garde. Depuis hier soir et même ce matin, elle avait tenté de se convaincre que c'était la meilleure chose à faire.

La porte s'ouvrit, laissant paraître Diogo au seuil de la porte. Calypso se leva, attendant impatiemment que Diogo lui dise ce qu'elle avait envie d'entendre.

- Il ne veut pas vous parler, dit-il en refermant la porte derrière lui.

Calypso soupira. Elle comprenait bien cette décision et ne pouvait que jeter la faute sur elle.

- Lui avez-vous au moins parler de la situation ? Demanda-t-elle avec une détresse manifeste.

- Il ne veut absolument rien savoir vous concernant. Je suis désolé Calypso, mais Alonzo refuse catégoriquement de vous recevoir.

- Mais quand même. J'espérais qu'il m'aiderait à retrouver Anthéa.

- Au début, son unique but était de retrouver Ambre. Mais l'arrivée du bébé qu'attend Anastasia à tout changé. Ambre n'est plus devenue sa priorité.

Calypso commençait à craindre le pire. Elle s'affala sur le fauteuil avec l'oppressante sensation d'être condamnée à ne jamais revoir sa fille. Alonzo ne renoncerait jamais à cette femme, d'autant plus que cette dernière attend un enfant de lui. Pourquoi ferait-il confiance à une femme qui s'est enfuie avec la petite qui avait été sa seule raison de vivre ? Il ne serait sans doute nullement impressionné par de nombreux sacrifices qu'elle avait faits pour en arriver là, d'autant plus qu'il la détestait pour la simple raison qu'elle l'avait trahi.

Calypso ne s'entendait pas renoncer. Même si elle devait disparaitre à nouveau de la vie d'Alonzo, ce dernier avait le droit de connaître toute la vérité.

- Pourquoi j'ai l'impression que vous allez quand même forcer les choses ? Fit Diogo en fixant Calypso d'un regard teinté de surprise.

- Je dois absolument parler à Alonzo. Je vais le forcer à m'écouter parce que ce que j'ai à lui dire est vraiment important.

Elle se leva brusquement du fauteuil, s'apprêtant à quitter la salle.

- Vous ne ferez que compliquer les choses si vous vous entêtez à vouloir le forcer à vous écouter, Calypso.

- Je ne pourrai attendre longtemps, Diogo. Après ce que je lui révélerai, je doute fort qu'il voudrait faire passer Anthéa au second plan.

Confus, Diogo s'effaça de l'entrée pour la laisser passer. Elle se précipita dans le bureau d'Alonzo. Calypso était soulagée d'avoir pris cette initiative. Elle le sera encore plus, si elle lui avouait qu'il était le véritable père d'Anthéa.

- Avant que vous ne me mettiez à la porte, laissez-moi au moins le temps de...

- De, vous expliquez ? Coupa vivement Alonzo. Rien de ce que vous allez me dire ne pourrait m'intéresser.

Visiblement choqué par sa présence, alors qu'il avait clairement fait savoir à son frère qu'il n'avait aucune envie de la recevoir, il fit un effort suprême pour ne pas commettre l'irréparable, tellement il avait la rage en la voyant en face de lui.

- Vous êtes le véritable père d'Anthéa et cette femme, Anastasia, à enlever votre fille, enfin notre fille.

Calypso avait l'impression de s'être déchargée d'un lourd poids. Elle s'efforça de paraître sérieuse, mais elle était de plus en plus heureuse d'avoir enfin révélé ce lourd secret qu'elle ne put s'empêcher d'afficher un sourire.

- Jusqu'où irez-vous pour avoir mon attention Calypso ? C'est tout ce que vous avez trouvé pour tenter d'avoir une conversation avec moi ?

Alonzo était plus que choqué. Inventé une telle absurdité ne faisait que confirmer que cette femme pouvait qu'être la pire des menteuses.

- Vous devriez être sur le choque.

- Je ne vous le fais pas dire, s'écria Alonzo. Qu'est-ce que vous pouvez être méprisable. Sortez de mon bureau et que je ne vous revois plus jamais.

Calypso avait imaginé de nombreuses scènes où elle avouait la vérité à Alonzo et dans aucune de ces scènes, elle avait reçu une telle indignation de sa part. Que pouvait-elle espérer auprès d'un homme qu'elle avait trahi ?

- Vous devriez absolument me croire. J'avais peur au début que vous apprenez la vérité. Je ne voulais pas qu'en la découvrant vous m'enlever la garde de la petite alors, j'ai préféré cacher votre paternité avec Anthéa.

- Ça suffit ! Je ne veux plus rien entendre. Tout ce qui sort de votre bouche n'est que mensonge. Ma mère avait raison. Dès le début, elle savait que vous n'étiez qu'une opportuniste et une arriviste. Si vous pensez quand, me faisant croire que je suis le véritable père d'Anthéa, vous arriverez à parvenir à vos fins, laissez-moi vous dire que vous vous trompez.

- C'est pourtant la vérité ! S'exclama Calypso qui commençait par perdre ses moyens.

- Je n'arrive pas y croire que vous tenez tellement à me faire avaler ça. Par quelle alchimie je pourrai être le père de cette petite ? Je vous croyais si intelligente Calypso.

- Je ne bougerai pas d'ici avant de vous convaincre que ce que je dis n'est que la pure vérité. Vous êtes réellement le père de cette petite et j'espère vivement que vous avez une bonne mémoire.

Alonzo commençait par perdre patience. Il ne pouvait pas laisser cette femme le manipuler encore une fois. Il saisit le combiné et appela le chef de sécurité. Calypso ne sut que faire à présent. Elle observait Alonzo donner l'ordre de la faire sortir de force à un agent de sécurité

Elle lui lança un regard interrogateur lorsqu'il raccrocha.

- Cette nuit à l'hôtel Plazza. Il y a sept ans de cela, vous avez eu des relations sexuelles avec une femme dans votre suite. Eh bien ! Cette femme, c'était moi. Suite à ça je suis tombée enceinte. J'attendais un enfant de vous et si vous n'avez ne serait-ce qu'un minimum de mémoire, vous saurez que rien de ce que je raconte n'est que mensonge. Votre fille a disparu à nouveau et il se trouve que votre femme qui je croyais morte est responsable de sa disparition. Vous pouvez me croire ou non mais je la retrouverai avec ou sans votre aide même si je dois réveiller votre femme de son putain de coma.

Elle sortit de la pièce sous l'expression choquée d'Alonzo. Alors qu'elle traversa le couloir, elle comprit que Diogo avait tout entendu lorsqu'elle vit l'expression effarée peignit sur son visage.

- Vous... vous avez gardé longtemps ce secret ? Questionna Diogo encore sur le choc. Tout aurait été aussi simple si au départ, vous lui avez avoué son lien de paternité avec la petite.

- Je sais et je le regrette.

- C'était donc vous ? La femme mystérieuse ?

Calypso se retourna.

- C'était vous qui m'avez porté jusqu'à l'hôtel cette nuit-là ? J'ai essayé de vous retrouver, mais en vain.

- Je n'ai rien à foutre de votre fortune. Tout ce qui compte pour moi, c'est retrouvé ma fille. Je disparaitrai de votre vie pour de bon une fois que je l'aurai retrouvé. Ça je peux vous l'assurer.

Un frisson s'empara d'Alonzo. Il ne pouvait laisser Calypso s'en aller avec sa fille. Si elle disait la vérité, il ne devrait pas être séparé à nouveau d'Ambre.

- La seule menteuse et opportuniste dans cette affaire n'est rien d'autre que votre femme. Cette femme était au courant de tout. Alors si vous devez accuser une personne, c'est bien elle.

À suivre...