Tout allait pour le mieux. Cependant, l'humanité, comme toute création avait un début et une fin. Un rappel divin aux hommes qu'importe leurs actes, ils ne restaient que des créatures, de la poussière qui retournera à la terre.
Des savants avaient donc créé la mort en cherchant l'éternité, un génocide à grande échelle, une course à la survie. Plus rien n'avait plus de prix que la vie. Et pour le rester, les Hommes étaient prêts à tout. Même au pire.
- Concentre-toi, ordonna Eden avant de me plaquer violemment au sol.
Je gémis de douleur. Cette fille était différente de celles dont j'avais l'habitude ici. Forte, implacable et d'une espèce que je n'arrivais pas à discerner.
Arrivée il y a à peine un mois, elle avait battu les Six avec une facilité infantile. J'étais la seule qui lui tenait encore tête. Je refusais de la laisser me vaincre mais évitait de me battre sérieusement. Le faire, révélerait ma force, et je ne voulais pas devenir une arme pour CIRE.
Depuis notre dernier combat dans l'Arène, Eden avait décidé de s'entraîner avec moi. Ce qui était très étrange vu que nous étions censés être des ennemies.
- 19867...
J'ignorai Eunice. Je n'aimais pas que l'on m'appelle ainsi. Juste un nombre, un code barre comme si j'étais un objet. Je me concentrai plutôt sur mon adversaire et mon regard fut attiré par le bas de son dos. La Marque. J'en avais entendu parler mais je n'en avais jamais vu en vrai.
- 19867, arrêtes, aboya Eunice.
Je relâchai aussitôt Eden et reculai en fronçant le nez. J'avais réagi par réflexe pour me défendre et ma prise lui avait coupé le souffle. Si je la blessai, ils allaient me tuer. Contrairement à moi, Eden, elle, elle était précieuse.
Elle tenta de se relever mais elle retomba aussitôt au sol. Son visage était devenu rougeâtre et elle semblait avoir des difficultés à respirer. Eunice, paniquée, couru vers les gardes en leur donnant des ordres. Ils quittèrent la pièce en courant. Eden leva aussitôt les yeux vers moi.
- Fuis...
- Je ne veux pas..., bredouillai-je en la tenant.
Elle retira le seul bijou qu'elle portait et le referma autour de mon poignet droit avant de me pousser vers la porte. Je ne comprenais pas ce qu'elle cherchait à faire car tout le monde savait que c'était impossible de quitter la CIRE.
Beaucoup avaient essayé, en vain. Je n'avais fait que ça durant mes premiers mois ici mais je m'étais fait attraper. À chaque fois. Donc pourquoi me poussait-elle à recommencer ? Étais-ce un piège ? Un nouveau test ?
- Tu y arriveras ! Fuis...
- Et toi ?
- Nous nous reverrons...
Son énergie me propulsa hors de la pièce. Je me retrouvai dans le couloir principal de l'aile G. Vide. Alors qu'habituellement, chaque mètre carré était gardé par les Surveillants. La porte du fond, à l'opposé du Cube, lieu où j'étais habituellement enfermée, s'ouvrit lentement.
« Prends cette porte. »
Je sursautai et regardai autour de moi. J'étais seule. Il n'y avait que moi et les murs donc d'où venait cette voix ? Qui venait de me parler ? Devenais-je folle ?
« Tu n'es pas folle, prends cette porte... »
J'écarquillai les yeux, je ne rêvais vraiment pas. Quelqu'un me parlait mais je ne voyais toujours pas d'où pouvait venir la voix.
« La bonne question est plutôt : veux-tu t'évader Nefertari ? »