IMPERIA
img img IMPERIA img Chapitre 4 Sefora
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Chapitre 6 Reste avec lui img
Chapitre 7 Ma princesse img
Chapitre 8 Une autre version de l'histoire img
Chapitre 9 Sélection naturelle img
Chapitre 10 Soirée de Bienvenue img
Chapitre 11 Eller doit revenir img
Chapitre 12 Ils te veulent du mal img
Chapitre 13 Partenaires de jeux img
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Chapitre 4 Sefora

*Point de vue de Sefora*

Neith reprit la route avec moi. Comme il roulait lentement, je pus profiter du trajet pour découvrir la ville de Lyon. Nous attendions à un feu rouge près d'une gare qui s'appelait Part-dieu. C'était un immeuble à l'architecture moderne, avec une horloge au centre. Elle se trouvait face à une bibliothèque, aux côtés d'un grand Centre Commercial.

Je me concentrai dessus pour ne pas penser à ce message étrange et assez terrifiant. Je ne connaissais personne en Europe, pourquoi quelqu'un me voudrait du mal ? Je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait.

Un inconnu accostait une jeune demoiselle qui aurait pu être son enfant. L'adolescente profita d'un instant d'inattention pour courir vers les portes d'un tramway qui se fermèrent dès qu'elle y entra. Neith alluma la radio. Il changea plusieurs fois de stations jusqu'à s'arrêter sur un journaliste qui parlait d'une nouvelle invention scientifique.

- « La NASA continue ses tentatives de négociation avec le Clan Barme dans le but de pouvoir collaborer avec leur successeur, celui dont l'image est la plus controversée, Narcis Liensterberg Di Casso Barme ! Considéré comme un génie troublant...»

Mon chauffeur eût un petit rire amusé, il éteignit la radio. Mon attention se reporta de nouveau sur le paysage à l'extérieur. Le temps ne s'était pas amélioré, je sentais même qu'il allait pleuvoir.

Alors que nous avancions, je vis des drapeaux de différents pays flotter au-dessus du mur que l'on longeait. Un grand portail couleur argent avec des jolis motifs donnait sur un parking où se trouvaient garées plusieurs voitures de sport très luxueuses. Je n'en avais vu que dans les magazines sportifs que les serviteurs de papa lisaient.

Les limousines faisaient demi-tour pour sortir de la propriété après avoir déposé des jeunes gens sous les flashs des journalistes qui se battaient à l'extérieur pour prendre des photos. Ils étaient par des hommes vêtus en noir et des policiers qui essayaient de maintenir l'ordre.

Un ensemble de trois immeubles me faisaient face. Les deux premiers édifices rose et bleu étaient face à face. En retrait, se tenait un troisième bâtiment avec au rez-de-chaussée la cafétéria surplombée de ce qui semblait être des salles de classe. Autour de cet ensemble, je pus apercevoir un terrain de tennis et un jardin à la pelouse verdoyante.

Peu après, le véhicule s'étant arrêté, je descendis. Devant moi, je vis une gigantesque serre remplie de fleurs de toutes sortes : roses, coquelicots, gardénias. Elle était vitrée, je pouvais donc voire tout ce qui s'y trouvait.

Un lac était situé au centre, près d'une table blanche entourée de fauteuil de différentes couleurs. On pouvait même apercevoir quelques papillons survoler autour des fleurs, ainsi que des lucioles qui dansaient dans le vide. Un spectacle fascinant. Ce lieu aspirait la pureté et le luxe. C'était la plus belle serre que j'avais eût l'occasion de voir.

Mon arrivée à Royalty fut tel que je l'avais imaginé. J'avais tellement feuilleté la brochure d'information de l'établissement, que c'était comme si je la connaissais par cœur. Je fus surprise de tomber de fatigue en arrivant dans ma chambre. Je découvrais l'envers du décor du décalage horaire.

Je regardai le programme de la journée et vis que j'avais raté la cérémonie de bienvenue. Je décidai donc d'aller visiter l'établissement et je me retrouvai dans une sorte de cafétéria. Mon regard fut attiré par une fille qui passa près de moi. Elle était la seule qui ne portait pas l'uniforme de l'école, elle avait l'air d'un véritable garçon manqué avec la tenue de sport sur elle.

Je pris la brochure que me donna une élève en souriant, elle me regarda d'un air surpris puis elle se présenta. Elle s'appelait Annabelle, apparemment elle me connaissait.

- Je suis ta colocataire, nous serons trois dans la chambre, m'expliqua-t-elle, j'ai vu ta photo à l'administration, tu es Sephora Lin, n'est-ce pas ?

- Oui. Vous êtes en 1ère année aussi ?

- Oui, nous sommes dans la même classe, la 1ère B. On peut se tutoyer...

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur un garçon dont les bras étaient chargés de pâtisseries dont il se goinfrait. Annabelle s'écarta en me tirant aussi pour le laisser passer. Je fronçai les sourcils en me tournant vers elle.

- Il s'appelle David Barme, l'héritier de la famille et du Clan Barme ! Ne te mets jamais sur son chemin sinon tu peux te faire virer !

Un Barme. Enfin. Je venais enfin de trouver un membre de la famille de ma mère. Un autre garçon sortit de l'ascenseur aussi. La première chose qui me frappa chez lui, fut son air perdu. Ses yeux gris métalliques balayèrent la pièce d'un regard lointain et sombre.

- C'est Narcis Barme, le dernier de la famille, murmura Annabelle, la rumeur dit que c'est le chouchou des dirigeants même si tout le monde dit qu'il est débile !

- Débile ? demandai-je en ne comprenant pas le mot.

- Stupide. Attardé. Il parait qu'il a pleins de troubles genre autisme et il parle bizarrement...

Annabelle s'arrêta en entendant une assiette se casser. On se tourna vers Narcis qui observait le garçon manqué. Un violent éclair gronda tandis qu'un vent austère pénétrait dans la pièce, sortit de nulle part. La cafétéria trembla tout à coup et les lumières s'éteignirent.

Narcis sortit de sa poche une arme qu'il pointa sur l'autre fille. J'écarquillai les yeux, choquée, et encore plus lorsqu'un bruit sourd se fit entendre. Il venait de lui tirer dessus. Je crus que Narcis l'avait tué mais heureusement pour elle, David s'interposa, la balle frôla le bras droit de la jeune fille, ce qui lui arracha un cri de douleur. Elle saignait.

- Narcis !

- Si elle revenait, elle devait mourir, elle savait, marmonna Narcis sur un ton glacial.

- Si tu tires encore sur elle, je te tue, menaça David en brandissant une arme sur lui.

Sans lâcher sa proie du regard, Narcis sortit aussitôt une seconde arme et la braqua sur David. Tout le monde s'écarta de la fille que David tentait de cacher derrière lui.

- Narcis, je t'en supplie, au nom de notre amitié, pose cette arme, supplia David.

- Narcis n'est pas l'ami de David !

Je fronçai les sourcils. Narcis parlait de lui à la troisième personne ? C'était vraiment étrange. Un portable se mit à sonner, David en sortit un de sa poche et décrocha. Il écouta son interlocuteur en silence avant de mettre le haut-parleur. La personne à l'autre bout de fil dit :

- Nars, tu ne peux pas tuer Eller...

- John ne devrait pas se mêler de ça, ordonna Narcis, déterminé.

- Nars, tu as décidé de la tuer après avoir fait une promesse à Lio !

- Oncle John a raison, tu ne peux pas faire ça ! Tu as promis ! Tu l'as juré à Lio ! Narcis, tu te souviens de Lio, n'est-ce pas ? bredouilla David complètement paniqué.

Je ne savais pas de quelle promesse ils parlaient, ni qui était ce Lio dont l'évocation du prénom ne fit que rendre Narcis encore plus furieux qu'il ne l'était déjà. Je me demandai si c'était vraiment une bonne idée de parler de lui dans pareille situation. Le téléphone de David finit contre le mur et je ne saurais expliquer comment.

- Je t'en supplie..., murmura sa victime. S'il-te plaît...

- Tu me supplie ? répliqua Narcis. Toi ? Je te l'avais promis ce jour-là, que si tu réapparaissais devant moi, je te tuerais !

Je regardai autour de moi d'un air inquiet, je remarquai que plus Narcis s'énervait, plus le sol tremblait avec fureur et le ciel s'assombrissait. Comme si son humeur pouvait influencer l'environnement autour de lui.

- Ne me prends pas pour un con ! Tu crois que je suis débile ? Tu crois que j'ai oublié ? Tu as oublié que je n'oublie jamais rien ? Tu as oublié qui je suis ?

Je fronçai les sourcils en comprenant de quoi parlait Annabelle. Il semblait perdu, bizarre. Et il répétait ce qu'il disait comme...ces enfants que j'avais vu une fois dans une documentaire, je ne me souvenais plus de quoi ça parlait mais Narcis me rappela cela.

- Je...je ne sais pas...qui vous êtes...

Soudainement, le sol se mit à trembler fortement. Comme accentué par cet aveu. Le temps de l'extérieur empire de nouveau, je vis ce qui ressemblait à une tornade enfoncer la porte. Les murs commencèrent à s'écrouler tandis que je me retins de hurler en même temps que les alarmes. J'étais totalement dépassée parce qui se passait.

Nous fûmes plongés dans les ténèbres, ce qui ne fit qu'accentuer ma peur. Je basculai contre le sol et ma tête tapa violemment contre le pied d'une chaise. Un silence de mort m'entoura, mes yeux se fermèrent et je perdis connaissance. Puis brusquement, je sursautai. Ailleurs.

Des lumières défilaient au-dessus de ma tête. Des bips chantonnaient autour de moi tel une valse endiablée. Une odeur chimique régnait dans l'air et me brûlait les narines. J'ouvris les yeux lentement et vis que j'étais allongée dans un lit d'hôpital, près de la fille qui avait failli être tué. Elle était inconsciente.

- Prenez votre temps princesse, vous êtes encore en convalescence, murmura la voix de Neith tandis que je refermais les yeux, la lumière m'aveuglant beaucoup trop.

Je le sentis se déplacer dans la pièce voisine où on entendait des pas. J'ouvris de nouveau les yeux car il avait éteint la lumière. La porte étant resté ouverte, je vis une jeune fille qui s'approcha de Neith.

Elle se colla à lui comme dans les films de ma sœur que je regardais parfois en cachette dans ma chambre, dans les lycées occidents, où des jeunes "flirtaient" ensemble. Je ne connaissais pas ce mot avant de commencer à m'intéresser à ce type de séries.

- Je viens de voir ta chérie mise dehors, tu n'en veux plus ?

- Mel, je n'aime pas quand tu débarques chez moi sans me prévenir...

- Arrête de te fâcher pour rien, soupira la dénommée Mel avant de rire, est-ce que tu boudes à cause de ta rupture ?

- Ma relation avec Sarah est finie, je ne veux plus en parler, marmonna Neith.

- Alicia ! Elle s'appelle Alicia, tu devrais au moins retenir le prénom de tes conquêtes, répondit-elle en jouant avec ses longs cheveux bouclés, bref, peux-tu m'obtenir une autorisation de sortie pour ce soir ? J'en ai marre de cette prison...

- Mel, je ne suis pas ton garçon de course, répliqua-t-il en se dirigeant vers la porte comme pour mettre un terme à la conversation.

Papa faisait ça aussi, dès qu'il en avait fini avec quelqu'un, il faisait en sorte que l'on comprenne qu'il était temps de s'en aller. Je clignai des yeux en les ouvrant de nouveau, Neith était de nouveau dans la pièce. Mais il n'était pas seul. David, le Barme dont Annabelle m'avait parlé l'accompagnait. Il s'approcha de ma voisine dont il prit la main. Des larmes se mirent à couler sur ses joues, il les essuya avec rage sous nos regards surpris à Neith et moi.

- Je suis désolé Eller, je te demande pardon, j'aurais dû mieux te protéger de lui...

Il avait l'air de la connaître et de beaucoup tenir à elle. Je ne savais qui était cet Eller mais pour que l'héritier des Barme lui-même pleure pour elle, ça ne voulait dire qu'une chose, qu'elle était vraiment très importante.

Mon téléphone se mit à vibrer, je grimaçai de douleur mais fit l'effort de le sortir de ma poche car je voulais vraiment parler à Lee. Je fus déçue de voir que ce n'était pas lui mais grand-mère qui m'envoyait un message pour savoir si j'étais bien arrivée et si tout se passait bien pour moi en Europe. Je me retins de sourire, elle était bien la seule personne qui semblait s'intéresser à ma personne, la seule qui s'inquiétait toujours pour moi.

Je sentis une migraine me prendre et décidai que je lui répondrais demain. Je laissai mes yeux se fermer, je tombai de fatigue à cause de ma chute. Jusqu'à ce que je finisse par m'endormir, ils étaient encore là...

            
            

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