Le Bad boy que j'aime
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Chapitre 3 Chapitre 3

Sylvie se figea en croisant le regard d'acier de l'homme qui se dressait devant elle. Ses yeux, d'un gris troublant, avaient quelque chose de captivant, mais la colère qui y brûlait ne laissait aucune place à la douceur. Sur sa lèvre, une entaille encore fraîche rappelait qu'il ne sortait pas indemne d'une altercation récente.

- Colter Wexler ? pensa-t-elle sans voix, les battements de son cœur résonnant dans sa poitrine. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire à se battre dès le matin ?

La voix de l'homme claqua, tranchante :

- Je t'ai dit de regarder où tu marches !

Il plissa les yeux et, sans attendre, attrapa par l'épaule un étudiant plus jeune qui se trouvait à ses côtés. Son ton se fit encore plus sec quand il lança à Sylvie :

- Présente-lui tes excuses !

- Je suis désolée... J'étais pressée, balbutia-t-elle.

Le plus jeune leva aussitôt la main pour calmer la tension.

- Ça va, Colter, je vais bien, dit-il, esquissant un sourire à Sylvie avant de s'éclipser vers sa salle de cours.

Colter hocha la tête, lui ordonnant :

- Retourne en classe.

Puis, à Sylvie, il ne concéda pas un mot de plus. Elle, mal à l'aise, s'excusa encore :

- Désolée... je dois filer.

Aucune réponse. Elle tourna les talons, accélérant le pas pour échapper à son regard pesant. Mais derrière elle, la voix grave résonna :

- Je t'ai déjà vue quelque part, non ?

Sylvie se retourna, haussa un sourcil et répliqua sèchement :

- Non. On ne s'est jamais rencontrés.

Il se contenta de hausser les épaules.

- Dans ce cas, fais attention la prochaine fois.

À ce moment précis, la porte du bureau du doyen de la faculté d'ingénierie s'ouvrit à la volée. Un groupe d'étudiants en sortit, tous marqués par un passage à tabac manifeste : nez en sang, arcade ouverte, joues tuméfiées. Sylvie resta pétrifiée. Les regards des blessés convergèrent vers Colter, et c'est alors qu'elle remarqua ses jointures rougies et couvertes d'écorchures.

Elle eut un haut-le-cœur.

« C'est lui qui leur a fait ça ? À tous ces types ? » pensa-t-elle, horrifiée. Les rumeurs qu'elle avait entendues sur le campus prenaient soudain corps : Colter Wexler, l'éternel bagarreur, l'élève à la réputation sulfureuse, celui qu'on craignait autant qu'on admirait.

Un des étudiants blessés, la mâchoire serrée malgré son nez tordu, lança :

- Tu ne t'en sortiras pas comme ça, Wexler !

Colter ricana, son sourire narquois étirant la plaie de sa lèvre.

- C'est déjà fait, Garcia, répondit-il avant de tourner les talons, imperturbable.

Sylvie resta plantée là, incapable de bouger. Elle venait de perdre de précieuses minutes et, lorsqu'elle reprit sa course, elle se retrouva en retard à son cours de droit des affaires.

En entrant, le silence se fit aussitôt dans la salle. Tous les regards convergèrent vers elle. Le professeur, un homme sévère aux cheveux poivre et sel, fronça les sourcils.

- Eh bien, mademoiselle Kincaid, merci de nous honorer de votre présence, lâcha-t-il d'un ton sec.

- Je suis désolée, ça ne se reproduira pas, répondit Sylvie, le visage brûlant.

Elle aperçut Genevra, assise quelques rangs plus loin, qui la fixait avec insistance. Sylvie détourna aussitôt les yeux. Elle remarqua aussi Rhodes, installé au premier rang, mais s'interdit de croiser son regard.

À la fin du cours, elle tenta de s'échapper rapidement. Peine perdue : Rhodes la rattrapa et lui saisit le bras.

- Ce n'est pas ton genre d'arriver en retard, Sylvie. Où étais-tu ?

Elle se dégagea d'un geste brusque.

- Ça ne te regarde pas, Rhodes.

- Corinne m'a dit que tu n'étais pas rentrée hier soir.

- Je répète : ça ne te regarde pas.

Elle partit en courant vers son prochain cours, ignorant ses appels répétés :

- Sylvie ! Sylvie !

Mais elle tint bon. Le reste de la journée, elle réussit à esquiver tout contact avec Rhodes, Corinne, Genevra et leur bande. Chaque fois qu'elle croisait l'un d'eux dans les couloirs du département, elle baissait les yeux et passait comme si elle ne les connaissait pas.

Les murmures sur sa rupture se propageaient pourtant dans tout le College of Business. Des étudiants chuchotaient sur son passage, mais elle se mordait les lèvres pour ne pas réagir.

Dans sa tête, une résolution claire se forma : un jour, tout ce cercle toxique s'éloignerait de sa vie. Elle n'avait qu'à continuer d'avancer, un pas après l'autre.

Dès le week-end, elle quitterait l'appartement qu'elle partageait encore avec Corinne et Genevra. Peut-être même envisagerait-elle de changer de filière, de terminer ses études ailleurs, à Halliport. Luxford n'avait plus rien à lui offrir.

Le samedi arriva vite. Sylvie avait passé la journée à visiter des logements. Certaines maisons à louer l'avaient rebutée dès le premier regard, une atmosphère étrange planant sur les lieux.

- Non, pas question, marmonna-t-elle en raturant son carnet.

De retour à l'hôtel, elle déjeuna tard au restaurant avant de reprendre ses recherches.

Deux logements avaient retenu son attention, mais ils se situaient bien trop loin du campus. Elle se mordilla la lèvre. « Peut-être qu'il est temps d'acheter une voiture », songea-t-elle. Mais l'idée d'investir pour quelques mois seulement lui paraissait absurde.

En relançant sa recherche en ligne, une annonce toute fraîche lui sauta aux yeux :

[Recherche colocataire pour un appartement deux chambres, Résidence Fernwood. Loyer : 3 000 $/mois. Deux mois de caution + un mois d'acompte.]

- Trois mille ? Pour partager un deux-pièces ? souffla-t-elle.

C'était exorbitant. Mais l'adresse, juste en face de l'université, rendait l'offre très tentante. Les étudiants les plus aisés s'y rueraient sans hésiter.

Sylvie décrocha son téléphone et prit rendez-vous. Le gérant de l'immeuble, un jeune homme à l'air professionnel, l'accueillit.

Dès qu'elle entra, elle fut conquise. L'appartement respirait la modernité. Des meubles minimalistes, sobres mais manifestement coûteux, habillaient les pièces. Tout avait été pensé avec goût.

- On peut tout utiliser, mais avec soin, précisa le gérant. C'est pour ça que la caution est élevée.

La chambre qui lui était destinée donna le coup de grâce.

- J'adore ! s'écria-t-elle.

Mais ce qui l'emporta définitivement, ce fut la vue. Du balcon, tout le campus de Luxford s'étendait devant elle, baigné de lumière.

- Je le prends ! décida-t-elle sans hésiter.

La propriétaire, une certaine Lenora Lenora, n'était pas présente. Sylvie demanda :

- Comment est-elle, en tant que colocataire ?

- Honnêtement, je ne la connais pas, répondit le gérant. Elle est souvent à l'étranger. On n'a jamais eu de plainte à son sujet.

Il l'appela tout de même. La voix de Lenora, coupée par des interférences, se fit entendre :

- Oh... tu es une fille ?

- Oui. Ça pose un problème ?

La connexion grésilla. On distinguait à peine ses mots. Puis elle conclut avec un rire :

- Tu sembles sympa. Bienvenue, installe-toi quand tu veux !

Sylvie, soulagée, signa immédiatement le contrat et remit un chèque.

Le dimanche, elle retourna à l'appartement partagé pour déménager. Une camionnette, louée par l'hôtel, l'aida à transporter ses affaires accumulées en trois ans.

Le vacarme réveilla Corinne et Genevra. Elles débarquèrent dans sa chambre, la mine défaite.

- On sait qu'on t'a blessée en te mentant, commença Genevra. Mais on ne savait pas comment te le dire... Rhodes nous l'a interdit, et nos copains aussi.

- Sylvie, s'il te plaît, parle-nous, insista Corinne.

Sylvie, penchée sur un carton de livres, soupira et finit par se tourner vers elles.

- J'espérais que vous seriez de mon côté, lâcha-t-elle. Mais non. Vous n'êtes même pas furieuses contre Rhodes. Et Florence ? Vous l'avez accueillie ici comme si de rien n'était.

Son ton monta d'un cran.

- Vous vous souvenez, au café ? Vous l'encouragiez, devant moi. Je me suis confiée à vous, et tout ce temps, vous saviez qu'il me trompait.

Corinne et Genevra restèrent muettes.

- On ne peut pas contrarier Rhodes, finit par dire Corinne, la voix basse.

- Qu'est-ce qu'il est ? Dieu ? siffla Sylvie. Vous pouviez au moins choisir ce qui était juste.

Genevra tenta d'arrondir les angles :

- Tu trouveras un autre garçon, Sylvie.

- Mais ce n'est pas ça ! Ce n'est pas une question de mecs, c'est une question de respect ! Est-ce que vous auriez aimé être à ma place ?

Elles baissèrent les yeux.

- Tu déménages vraiment ? demanda Genevra. Et le loyer ?

Sylvie eut un sourire amer.

- Pourquoi ne pas demander à Florence d'emménager avec vous ?

Elle attrapa son carton et passa devant elles, sans leur accorder un regard de plus. Pour la première fois, elle sentit qu'elle reprenait le contrôle de sa vie.

            
            

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