Le Bad boy que j'aime
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Chapitre 2 Chapitre 2

Sylvie croisa les bras, les lèvres tremblantes de rage, et lança d'une voix qui claquait comme un fouet :

- Alors c'est ça, Rhodes ? De « l'espace » ? Te concentrer sur le basket ? Tu te fous de moi, j'espère. Ne me dis pas que tu viens de rencontrer cette fille aujourd'hui, parce qu'il y a à peine quelques soirs, c'est avec moi que tu rompais !

Le brouhaha du Nook & Brew Café s'éteignit aussitôt. Comme une onde de choc, la voix de Sylvie fit taire rires et conversations. Les visages de ses deux meilleures amies, Corinne et Genevra, se figèrent dans une expression de panique. Personne ne s'attendait à la voir débarquer ainsi.

Rhodes, pris en faute, desserra aussitôt l'étreinte qu'il avait autour de Florence. Il baissa les yeux, visiblement incapable d'affronter tout de suite le regard de Sylvie, puis releva la tête et balbutia :

- Sylvie, je... je suis désolé. Je n'ai pas su comment te le dire. Je n'ai jamais voulu... jamais voulu te faire de mal.

Un rire amer échappa à Sylvie, sec et cassant. Les larmes lui brûlaient déjà les yeux, mais elle s'obstina à ne pas les laisser couler. La colère, plus forte, prit le dessus.

- Tu aurais pu parler, Rhodes ! Juste parler ! Pas me laisser cogiter des nuits entières à me demander ce que j'avais fait de travers. Deux ans ! Deux ans à être là pour toi, à croire en toi, et voilà comment tu remercies ?

Elle le pointa du doigt, tremblante de rage.

- Toi, tu sais très bien ce que je valais. Et vous tous aussi !

Ses yeux fusillèrent le reste du groupe, les copains de Rhodes et leurs petites amies. Puis son attention se tourna brusquement vers Corinne et Genevra, la gorge serrée :

- Et vous deux ! Vous étiez au courant, non ? C'était tellement évident. Depuis combien de temps vous saviez ? Depuis combien de temps Rhodes traîne sa nouvelle copine avec vous, pendant que moi je croyais encore faire partie de cette bande ?

Elle n'avait pas assisté aux dernières soirées de l'équipe, trop absorbée par ses révisions. Quelques jours à peine, et voilà ce qu'elle avait manqué. Cette idée la transperça comme une lame glacée. Une larme finit par rouler lentement sur sa joue.

La trahison de Rhodes faisait mal, mais celle de ses soi-disant meilleures amies la détruisait.

Corinne baissa la tête.

- Sylvie, on est désolées. Vraiment. On voulait pas te blesser.

Sylvie eut un rictus amer.

- Pas me blesser ? Votre foutue loyauté va à l'équipe, pas à moi ! Vous savez quoi ? Vous m'avez plus fait de mal que Rhodes lui-même. Bravo, les grandes amies.

- Sylvie... tenta Genevra, les yeux brillants, avançant d'un pas vers elle.

Mais Sylvie recula brusquement.

- Ne me touche pas !

Rhodes essaya alors de s'approcher, mais sa simple présence l'énerva encore davantage.

- Toi surtout ! rugit-elle. Toi, t'es la dernière personne dont j'ai besoin d'entendre une excuse. J'ai pas mérité ça. J'ai rien demandé de tout ça. Alors basta, j'en ai fini avec vous.

Sans un mot de plus, elle tourna les talons, bousculant une chaise sur son passage, et disparut hors du café.

Elle ne rentra pas à l'appartement. Trop de souvenirs, trop de regards à affronter. Elle préféra trouver refuge dans un petit hôtel, à cinq pâtés de maisons de l'université. Là, seule dans une chambre impersonnelle, elle s'effondra. Deux heures entières à pleurer, la gorge serrée par la honte et la douleur. Elle se sentait bête, dupée, réduite à une idiote.

Son téléphone vibra. [Sylvie, on est désolées. On voulait pas te faire de mal.] Un message d'Corinne. Des appels manqués s'enchaînaient déjà. Elle refusa de décrocher. Quelques minutes plus tard, Genevra envoya à son tour : [Sylvie, c'est Rhodes qui nous a demandé de rien dire. Où es-tu ? Parlons-en.]

Sylvie relut le message plusieurs fois. Si Genevra disait vrai, alors ça voulait dire que Rhodes voyait Florence depuis un moment. Elle repensa aux jours précédents : lui qui répondait moins souvent à ses textos, prétextant des entraînements. Était-ce vraiment ça, ou bien des rendez-vous en douce avec Florence ?

Elle murmura, comme pour elle-même :

- Mais au fait... qui est Florence ?

Quatre ans qu'elle et Rhodes fréquentaient la fac. Lui, entré en première année, s'était tout de suite distingué sur le terrain. Beau, talentueux, il était vite devenu une vedette locale. Sylvie avait été courtisée pendant près d'un an avant de céder. Et quand enfin ils s'étaient mis ensemble, tout le monde les voyait comme le couple idéal.

Sylvie n'avait pourtant rien d'une fille effacée. Avec ses longs cheveux blonds ondulés, ses yeux verts perçants et son allure élancée, elle attirait les regards. Mais elle ne se donnait pas de mal pour briller : allergique à la plupart des produits cosmétiques, elle se maquillait rarement. Ses deux frères l'avaient habituée à un style plus simple, plus pratique. Florence, en revanche, paraissait aimer se pomponner, du moins d'après ce que Sylvie avait vu ce soir-là.

Plongée dans ces pensées, elle sursauta quand son portable sonna de nouveau. Le nom affiché la fit trembler : Freya, sa grande sœur. Elle décrocha, la voix étranglée par les sanglots.

- Sylvie ?! cria aussitôt Freya. Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu pleures ? Qui t'a fait du mal ? Dis-moi son nom, je vais lui ruiner la vie, faire virer ses parents et lui coller dix baffes façon cinéma !

Un rire étranglé échappa à Sylvie, malgré tout.

- C'est Rhodes... Il m'a quittée.

Un silence choqué suivit. Puis Freya lâcha, d'un ton vexé :

- Quoi ? Tu veux dire que j'ai même pas eu l'occasion de casser la figure à ce type ? Pff... trop dommage.

Sylvie éclata de rire à travers ses larmes. Sa sœur savait toujours comment allumer une étincelle dans l'obscurité.

- Tu me manques, Freya... J'ai l'impression qu'il m'a trompée.

- Quoi ? Mais pour qui il se prend, ce minable ? Je te jure, personne n'oserait te traiter comme ça si tu sortais avec un gars de chez nous, à Halliport !

- Je sais... souffla Sylvie. Mais je regrette pas d'être venue à Luxford. J'ai appris beaucoup, malgré tout.

- Écoute-moi bien. C'est mieux comme ça. Tu te souviens de la règle de papa ? Pas de petit copain avant vingt-cinq ans. Eh bien, tu l'as bafouée, ma grande ! Alors on garde le secret, et on n'en parle jamais à papa. Tu te concentres sur tes cours, et si tu veux, tu peux demander un transfert ici. Ce sera pas si mal de finir tes études à Halliport.

Sylvie sourit doucement.

- Merci, Freya. J'ai compris.

Le lendemain, elle sécha les cours. Vers seize heures, elle prit son courage à deux mains et retourna à l'appartement. Mais à peine franchi le seuil, elle se figea. Dans le salon, Rhodes était là. Avec Florence, lovée contre lui sur le canapé.

Genevra, installée près d'Archie, sursauta en la voyant.

- C-Sylvie ? On... on pensait pas que tu rentrerais si tôt. Tu n'as pas cours à dix-huit heures ?

Corinne surgit de la cuisine, un bol de pop-corn à la main, suivie de Tom portant un seau rempli de glaçons. Tout était prêt pour une soirée tranquille entre amis, comme si de rien n'était.

Sylvie balaya la scène du regard, glaciale.

- Ah oui, vous étiez tellement inquiètes pour moi, visiblement.

Sans leur laisser le temps de répliquer, elle grimpa quatre à quatre l'escalier, fourra quelques vêtements dans un sac et redescendit aussitôt. Les yeux de tout le monde la suivaient, mais elle ne fit pas attention. Seul le regard de Rhodes, lourd, lui brûla la nuque.

Elle repartit, direction l'hôtel. Un choix peu pratique, car il était assez éloigné du campus. Mais peu importait. Elle n'avait plus rien à faire dans cet appartement.

À Luxford, les dortoirs manquaient de places, et les appartements autour du campus étaient déjà bondés en ce début de semestre. Sylvie soupira en consultant les annonces de location sur son ordinateur. Elle devait trouver quelque chose, coûte que coûte. Sa priorité, désormais, c'était la sécurité et la distance.

Décidée, elle se jura de chercher un logement dès le week-end.

Un vendredi matin, pressée pour son premier cours, elle dut traverser le campus en courant. Le taxi de l'hôtel n'avait pas l'autorisation d'entrer sur le parKincaid de la fac. Pour gagner du temps, elle coupa par la Faculté d'Ingénierie. Mais au détour d'un couloir, elle heurta violemment deux étudiants.

- Hé, regarde où tu marches ! lança l'un d'eux.

Sylvie leva les yeux pour s'excuser... et son cœur fit un bond.

Devant elle se tenait Colter Wexler.

            
            

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