Son amour empoisonné, ma fuite
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Chapitre 5

La maison de la famille Fournier était illuminée de lumières et de rires. Un tableau de famille parfait.

Chloé était le centre de l'attention, bien sûr, régalant les invités d'une histoire inventée, l'air radieux et intact.

Alix, en revanche, était un désastre. Ses vêtements étaient déchirés et sales, ses cheveux emmêlés de crasse, et elle sentait un filet de sang couler d'une coupure sur son front.

Dès que son père, Robert Fournier, la vit, son visage se tordit de dégoût.

« Qu'est-ce que tu fais ici, dans cet état ? » siffla-t-il en lui attrapant le bras. « Tu es une honte. »

« Je suis venue pour le médaillon de ma mère », dit Alix, la voix plate.

« Sors », ordonna son père. « Tu n'es pas la bienvenue ici. »

Elle se souvint d'un temps où il aurait déplacé des montagnes pour elle. Avant la mort de sa mère. Avant qu'il ne décide que sa seule valeur résidait dans ce qu'elle pouvait apporter à son statut social.

La douleur dans son cœur était plus vive que celle dans ses côtes. Elle le bouscula, ses yeux balayant la pièce.

« Chloé », dit-elle, sa voix résonnant dans le silence soudain. « Donne-moi le médaillon. »

Chloé, feignant l'innocence, brandit une petite pochette en velours. « Tiens, ma sœur. Vraiment désolée pour ce qui lui est arrivé. »

Elle fit pendre la pochette, et juste au moment où Alix tendait la main pour la prendre, Chloé la laissa tomber.

Les morceaux d'argent brisés et la minuscule photo délavée de sa mère se dispersèrent sur le sol.

Quelque chose se brisa en Alix.

Elle gifla Chloé en plein visage, le son résonnant dans la pièce stupéfaite.

La mère de Chloé, Diane, poussa un cri et bouscula violemment Alix. « Monstre ! Comment oses-tu toucher ma fille ! »

Alix recula en titubant, sa côte cassée hurlant de protestation. Elle tomba dans une grande vitrine de sculptures en verre. Des éclats de verre s'abattirent sur elle, lui coupant les bras et les jambes.

Personne ne bougea pour l'aider. Ils se précipitèrent tous vers Chloé, s'extasiant sur la marque rouge sur sa joue.

« Enfermez-la au sous-sol ! » rugit son père au personnel de maison. « Je ne veux plus voir son visage ce soir ! »

Deux gardes de sécurité lui saisirent les bras, leurs poignes comme du fer. Ils la traînèrent, ses pieds raclant le sol.

Alors qu'ils passaient devant la porte d'entrée, un livreur arriva avec un énorme bouquet d'hortensias bleus, les fleurs préférées d'Alix.

La carte était adressée à Chloé.

« Pour celle qui compte vraiment. - A. »

La promesse qu'Adrien lui avait faite le jour de leur mariage, de remplir leur maison d'hortensias bleus chaque semaine, était maintenant un autre cadeau pour Chloé.

Ils la jetèrent dans le sous-sol sombre et humide et verrouillèrent la porte.

L'obscurité était totale. Ça sentait la terre humide et la décomposition.

Elle frappa à la porte, hurlant jusqu'à ce que sa gorge soit à vif, mais personne ne vint.

L'espace confiné déclencha un souvenir qu'elle avait longtemps refoulé. L'enlèvement. Être enfermée dans le coffre de cette voiture, l'odeur d'essence, la peur suffocante.

La panique la saisit. Son cœur martelait ses côtes, et elle ne pouvait plus respirer. Elle se roula en boule sur le sol en béton froid, tremblant de manière incontrôlable.

Soudain, la porte du sous-sol s'ouvrit en grand.

Une silhouette se dessinait contre la lumière du couloir.

C'était Adrien.

Il la prit dans ses bras, la serrant fort contre sa poitrine.

« Alix, je suis là. Je suis tellement désolé. Je suis venu dès que j'ai appris. »

Dans son état de panique et de désorientation, son esprit retourna à ce jour, quinze ans plus tôt. Au garçon qu'elle avait sorti de l'épave.

« Étoile », murmura-t-elle, utilisant le surnom qu'elle lui avait donné ce jour-là.

Adrien se figea. Ses bras se raidirent autour d'elle.

Il recula, les yeux écarquillés de choc.

« Comment m'as-tu appelé ? » demanda-t-il, la voix tendue. « Comment connais-tu ce nom ? »

                         

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