J'enlève tout de suite ma pensée, car à mon entrée dans la salle, je suis dévisagée par des regards bien plus froids que les siens... je dirais même que je ressemble à un en-cas sur le menu des hommes, mais une allumeuse pour leurs compagnes. Baissant mon visage, je cherche un endroit isolé où je vais pouvoir me poser et siroter un verre tranquillement.
- Ma chère ! s'écrie une voix et je tressaille.
Le père de Jord me rejoint, les bras tendus et souriant de toutes ses dents... même celles en or semblent ironiser de la situation...
- Monsieur Cogan, le salué en retenant le rictus de dégoût qui m'assaille quand il me prend dans ses bras.
- Ma chérie, appelle-moi papa ! me reprend-il, Tu vas bientôt épouser mon fils cadet.
Je déglutis nerveusement, tentant d'afficher un sourire de complaisance en remarquant cette étincelle dans ses pupilles, qui m'avertit de ne pas faire d'esclandres. Celui-ci me présente aux couples qui l'accompagnent, et je joue les gentilles filles en les saluant le plus chaleureusement que je le peux. Cependant, je sens cette sueur froide s'imposer à moi quand il porte sa main sur le creux de mes reins, et que son souffle se porte au plus près de moi.
- Tu as intérêt à être moins tendue en présence de ton fiancé, m'ordonne-t-il avant de partir.
Je mordille ma lèvre, me détournant de lui pour attraper une flute de champagne dans le plateau du serveur et jel'afonne en priant que celui-ci ne se presse pas... car si son père vient de me trouver tendue, il n'a pas idée de ce que je ressens en la présence de son enfoiré d'avorton.
Me tenant à l'écart avec mon verre, je sursaute quand on me frôle mon épaule dénudée et le contact de nos yeux est clair pour lui, quand il esquisse un sourire en s'excusant d'avoir été si imprudent.
- Vous sembliez si concentrée sur votre champagne, que je n'ai pas osé vous déranger à haute voix, sourit-il en me tendant sa main pour me saluer.
- Il s'avère que ce genre de soirée n'est pas dans mes habitudes, lui expliqué-je en portant la mienne dans la sienne.
La pression de ses grands doigts me fait entièrement frissonner, mais c'est surtout son regard intense porté dans le mien qui me titille intérieurement. Sérieusement, il a fallu que je me retrouve liée à cet enfoiré pour que je rencontre un homme avec lequel, je frémis plus que sincèrement. Il n'a rien à comparer à ce Jord... son regard est sincère et il a une présence qui impose, et cela tout en délicatesse quand il parle ou se mouve. Oh mon Dieu, si seulement, j'avais été forcée de l'épouser lui... je me sentirais vraiment chanceuse. Mais non, je dois ravaler ce désir qui me brûle en sachant que l'on me surveille, et surtout que cet enfoiré peut arriver à n'importe quel moment. Néanmoins, cela ne m'interdit pas de profiter de cet étalon pendant un instant.
- Je vois que votre fiancé se fait désirer, affirme-t-il en balayant la salle.
- Désirer est un grand mot, déclaré-je en portant le verre à mes lèvres.
- Il faut dire qu'il est assez imprévisible, me fait part ce grand brun aux magnifiques yeux bleus.
Je dois me retenir d'entrouvrir les lèvres, alors que son sourire m'envoute totalement à cet instant.
- Il ne supporte pas les convenances de nos familles, et encore moins d'être obligé d'assister à ce genre de réception. Cependant, je ne comprends pas comment il peut laisser une si belle femme, seule aux yeux d'hommes aussi impurs.
- Impurs ? Si vous parlez des vôtres, je n'y vois rien de tel, gloussé-je presque.
Merde, l'alcool me monte déjà à la tête. Mais après tout, je ne peux pas jouer les filles dociles tout le temps...
Jord
Arrivé sur les lieux de la réception, je rejoins Stephen qui m'attend dans le hall avec une cravate et en un regard, il comprend tout de suite que s'il essaie de me la mettre... je lui coupe les couilles. Je tire sur les bords de ma chemise noire, qui laisse arborer le début de mon tatouage de tigre sur mon torse, alors qu'il m'ouvre la porte de mon enfer. Jouer les pingouins pour mon père me débecte...
- Votre père est furibond, m'avertit-il en entrant dans la salle.
- Il n'avait qu'à y penser, avant de me foutre cette garce et ses responsabilités dans les pieds ! grommelé-je en attrapant un verre de champagne pour l'afonner.
Je lève les yeux au ciel en remarquant qu'il y a toutes les familles, mais surtout que mon père semble déjà bien lancé. Je m'attends à un discours de sa part sur mon irrespect... Cependant, autre chose m'intéresse et ne se trouve nullement dans ma vision où que je regarde et je grince des dents.
- Où est cette pute ?!
- Si vous parlez de Dahlia, elle se trouve sur la terrasse, m'apprend Stephen.
Je fais croquer mon cou en me dirigeant vers celle-ci, espérant que cette nana porte bien la robe que je lui ai imposée, et surtout qu'elle se tienne bien durant cette réception. Je n'ai pas envie de perdre mon sang-froid, alors que je viens de passer quelques heures à me détendre en torturant un père, devant la vue de sa fille soumise à mes vices. J'en ai encore un peu le goût sur mes lèvres, et cela n'est rien contre ce qu'elle a en souvenir de moi. La pauvre ne saura certainement plus s'assoir pendant plusieurs jours... enfin, si elle ne se suicide pas avant. Après tout, les petites vierges sont bien appétissantes et me rendent complètement dingue quand je me m'y mets.
- Non, je vous jure ! entends-je une voix mielleuse, Je ne supporte pas le champagne. Il faut dire que je suis habituée à des boissons bien moins onéreuses.
- Vous pouvez commander ce que vous voulez, vous êtes la future fille des Cogan.
- Alors, pourquoi roucoules-tu avec elle ?! lancé-je avec un rictus malsain sur mes lèvres.
Lorenz ne relève que d'un sourire, alors que cette conne manque de laisser tomber son verre que je rattrape, et ce, avant qu'elle ne renverse sur sa robe que je lui ai choisie à la boutique. Malheureusement, celle-ci me donne une envie débordante de lui arracher pour lui apprendre à quel point, elle se comporte comme une pute. Une réflexion qui m'inspire, étrangement un dégout de la regarder... moi, qui fricote avec ce genre de salopes toute la journée.
- Tu daignes enfin te montrer, me fait remarquer Lorenz non sans cacher son amusement.
- Ouais. Alors, dégage ! claqué-je froidement.
Comme s'il évitait volontairement de réagir à la menace claire de ma voix, il se détourne pour saluer d'un sourire cette conne qui ne peut pas cacher l'émoi qu'elle lui porte dans son regard. Je grince littéralement des dents, et une fois qu'il nous laisse enfin, je glisse mes doigts tendus dans mes cheveux en jetant un œil autour de nous, avant de l'approcher d'un mouvement vif. Je porte mes doigts à sa gorge, la forçant à reculer contre la rambarde où le vide me débarrasserait du problème qui s'impose à moi.
- Tu veux mourir ?! fulminé-je de tout mon corps en ébullition de colère.
-Si je dois supporter tes mains sur moi, je préfère sauter de moi-même...
Mes yeux s'agrandissent, accusant cette étincelle de tension qui s'impose entre nous à cet instant, et je grimace en m'approchant de son visage sans lâcher son regard.
- Alors, montre-moi comment tu voles, affirmé-je en pressant le bout de mes doigts dans sa peau.
- J'ai hâte que tu expliques cela à ton père et aux familles, rétorque-t-elle et je la lâche aussi vite.
Putain, c'est quoi cette pute ?! Pourquoi je ne lis plus aucune terreur dans son regard ?!
Dahlia
Bien que mon cœur soit prêt à sortir de ma poitrine, je n'ai pas un soupçon de doute sur ce que je veux quand il me propose de mourir. Cet enfoiré ne supporte pas que je parle avec ce Lorenz... Il est clair que cela le rend furieux instantanément, et me donne donc une bonne occasion d'en jubiler intérieurement. Car dans son regard, je confirme qu'il est pris de court par ma répartie, et ses doigts quittent mon cou pour rejoindre ses lèvres qu'il essuie, comme si je venais de lui cracher littéralement au visage. Il recule d'un pas, laissant un minimum de distance entre nous, et je serre les lèvres, espérant qu'il ne relance pas les hostilités... parce que j'ai beau avoir voulu jouer la maligne... il est clair que je ne suis pas de taille, s'il s'en prend physiquement à moi...
- Si tu veux t'amuser, ne joue pas avec lui, me fait-il en se détournant de moi.
Je fronce des sourcils, n'ayant pas pris cela pour une menace... on dirait un avertissement à son encontre. Comme si Lorenz pourrait être pire que lui ?!
- Je fais ce que je désire, rétorqué-je en remettant ma robe en place.
En un souffle, il m'attrape fermement par le bras, m'emmenant de force dans un coin de la terrasse. Ses doigts brûlent mon poignet de la force qu'il y met et si je pensais qu'il n'oserait pas me faire subir le moindre mal à cette réception, je me suis clairement fourvoyée quand son regard m'envoie cette folie dans son regard.
- Je vais te montrer mon désir, grommèle-t-il entre ses dents.
En un instant, le froid d'une lame se retrouve contre mes cuisses, celle-ci frôlant mon intimité et la panique m'engloutit totalement.
- Veux-tu vraiment connaitre mes désirs en ce qui te concerne ? m'interroge-t-il d'une voix salace et glaciale en léchant mon cou.
Mes dents se mettent à claquer instinctivement, comprenant qu'il est bien plus fou que je ne l'aurais pensé, et je n'arrive pas à respirer, étant complètement terrorisée maintenant. Cette lame n'est plus froide à cet instant, et je ressens une brulure intense me submerger alors qu'il sourit tel un diable en scrutant la panique sur mon visage. Car oui, je suis paralysée de frayeur et complètement à sa merci à cet instant, et il en est plus que conscient. Il jubile littéralement de la situation... Ce mec va vraiment me saigner ici... Les larmes inondent mon regard alors qu'il retire la lame de ma cuisse, et avant que je ne puisse cligner de mes paupières, totalement tétanisée de sa monstruosité, il relève ma jambe d'un geste brusque tout en s'accroupissant au niveau de mon intimité et mes yeux s'écarquillent...
Mon cœur fait un raté en sentant la succion de ses lèvres sur ma coupure, et je porte ma main à ma bouche pour étouffer un cri de douleur. Je tressaille, ne comprenant pas ce qu'il compte vraiment me faire subir à cet instant, et mes doigts se cramponnent au peu de tissus de ma robe, alors que je déverse mon angoisse et ma douleur dans mes larmes. La pression de ses lèvres me quittent et je me refuse de le regarder, alors que celui-ci se redresse pour se porter contre moi. Son souffle répugnant s'impose à mes narines, mon haleine et je manque de défaillir quand il presse ses lèvres contre les miennes.
- La prochaine fois que tu tentes de me répondre, je te saigne comme une truie comme tu es, murmure-t-il avant de reculer.
Je n'arrive pas à déglutir, son regard est éteint de moindre sentiment et il se détourne de moi pour demander à Stephen de me donner un morceau de tissu pour ne pas salir ma robe. Je l'observe avec terreur, alors qu'il s'allume une cigarette, tout en balayant ses cheveux en arrière alors que Stephen me rejoint et me place ce tissu fermement sur le haut de ma cuisse.
- Ma chère fleur, tu ne sais pas avec qui tu essayes de jouer, sourit-il avant de souffler sa fumée en l'air.
C'est peut-être à cet instant, alors qu'il esquisse un sourire amusé sur ses lèvres, que je me rends compte que sa folie est peut-être tout ce qui aura raison de moi à l'avenir... Il est clair qu'il est fou... cependant, je dois l'être encore plus, puisque mon intimité n'a pas arrêtée de frétiller quand il suçait mon sang...