Depuis que je suis arrivée, je n'arrête pas de trembler. Je pensais trouver celui que je considère comme mon père et parler de mon avenir, cependant, tout ceci s'est écroulé au moment où il m'a ordonné de me taire. À cet instant, tout s'est emballé. Cet homme grisonnant dont l'aura de froideur m'a écrasé en un instant par son regard est une personne que je n'aurais jamais imaginée rencontré un jour. Je connais les histoires de gangs et de familles qui sont maitres des rues de Boston, mais jamais, je n'aurai songé que mon père fasse partie de ce milieu. Et en voyant sa main où son index est manquant, je comprends qu'il fait partie d'un milieu des plus effrayants. Serrant mes doigts sur le jupon de ma robe, j'attends la sentence qui va me tomber dessus. Je vais certainement être vendue dans un de ces clubs où les femmes ne sont que de la chair fraîche pour les truands ou pires hommes de Boston. Mordant fortement ma lèvre, j'imagine déjà l'ordre de ma mort arriver... Car il est clair que je ne laisserais personne me toucher plus que je ne le tolère... cependant, j'ai beau essayé de m'en convaincre, il n'en reste pas moins que je n'aurai pas le choix... Ce sera de la drogue de force pour m'amadouer et me rendre docile. Non merci... pas question que l'on mette de cette merde dans mon sang. Putain, mais qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Je suis à leur merci...
Je tente de ne pas relever mon regard quand cette espèce de mec tatoué et au regard salace s'assied face à moi. J'essaie de contenir cette envie de balancer la table et de me sauver le plus loin d'ici. Une idée qui serait idiote... ils doivent avoir des hommes de mains qui attendent de l'autre coté de la porte. Oh pitié Dahlia, ne fais pas d'histoire... reste bien sage...
- Ma quoi ?! Es-tu devenu malade ?! s'invective le mec qui vient d'arriver, Il est hors de questions que j'épouse cette chienne ?!
- Jordan ! claque l'homme âgé.
Mais moi à cet instant, mon corps est pris de panique en me rendant compte que c'est encore pire que ce que je pensais, et je porte ma main paniquée à mon père, qui se dégage d'un geste brusque sans un regard pour moi.
- Tu as dit que je serai libre de faire ce que je désire ! s'exclame le mec dont les veines sur ses bras semblent à deux doigts d'exploser.
- Ton frère est mort, tu dois reprendre la place qu'il occupait. Et tu sais que dans la famille, nous avons des conditions.
Le gars balance son verre contre le mur, me faisant sursauter sur ma chaise avant de me toiser. Attends, il s'imagine que je suis d'accord pour éduquer une horreur comme lui ! Et puis, c'est quoi tous ces tatouages qui ne ressemblent à rien sur sa peau. Je serre les dents, tenant son regard alors que son père continue de parle. Cependant, il est clair que ni lui ni moi ne l'écoutons...
Jord
De plus de m'imposer cette salope à cause des règles du milieu, cette conne se permet de tenir mon regard qui est à deux doigts d'imploser. Jamais, il n'a été convenu que je me marie et que je prenne une place à la table de la famille. Il était clair que je m'occupais des affaires entre gang et que je vivais ma vie comme je le désirais. Mon père est fou de croire que je vais me rabaisser à une telle chose. Jamais, je ne serais le bouffon qu'était mon frère !
- Fils, tu n'as pas le choix. Tu dois te marier et offrir une descendance à notre famille, ajoute le vieux.
- Un enfant !
Je reviens sur la nana qui vient de s'invectiver tout comme moi. Putain, ouais elle pourrait être bandante mais de là à lui faire un bâtard, il est clair que ce n'est pas du tout dans mon programme. J'amène ma main moite de colère dans mes cheveux, et je souris en la toisant. Putain, mais c'est quoi tout ce bordel ?!
- Il est hors de question que je porte un enfant de lui.
Je relève un sourcil, alors que la main de Gotti s'écrase sur la joue de sa fille qui se laisse tomber au sol en l'attirant avec lui.
- Veuillez l'excuser, elle fera tout ce que vous lui direz, s'excuse-t-il la tête baissée devant mon père qui l'observe d'un mauvais œil.
Je rirais en voyant la nana essayer de récupérer son bras, si je n'étais pas d'accord avec elle.
- Papa, laisse tomber, je ne vais pas épouser cette chienne, enchéris-je alors que celui-ci porte son verre à ses lèvres.
- Comme si je voulais épouser un porc, grommèle-t-elle à son tour et elle ramasse une nouvelle gifle de son père.
- Jordan, si tu ne l'épouses pas, tu iras en Angleterre y faire le sale boulot sans mon appui.
Je déglutis, ahuri qu'il me menace ainsi en sachant que je ne remettrai jamais les pieds là-bas. Une promesse que j'ai faite sur la tombe de ma mère à sa mort. Je serre les poings contre ma cuisse en comprenant que je suis coincé.
- Quant à toi, Dahlia, continue-t-il.
Il tend sa main vers visage de la nana toujours à genoux devant lui avec son père, afin de lui relever le menton et y plonger son plus mauvais regard.
- Tu assumeras la mort de tes parents, avant de devenir une putain.
Sa voix est glaciale et autoritaire à la fois et elle tressaille en comprenant que nous sommes voués à l'écouter et à faire tout ce qu'il demande. Un bâtard... Si je tenais l'enfoiré qui a conçu ses putains de règles, je le torturerais jusqu'à sa mort due à la vieillesse.
- Bien. Je pense que tout est dit, conclut mon père en se levant et je grimace de rage en le voyant passer à côté de moi.
Putain, il n'aurait pas pu crever avec mon frère ! Non, je serais propulsé d'office à la table des familles...
- Fils, le mariage a lieu demain, m'apprend-il avant de taper mon épaule.
Si je ne le craignais pas...
- D'accord, finis-je par dire en sachant que je n'ai pas le choix.
Quant à cette chienne, je vais lui faire vivre un enfer sans nom. Tu veux un héritier pour perdurer la famille... je t'en donnerai un et je la tuerai de mes propres mains...
Dahlia
Les larmes de dégout ne cessent de rouler sur mes joues, alors que celui que je considérais comme mon père me laisse dans cette pièce de restaurant après le départ de cet homme. Je n'arrête pas de revoir l'expression de frayeur dans son regard quand il m'a giflé, et bien que j'aie compris que nous n'avions pas le choix, je n'ai pas su retenir ma langue. Mes genoux toujours sur le pavé du sol, je n'arrive pas à prendre la décision de me relever... Je suis anéantie... Ma vie était déjà limitée en liberté... et là... elle vient de me rendre captive d'un porc. L'idée qu'il porte ses mains sur moi me donne la nausée, et je ne parle pas du fait de porter son enfant. Autant sauter dans le fleuve Charles tout de suite... Je tressaille en imaginant déjà la scène d'ici, et je sursaute quand j'entends des pas approcher devant moi. Sachant que nos pères sont partis, je sais que ces chaussures noires sont les siennes.
- Lève-toi !
Je secoue négativement la tête. Il n'en faut pas plus pour qu'il m'attrape les cheveux, me forçant à regarder son regard haineux porté sur moi.
- Je t'ai dit de te lever ! claque-t-il en tirant ma queue de cheval vers le haut.
Je serre les dents, mais la douleur qu'il m'inflige me pousse à me lever. Je titube, me rendant seulement compte que je suis totalement engourdie... Cependant, je n'ai pas l'occasion d'essayer de me reprendre que ses doigts se portent durement à mon cou qu'il serre, amenant son visage au plus près du mien. Son regard hautain est tel un diable, bien que la couleur de ses prunelles bleues sont étincelantes.
- Si tu penses que la gifle de ton père est tout ce que tu recevras de moi si tu te permets de me répondre, tu devrais essayer, affirme-t-il les dents à peine entrouvertes.
Il déborde d'une haine non négligeable et je détourne mes pupilles de lui. Un mouvement qu'il ne semble pas apprécié, puisque ses doigts m'étranglent un peu plus, me forçant à revenir à son regard.
- Je vais te faire un bâtard dès demain et je ne toucherai plus jamais ton corps de salope ! claque-t-il.
Ses doigts changent de prise et il me pousse contre la table qui me lance une douleur au niveau des reins, alors qu'il se frotte les mains, grommelant le dégout que je lui inspire. S'il savait à quel point cela est réciproque. Rien de ce monstre n'est attirant. Il ne me donne que l'envie de vomir... lui et ses tatouages dégoutants tout comme ses piercings qui ornent ses arcades. L'envie de lui arracher s'impose à moi, mais la porte s'ouvre derrière nous et je ravale mon idée qui me couterait certainement une arcade en sang.
- Jord, ton père a demandé que tu la ramènes à la maison, nous informe une voix d'homme derrière nous.
- Super ! En plus, je dois l'avoir dans mes pieds, rétorque celui-ci en prenant une cigarette, Je suppose que tu n'as pas de valises ?
Une valise ?! Il y a une heure, je pensais que j'avais une vie...
Jord
Je laisse Stephen s'occuper d'elle et je rejoins ma chambre où je balance cette foutue de chemise de merde en maugréant. Cet enfoiré me l'impose clairement et de plus dans mon antre. Je n'ai pas pris ce penthouse à deux étages pour supporter une bonne femme, mais bien pour profiter de ce que la vie m'apporte. Je pousse sur l'écran de la télévision où les informations parlent de meurtres non élucidés qui perturbent depuis des mois, tandis que je me sers un verre de bourbon, l'alcool préféré de ma défunte mère. Je me demande ce qu'elle me dirait en sachant que j'ai droit à un putain de mariage forcé... moi qui ai toujours fait ce que je voulais de ma vie depuis mon plus jeune âge. Je me laisse tomber dans le fauteuil où je plisse mon regard sur la vue de Boston. Un mariage arrangé ? Tout ce que je vois c'est une putain de chaine que cet enfoiré me met aux pied... Bon, la nana n'est pas laide non plus, cependant, j'aime mon indépendance et pouvoir m'envoyer en l'air avec qui je veux. Je décide prendre mon portable, et je scrute ma liste enregistrée en cherchant une nana qui pourrait assouvir mon trop plein d'énergie... j'ai besoin de me détendre... Quelques messages envoyés, je rejoins le bar pour me servir un nouveau verre quand Stephen entre dans le séjour.
- Patron, elle est dans sa chambre, m'informe Stephen et je lève les yeux au ciel.
- Tu en penses quoi ? lui demandé-je en me mettant devant la vitre.
- De mademoiselle ? Je pense qu'elle peut faire l'affaire, me fait-il part et je grimace.
- Tu n'oserais pas aller contre mon père, affirmé-je, Mais je t'accorde qu'elle peut être bonne à baiser.
- Patron, votre père vient d'annoncer votre mariage, m'apprend Stephen et je me tourne vers lui qui regarde son portable.
Je devrais lui demander de la baiser afin que ce foutu bâtard soit en route et que je n'ai pas une telle obligation... bien qu'elle soit bandante... malheureusement, cet enfoiré a les yeux verts et cela risque d'être flagrant. Je soupire en comprenant qu'il va falloir que je m'y colle. Amenant mon verre à mes lèvres, je décide de tâter le terrain de suite. Je sors du séjour pour rejoindre l'escalier qui mène aux chambres, et j'esquisse un sourire amusé en faisant un arrêt devant la porte de sa chambre. Devrais-je la baiser à sec ? J'aime voir la douleur dans le regard de la salope que je baise. Un petit plus qui me fout encore plus la trique. Un sourire amusé sur les lèvres, j'ouvre la porte de sa chambre mais je me rends compte tout de suite que quelque chose cloche.
- Cette salope n'a pas encore compris à qui elle a affaire, grommelé-je en passant mon pouce sur mes lèvres.
L'idée de la torturer quand je l'aurai retrouvée s'impose à moi alors que je regarde la fenêtre ouverte...