Chapitre 5 MA V

Chapitre 5 - Les Jeux du Diable

Dans le bureau d'Antonio

Antonio était installé dans son vaste bureau, le regard dur fixé sur l'homme assis en face de lui, fidèle lieutenant et espion dévoué.

- Alors, tu as trouvé des informations sur cette fille ?

L'homme hocha la tête.

- Oui, monsieur. Layanne Williams. C'est une énigme. Aucune famille, aucun passé connu. Juste une garde du corps dans l'entreprise de Lys Taylor. Une vraie pro, parait-il. Très sexy, en plus.

Antonio plissa les yeux.

- Tu as fouillé partout ?

- Bien sûr. Son CV est impeccable. Rien d'autre que son travail et sa beauté. Une bombe aux formes incroyables.

Antonio se leva brusquement, le visage dur.

- Je ne t'ai pas demandé ses mensurations. Je veux son nom, son adresse, et surtout, je veux parler à sa patronne.

L'homme eut un sourire ironique.

- Tu cherches une jolie gardienne pour toi, hein ?

- Tais-toi. Appelle Lys Taylor. Tout de suite.

L'homme pianota sur son téléphone, quelques instants plus tard une voix féminine répondit.

- Entreprise Taylor, bonjour.

- Je souhaite parler à Madame Lys Taylor, c'est urgent.

- Elle est en réunion...

- Je vous informe que c'est le Premier Ministre qui appelle. C'est urgent.

Le ton paniqué de la secrétaire ne fit qu'accélérer la mise en relation. Quelques secondes plus tard, Lys décrocha.

- Allô ?

- Madame Taylor, ici Antonio Guerero.

Le ton glacé d'Antonio fit immédiatement changer le visage de Lys, qui fronça les sourcils.

- Monsieur le Premier Ministre, que puis-je pour vous ?

- Je veux rencontrer une de vos employées, Layanne Williams. Elle doit venir dans mon bureau demain.

Le cœur de Lys fit un bond.

- Puis-je savoir la raison de cette demande ?

- Ça ne vous concerne pas. Faites-lui passer le message. Elle doit être là.

Antonio raccrocha, un sourire cruel étirant ses lèvres.

- Alors, pourquoi ce soudain intérêt pour Layanne ?

L'homme haussa les épaules.

- Elle te plaît, hein ?

Le visage d'Antonio vira au rouge, mais sa voix resta dure.

- Elle pourrait être ma fille. Trop jeune pour moi. J'ai d'autres plans. Maintenant, occupe-toi des types qui ont osé tirer sur Alex. Et trouve-moi le commanditaire.

L'homme acquiesça, puis sortit du bureau.

Antonio resta seul, le sourire tordu, comme un prédateur qui vient de flairer sa proie.

Entreprise Taylor - Bureau de Lys

Lys attrapa son téléphone fixe et appela immédiatement Layanne.

- Allô ?

- Oui, Lys ?

- Viens dans mon bureau. On doit parler, c'est urgent.

- De quoi ?

- Je ne peux rien te dire par téléphone. Viens vite.

Quelques minutes plus tard, Layanne entra, visiblement inquiète.

- Je suis là.

Lys la regarda droit dans les yeux.

- Le Premier Ministre veut te rencontrer.

Layanne blêmit.

- Quoi ? Le diable en personne ? Pourquoi ? Il ne me connaît même pas... Comment a-t-il su que je travaille ici ?

- Je vais tout t'expliquer.

Lys raconta sa conversation avec Antonio. Le choc mêlé à la curiosité se lisait sur son visage.

- Pourquoi, selon toi, il te cherche ? demanda Layanne.

- Je l'ignore. Mais une chose est sûre...

- Quoi ?

- Notre vengeance commence maintenant.

Layanne soupira.

- Et comment ?

- S'il veut que tu sois sa garde du corps, c'est une victoire. Être proche de l'ennemi, écouter ses secrets, observer ses failles... C'est la base.

- Je préfère le rencontrer d'abord. On verra après.

- Quand est le rendez-vous ?

- Demain, dans son bureau.

Layanne se leva, déterminée.

- Très bien. Il me verra bien en chair et en os.

Lys se leva aussi.

- Promets-moi de garder ton sang-froid.

Layanne haussa les épaules.

- Je ne promets jamais rien, tu le sais. Si je dois le tuer, ce ne sera pas demain. Maintenant, j'ai des rapports à finir pour ton... dragueur de directeur.

Lys sourit.

- Tu devrais dire "mon dragueur."

Layanne fronça les sourcils.

- Lys, pas aujourd'hui. J'essaie d'être calme.

- D'accord. Mais réfléchis : tu es jeune, et tu devrais trouver quelqu'un...

Layanne sortit, coupant court.

- Au revoir.

Quelque part en ville : Maison forte

À l'abri d'une luxueuse villa, dissimulée derrière une haie épaisse, des gardes armés veillaient dans l'ombre.

Trois bâtiments dominaient la propriété.

Dans le premier, des hommes chargaient un camion de caisses remplies d'armes, de munitions et de drogues.

Dans le second, un groupe d'hommes riches et influents jouaient à des jeux de hasard, misant des fortunes dans une ambiance feutrée.

Dans le troisième, une salle froide et sinistre : une grande table recouverte d'instruments tranchants ciseaux, pinces, couteaux aiguisés, et autres outils de torture.

Quatre hommes étaient attachés, ensanglantés, à moitié conscients.

Soudain, la porte s'ouvrit. Un homme imposant, au charisme inquiétant, entra, suivi de deux colosses.

Il s'avança vers les captifs, un sourire cruel aux lèvres, ses doigts frottant lentement sa bouche.

                         

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