Chapitre 1 : L'ACCIDENT
Alexandro
Je m'appelle Alexandro GUERERO, le cadet d'une des familles les plus puissantes et redoutées de Mexico. Mon père ? Antonio GUERERO, Premier ministre du pays, milliardaire, maître incontesté de l'empire GUERERO. Trois entreprises, trois empires... et un quatrième mystère dont personne n'ose parler.
Mais moi, j'ai choisi un autre chemin.
Loin de ses manipulations. Loin de ses affaires.
J'ai créé ma propre boîte de décoration intérieure. Mon monde, mon style, mes règles.
Je vis seul. Pas de domestique. Pas de surveillance. Pas d'hypocrisie familiale.
Même mon frère aîné, George, et moi, on ne se supporte pas. Il est le fils préféré. L'ambitieux, le lèche-botte. Moi, je suis l'indépendant. Celui qui refuse de plier.
Ce soir, j'avais juste envie d'un bon repas au calme. Un jogging, un pull, mes clés en main, et me voilà sur la route d'un petit resto discret que j'adore. Tranquillité, silence, air frais. Un luxe.
Mais évidemment... le téléphone sonne.
Mon père.
Je soupire, déjà irrité.
- Alex : Bonsoir, Papa.
- Antonio (furieux) : Tu te fous de moi ?! Il y a une fête ce soir pour ton frère ! Toute l'élite de la ville est là ! Et toi, tu brilles par ton absence ! Où es-tu ?!
Ah oui... l'anniversaire de George. J'avais complètement oublié.
- Alex : Désolé... J'avais autre chose. Je ne viendrai pas.
- Antonio : J'exige que tu sois ici dans 10 minutes.
Il raccroche.
Sans un mot de plus.
Sans même me laisser respirer.
Je jette mon téléphone sur le siège passager.
- Tu peux rêver.
Je ne suis plus un gamin qu'on convoque à sa guise. Et George peut fêter son anniversaire sans moi.
Qu'ils s'étouffent avec leurs petits fours et leurs faux sourires.
George
Je m'appelle George GUERERO, héritier direct, fils aîné du grand Antonio. Aujourd'hui, je fête mes 32 ans dans notre immense villa, entouré de politiciens, d'hommes d'affaires et de journalistes. Tout ce que je déteste, en réalité.
Mais ce qui m'énerve le plus ce soir, ce n'est pas l'ambiance.
C'est Alex.
Alexandro. Le fils modèle. Le préféré de tout le monde. Même de nos ennemis.
Je le hais pour ça.
Je suis avec ma mère et ma sœur, essayant de me distraire quand mon père m'appelle du regard. Je le rejoins à l'extérieur.
- George : Papa ?
- Antonio (visage fermé) : Il n'est pas venu. Ton frère m'humilie devant mes associés. Tous veulent le voir, tous veulent faire affaire avec lui. Et moi, je dois leur dire qu'il a "oublié" ?!
- George : Je peux demander à maman de l'appeler.
- Antonio : Fais vite.
Je retourne à l'intérieur, frustré, et m'approche de maman.
- George : Tu peux appeler Alex ? Papa l'a déjà eu, mais...
- Eunice (calme) : Non. Ton frère a fait son choix. Et c'est un adulte. Laissez-le en paix.
- Isadora (tapotant sur son téléphone) : Ta fête est ennuyeuse à mourir. Rien que des vieux hommes qui parlent de politique. Je me casse.
- George (explosant) : File, sale gosse !
- Eunice : Moi aussi, je monte. Cette mascarade m'épuise.
Et me voilà seul.
Encore une fois.
Je retourne vers mon père.
- George : Ils ne l'appelleront pas.
- Antonio (amer) : Très bien. La fête est finie. Je ne fais plus de discours.
- George (choqué) : Mais... c'est MON anniversaire !
- Antonio : Tes chiffres ont augmenté, oui. Mais ils veulent Alex. Pas toi.
- George (froidement) : Et tu comptais le convaincre comment ? En l'insultant au téléphone ?
Mon père ne répond pas. Il tourne le dos, monte dans sa chambre, et me laisse là.
Seul.
Humilié.
Alex
Je suis repu. Le dîner était excellent. Je monte dans ma voiture, prêt à rentrer. L'air est doux, la nuit calme...
Mais soudain, une voiture me barre la route.
Trois hommes. Masqués. Armés.
Je baisse ma vitre, surpris.
- Qu'est-ce que...
Deux détonations sèches.
PAF. PAF.
Ma poitrine brûle. Mon épaule s'embrase. Le sang jaillit, chaud et lourd.
Mes yeux se brouillent. Je vacille.
La dernière chose que je vois, c'est...
la plaque d'immatriculation.
Je la grave dans mon esprit, comme une flamme noire.
Puis, le noir total.
À suivre : Épisode 2 - Le Sang des GUERERO
Qui a tiré sur Alex ? Pourquoi lui ? Était-ce un simple hasard... ou le début d'un jeu de pouvoir ?
Et si cette nuit était le vrai point de départ de la guerre ?
Entre vengeance... et amour.