Trahison et Renaissance d'une Reine
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Chapitre 2

Antoine est sorti de la chambre, habillé. Il m'a vue sur le canapé, immobile dans le noir.

« Tu ne dors pas ? »

Sa voix était douce, faussement inquiète. C'était la même voix qu'il utilisait avec les collectionneurs importants.

« Je n'arrivais pas à dormir, » j'ai répondu, ma propre voix était neutre, sans émotion.

Il s'est approché, a voulu me prendre dans ses bras, mais je me suis légèrement écartée. Il a froncé les sourcils, perplexe.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es bizarre ce soir. »

« Ton téléphone a sonné plusieurs fois tout à l'heure, quand tu étais sous la douche. Un numéro masqué. »

Je l'ai regardé droit dans les yeux, sans ciller. Je voulais voir sa réaction.

Il a eu un léger recul, presque imperceptible. Mais il s'est vite repris.

« Ah bon ? J'ai rien vu. Sûrement du démarchage téléphonique, ça n'arrête pas en ce moment. »

Il a menti avec un naturel déconcertant. C'était presque une performance artistique.

« Je vais fumer une cigarette sur le balcon, » a-t-il dit pour changer de sujet.

Je savais qu'il n'allait pas juste fumer. Il allait l'appeler. La rassurer. Lui dire que tout allait bien.

Je l'ai regardé sortir sur le petit balcon, son téléphone collé à l'oreille. Je ne pouvais pas entendre ce qu'il disait, mais je voyais sa silhouette tendue, ses gestes rapides. Il parlait à voix basse, le dos tourné à l'appartement, comme s'il avait peur que les murs entendent.

Cinq minutes plus tard, il est rentré. Il avait une expression sérieuse, presque dramatique.

« C'était la galerie, » a-t-il annoncé. « Il y a un gros problème avec une livraison pour le vernissage. Une des sculptures est arrivée endommagée. »

Je savais qu'il mentait. Ma galerie était fermée à cette heure. Et c'était moi qui gérais les livraisons, pas lui.

« Je dois y aller. Paul m'attend là-bas. On va devoir gérer ça cette nuit, sinon tout est foutu pour vendredi. »

Paul était son assistant. Un bon prétexte. Un complice involontaire.

Il est venu vers moi, m'a embrassée sur le front. Son baiser était froid.

« Ne m'attends pas, je ne pense pas rentrer avant demain matin. Je suis désolé, mon amour. »

« Pas de problème, » j'ai répondu d'une voix égale. « Le travail d'abord. »

Il a semblé soulagé par ma réaction docile. Il a pris ses clés, son portefeuille, et il est parti.

La porte s'est refermée derrière lui. Le silence dans l'appartement était total.

Je suis restée assise dans le noir pendant un long moment. Je ne ressentais plus de tristesse, juste une immense colère froide.

Il n'allait pas à la galerie. Il allait la retrouver. Léa.

Et moi, je restais là, dans l'appartement que nous avions acheté ensemble, avec les preuves de sa trahison sur mon téléphone.

Il me prenait pour une idiote. Il pensait que j'allais tout croire, tout accepter.

Il avait tort. La partie ne faisait que commencer.

            
            

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