Disparue pour Mieux Aimer
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Chapitre 1

Amélie Dubois a signé le contrat, sa main ne tremblait pas. Le document, posé sur la table d'un café discret de Nice, portait l'en-tête du "Service de la Disparition". C'était une organisation clandestine, son atout secret.

L'objectif était simple, brutal : mettre en scène sa propre mort.

Un accident de voiture sur une route sinueuse de la Côte d'Azur.

Le jour de son mariage.

Dans quelques heures, elle devait épouser Étienne de Valois, l'héritier d'un empire du luxe parisien.

Un grand écran de télévision, dans le coin du café, diffusait les nouvelles du matin. Une journaliste souriante parlait du mariage de l'année.

« Le conte de fées continue pour Amélie Dubois, la talentueuse parfumeuse, et le philanthrope Étienne de Valois. Leur union sera célébrée aujourd'hui au somptueux Château de la Loire. »

Une photo d'eux est apparue. Amélie souriait, Étienne la tenait serrée contre lui, le regard passionné. Une image parfaite. Un mensonge parfait.

Le serveur, un jeune homme, a posé son café sur la table.

« Vous ressemblez à la fiancée, mademoiselle. Quelle chance elle a. Il a l'air de l'aimer tellement. »

Amélie a hoché la tête, un sourire vide sur les lèvres.

« Oui, tellement. »

Elle a sorti son téléphone. Elle n'avait pas besoin de chercher loin. La galerie était remplie de preuves. Des photos explicites. Des messages crus entre Étienne et une autre femme, Chloé Martin, une starlette des réseaux sociaux.

Son doigt a glissé sur une photo plus ancienne. La demande en mariage. Au sommet de la Tour Eiffel, privatisée pour eux. Étienne à genoux, lui offrant un collier de famille vintage, une pièce inestimable. Il avait pleuré en lui disant qu'elle était la seule femme qu'il aimerait jamais.

Amélie a senti une douleur sourde dans sa poitrine. C'était le souvenir de son propre bonheur, un bonheur qu'elle avait cru réel. Il l'avait "sauvée" de l'orphelinat quand ils étaient enfants, il était devenu son unique repère, son sauveur. La trahison n'en était que plus profonde.

Elle a fermé les yeux. Les promesses brisées résonnaient dans sa tête. Elle n'avait plus le choix. S'échapper était la seule solution. Mourir pour pouvoir enfin vivre.

La porte du café s'est ouverte. C'était lui. Étienne.

Il s'est approché, un sourire radieux sur le visage. Il n'avait rien vu.

« Mon amour, je te cherchais partout. Tu n'es pas censée te promener seule le jour de notre mariage. »

Il s'est penché pour l'embrasser. Son parfum, un mélange de luxe et de mensonge, l'a suffoquée.

Amélie a regardé son visage. Comment pouvait-il paraître si sincère ? Comment pouvait-il la regarder avec tant d'amour dans les yeux, alors qu'il passait ses nuits avec une autre ? Elle se posait la question, encore et encore. L'amour et la trahison pouvaient-ils coexister dans un même cœur ?

Deux femmes plus âgées, assises à la table voisine, les ont reconnus.

« Regardez, c'est eux ! Le couple de Valois. Ils sont encore plus beaux en vrai. Quel amour ! »

Étienne a souri, un peu mal à l'aise. Il n'aimait pas être reconnu dans des lieux aussi simples. Il préférait l'exclusivité de ses cercles parisiens. Mais pour Amélie, il faisait un effort. Il maintenait la façade.

Amélie a pensé à tous les vœux de bonheur qu'on leur souhaitait. Un avenir radieux. Des enfants. Une vie de conte de fées. Tout cela n'était qu'une illusion. Il n'y aurait pas d'avenir heureux pour eux.

Étienne a sorti une petite boîte de sa poche.

« J'ai fait graver nos initiales sur les alliances. Regarde. »

Il a ouvert la boîte. Deux anneaux en platine brillaient. C'était extravagant. Inutile.

Alors qu'il parlait, son téléphone a vibré sur la table. L'écran s'est allumé. Un message de "C". Le cœur d'Amélie s'est serré. C'était elle. Chloé. Étienne a rapidement retourné le téléphone, mais Amélie avait déjà vu. C'était le même geste furtif qu'elle avait vu des dizaines de fois.

Il s'est levé brusquement.

« Mon Dieu, j'ai complètement oublié. Une urgence au bureau. Un problème avec la nouvelle collection. Je dois y aller. Je suis désolé, mon amour. »

Il l'a embrassée sur le front, une caresse superficielle, et il est parti.

Amélie est restée seule. L'agent du "Service de la Disparition" s'est approché de sa table.

« Tout est prêt, Mademoiselle Dubois. La voiture, la nouvelle identité. Il est temps. »

Amélie a regardé le contrat signé. Sa décision était irrévocable.

« Je suis prête. »

            
            

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