L'Humiliation d'une Fiancée Bafouée
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Chapitre 2

« Le divorce ? Mais de quoi tu parles ? On n'est même pas mariés. »

La voix d'Antoine était pleine d'une incrédulité rageuse. Il faisait les cent pas dans le salon, passant ses mains dans ses cheveux.

« Je parle de la société. "Le Cœur de Paris". Elle est à nous deux. Je veux ma part. »

Ma voix était plate, dénuée d'émotion. J'étais déjà ailleurs.

« Tu ne peux pas faire ça, Juliette. C'est notre vie. Notre œuvre. »

« C'était. Maintenant, c'est juste un business. Et je veux sortir. »

Il s'est arrêté, m'a dévisagée.

« Tu ne le penses pas vraiment. Tu es sous le choc. On va parler demain, quand tu seras calmée. »

« Je suis parfaitement calme. Et ma décision est prise. »

Il a secoué la tête, un sourire amer aux lèvres.

« Non. Je refuse. On ne va pas tout gâcher pour une stupide erreur. Je ne te laisserai pas faire. »

Il a sorti son téléphone. J'ai su immédiatement qui il appelait.

« Ne fais pas ça, Antoine. »

« Ils doivent savoir. Tes parents. Ils te ramèneront à la raison. »

Il voulait utiliser mes parents contre moi. Comme toujours.

Pour eux, Antoine n'était pas seulement le fiancé de leur fille. Il était une réussite. Une validation de leur propre vie passée dans des cuisines moins prestigieuses.

Ils sont arrivés moins d'une heure plus tard. Leurs visages étaient graves.

Ils n'ont même pas pris la peine de me demander comment j'allais.

Ma mère s'est avancée vers moi, le regard dur.

« Juliette, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Annuler le mariage devant tout le monde ? Tu nous as couverts de honte ! »

Mon père renchérissait, debout derrière elle, les bras croisés.

« Antoine nous a tout expliqué. C'est une erreur, ça arrive. Tu dois lui pardonner. Pense à votre avenir, à votre réputation ! »

« Ma réputation ? » j'ai demandé, incrédule. « Il m'a humiliée publiquement et c'est de ma réputation que vous vous souciez ? »

« Ne sois pas si dramatique ! » a sifflé ma mère. « Un homme de son statut, c'est normal qu'il ait des tentations. Une femme intelligente sait fermer les yeux. »

Chaque mot était une gifle.

Ils ne voyaient pas ma douleur. Ils ne voyaient qu'une opportunité qui leur filait entre les doigts.

Leur gendre étoilé. Le restaurant célèbre. Le statut social.

Antoine se tenait en retrait, jouant parfaitement le rôle du fiancé contrit, laissant mes parents faire le sale boulot.

« Je ne lui pardonnerai pas. C'est terminé. »

Ma réponse a été sèche, définitive.

La main de ma mère est partie toute seule.

La claque a résonné dans le silence de l'appartement.

Ma joue a brûlé instantanément.

Je l'ai regardée, plus choquée par sa trahison que par la douleur physique.

« Comment oses-tu... », a-t-elle commencé, la main encore levée.

C'est à ce moment qu'Antoine est intervenu.

Le sauveur. Le chevalier blanc.

Il s'est placé entre ma mère et moi, attrapant son poignet.

« Madame Dubois, non. S'il vous plaît. Ne faites pas ça. C'est de ma faute. Tout est de ma faute. »

Sa voix était pleine d'une fausse noblesse. Il me protégeait d'eux, après m'avoir jetée aux loups.

Quelle performance.

Il s'est tourné vers moi, son regard se voulant doux et protecteur.

« Juliette, ça va ? »

Il a essayé de toucher ma joue.

J'ai reculé d'un pas, comme s'il était venimeux.

« Ne me touche pas. »

Mon murmure était chargé de dégoût.

J'ai regardé les trois visages devant moi : mon fiancé manipulateur, ma mère cruelle, mon père lâche.

Ma famille.

« Sortez. Tous. »

« Juliette, ne sois pas ridicule... » a commencé mon père.

« SORTEZ DE CHEZ MOI ! »

Mon cri a fait vibrer les murs.

Pour la première fois de la soirée, ils ont semblé comprendre.

Pas ma douleur. Mais ma détermination.

Ils sont partis en silence, me laissant seule avec ma joue en feu et mon cœur en cendres.

Avant de fermer la porte, Antoine s'est retourné.

« On va arranger ça, mon amour. Je te le promets. »

J'ai claqué la porte sur ses promesses vides.

            
            

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