Marc ignora complètement Jean-Luc, qui se débattait faiblement entre les mains des gardes. Il était convaincu que tout cela n'était qu'une mascarade orchestrée par Isabelle. Elle avait toujours été douée pour le drame.
"Continuez à chercher !" hurla-t-il à ses autres hommes. "Vérifiez la cave, le grenier, même les placards ! Elle est ici, quelque part !"
Puis il se tourna de nouveau vers Jean-Luc, son visage une grimace de dédain. "Alors, le clochard, combien elle t'a payé pour jouer cette comédie ? Tu crois vraiment que je vais gober une histoire aussi ridicule ?"
"Ce n'est pas une comédie, Monsieur," insista Jean-Luc, la voix tremblante mais ferme. "Je l'ai vue. J'ai tout vu."
"Assez !"
La patience de Marc était à bout. Il se dirigeait vers le jardin arrière, là où la végétation était la plus dense, quand Jean-Luc cria de nouveau.
"Elle est là ! Sous le grand chêne !"
Marc s'arrêta. Il suivit la direction indiquée par le vieil homme et vit quelque chose qui le fit froncer les sourcils. Au pied d'un chêne majestueux, il y avait un petit monticule de terre, à peine visible sous les mauvaises herbes. Une simple croix faite de deux morceaux de bois attachés avec de la ficelle y était plantée.
Un frisson désagréable parcourut l'échine de Marc, mais il le chassa immédiatement. C'était trop. C'était allé trop loin. C'était la preuve ultime de la manipulation d'Isabelle.
Il s'approcha du monticule d'un pas rageur. Sans la moindre hésitation, il donna un coup de pied violent dans la croix de bois, la brisant en deux. Le bois pourri vola en éclats.
"Pathétique," cracha-t-il. "Monter une fausse tombe dans le jardin. Tu n'as vraiment aucune limite, Isabelle."
Il piétina le monticule, écrasant la terre meuble sous ses chaussures de luxe. "Tu crois que ça va m'impressionner ? Que je vais tomber à genoux et pleurer ta 'mort' ?"
Jean-Luc laissa échapper un cri d'horreur et de douleur. "Non ! Ne faites pas ça ! C'est sa tombe ! Ayez un peu de respect !"
"Du respect ?" Marc se retourna, le visage déformé par la fureur. "Elle a essayé de tuer Chloé en lui mentant sur sa fausse couche ! Elle a ruiné ma vie ! Elle ne mérite aucun respect !"
Il se pencha, sa voix se faisant plus basse, plus menaçante, comme s'il s'adressait directement à la terre qu'il venait de profaner.
"Isabelle Dubois, c'est ton dernier avertissement. Tu as vingt-quatre heures pour sortir de ta cachette et signer les papiers pour le don de rein. Si tu ne le fais pas, je jure devant Dieu que tu ne reverras jamais Louis. Je lui dirai que sa mère est une folle qui l'a abandonné. Je m'assurerai qu'il te déteste pour le reste de sa vie."
C'était l'ultime menace. Il savait que son fils était la seule chose qui comptait pour elle.
Jean-Luc, libéré par les gardes qui observaient la scène, tomba à genoux. "Vous êtes un monstre," sanglota-t-il. "Elle est vraiment là-dessous. C'est vous qui l'avez tuée."
Cette accusation était la goutte d'eau. Marc fit un signe de tête à Michel. "Débarrassez-moi de ce déchet. Et assurez-vous qu'il comprenne qu'il ne doit plus jamais remettre les pieds ici."
Michel et un autre garde attrapèrent Jean-Luc et le traînèrent vers la sortie. Le vieil homme ne se débattait plus, mais ses sanglots résonnaient dans l'air. Puis, on entendit le bruit sourd de coups, suivi d'un gémissement de douleur. Quand les gardes revinrent, ils avaient les poings ensanglantés.
Marc ne leur accorda pas un regard. Il fixa le monticule de terre piétiné, une lueur triomphante dans les yeux. Il avait gagné. Il gagnait toujours.