Renaissance après l'Infamie
img img Renaissance après l'Infamie img Chapitre 4
5
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
img
  /  1
img

Chapitre 4

Les deux hommes se sont approchés d'elle, un sourire répugnant sur leurs visages.

« Alors, ma jolie, on commence par quoi ? »

Amélie a reculé jusqu'à ce que son dos heurte le mur froid et humide. Ses yeux balayaient la pièce, cherchant une arme, une issue, n'importe quoi. Il n'y avait rien. Juste des murs de béton et un sol sale.

L'un des hommes l'a attrapée par le bras. Son emprise était comme un étau de fer.

« Lâche-moi ! » a-t-elle crié, se débattant avec une énergie née du désespoir.

Elle lui a donné un coup de pied dans le tibia. Il a grogné de douleur et de surprise, relâchant sa prise un instant. Elle en a profité pour se ruer vers la porte, mais le second l'a interceptée, la projetant au sol.

La douleur de l'impact lui a coupé le souffle. Ils se sont mis à rire.

« Elle a du caractère, la petite. J'aime ça. »

Ils se rapprochaient à nouveau, comme des prédateurs jouant avec leur proie. Amélie savait qu'elle n'avait que quelques secondes. Son regard est tombé sur un morceau de bois pourri près du mur, avec un clou rouillé qui dépassait.

Une idée terrible, folle, a germé dans son esprit. C'était la seule solution. La seule façon de mettre fin à cette transaction ignoble. La seule façon de les priver de leur "marchandise". La seule façon de blesser Julien là où ça lui ferait vraiment mal : son orgueil et son portefeuille.

Alors que le premier homme se penchait sur elle, elle a rampé à toute vitesse, a saisi le morceau de bois et, sans une seconde d'hésitation, a violemment frappé son propre genou avec le clou.

Une douleur fulgurante, blanche et aveuglante, a explosé dans sa jambe. Un cri lui a échappé. Mais c'était un cri de défi, pas de défaite.

Les hommes se sont arrêtés net, choqués par son geste.

« Merde ! Qu'est-ce qu'elle a fait ? » a crié l'un d'eux.

« Elle est folle ! Complètement folle ! Si elle est estropiée, elle ne vaut plus rien ! Julien va nous tuer ! »

Le sang commençait à couler de sa blessure, tachant sa robe et le sol poussiéreux. La douleur était atroce, mais dans son esprit, c'était une victoire. Elle avait repris le contrôle.

Alors que la conscience commençait à lui échapper, elle a entendu des voix. Pas celles des ravisseurs. Des voix qui semblaient venir d'un haut-parleur dissimulé, le même que celui de la caméra.

C'était Julien, furieux. « Bande d'incapables ! Je vous avais dit de la maîtriser, pas de la laisser se mutiler ! »

Puis, une autre voix, stridente et pleine de venin. La voix de Clara.

« C'est de ta faute, Julien ! C'est ta salope de femme qui gâche tout ! Encore ! »

« La ferme, Clara ! Ce n'est pas le moment ! »

« Non, je ne me tairai pas ! » a crié Clara, et ses paroles, déformées par le haut-parleur, étaient chargées d'une haine si ancienne et si profonde qu'elle en était terrifiante. « C'est à cause d'elle que j'ai dû endurer tout ça ! C'est à cause de tes parents qui ont décidé de se débarrasser de moi, le bébé malade, pour me remplacer par elle, la fille d'artisans en parfaite santé ! J'étais la vraie héritière, et ils m'ont jetée comme une ordure à cause de cette maladie génétique de merde ! Cette garce a volé ma vie, ma fortune, ma santé ! Elle mérite de souffrir ! Elle mérite de tout perdre, comme moi j'ai tout perdu ! »

Le monde d'Amélie a basculé une seconde fois.

Échangée à la naissance.

Clara était la fille biologique des parents de Julien. Et elle, Amélie, était la fille des artisans Dubois. Ses parents adoptifs, ceux qu'elle avait aimés et qui l'avaient élevée, étaient en réalité ses ravisseurs. Ils avaient orchestré cet échange pour s'assurer d'une descendance saine, sans la "tare" génétique de Clara.

Tout son passé était un mensonge. Toute sa vie était construite sur un crime.

La vengeance de Julien n'était pas seulement pour l'argent. C'était pour "réparer" cette injustice originelle, pour rendre à Clara la place qu'il estimait être la sienne. Et pour cela, il fallait la détruire complètement.

Alors que l'obscurité l'enveloppait, un dernier souvenir a fait surface. Sa première rencontre avec Clara, à une fête de famille. Amélie, jeune et naïve, avait essayé d'être amicale.

« C'est un plaisir de vous rencontrer, Clara. Julien m'a beaucoup parlé de sa cousine. »

Clara l'avait dévisagée de la tête aux pieds, un regard glacial et calculateur. Elle n'avait pas souri.

« "Cousine". C'est mignon. Crois-moi, tu n'as aucune idée de qui je suis. Mais tu vas bientôt l'apprendre. »

À l'époque, Amélie n'avait pas compris. Maintenant, la menace prenait tout son sens.

                         

COPYRIGHT(©) 2022