Quand l'Amour Devient Résilience
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Chapitre 1

L'air de l'atelier était lourd, chargé de l'odeur du tissu coupé et du parfum coûteux. Amélie Dubois, héritière de la prestigieuse maison de couture Dubois, passait un doigt sur la couture d'une robe en soie. Ses gestes étaient précis, son regard concentré. Elle était la princesse de cet empire de la mode, une créatrice brillante et intuitive. Mais quand elle a levé les yeux et a vu son reflet dans un miroir, son expression s'est figée. La cicatrice sur sa joue gauche était là, une fine ligne blanche qui rappelait constamment l'accident de son enfance.

Pour le monde, et surtout pour ceux qui l'entouraient, cette cicatrice était un défaut, une marque d'imperfection qui annulait toutes ses qualités.

"Amélie, mon amour, tu es encore là ?"

La voix charmeuse de Marc, son fiancé, a résonné dans la pièce. Il est entré, suivi de près par Jean, Pierre et Lucas. C'étaient les quatre "associés" que son père avait choisis pour elle. Des hommes prometteurs, issus de milieux modestes, censés l'épauler. Ils avaient grandi ensemble dans les couloirs de la maison Dubois, partageant des rêves et des ambitions. Amélie leur avait fait confiance, elle les considérait presque comme des frères.

Marc s'est approché et a passé un bras autour de ses épaules.

"Tu travailles trop. Le défilé est presque prêt, tu devrais te reposer."

"Je veux juste m'assurer que tout est parfait," a-t-elle répondu doucement.

Soudain, un bruit assourdissant a secoué l'atelier. Un des lourds projecteurs suspendus au plafond s'est détaché, se balançant dangereusement avant de chuter. Il se dirigeait droit sur Amélie. Le temps a semblé ralentir. Elle a vu le danger, mais son corps était paralysé par la peur.

Au dernier moment, Marc et les autres ont bougé. Mais ils ne se sont pas dirigés vers elle. Ils l'ont brutalement poussée de côté, la faisant tomber lourdement sur le sol. Le projecteur s'est écrasé à quelques centimètres d'elle, projetant des éclats de verre et de métal. Amélie a senti une douleur aiguë à l'épaule, là où elle avait heurté le sol.

Mais les quatre hommes ne la regardaient pas. Ils se sont précipités vers Sophie Martin, sa stagiaire préférée, qui se tenait de l'autre côté de la pièce.

"Sophie ! Ça va ?" a crié Marc, son visage crispé par l'inquiétude.

Il a pris Sophie dans ses bras, la protégeant comme si elle était la chose la plus précieuse au monde. Sophie tremblait, les larmes aux yeux.

"J'ai eu si peur, Marc..."

Amélie, toujours à terre, regardait la scène, le souffle coupé. La douleur à son épaule était vive, mais une autre douleur, bien plus profonde, commençait à naître dans sa poitrine. Elle a vu Jean, Pierre et Lucas entourer Sophie, lui demandant si elle allait bien, ignorant complètement Amélie qui gisait blessée à quelques pas de là.

C'est alors qu'elle a entendu leurs voix, basses et cruelles, pensant qu'elle était trop loin ou trop sonnée pour les entendre.

"Heureusement qu'on était là pour protéger Sophie," a dit Lucas. "Cette Amélie est un vrai boulet."

"Avec sa cicatrice, on dirait qu'elle attire le malheur," a ajouté Jean en ricanant.

Marc, tout en caressant les cheveux de Sophie, a murmuré des mots qui ont transpercé le cœur d'Amélie.

"Ne t'inquiète pas, mon trésor. Bientôt, tout ça sera à nous. Son père est vieux, et elle est incapable de diriger quoi que ce soit. Une fois que nous serons mariés, je prendrai le contrôle. Elle ne sera plus un problème."

Sophie a levé les yeux vers lui, un sourire calculateur sur son visage magnifique.

"Tu es sûr que ça va marcher ?"

"Absolument," a répondu Marc avec confiance. "Elle est amoureuse de moi. Elle est faible. Elle fera tout ce que je lui demande."

Le monde d'Amélie s'est effondré. La trahison était totale, absolue. Ces hommes qu'elle considérait comme sa famille, l'homme qu'elle allait épouser, la trahissaient de la manière la plus vile. Ils ne la voyaient que comme un obstacle, un outil à utiliser et à jeter. Sa cicatrice n'était pas seulement sur son visage, elle sentait maintenant qu'elle marquait son âme.

Une force nouvelle, froide et dure, a commencé à monter en elle. La douleur, la tristesse, tout a été balayé par une rage pure. Elle s'est relevée lentement, ignorant la douleur à son épaule. Elle a ignoré les débris, les regards surpris des quelques employés présents. Elle a ignoré Marc et sa clique qui la regardaient maintenant avec un mélange de surprise et de mépris.

Sans un mot, elle leur a tourné le dos et a marché d'un pas ferme vers la sortie. Elle ne se dirigeait pas vers l'infirmerie. Elle se dirigeait vers le bureau de son père. Elle allait mettre fin à cette mascarade. Elle allait rompre ses fiançailles. Et elle allait s'allier avec le seul homme à Paris plus redoutable et plus puissant que son père : le mystérieux et craint Monsieur Moreau, PDG d'une entreprise de technologie de pointe. La guerre venait de commencer, et elle avait bien l'intention de la gagner.

            
            

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